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BRICH59
6 mars 2017

Le patrimoine culturel à l’ère de la numérisation : EGIDE'17

EGIDE1

Mardi 15 mars, les étudiants du master GIDE de l'université de Lille et leurs enseignants vous invitent à leur journée d'étude annuelle, cette année sur la thématique suivante : Le patrimoine culturel à l’ère de la numérisation : innovations techniques, défis politiques.

Ça se déroule aux Archives nationales du Monde du Travail, à Roubaix (métro Eurotéléport). Toute l'information est .

L'ADBS Hauts-de-France soutient cette manifestation et vous propose en guise de mise en bouche bibliographique ce petit document (cliquez sur l'image à gauche).

 


 

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24 janvier 2024

URGENT : Marche pour le logement (Paris)

Marche pour le logement : « La France n’a jamais été aussi riche et compté autant de sans-abris », titre le dernier message de Basta!.

Chapô : Depuis le 25 décembre, un campement de sans-abris est installé à proximité de l’Assemblée nationale, au pied d’un immeuble de logements vide. Une marche est prévue le jeudi 25 janvier pour en exiger la réquisition, en mesure d’urgence.

Basta[23jan24]La France n’a jamais été aussi riche, n’a jamais engrangé autant de recettes fiscales issues du logement cher (93 milliards en 2022) et n’a jamais compté autant de sans-abris (plus de 330 000), de marchands de sommeil, d’expulsions, de demandeurs de logement HLM (2,4 millions), de logements vacants (3,1 millions), de logements chers, ni produit aussi peu de vrais logements sociaux », dénonce le l’association Droit au logement (Dal).

Depuis le 25 décembre, l’association a installé un abri de fortune à Solférino, dans le très chic 7e arrondissement de Paris, proche du ministère du Logement. Situé sous les fenêtres d’un grand immeuble de logements vacants, le campement accueille depuis un mois des dizaines de personnes sans-abri. Les personnes accueillies sont « des familles prioritaires Dalo (droit au logement opposable). Elles ont fait une demande de logement social et ont un emploi pour la plupart. Certains ont des enfants », précise l’association.

« La réponse immédiate à cette crise du logement, bien moins coûteuse que des hôtels, serait de mobiliser les logements inoccupés, six fois plus nombreux qu’en 1954 selon l’Insee (530 000 en 1954 et 3,1 millions en 2022) et les bureaux vacants (5 millions de m2 en Ile-de-France) » détaille le Dal. L’association exige un hébergement stable et décent jusqu’au relogement, mais aussi l’application de la loi de réquisition pour tous les sans-abris et les victimes de marchands de sommeil.

Indifférence du gouvernement

Depuis un mois, l’association fait face à l’indifférence du gouvernement, « voire même à des politiques qui aggravent la situation », déplore Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Dal auprès du site d’informations Le Média qui a couvert l’action « La galette des droits », le 16 janvier.

Deux jours plus tard, les familles du campement de Solférino, se sont rendues successivement sous les fenêtres de la Catherine Vautrin, nouvelle ministre en charge des Solidarités - qui n’a pas donné suite à la demande de délégation - puis à la préfecture de région, qui a en charge l’hébergement d’urgence. Cette dernière les a reçus mais ne leur a pas fait, à ce jour, de proposition d’hébergement.

« Il a été reproché aux 31 ménages de Solférino de ne pas appeler le 115 systématiquement, 115 dont la spécialité est bien d’imposer aux sans-abris des jours et des semaines d’appels quotidiens, souvent sans aucun résultat, ce qui a pour effet, sinon pour objectif de les décourager. Lorsqu’ils ont été hébergés, c’est la remise à la rue après quelques semaines, déplore le Dal dans un communiqué. « Il a aussi été reproché aux familles de vouloir passer devant les autres : Il y a donc une file d’attente pour avoir un hébergement ? Ainsi, même en pleine vague de froid, le nombre de places d’hébergement est très largement insuffisant. »

L’association Droit au logement appelle, le jeudi 25 janvier, à marcher vers la mairie du 7e arrondissement et le ministère du Logement. Le rendez vous est fixé à 12h au camp des sans logis, métro Solférino à Paris.

Les revendications sont nombreuses : réquisition des logements vacants de gros propriétaire, durcissement de la taxe sur les logements vides, aide financière et technique aux petits propriétaires défaillants ou négligents pour réhabiliter leur logement en échange d’un loyer conventionné. « Il faut également produire massivement des logements sociaux, plutôt que des logement spéculatifs, interdire les locations Airbnb en zone tendue, baisser les loyers et réguler le marché immobilier et locatif, devenu inaccessible à une part grandissante de la population » réclame le Dal.

Plus d’infos : www.droitaulogement.org.


SOURCE : Basta!


 

26 janvier 2007

c'est çui qui l'dit qui y est

figaro2Lu dans Le Figaro du 22 janvier, la chronique de ce cher Alain-Gérard Slama, intitulé Les profs, victimes de leur idéologie.

Tissu de fiel mêlé à de la contre-vérité. Mais surtout, à partir du constat de la récente manifestation des enseignants, démonstration de la nécessité de voter Sarkozy.

alain_gerard_slamaEn fait, dit le chroniqueur sarkoziste, les enseignants n'ont pas à se plaindre de la dégradation de leurs conditions de vie personnelle et professionnelle. Elles ne sont dues qu'à leur refus obstiné de croire aux vertus de la méritocratie.

Si si ! Il est sérieux quand il écrit ça !

Le problème, c'est qu'il ne se demande pas vraiment pourquoi les enseignants ont une si piètre opinion de la méritocratie. Et s'il avait réfléchit un peu, ce brave chroniqueur libéral et savant, et surtout s'il ne prenait pas les enseignants pour des couillons, il aurait compris que si les enseignants refusent voire récusent la méritocratie, c'est tout simplement parce qu'il en ont constaté les dégâts sur la jeunesse dont il s'occupent, parce que, si la méritocratie devenait le modèle de fonctionnement de l'école, on en reviendrait aux plus grandes injustices sociales. En effet, pour fonctionner correctement et sans hypocrisie la méritocratie devrait s'exprimer sur un terreau égalitaire. Si les gens doivent être évalués en fonction de leur mérite, alors ils doivent tous avoir les mêmes chances de départ - ce qui n'est pas la réalité. Je pense que notre chroniqueur conviendra que les enfants de Neuilly-sur-Seine et les enfants de Neuilly-sur-Marne ne partent pas dans la vie avec les mêmes chances de réussite éducative par exemple... Lui qui cite Raymond Boudon, il aura sans doute lu les études sociologiques les plus récentes à ce sujet.

Second problème : qui évalue s'il y a mérite ou pas ? Monsieur notre chroniqueur ? Monsieur Sarkozy, pour qui il appelle à voter ? Qui donc ? Le "marché" peut-être ? Ou Dieu soi-même ? Le mérite serait un "principe laïque" - à ce que prétend Monsieur Slama ! Moi, j'ai toujours pensé que ça avait quelque chose de religieux : si tu es sage, tu mériteras le paradis ; ou alors Eve a pris la pomme donc les femmes méritent de souffrir quand elles enfantent ; etc. Et souviens-toi, lecteur fidèle, de mon billet "Dieu dans l'isoloir et Nicolas dans le confessionnal..."!

Figaro3Bref, je crois que notre chroniqueur savant s'est laissé aveugler par son idéologie, ou plutôt celle de son employeur, le Figaro, c'est-à-dire celle de son patron idéologique, Monsieur Sarkozy !


25 février 2007

Choeurs en Nord

imageDans la série des "... en Nord", entendez "... en or", un nouveau venu : le blog animé par Gabrielle Klein que je ne connais pas mais que je salue pour son initiative, je veux parler du Blog CHŒURS EN NORD qui annoncent les manifestations chorales dans notre région - apparemment sans en oublier aucune...

En tous cas, si vous dirigez un chœur et si vous avez programmé un concert ou la participation à une manifestation, pensez à envoyer un petit mot à Gabrielle Klein ...

Vive la communication culturelle non marchande !
c'est-à-dire, comme aurait dit ce bon Guy Debord,

vive la culture qui refuse de se plier
aux règles mercantiles et fétichistes
de la "société du spectacle" !


26 février 2007

Aristote reviens vite ! Ils te font dire n'importe quoi !

Lu ce dernier week-end un article dans Le Monde sur le rapport au 20070225_unetravail, un entretien avec Edmund Phelps, professeur à l'université Columbia (New York) et Prix Nobel 2006 d'économie, entretien où le vaillant économiste plaide pour la revalorisation du travail. Le quotidien - daté des 25-26 février 2007 - promeut l'entretien en bas de Une avec un titre enchanteur comme dirait Madame Parisot : "Le bonheur par le travail"...

Edmund Phelps [rappelle que le travail est] "l'activité humaine principale, source de stimulation mentale pour les individus et essentielle à l'intégration sociale". Le besoin de se réaliser dans le travail est la pierre angulaire de la "bonne vie" d'Aristote, dit-il. Mais cette stimulation n'est possible que dans les économies dynamiques. C'est l'innovation qui multiplie les postes où comptent l'engagement du salarié dans son travail et ses capacités à résoudre les problèmes. L'Europe, ajoute le Prix Nobel, souffre d'institutions qui défavorisent l'innovation au lieu de la favoriser. Son corporatisme protège les industriels, les banques comme les salariés installés. En un mot, les Européens, à l'origine de la connaissance et des découvertes, manquent aujourd'hui d'esprit d'entreprise.

Ce condensé en Une est très bien écrit, en tant que condensé. Tous les mots-clés y sont : travail, revalorisation du travail, activité humaine, stimulation mentale, bonne vie, dynamisme économique, engagement individuel, innovation, etc. La "direction" du discours de l'économiste y est sensible, palpable : on passe, comme par magie, de l'autorité aristotélicienne promouvant quête de la "bonne vie" à la promotion actuelle de l'esprit d'entreprise.

Quand on passe en page 15, comme y invite la Une, on peut en effet voir à l'œuvre quelques fonctionnements rhétoriques du discours de l'économiste.
phelpsOn voit, par exemple, comment on passe insensiblement (c'est-à-dire sans argument sérieux qui marque les étapes d'un raisonnement) de l'idée de travail récompensé à celle de "carrière", comme si la seule façon d'honorer le travail accompli était de permettre la construction d'une carrière individuelle. Ce passage subreptice me choque, moi qui ai toujours considéré que ceux qui attachent de l'importance, de la priorité à leur carrière - et que je surnomme des "Rastignac" - ne peuvent le faire efficacement qu'à la condition d'être aussi des tueurs, tueurs des autres, tueurs des concurrents...
15On voit, autre exemple, comment on passe subrepticement encore une fois d'Aristote à Rawls, comme si le premier, grec d'il y a vingt-cinq siècles et demi, donnait toute légitimité au second, nord- américain de vingt-cinq siècles et demi après ! Etc.
Mais je te laisse regarder par toi-même, méticuleux lecteur ! C'est à chaque alinéa que tu peux exercer ta conscience intellectuelle, ta morale de l'intelligence sans trop de difficulté !

Je ne ferai vraiment, quant à moi, qu'une remarque à la lecture de cette page, je n'oserai qu'une seule minuscule objection à l'adresse de notre économiste nobélisé. Utiliser Aristote pour la puissance de son raisonnement et pour le témoignage qu'il livre de la pensée ancienne me semble tout à fait judicieux. Mais alors, appeler à la rescousse sa conception de l'homme et du travail me semble excessivement déplacé !
Explication. Aristote avait du vivant une conception très hiérarchisée, où l'esclave était ravalé au rang des objets. Et si Aristote pense que l'homme libre - c'est-à-dire l'homme vraiment homme - n'a pas à travailler de ses mains (travailler au sens de tirer profit matériel de quelque activité), ce n'est pas parce que l'esclave serait là pour le faire. C'est au contraire parce que le travail est sans intérêt pour la réalisation de soi de l'homme libre, de l'homme vraiment homme, qu'il est confié à l'esclave, c'est-à-dire à l'homme instrumentalisé par l'homme libre vraiment homme... Si donc la "bonne vie" consiste bien pour Aristote en une réalisation de soi de l'homme, il faut ajouter que la forme supérieure de cette "bonne vie" est toujours selon Aristote la vie « théorétique », celle où s’exerce l’intelligence pour pratiquer un certain savoir, et sûrement pas une réalisation de soi par le travail délaissé à l'esclave parce qu'il n'a aucun intérêt en termes de réalisation de soi...

Bref, de deux raisons l'une. Ou notre économiste n'a pas lu Aristote dans le texte, ou pas jusqu'au bout. Ou il tente un tour de passe-passe en nous faisant croire que ce qu'il dit est légitimé par Aristote - qui, en l'occurrence, dit exactement le contraire, non seulement de ce qu'il dit, mais surtout de ce qu'il veut dire !

Aristoteles_LouvreDamned, Aristote serait antilibéral !?!
Je trouve qu'Aristote sourit bizarrement dans son marbre ! Comme si, sans trop oser le montrer ostensiblement, il se moquait de ces autorités de ce début XXI° qui, pour faire passer la pilule du libéralisme et de la déréglementation du droit, l'utilisent abusivement comme argument d'autorité et au mépris de toute logique et de tout respect du texte écrit (le sien) !
Monsieur Phelps, lui, rit franchement du bon tour qu'il vient de jouer ?


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18 mai 2007

Signes ostentatoires...

Quelle misère, toutes ces mises en scène qui veulent nous faire croire que Sarkozy est :

  • un homme comme les autres qui peut s'émouvoir et verser une larme bien visible ;

  • un père qui sait prendre son enfant dans les bras devant les caméras ;

  • un mari qui aime sa femme et le montre à la population, toujours devant les caméras ;

  • un jeune quinqua qui veut nous faire croire qu'il a l'esprit sain parce qu'il veut un corps sain ;

  • un chef d'entreprise qui sait récompenser la beurette méritante ;

  • etc.

Quelle misère aussi, cette porosité entre lui et les médias étalée au grand jour, avec ces journalistes de l'hebdomadaire Le Point et du quotidien Le Figaro promus à des rôles politiques, comme si leur rôle dans la propagande sarkozienne était récompensé au nez et à la barbe des gens qui ont la démarche pure et croient encore en la séparation des pouvoirs (y compris donc le quatrième). Quand je dis croire en la séparation des pouvoirs, je ne veux pas dire que les moralement purs sont niais au point de croire que cette séparation existe de facto. Ils ont juste la faiblesse de croire que c'est un idéal à atteindre, un principe régulateur à respecter...

Deux séries de signes ostentatoires :

  1. ceux qui ont pour fonction de fabriquer une image d'Épinal d'un homme qui n'a jamais fait que courir après son ambition, nous le montrant à la fois tendre et activiste, image idéal du gentil et compétent patron d'industrie, celui que tous les salariés voudraient avoir comme chef, en même temps qu'un gentil papa amoureux de sa femme, et sensible à la misère du monde, etc.

  2. et ceux qui ont pour fonction de faire accepter par l'opinion, doucement mais sûrement, la réalité (et donc, par un tour de passe passe bien connu en politique, sa légitimité de fait) de la confusion des pouvoirs, la servilité de certains médias vis-à-vis d'un pouvoir qui se donne de plus en plus les traits d'une monarchie à côté de laquelle celle de Tonton 1er finira par faire pâle figure...

Tout cela donne à la victoire de cet homme un autre sens que celui qu'on veut nous présenter (les Français auraient donné un signe fort de leur volonté de "changement"!), mais ce qui est fait est fait et il n'est pas question de revenir sur les résultats du vote populaire, même s'il est évident que la manipulation a été grandiose ; comme Chirac qui au lendemain de son élection de 2002 oublie qu'il a été élu grâce à ceux qui ne voulaient pas de lui... Voilà ce que m'inspire ce que j'ai vu, entendu et lu aujourd'hui. Encore n'en sommes-nous qu'au deuxième jour de l'ère Sarkozy !

En tout cas, concernant la larme démagogique à la lecture de la fameuse lettre de Guy Moquet, un petit commentaire. Les instituteurs et professeurs de France n'ont pas attendu le petit Nicolas pour faire connaître ce texte à leurs élèves. Non pas la larme démagogique d'un jour de celui qui veut se faire aimer des Français (chantons tous : "Sarkozy, nous voilà !" sur un air connu), mais le travail pédagogique de femmes et d'hommes qui ne visent que la liberté de conscience des enfants qu'on leur confie. Ces instituteurs et professeurs se sont d'ailleurs vu quelquefois intenter des procès ès idéologie par les bourgeois de France, parce qu'ils expliquaient que Guy Moquet était un jeune communiste, fils d'un communiste condamné par cette France qui a dû à Affiche_RougeLouis Aragon de connaître le courage de ceux dont les noms figuraient en lettres de sang sur L'affiche rouge. Ces noms aux consonances étrangères étaient ceux de membres de la Main d'œuvre Ouvrière Immigrée, la fameuse MOI organisée par le parti communiste français dans le cadre de la résistance. Des résistants présentés comme des immigrés criminels par la France envahie !
Le poème d'Aragon commence par ces mots : "Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes"... Alors, petit Nicolas qui se voit grand, ravalez votre larme qui coule comme une injure ! Écoutez plutôt Léo Ferré chanter !

Et puisque vous célébrez l'esprit de résistance, attendez-vous à ce que votre souhait soit entendu au delà de vos espérances : nous serons des milliers à résister à l'invasion ultralibérale que vous êtes en train de préparer et ma chronique de la révolte tranquille est, je l'espère, une infime gouttelette de cet océan qui va bientôt submerger notre pays.


3 juillet 2007

Mais laissez donc la musique tranquille !

Depuis quelque temps, la métaphore musicale est filée con moto par ces messieurs de l'UMP. Je crois que c'est Raffarin qui a commencé, affublant Fillon du rôle de chef d'orchestre qui jouerait la musique du compositeur Sarkozy. Devedjian, celui qui parle si bien de l'antiUMP lyonnaise, reprend la quenouille : selon l'AFP, Patrick Devedjian a résumé lundi 1er juillet par une métaphore musicale la répartition des rôles au sein de l'exécutif, estimant que "le premier ministre est le chef d'orchestre d'une majorité dont le président est le compositeur". Trois jours avant, c'est Laurent Wauquiez, le porte-parole du gouvernement, qui affirmait sur LCI que Nicolas Sarkozy est "le maestro qui écrit les compositions", "les partitions". "Le Premier ministre doit mettre en musique, veiller au rythme, faire en sorte que tous les musiciens travaillent ensemble de façon harmonieuse. Plus le maestro écrit, plus le Premier ministre, chef d'orchestre, a de travail à accomplir" [AFP].
Ce qui est sûr pour tout ce petit monde, c'est qu'il n'y a qu'un seul patron, il n'y en a qu'un qui donne la cadence de travail (ici je préfère 'cadence' à 'rythme'!). C'est en tous cas ce que disent Raffarin (qui parle d'inspirateur !) et les autres... En fait ici, si c'est le chef sarkoquibougelesmainsSarkozy qui donne la cadence, alors c'est lui le musicien, flûtiste ou percussionniste, qui marque la cadence pour les rameurs des trières ou des galères !
Je suis convaincu que Sarkozy se pense compositeur, mais se voit aussi chef d’orchestre mais encore instrumentiste, que dis-je poly- instrumentiste...

Depuis quelque temps, la métaphore musicale file un mauvais coton avec ces messieurs de l'UMP. Las ! Ces messieurs ne doivent connaître ni la musique ni la condition musicienne. Ils ne savent pas par exemple que le compositeur n'a pas forcément son mot à dire sur l'interprétation de sa propre musique. Parce qu'en musique, Messieurs, on n'applique pas des ordres, on interprète. Un orchestre n'est pas une troupe de soldats, mais un collectif de souffles et d'âmes que le chef aide à respirer de concert les uns avec les autres et tous individuellement avec l'ensemble - le tout au service d'une option vitale qui fait entendre un souffle unique mais riche de toutes les couleurs individuelles. Et aucun chef, aussi persuasif soit-il, ne saura voler à l'interprète son âme propre ni lui en imposer une autre, fût-elle génialement musicale. Tout cela relève de l'alchimie interpersonnelle dans les alambics et les creusets de l'art humain par excellence.

Mais au fait, il connait quelque chose à la musique, notre Président ? Ce n'est certes pas l'ascendance de Cécilia (dont l’arrière grand-père serait Isaac Albeniz) qui lui communiquera quelque connaissance que ce soit en la matière. En tous cas, le traitement de la métaphore musicale par le pouvoir en place - dont il y aurait encore beaucoup à dire - ne montre pas le contraire !

S'il vous plaît Messieurs, laissez donc la musique tranquille !


28 août 2007

on oublie tout et on recommence !

notesdemusiqueLa très respectable OCDE publie une étude sur la réduction de la pauvreté et de l'exclusion sociale ces jours-ci. Il s'agit de "Lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale en France" de S. Jamet [OCDE, Paris, Document de travail du Département des Affaires économiques, n° 569, août, 47 p., (2007)]. Le "résumé" qui en est proposé vaut le détour !

Ça commence par un triste et pieux mensonge : "Réduire la pauvreté et l'exclusion sociale est un objectif essentiel de tous les gouvernements français." Ça continue avec un triste et sincère constat : "Même si la pauvreté, telle que mesurée conventionnellement, est en fait moins répandue que dans beaucoup d'autres pays, son ampleur est plus importante que ce qui peut être facilement accepté." Puis ça se termine avec un aveu d'échec cuisant : "L'approche des politiques actuelles consiste en un grand nombre de mesures façonnées pour des circonstances particulières. Certaines politiques ont des effets pervers sur la performance du marché du travail; leur efficacité/coût pourrait donc être améliorée pour obtenir de meilleurs résultats avec les mêmes ressources. La concentration géographique et ethnique de la pauvreté et de l'exclusion sociale constitue l'un des défis les plus importants, qui ne peut être relevé qu'avec la contribution de l'éducation, du marché du travail, du logement, des politiques d'urbanisation et de lutte contre les discriminations ainsi que des services sociaux."

Là, je me dis en mon fors intérieur que si les gouvernants de tous poils (mais surtout ceux du libéralisme qui se sont furieusement attachés à tout casser ce qui allait dans le bon sens) avaient correctement entendu le discours inlassablement répété de Bertrand Schwartz et de ceux qui ont travaillé et travaillent encore avec lui, on n'en serait pas là, à redire vingt cinq ans après les mêmes "évidences", que Bertrand Schwartz avait mises en avant notamment dans son rapport de 1982 !

Le problème, c'est que cela va à l'encontre de la culture du résultat façon néolibérale et que je ne vois pas comment les paramètres énoncés par l'OCDE vont pouvoir être mis en "globalité"...

Triste France ! Toujours la même musique !


16 octobre 2007

caricatures et tyrannies

Un tyran, ça soigne son image. Normal.
Le culte de la "personnalité" est à ce prix.
Sauf qu'on est en démocratie.
Formellement, du moins.
C'est la fonction politique qui compte,
pas l'individu qui l'occupe.
Normalement, du moins.

Il y a bien un biais :
assimiler purement et simplement la fonction et l'individu.
C'est le pied de la tyrannie contre la porte de la démocratie.

Qu'un syndicat important juge que ses adhérents sont grugés par l'autorité politique suprême,
c'est son droit le plus strict.
C'est même son devoir de veiller à ce qu'ils ne soient grugés
par personne.
Déjà qu'ils sont pas très riches,
si en plus on leur pique le peu qu'ils avaient !

affiche_unef_haut_

Quand je dis "gruger", je suis faible dans l'expression.
Si je me laissais aller à davantage de poésie,
je dirais tout cru qu'ils se font baiser...

Que peut un doigt d'honneur contre ça ?
Sauf à être intégriste jusqu'au ridicule,
on ne peut que sourire en se disant non pas
"ils l'ont dans le ..."
mais "tiens, ça y est ! Ils commencent à comprendre !"

affiche_unef_bas_

Allez les jeunes, on se bouge !
On ne se laisse pas manger tout cru par Saint Fric,
l'ange déchu, le diable qui les habite !

...

J'arrête : sinon je risque d'être accusé d'incitation à la rébellion !


22 avril 2008

Une chanson pour fêter la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH)

En 1869, Augustine Tuillerie, alias G.Bruno, publiait Francinet. Livre de lecture courante. Principes élémentaires de morale et d’instruction civique, d’économie politique, de droit usuel, d’agriculture, d’hygiène et de sciences usuelles, son premier "roman pédagogique". Le second est plus connu et fut un énorme succès de librairie : il s'agit du Tour de la France par deux enfants...

Augustine Tuillerie (1833-1923) est une femme étonnante et il est dommage que personne n'ait encore fait le travail historien qui nous permettra de mesurer tous ses talents. Tout d'abord, en tant que femme, elle semble avoir réussi à imposer sa liberté, à une époque où la bourgeoisie était d'abord masculine. Ensuite, idéologiquement, le déploiement de son œuvre coïncide avec la construction sociale et politique de la laïcité. Enfin, pédagogiquement, sa conception de l'éducation est globalisante et relativement prémonitoire (négociation de l'articulation entre travail et l'apprentissage, etc.)... L'article que lui consacre Wikipédia est très limité. Du coup, moi qui ne suis pas historien, j'ai ouvert un chantier concernant Augustine Tuillerie et le thème de "la chanson du pauvre" sous la forme d'une carte heuristique - que j'espère pouvoir terminer bientôt (si jamais un tel travail est "terminable"). Toute remarque ou tout apport visant à m'aider à alimenter cette carte (CmapTools) seront bienvenus. Ce qui pourrait ainsi donner lieu à une mise sur la place publique de ce travail.

La chanson du pauvre, en 1869, c'est une page du roman Francinet, paroles et musique de l'auteur. C'est la chanson que fredonne, la nuit, un enfant qui travaille, encore et toujours. C'est, "dans le silence de la nuit, une voix [qui s'élève], une petite voix d'enfant, triste, plaintive"...
La chanson du pauvre, en 2008, c'est une chanson pour chœur à 4 voix mixtes que j'offre à la communauté chantante.
Les six strophes sont traitées, chacune différemment.
Elles sont précédées d'une introduction sans parole (
strophe n°0) où le thème est harmonisé très simplement.

Chanson_du_pauvre_Page_1

Suivent les strophes 1 et 2 sont harmonisées à 3 voix : le thème est donné aux femmes, les deux voix d'hommes faisant "accompagnement", puis aux hommes, les deux voix de femmes les accompagnant.
Chanson_du_pauvre_Page_2

Chanson_du_pauvre_Page_3

Les deux strophes suivantes sont harmonisées à 4 voix, la strophe 3 de façon très classique, la suivante avec dans une écriture harmoniquement plus ouverte.
Chanson_du_pauvre_Page_4

Chanson_du_pauvre_Page_5

Suit la strophe 5, un duo très simple voix de femmes/voix d'hommes, qui peut être chanté par le chœur, par un plus petit ensemble voire par deux solistes.

Chanson_du_pauvre_Page_6

Enfin, la dernière strophe, avec son début fugué, est d'une écriture un peu plus complexe, mais reste très simple à chanter (pas comme mes autres partitions !).

Chanson_du_pauvre_Page_7

Chanson_du_pauvre_Page_8

J'ai voulu, en travaillant cette page de Francinet, à la fois rendre hommage à cette femme extraordinaire que fut Augustine Tuillerie et offrir une musique simple et facile d'accès aux chorales d'amateur(e)s - c'est-à-dire à tous ces gens, si nombreux dans le Nord-Pas de Calais, qui pratiquent assidument leur passion, forcément partagée, pour la musique chorale. Pour faciliter le travail des chefs, j'ai confectionné une réduction clavier de l'ensemble.

Enfin, en cette année anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH), le texte d'Augustine Tuillerie, malgré son côté bigot d'un autre temps (compensé par le voisinage d'un Jean Macé - cf. en haut de ma carte heuristique), est d'une actualité stricte.. Hélas !


26 juin 2007

Le capital confiance du Président

On en rirait, si l'heure n'était si grave !
Lu en page 10 de Libération ce matin :

Sarkozy accroît son capital confiance.
Selon notre sondage LH2, le Président totalise
63 % d'opinions positives
.

logoLib_Deux français sur trois sont donc heureux que 53% des électeurs votant le 6 mai dernier aient permis à Nicolas Sarkozy de gravir la dernière marche de son irrésistible ascension personnelle ! Giscard doit se retourner dans son costume étriqué ! Deux français sur trois, c'est quand même quelque chose ! Bon d'accord, c'est surtout chez les personnes retirées de la vie active comme ont dit (plus de 65 ans), chez les personnes qui ont une retraites calculées au plus avantageux, chez les personnes dont les générations plus jeunes financent le bien-être alors même que ces générations plus jeunes vont voir leur bien-être amputé par ce bon Nicolas, bref, c'est chez les très vieux que notre Président fait un carton ! Un mois et demi après, c'est pareil, mais en mieux ! La France gâteuse est gâtée.
Et le journal de détailler les points de satisfaction des 2fr./3. Dans l'ordre décroissant de l'indice de confiance :

  • préserver l'environnement (71%)
  • réduire l'insécurité (70%)
  • réduire le chômage (58%)
  • réduire les injustice sociales (51%)

Pour rester poli, je dirais volontiers que les Français ont de la merde dans les yeux. Il est vrai qu'avec l'âge, les yeux s'abîment... Je n'en dis pas davantage, de peur d'être désagréable.

Par contre, j'aurais aimé qu'on pose aux sondés la question "renforcer la démocratie". Ils auraient sûrement répondus massivement oui, pour cause d'ouverture. Non ?
J'aurais aimé parce que, juste à côté de cet article, il y a un autre article intitulé :

L'Élysée verrouille la tête de l'UMP

En gros, le culte modernisé de la personnalité fonctionne à plein, avec toutes les dérives antidémocratiques possibles, celles que l'on imagine mais les autres également. Ça commence à l'intérieur, dans sa propre famille où la contestation est censurée dans sa possibilité même, puis ça continue au dehors plus tard, trop tard pour que les soumis puissent réagir. D'ailleurs, si les Français n'avaient pas de la merde dans les yeux, il comprendraient que le travail a déjà commencé avec la pratique de l'ouverture politique notamment, pratique de soumission de l'individu qui concrétise l'ouverture, et partant pratique de musellement ou de dévaluation de la contestation possiblement issue de la famille d'origine de l'ouvrant...

Mais là ça devient franchement compliqué et c'est impossible d'expliquer ça au peuple de France qui maintenant attend de se faire bouffer tout cru, en se disant : "il travaille cet homme-là, attendons de voir le résultat de son effort". Au bout de l'attente, il y aura la déception

  • parce que l'environnement ne sera protégé qu'au prix de l'accroissement de la rentabilité économique,
  • parce que l'insécurité, si elle est vaincue, ne sera vaincue qu'au prix d'une soumission généralisé (une sorte de couvre-feu qu'on nous présentera comme sociétal),
  • parce que le chômage, s'il disparaît jamais, basculera en précarisation sociale à outrance,
  • parce que les injustice sociales vont [donc] s'exacerber et se multiplier.

Expliquer tout ça, ce n'est pas évident. Comment faire comprendre au peuple de France les risques réels qu'il encourt aujourd'hui... Les slogans style "travailler plus pour gagner plus" sont plus simples à faire comprendre, tout simplement parce qu'il n'y a rien à comprendre, rien à analyser. Juste une fausse évidence logique à gober... Comme dit Raffarin, il n'y a que Sarkozy qui sait parler au "bas peuple"...


16 septembre 2008

Ad fugam ... et ... Amici

  • credo_webaffiche_Cambrai_Lille_Cambrai, église St Géry,
    20 septembre, 20h
  • Lille, église de Fives,
    21 septembre, 16h30

Un regard sur
     la messe Ad fugam ...

La messe Ad fugam est manifestement une œuvre de jeunesse, où Josquin montre déjà cependant sa maîtrise. Simple, à trois ou quatre voix, elle est d’une grande cohérence, avec ses prologues de dix mesures, tous identiques – à l’exception des paroles – ouvrant les différentes parties (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus), et sa hardiesse de construction, autour d’un gigantesque canon à la quinte, entre superius et tenor, qui traverse presque toute l’œuvre. Les rares disparitions du canon (dans le Et in terra pax, le Patrem omnipotentem, le Et in spiritum, le Benedictus, le Pleni sunt) donnent une grande force dramatique à sa réapparition.

Le choix a été fait d’interpréter la messe Ad fugam avec six chanteurs (un contre-ténor, deux ténors, deux barytons, une basse) et une maîtrise, permettant ainsi une grande variété de couleurs dans une œuvre à quatre voix.

… et sur la messe Amici

La messe Amici a été composée par notre contemporain Régis Campo en 2005, à la demande de La Chapelle des Flandres, autour du Credo Quarti toni de Josquin, fragment conservé au fonds de partitions de Cambrai.

Le Credo, sensiblement de la même époque que la Ad fugam, comme le suggère un emploi presque identique d’un canon à la quinte entre l’altus et le tenor, est peut-être un peu postérieur, comme semble l’attester une maîtrise encore supérieure, et un emploi naissant des lignes architecturales, parfois figuratives, qui fleuriront dans les chefs d’œuvre plus tardifs de Josquin.

Régis Campo a écrit le reste de la messe, Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus, pour une maîtrise et trois voix adultes. Il y a alterné vigueurs rythmiques (Christe, Quoniam, In excelsis), canons (entre l’altus et le tenor au début du Sanctus, entre les deux voix du superius dans l’Agnus Dei), élans mélismatiques (Et in terra pax) et legatos lumineux (débuts du Sanctus et de l’Agnus dei). Et comme Josquin dans ses œuvres magistrales, il a chargé et compliqué progressivement l’harmonie vers la fin de l’œuvre (Sanctus, Agnus) et terminé à 5 voix, revenant à la simplicité harmonique et au calme intérieur dans l’ultime Dona nobis pacem.

Deux œuvres magnifiques, interprétées par la Maîtrise Boréale (direction Michèle Bourdiault) et par l’ensemble Métamorphoses (Frédéric Loquet, contre-ténor ; Vincent Lièvre-Picard, Thierry Bréhu, ténors ; Christophe Gautier, Maurice Bourbon, barytons ; Paul Willenbrock, basse), sous la direction de Maurice Bourbon.

Ces deux œuvres seront enregistrées du 3 au 6 novembre en l’église d’Anfroipret (59).
Une souscription est ouverte, s’adresser à La Chapelle des Flandres.

Maurice Bourbon


Coussemaker1848page11

Note au bas de la page 11 de la Notice sur les collections musicales de la bibliothèque de Cambrai et des autres villes du département du Nord de Charles Edmond Henri de Coussemaker, publié par la Soc. d'émulation, 1843.


28 décembre 2008

Je ne suis pas geek pour un sou

MONLOGOJe ne suis pas geek pour un sou.
Mais alors pas du tout !
Je ne suis féru d'aucune science, ni imbus de nouvelles technologies,
je ne suis fan d'aucun super-héros. D'ailleurs j'aime pas les héros !
Peut-être un peu foldingue avec mes pratiques musicales qui me téléportent régulièrement dans les siècles passés : chanter avec d'autres foldingues du Josquin des Prés ou du Heinrich Schütz en ce début XXIème tient de l'exhibition des monstres de foire...
Peut-être un peu ridicule encore avec ma bibliothèque privée qui me transportent parfois vingt-cinq siècles en arrière : tenter de comprendre pratiquement les méandres de la rhétorique des avocats et des sophistes athéniens en la suivant à la trace dans les textes que les éditeurs-philologues-imprimeurs du XVIème nous ont légués, ou imaginer la réception des cours d'Aristote à la lecture des notes qui nous sont parvenues, elles aussi notamment grâce aux Estienne et autres potes de Garamond,
tout cela a quelque chose de ridicule...

Pourquoi Éric m'a-t-il alors invité à sortir ma plume pour participer à un groupe d'"experts", de "spécialistes" ?
Et pourquoi ai-je répondu favorablement à son invitation ?
Peut-être parce que l'invit avait le sourire... ;-))
Peut-être parce que faire partie d'un groupe d'experts quand on n'est pas expert a quelque chose d'excitant...
Peut-être parce que "les amateurs, les « pro-am » et les vraies références se confondent" comme dit Éric.

Quand je me retourne vers mon propre passé, je m'aperçois que j'ai souvent été ainsi entre ces mondes des professionnels et des amateurs. Comme ténor, comme philosophe, comme documentaliste, comme compositeur, comme militant, comme graveur (de partitions), comme pédagogue, comme philologue, comme organiste (mais ça c'était vraiment quand j'étais vraiment très jeune !)... Du coup, très souvent, notamment dans les moments de négativité joyeuse, j'ai regardé ma vie avec le même balancement que celui qui rythme l'épitaphe de Tristan Corbière :

[...]

Il ne naquit par aucun bout,
Fut toujours poussé vent de bout,
Et ce fut un arlequin-ragoût,
Mélange adultère de tout.

Du je-ne-sais-quoi. - Mais ne sachant où ;
De l'or, - mais avec pas le sou ;
Des nerfs, - sans nerf. Vigueur sans force ;
De l'élan, - avec une entorse ;
De l'âme, - et pas de violon ;
De l'amour, - mais pire étalon.
- Trop de noms pour avoir un nom. -

Coureur d'idéal, - sans idée ;
Rime riche, - et jamais rimée ;
Sans avoir été, - revenu ;
Se retrouvant partout perdu.

Poète, en dépit de ses vers ;
Artiste sans art, - à l'envers,
Philosophe, - à tort et à travers.

Un drôle sérieux, - pas drôle.
Acteur, il ne sut pas son rôle ;
Peintre, il jouait de la musette ;
Et musicien : de la palette.

Une tête ! - mais pas de tête ;
Trop fou pour savoir être bête ;
Prenant un trait pour le mot très
- ses vers faux furent ses seuls vrais.

Oiseau rare - et de pacotille ;
Très mâle... et quelquefois très fille ;
Capable de tout, - bon à rien ;
Gâchant bien le mal, mal le bien.
Prodigue comme était l'enfant
Du testament, - sans testament.
Brave et souvent, par peur du plat.

Coloriste enragé, - mais blême ;
Incompris... - surtout de lui-même ;
Il pleura, chanta juste faux ;
- Et fut un défaut sans défauts.

Ne fut quelqu'un, ni quelque chose
Son naturel était la pose.
Pas poseur, - posant pour l'unique ;
Trop naïf, étant trop cynique ;
Ne croyant à rien, croyant tout.
- Son goût était dans le dégoût.

Trop cru, - parce qu'il fut trop cuit,
Ressemblant à rien moins qu'à lui,
Il s'amusa de son ennui,
Jusqu'à s'en réveiller la nuit.
Flâneur au large, - à la dérive,
Épave qui jamais n'arrive...

Trop soi pour se pouvoir souffrir,
L'esprit à sec et la tête ivre,
Fini, mais ne sachant finir,
Il mourut en s'attendant vivre
Et vécut, s'attendant mourir.

Ci-gît, - cœur, sans cœur, mal planté,
Trop réussi, - comme raté.

La dérision, l'autodérision ne fait jamais de mal. Mais de là à faire partie des "gourous du grand Nord" ! Vous voyez bien qu'Éric y va fort!

Reste qu'il a bigrement raison quand il promeut le mélange amateur/professionnel ! Je pense qu'une très grande partie de mes compétences a été acquise et/ou confortée à ce frottement-là. Je suis convaincu que ce que je considère trop facilement comme ma propre autoformation n'a jamais été en fait que de l'apprentissage en compagnonnage informel. Importance du respect de l'autre. Importance du collectif...

ticchti_160Ceci dit, pour bien commencer l'année 2009,
lisez donc
TIC Ch’ti – les gourous du grand Nord.

Les onze autres contributeurs sont de vrais spécialistes et experts...


24 janvier 2009

La communication en politique ou l'expression de l'ordre moral

p_cresseMettre en avant son identité de mère de famille avec trois jeunes enfants dans sa communication politique pour briguer l'investiture UMP aux régionales d'Île de France, cela a quelque chose de malsain, cela a de forts relents pétainistes. C'est pourtant bien ce que fait la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, dans sa lutte apparemment acharnée contre Roger Karoutchi, qui, pour parer le coup, révèle son homosexualité. La belle affaire !, clame un salarié du Figaro (Yves Thréard sur son blog). En effet que l'une soit mère de famille avec trois jeunes enfants et l'autre homosexuel ne nous intéresse pas. C'est leur vie, leurs envies, leur histoire... Ce qui est inquiétant ici n'est pas cela, mais plutôt que cela intervienne comme argument dans la discussion politique.

Le rôle de mère de famille est de toutes façons déjà largement survalorisé - et ce, depuis des lustres. Il suffit d'analyser le fonctionnement de la justice "matrimoniale" pour être édifié. Tout le monde sait cela - surtout les pères victimes du déni de paternité imposé par les juges aux affaires matrimoniales - qui sont la plupart du temps des femmes... Tout le monde sait cela, mais tout le monde regarde ailleurs. Le problème doit être trop complexe.
Ça me rappelle un jour où je m'occupais de mes deux grands enfants quand ils étaient petits. On s'amusait à créer une histoire en se passant le relais - ce qui donnait assez rapidement des histoires loufouques et drôles... C'était une période de travaux dans ma maison. J'avais entendu l'un des ouvriers murmurer, à peine doucement, que je devais être un "pédé". Pauvre de lui !, m'étais-je dit !

Plus de vingt après cette scène, force est de constater que l'homophobie latente n'est pas morte et semble coïncider avec la survalorisation du rôle allo_menage_carte_de la mère de famille.
Regarder cette publicité - non désirée !- que j'ai reçue dans ma boîte aux lettres cette semaine. Édifiant non ? Cette utilisation de l'image de la femme à la double voire triple vie, qui croule sous le boulot à la maison où le mari ne fait rien que boire de la bière en regardant des conneries à la télévision et qui croule aussi sous la déconsidération au travail où il n'y a que des femmes et des machos...

Que cherche Dame Pécresse en s'exhibant comme mère de famille avec de jeunes enfants ? Et d'ailleurs, comment ose-t-elle impliquer ainsi ses enfants dans la bataille politique ? Leur a-t-elle demandé leur avis ? Qu'ont-ils à voir dans tout ça ? Pauvres gosses ! Moi, j'appelle ça de l'instrumentalisation d'êtres humains...

Quant à ce pauvre Karoutchi, clamer son homosexualité le rend pathétique : son orientation sexuelle,  comme on dit, devient une arme politique contre le pétainisme latent de dame Pécresse ! La belle affaire, en effet ! Je serais lui, je ferais attention à ses copains de l'UMP, style Vanneste ou Longuet, connus pour leur homophobie et leur désir de rétablir un ordre moral d'un autre âge...


11 mars 2009

deux concerts pour le printemps

L'ensemble vocal  Cœli et Terra vous propose deux concerts lors du week-end qui verra le printemps pointer le bout de son nez...
afficheconcertprintemps_pt_Tout d'abord, pour le concert du printemps proprement dit il sera avec les deux autres formations de l'association La Chapelle des Flandres, Biscantor! et Métamorphoses, pour vous offrir deux messes a cappella de Maurice Bourbon, Petits Z'oiseaux et Ex Machina. Vous aurez un avant-goût du prochain enregistrement produit par l'association en venant

samedi 21 mars à 20h30
en l'église St Martin d'Esquermes
Lille, place Genevières / rue d'Isly
(métro Cormontaigne)

Ce concert est organisé par l'association Vivre Ensemble à Esquermes. Entrée : 10€ / 5€. Réservation conseillée [Tél. 06.65.45.32.83  ou  vee.asso@club-internet.fr].

Puis ce sera un concert déambulatoire que vous pourrez "suivre" le lendemain, à l'oreille et à pied, dans le cadre des "Rêveries aqua-végétales" au château de Robersart de Wambrechies. Monteverdi, De Rore, Schubert, Hindemith sont invités, mais aussi Shakespeare, Henri de Régnier, Barbey d’Aurevilly, Jean-Jacques Rousseau, Sully Prudhomme, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Rainer Maria Rilke, Maurice Maeterlinck, Francis Ponge, St Pol Roux, Jacques Prévert, Jean Richepin...
... alors pourquoi pas vous ?

pho1_358059« Sur l’onde calme et noire »
concert déambulatoire
au Château de Robersart
de Wambrechies
dimanche 22 mars 2009
à 16 heures...
Entrée : 10€ / 5€.


30 juin 2009

Un dossier du Café pédagogique sur le traitement réservé à la violence scolaire...

Je m'autorise un copier-coller abusif [avec cependant modification de quelques liens], mais c'est pour la bonne cause : le Café pédagogique est un excellent organe d'information de la communauté éducative et nous présente ce mois-ci un dossier sur le traitement (manipulation) fait par le pouvoir du problème de la violence à l'école... Je ne résiste pas - comme pour inviter mes lecteurs à s'abonner à la lettre d'information du Café.

Caf_P_dagogiq

Violence scolaire : une campagne politique ?
Recette connue : prenez deux campagnes électorales, quelques fait divers et faites réagir les réflexes sécuritaires. Si la violence scolaire existe bien, la campagne sécuritaire impulsée par l'Élysée est-elle susceptible d'apporter des remèdes ?

28 mai : Le discours présidentiel

"L’aggravation du chômage des jeunes risque d’avoir un impact particulièrement néfaste sur les équilibres de notre société en favorisant un sentiment de frustration et d’exclusion chez ceux qui incarnent l’avenir. C’est un drame absolu qui mobilise le Gouvernement". C'est par cette vision que le président de la République a débuté son discours le 28 mai. A quelques jours des élections, il a annoncé des mesures sécuritaires pour les quartiers populaires et surtout pour l'École.

Le président affirme deux constats. Le premier écarte les politiques d'éducation et de prévention : " la délinquance ne procède que très rarement de la souffrance sociale. La délinquance résulte simplement de l’attrait de l’argent facile". Le second décrit une situation d'urgence : "Nous assistons à une banalisation de la présence et de l’usage des armes dans les établissements scolaires… Il faut mettre fin", ajoute-il, "tant qu’il en est encore temps, avant qu’une catastrophe ne se produise, avant qu’une catastrophe ne se produise il faut mettre fin à la banalisation du port d’arme dans la rue, les transports en commun, les établissements scolaires".

Les mesures annoncées par N. Sarkozy sont celles présentées par X. Darcos le 27 mai. "184 établissements parmi les plus sensibles vont faire l’objet d’un diagnostic de sécurité à l’issue duquel seront adoptées toutes les mesures nécessaires à leur protection contre les intrusions. J’invite les préfets, les recteurs, les procureurs à veiller au bon déroulement de cette démarche".

Ces mesures sont précisées. Outre l'installation de portiques de sécurité, le président envisage de donner le droit aux chefs d'établissement de fouiller les élèves. Il annonce la création d'équipes mobiles d'agents "qui viendront épauler sur un plan pédagogique les chefs d’établissement en cas de difficulté ponctuelle relative à la discipline dans un lycée ou un collège". Il s'agit de "sanctuariser" les établissements scolaires.


9 juin : Darcos lance le nouveau plan contre la violence scolaire

Des proviseurs formés par les gendarmes, des portiques, des équipes mobiles d'intervention : le 9 juin, Xavier Darcos a réuni les recteurs pour présenter ses décisions concernant la violence scolaire. Mais il ne fixe pas de calendrier.

"Xavier Darcos réaffirme son refus de voir se banaliser la présence d’armes en milieu scolaire et, plus largement, entend mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des élèves et des personnels de l’Éducation nationale". Très mal accueilli par les spécialistes, qui le jugent inefficace voire contre-productif, ce 4ème plan Darcos part d'un constat biaisé.

Il comprend 4 volets. Le premier concerne les CPE et chefs d'établissement qui recevraient une "formation à l'exercice de l'autorité" qui pourra inclure un stage dans les services de police.  Ils disposeront également du pouvoir de fouiller un cartable Le ministre annonce également une révision des règlements intérieurs et la création d'une équipe mobile dans chaque académie.

En 2002 lors de son premier plan contre la violence scolaire, Xavier Darcos prédisait son rapide effondrement : "L’objectif est de faire baisser la violence de moitié en cinq ans". On sait ce qu'il en a été. Partant d'un constat erroné sur ce qu'est réellement la violence scolaire, ce plan est-il à même de résoudre cette importante question ?


À coté de la plaque...

Éric Debarbieux, sans doute le meilleur spécialiste français de la violence scolaire, a l'habitude de dire que sur ce sujet il faut à la fois se garder de minimiser les choses, de les nier et de les sur estimer. C'est le privilège de Nicolas Sarkozy et de Xavier Darcos que de réussir à  tomber dans ces deux pièges.

En affirmant que les armes sont devenues "banales" dans les établissements scolaires, Nicolas Sarkozy exploite de façon démesurée des incidents malheureux mais qui ne sont pas en progression. Car les statistiques officielles de la violence scolaire montrent une stabilité de ses manifestations. L'idée qu'il y aurait une urgence vitale à agir dans la précipitation n'est argumentée par rien de sérieux, au point que le président est obligé d'aller chercher ses exemples à l'étranger.

Pour autant, N Sarkozy, tout comme Xavier Darcos,  sous-estime la violence scolaire. Tous deux ne réagissent qu'aux incidents les plus médiatisés et réduisent la violence scolaire à celle qui est exercée sur les adultes. Or chacun sait qu'elle se manifeste principalement, et de loin, par le harcèlement répété qu'exercent les jeunes sur certains de leurs camarades. On savait déjà que les mesures envisagées (portiques de sécurité, fouilles, agents spéciaux) étaient irréalistes et inefficaces (comment bloquer une intrusion dans un flux de 1000 élèves, combien de temps pour passer a la machine 1000 cartables à 8 heures ??). Mais le pire c'est qu'elles n'apportent aucun soulagement aux vraies victimes du harcèlement scolaire.

Que reste-il alors de cette déclaration présidentielle ? Certainement rien de concret. Rien dans ce programme ne peut aboutir à des applications effectives. Le Snpden ne s'y trompe pas quand il relève qu'aucun budget ne l'accompagne. Rien si ce n'est la démonstration que pour la droite l'Ecole est devenu un objet électoral. Certes le rapport Apparu montre qu'il reste à droite des contributeurs de qualité aux débats sur l'Ecole.  Ailleurs la droite libérale a su protéger l'Ecole des tendances les plus conservatrices au nom de l'efficacité. Mais l'exemple présidentiel peut nous faire craindre une utilisation politique "à la genevoise" des thèmes scolaires. On sait à quel point les campagnes politiques des conservateurs genevois et vaudois ont pesé négativement sur les systèmes éducatifs de ces cantons. On sait aussi ce que cela a signifié plus généralement dans ces cantons pour les enjeux de société en général de voir la droite autoritaire dominer la droite libérale.

Pour ces raisons là aussi, le discours présidentiel est une mauvaise nouvelle pour l'Ecole. C'est aussi un signal de sa radicalisation.


Les réactions au discours de N. Sarkozy

Pour le Snpden, premier syndicat de chefs d'établissement, la "sanctuarisation" "en plus des questions de choix éducatifs qu’elle soulève,  nécessiterait la mobilisation de moyens financiers considérables qui peuvent être évalués à plusieurs milliards d’euros par an mais qui n’ont pas été évoqués". La principale mesure effective, l'habilitation à ouvrir les sacs "n’est guère décisive... Actuellement, la prise en charge d’un élève soupçonné d’avoir une arme ne pose pas de difficulté même sans ce droit". Le Snpden craint une mise en cause des chefs d'établissement. "Le risque de désigner par avance les responsables d’éventuels incidents dramatiques à venir, les personnels de direction qui n’auront pas fouillé, ou fait fouiller, ou pas assez ou pas comme il fallait, alors même que, comme pour d’autres missions qui leur sont confiées, ils ne disposent pas des ressources humaines nécessaires". Le Snpden demande des mesures "réalistes". Il souligne aussi que les violences en milieu scolaire n'ont pas augmenté.

Le SE-UNSA dénonce, à quelques jours d’une échéance électorale, "une opération de communication aussi démagogique que contre-productive… En s’entêtant à supprimer des milliers d’emplois à l’Education Nationale, le gouvernement prive l’Ecole d’autant d’adultes chargés de la surveillance et de la prévention au quotidien".

Mis en cause par la politique élyséenne, les présidents de région réagissent au discours de Sarkozy en dénonçant des mesures inefficaces. "Plutôt que d'installer des portiques (...), le gouvernement ferait mieux de rétablir les emplois d'aides éducateurs, de surveillants et d'enseignants qu'il supprime année après année", a déclaré Jacques Auxiette, président de la commission éducation de l'association des régions de France. "Le président de la République et son gouvernement, en s'en prenant directement aux jeunes et faisant de leurs parents les seuls responsables de l'insécurité, piétinent les principes et les valeurs de notre République fondés sur les droits de l'homme et de l'enfant. Cette attitude est indigne".

Seul le nouveau président de la Peep manifeste sa satisfaction. "Qu'on donne des prérogatives juridiques pour permettre d'effectuer des fouilles dans les cartables ça va dans le bon sens. Qu'on puisse fouiller un élève avant qu'il ne commette l'irréparable est une bonne chose".


Violence scolaire : A la "précipitation" de l'Élysée, Paris oppose la concertation

"Plus que des réponses élaborées dans la précipitation et sans concertation, c’est un travail en commun sans cesse approfondi avec les services de l’Etat, les collectivités territoriales, les associations et les acteurs de terrain que nous appelons de  nos vœux afin de construire des réponses pérennes et efficaces". La municipalité parisienne, sous la plume de Colombe Brossel, Georges Sarre, Gisèle Stievenard, Myriam El Khomri et Bruno Julliard, réagit aux annonces élyséennes sur la sécurisation des établissements scolaires.

" Nous regrettons l’absence de toute concertation avec les élus locaux, en préalable de ces annonces : ce sont pourtant les collectivités territoriales et en premier lieu les départements qui sont compétents et financent les travaux dans les collèges, y compris ceux destinés à leur sécurisation" soulignent les élus parisiens. Ils rappellent le rôle de l'encadrement. " Qui d’autre que les enseignants, les Conseillers Principaux d’Education et d’Orientation, les personnels qualifiés de Vie Scolaire, les infirmières, assistantes sociales et psychologues scolaires peuvent contribuer au quotidien à la sérénité au sein des établissements ?"


L'avis d'un pédagogue : comment rétablir l'autorité à l'école ?

"Les jeunes qui sont en face de nous ont une histoire, des besoins, ils sont en marche vers la construction de leur personnalité et pour cela ils ont à se "heurter à nous", comme ils ont et auront à se "heurter à la réalité" disciplinaire (dans les deux sens du terme: la loi et les disciplines: maths, histoire...). C'est dans l'exercice de notre fonction d'autorité qu'ils progressent dans leur personnalité et dans leurs connaissances disciplinaires. Les deux sont liés". Jacques Nimier revient sur la question de la violence scolaire, qu'il lie à celle de l'autorité.

"Alors les portiques, les habilitations à fouiller les cartables...? Arrêtons de croire qu'il existe une solution miracle à tous les problèmes de violence. Arrêtons de proposer des mesures fantasmatiques qui vont solutionner par un coup de portique magique nos problèmes… Au niveau national c'est ce travail d'équipe qui doit être encouragé, ce sont les initiatives prises localement qui doivent pouvoir recevoir l'aide nécessaire".


En guise de conclusion : la violence scolaire mérite mieux que des réponses démagogiques

Lors du congrès de la PEEP,le 21 mai, Xavier Darcos a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre la violence scolaire. Sont-elles efficaces ?

Les annonces de Xavier Darcos
« Je veux que nous fassions en sorte de dissuader les candidats à la violence en donnant aux personnels des établissements les moyens juridiques et matériels d’agir. Les personnels doivent avoir le droit de faire ouvrir le cartable ou de fouiller l’élève qu’ils suspectent de vouloir introduire des armes. Et puis, puisqu’il faut des moyens, mais des moyens bien utilisés, je veux mettre en débat la possibilité de créer, auprès des recteurs, d’une force mobile d’agents qui pourront intervenir dans les établissements sur des missions de prévention et de contrôle. Mais dissuader les candidats à la violence, c’est aussi responsabiliser leurs parents et les impliquer plus étroitement dans la prévention des comportements à risque. Certains parents le font avec beaucoup de courage, y compris auprès d’adolescents très difficiles. D’autres ont totalement démissionné. Je crois qu’il faut rappeler ces derniers à leur devoir de parent en leur infligeant, si nécessaire, des sanctions financières concrètes, rapides et proportionnées à la faute ».

Des réponses inadaptées
Aucune de ces trois mesures ne semblent adaptées à la situation. S’agissant de la « responsabilisation » des parents, on sait qu’en Angleterre les parents sont par exemple passibles d’amende et de prison en cas d’absentéisme de leur enfant. Malgré la multiplication de ces peines, le taux d’absentéisme ne cesse de progresser . Encore faudrait-il que lelien soit établi entre violence scolaire et démission parentale. L’installation de portiques pour filtrer les élèves semble davantage être là pour faire porter la responsabilité des incidents par les collectivités locales que pour apporter une réponse sérieuse. Il est impossible de faire passer des centaines d’élèves rapidement sous un détecteur à moins de vouloir supprimer quelques cours... L’exemple du lycée de Gagny où a eu lieu une intrusion montre qu’un établissement peut être correctement sécurisé (sas, cameras vidéo) sans pouvoir empêcher des intrusions au moment où des centaines d’élèves entrent. Quant l’idée d’une force de police spécialisée elle n’empêcherait évidement pas les violences graves dont on connaît le caractère spontané. Est-il utile de préciser qu’inviter les enseignants ou chefs ‘établissement à se comporter en shérifs semble davantage à même d’encourager la compétition violente à leurs dépens qu’à calmer le jeu ?

Une méconnaissance de ce qu’est la violence scolaire
Tout au souci d’apporter une réponse médiatique à un fait divers médiatique, le ministre tourne le dos à ce qu’est réellement la violence scolaire. Si chaque cas de violence grave est choquant et inadmissible, ces cas sont néanmoins rarissimes. La violence scolaire quotidienne c’est le harcèlement qu’exercent certains élèves sur d’autres élèves. Celui-ci est un facteur important de décrochage scolaire et de perte de niveau. Il décourage les élèves qui en sont victimes.

Un quatrième plan pour rien
C'est déjà le quatrième plan anti-violence scolaire lancé par Xavier Darcos. En janvier 2008, il disait : "Je ne saurais accepter la multiplication des entorses à la tranquillité nécessaire à l'apprentissage. Je ne saurais accepter la banalisation des faits de violence". En 2002, ministre délégué de Luc Ferry, il avait lancé un autre plan contre la violence scolaire. "L’objectif est de faire baisser la violence de moitié en cinq ans" promettait-il. Sept ans plus tard, la situation ne semble pas avoir beaucoup progressé... Elle marque juste l’incompétence des plans précédents.

Pourtant des solutions existent
Éric Debarbieux, qui mène en ce moment avec la mairie de Paris une expérience originale, estime qu'il y a des facteurs propres aux établissements dans leur organisation matérielle. La baisse du nombre de surveillants, des recoins mal contrôlés sont par exemple des facteurs de violence. Il y a surtout des causes à chercher au cœur même du fonctionnement de nos établissements. C'est la solitude des enseignants et l'anonymat des élèves qui favorisent le harcèlement qui reste de très loin la plus importante violence scolaire. C'est la qualité des relations avec l'environnement de l'établissement qui est aussi en jeu. Enfin la violence scolaire explose à la rencontre entre l'état de notre école et celle de notre société. Envisagerait-on un mur autour des quartiers sensibles ?


16 juillet 2009

Écrire la compétence en Information et Communication

Co-organisé par l'université Charles-de-Gaulle - Lille 3, les Archives Nationales du Monde du Travail (ANMT), la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC) et l'École des Hautes Études de Santé Publique (EHESP), un colloque se tiendra sous l"intitulé Écrire la compétence en Information et Communication les 8 et 9 octobre prochains aux Archives Nationales du monde du travail, à Roubaix.

Argumentaire du Colloque
On interroge ici la traduction en « compétences » des formations et des métiers de l'Information et de la Communication. Enseignants et responsables de formation, représentants d’associations professionnelles, chercheurs et étudiants échangent sur les compétences qu’ils revendiquent ou associent aux diplômés et professionnels de l’Information et de la Communication.
Envisager l’écriture de la compétence, c’est considérer la multiplicité de textes qui donnent formes à une professionnalisation dont on conviendra qu’elle est aussi discursive. Cette écriture est notamment observable dans la profusion de référentiels qui — par-delà leurs particularismes — trahissent de nombreuses similitudes normatives. Toujours la description y sert, explicitement ou implicitement, la prescription...

SIP

SOURCE : http://evenements.univ-lille3.fr/insertion-professionnelle/ où trouverez l'argumentaire complet, programme et modalités d'inscription.


2 septembre 2009

Un article de La Voix du Nord pour ce jour de rentrée scolaire

La Voix du Nord : Accueil » Edition Lens » Autour de Lens » Hénin et Alentours »

    L'histoire d'un camp de Roms, d'enfants et d'un prof de français

    dimanche 30.08.2009, 04:43 - La Voix du Nord henin@info-artois.fr

 

     Bradut, sa soeur Isaura, un autre enfant du camp et Nicolas Wallart, formateur en français. Photo : Bradut, sa soeur Isaura, un autre enfant du camp
    et Nicolas Wallart, formateur en français.

          IMMIGRATION |
          C'est un peu par hasard que Nicolas Wallart, un Rouvroysien, a rencontré les Roms du camp du boulevard des Frères-Leterme. De là est née une relation d'amitié avec deux enfants, Bradut et Isaura. De là est aussi née une réflexion sur une situation quasi inextricable.

    PAR PIERRE-LAURENT FLAMEN

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lens/actualite/Autour_de_Lens/Henin_et_Alentours/2009/08/30/article_l-histoire-d-un-camp-de-roms-d-enfants-e.shtml

    Isaura a 9 ans, les yeux qui pétillent de malice, un large sourire et une corde à sauter qu'elle a improvisé avec du fil électrique. Elle vit avec les siens, dans le camp que les Roms ont installé en juillet sur une friche du boulevard des Frères-Leterme. Là, elle sourit à ce type, Nicolas Wallart, celui qui est devenu il y a peu son ami.

    Lui est de Rouvroy. Formateur en français pour l'association héninoise Culture et liberté et pour le CUEEP de Sallaumines. Pas le genre militant, pas le style à jeter la pierre aux riverains qui comprennent mal que le camp se soit installé à leur porte (notre édition du 17 août).

    Son histoire avec les Roms a débuté par hasard.

    « J'ai débarrassé mon garage, j'avais beaucoup de choses à jeter. Je suis allé à la déchetterie d'Hénin. J'avais un vieil aspirateur et un gamin est venu regarder de plus près. On a commencé à discuter un peu. En même pas deux minutes, on s'est serré la main deux fois. » Le gamin en question, c'est Bradut, 12 ans. Du genre sympathique et éveillé. Alors Nicolas Wallart lui propose des fringues, des baskets qu'il destinait à Emmaüs. « Il m'a dit oui tout de suite et m'a donné rendez-vous le lendemain sur le camp. J'y suis allé avec une légère appréhension. Et puis des gamins sont venus vers moi. » Tout sourire.

    Quand ils comprennent que Nicolas est formateur en français, les regards s'éclairent encore davantage. « Ils me demandaient de leur apprendre à parler français. Je leur ai fait un peu l'école. J'ai pris deux ou trois gamins avec moi, ils sont venus chez nous. » Au programme, lecture, écriture mais aussi cuisine pour un moment de détente un peu à l'écart de ce camp aux allures de bidonville. Nicolas Wallart : « Ce qui est beau, c'est que la culture et l'éducation peuvent leur permettre de décider de leur vie. » Pour l'heure, la vie de Bradut, de sa soeur Isaura et des autres enfants n'a rien d'idyllique. Une procédure d'expulsion est en cours. Mais les Roms ne rentreront pas chez eux pour autant, inutile de se leurrer. Ça va faire trois ans qu'ils tournent dans le secteur, de la friche Sainte-Henriette au boulevard des Frères-Leterme. Une femme du camp confirme : « Là-bas en Roumanie, il n'y a rien pour nous. » Si ce n'est la haine qu'ils inspirent à certains Roumains. Alors, malgré tout et qu'on le veuille ou non, la France demeure pour eux une terre d'asile.

    L'article en pdf


 

13 juillet 2009

Bloqueur bloqué !

Après la militarisation de la fonction publique enseignante, voici l'éviction scolaire pour conscience politique active !

Ainsi Tristan, élève de 1ère ES à Maurice Ravel (Paris 20ème), ne pourrait être inscrit en Terminale que s'il abdique sa conscience politique et promet de ne plus mener de combat politique en tant qu'élève citoyen. Lis Libération, lecteur attentif !

essai_ravel8On notera au passage qu'il n'est pas mauvais élève puisqu'il est admissible à l'inscription dans la classe de niveau supérieure... Dieu sait si je trouve que bloquer les établissements d'enseignement n'est pas la meilleure façon de faire valoir ses droits à une éducation meilleure. Je l'ai déjà dit à certains de mes étudiants (cf. ma lettre de nov.2007). ceci dit le respect du principe fondamental de la liberté politique passe par l'acceptation des formes de lutte choisies par ceux - trop rares à mon goût! - qui ont une conscience politique - sous réserve de la non mise en danger d'autrui, of course.

En fait, pour ceux qui nous gouvernent (les grandes entreprises et leurs valets), le citoyen qui franchit la porte de l'usine ou du bureau doit laisser dehors sa conscience politique et sa liberté d'expression. Il en va de même dans le secteur éducatif : l'enseignant doit obéir comme le sous-officer doit obéir à l'officier, et l'élève doit obtempérer et s'interdire d'importer dans l'enceinte scolaire les méthodes de lutte syndicale classique.

Bien sûr, la rhétorique classique est mobilisée dans cette exigence d'abdication : bloquer c'est pas beau, ça empêche les gentils élèves dépourvus de conscience politique de travailler, etc. On aime ou on aime pas. Moi j'aime pas ! Il y a comme de l'illégitimité à condamner celui qui se bat pour une éducation plus juste au motif qu'il empêche le fonctionnement (injuste donc) du système éducatif...

Et puis, il y a comme un problème quand on voit un exécutif bling-bling et à la solde du grand patronat jouer les pères fouettards. Non ?


16 septembre 2009

Rhétorique, rhétorique !

La rhétorique de gauche de l'Élysée exaspère une partie de la majorité.
Tests ADN, taxe carbone : des élus UMP ont mal accueilli les propos de Nicolas Sarkozy. À l'occasion de la rentrée parlementaire, le chef de l'État s'efforce de répondre à leurs inquiétudes.

1C'est à la une du quotidien Le Monde daté de demain, 17 septembre...

Est-ce à dire qu'on reconnaît partout que la manipulation rhétorique tient lieu de discours politique du roi d'Maubeuge ? Y compris à droite, chez ceux qui voudraient être invités à la cour plus souvent, voire y être domiciliés ?

Bon d'accord : ils disent "rhétorique de gauche"., et moi je dis "rhétorique de l'embrouille", etc. Quelle différence au fond ? Ils sont juste un peu moins larges que moi...

Jusqu'à ce cher Besson qui se laisse à dire que la droite c'est comme au PS : "J'ai l'impression que c'est comme au PS ici, les soutiens sont privés et la critique est publique" ...

Où va-t-on ma bonne dame ! Même les rhétoriqueurs ne s'y retrouvent plus !


17 novembre 2009

La convention internationale des droits de l'enfant a 20 ans

AI_logo_blancVendredi 20 novembre 2009, la convention internationale des droits de l'enfant a 20 ans.

À cette occasion, la Ville de Lille
et Amnesty International vous invitent à voir et entendre

The little sweep
- le petit ramoneur-

opéra de Benjamin Britten

à 20h30, au Grand Carré de l’Hôtel de Ville de Lille
Entrée libre

The little sweep, opéra de Benjamin Britten,  (1913-1976).  livret d’Eric Crozier.
Benjamin Britten fut profondément marqué par ce qu’il vit au pensionnat où il étudiait. Le châtiment physique était courant et Britten ne se fit jamais au fait que chacun semblait trouver cela normal et qu’aucun n’intervenait. Ces faits marqueront durablement son oeuvre.
Benjamen Britten , pacifiste convaincu, composa de nombreuses œuvres pour voix d’enfants, dont un vaudeville, “The golden Vanity”, où les enfants font preuve d’une crauté sans pareille entre eux, jusqu’à causer la mort d’un mousse.
A l’opposé, dans “Let’s make an opera”,un groupe d’enfants et d’adultes décide de monter un opéra. Après avoir réglé tous les détails techniques, la troupe se lance et met en scène “The little sweep” Le Petit Ramoneur. C'est cet opéra , créé en 1949, qui est présenté ici. Le monde cruel des adultes s’y oppose à celui des enfants.
Sam,  9 ans, est vendu par son père à des ramoneurs sans scrupules, et  se retrouve coincé dans la cheminée d’une demeure bourgeoise. Le pauvre garçon ne devra son salut qu’aux enfants de la famille. Les chœurs furent écrits pour être chantés par un public d’enfants, commentant l’action de l’extérieur de la scène.
Une histoire quadi initiatique où le petit ramoneur avant d’être sauvé passe des toits et du ciel à la terre, du feu de la cheminée à l’eau purificatrice du bain favorise le registre symbolique. Celui-ci est servi par les contrastes d’une action scénique qui alterne avec le récitant, de l’obscurité à la lumière, de la voix cynique des ramoneurs et de la gouvernante au cristal de celle de la nurse et des enfants, des  tempi et une écriture vocale soulignant les caractères des personnages et  une écriture d’inspiration populaire pour les chœurs.
Le jeu de cache-cache des enfants annonce habilement les stratagèmes qu’ils mettront en œuvre pour dissimuler et faire évader le petit ramoneur. Le jeu de cache-cache continue jusqu’à la fin de l’opéra, et Britten et son librettiste aident l’auditeur à passer du jeu à la réalité la plus concrète dans une savante économie de moyens.
Éternel combat du bien et du mal, c’est ici le bien qui triomphera grâce à la bonté des enfants et de la nurse. C’est la voix de tous les enfants exploités qui se fait entendre, au travers de cette histoire manichéenne  à la portée universelle . S’y entend aussi  un espoir infini en la jeunesse et en sa capacité d’inventivité, d’initiative et de courage.

Solistes et Chœurs de la Maîtrise Boréale - Région Nord Pas-de-Calais
et: Valérie Chouanière soprano / Claude François alto / Pierre Lefèvre ténor / Sébastien Renard basse / Véronique Wdowiak piano / Lou Ysard récitant – mise en espace
Michèle Bourdiault direction musicale


9 septembre 2009

Regarder l'éducation ?

43632379french_cover_150L'OCDE publie sur rapport annuel sur les systèmes éducatifs : Regards sur l'éducation 2009: Les indicateurs de l'OCDE. Vous trouverez  toute l'information concernant ce rapport plein de tableaux et de commentaires en cliquant sur la page de couverture française...

Je voudrais juste reprendre un extrait de ce rapport (p.13) :

D’autres  problématiques  importantes  liées  à  l’équité  se  font  jour  dans  un  contexte  morose sur le plan de l’emploi des moins qualifiés. Alors que le taux de scolarisation des 15-19 ans augmente de façon constante dans la plupart des pays (voir l’indicateur C1 = effectifs scolarisés), une importante minorité  quitte  encore  l’enseignement  sans  avoir  en  poche  une  qualification  de  base.  Dans les pays de l’OCDE, plus de 40 % des personnes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire ne parviennent pas à trouver un emploi (voir l’indicateur A6 = impact du niveau de formation sur le taux d’emploi).  Même  ceux  qui  possèdent  un  niveau  de  formation  plus  élevé  se  trouvent dans une position vulnérable s’ils perdent leur emploi. Parmi les jeunes adultes sans emploi âgés de 25 à 34 ans dont le niveau de formation est égal au premier ou au deuxième cycle de l’enseignement secondaire, on compte environ 50 % de chômeurs de longue durée (voir l’indicateur C3 = "Les jeunes réussissent-ils leur entrée dans la vie active à l’issue de leurs études ?"). Les possibilités d’éducation et de formation continues sont souvent conçues pour pallier les insuffisances de la formation initiale mais, dans les faits, la participation à ces formations est significativement plus élevée chez les individus possédant de fortes qualifications initiales que chez les moins qualifiés ; la plupart du temps, ces offres de formation ne bénéficient donc pas à ceux qui en ont le plus besoin.

Quand je lis ça, je bondis sur mon fauteuil : ça fait une trentaine d'années que je travaille dans le secteur de la formation des adultes et j'ai toujours constaté que l'offre de formation continue ne bénéficie ni prioritairement ni massivement à ceux qui en ont le plus besoin. Claude Dubar a expliqué tout ça dans les années quatre-vingt. Faut-il qu'on soit tous dans la m.... pour qu'on ouvre collectivement les yeux ?

Autre grief, toujours le même : on est ici dans une optique libérale qui n'assigne à la formation continue (je n'ose pas dire 'éducation permanente") qu'une seule perspective, l'employabilité du travailleur. Perspective enfermante s'il en est. Perspective inhumaine aussi...


18 septembre 2009

Vidéo du Sénat

Trois minutes et demie sur le projet de loi relatif à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie, c'est ce que propose la vidéo ci-dessous mise en ligne le 16 septembre. Le sénateur UMP Jean-Claude CARLE, rapporteur de la commission spéciale du Sénat chargée d'examiner le projet de loi relatif à l'orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie, commence par délivrer son point de vue (celui du gouvernement) puis le sénateur socialiste Claude JEANNEROT termine en affichant le point de vue qui est le sien ("celui de l'opposition", dit le site).

aperçu Projet de loi relatif à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie

Le jour même de la mise en ligne de cette séquence, le sénateur UMP s'est fendu d'une confidence : « La commission spéciale du Sénat travaille dans des conditions extrêmement difficiles imposées par le calendrier du gouvernement »... Mais c'est depuis le début de cette affaire (depuis juillet 2008) que le gouvernement met la pression sur les partenaires sociaux et sur les parlementaires, pour bien montrer aux Français que le gouvernement lui fait ce qu'il dit : faire bosser les autres en les mettant en difficulté pour qu'ils demandent grâce... Belle démocratie en vérité !


17 octobre 2009

Récentes évolutions des solutions de veille

logoADBSLa délégation Nord-Pas de Calais Picardie de l'ADBS invite deux spécialistes des solutions logicielles de veille mardi 17 novembre de 9h15 à 12h30 dans les locaux de  l'Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole (Espace International, 299 Bd de Leeds, 59777 EURALILLE).
Il s'agit de :

  • Jérôme BONDU, fondateur d'Inter-Ligere, conseil en veille et intelligence économique et président du club IES ;

  • Julien FLANDROIS directeur marketing et commercial de KB Crawl SAS.

L'accès est libre et gratuit, toutefois, pour des raisons d'organisation, la délégation de l'ADBS vous demande de vous inscrire au préalable. Toutes les informations sont sur le site de l'ADBS.

ATTENTION
En fonction du nombre d'inscrits, le lieu de cette manifestation pourra être modifié. Soyez vigilant et restez branchés sur Brich59 ou sur la page de l'ADBS Nord...


15 juin 2011

La veille : deux cônes siamois

J'ai toujours pensé que le schéma circulaire de la veille était relativement trompeur pour les néophytes en la matière. Ça boucle, c'est joli... mais trompeur !
Il y a bien un bouclage, certes, un bouclage qui consiste à remanier le processus - éventuellement dès son début - au vu des résultats dudit processus - comme pour tout processus itératif d'ailleurs -, mais cela ne jbicôneustifie pas à mon sens que l'on perde la conscience d'un enchaînement d'opération que la figure du double cône rend assez bien.
De gauche à droite : on affûte son tableau de veille (ce qui consiste de fait à sélectionner des thèmes, des sources, etc.), on récupère des informations (c'est le passage d'un cône à l'autre), puis on donne aux informations retenues toute leur extension sémantique et stratégique (élargissement jusqu'à la restitution de l'information utile). Si on lit bien la norme en vigueur sur la veille [AFNOR XP X 50-053], c'est bien comme cela qu'il faut envisager le processus de veille. Cela évite de penser que Netvibes par exemple, quelles que soient les grandes qualités de cette application en ligne française, ne saurait être affublée du titre d'outil de veille ; Netvibes intervient à deux moments précis du processus de veille, celui de la capture d'informations et celui de leur publication, mais n'est pas concerné par les étapes en amont de la capture (de l'analyse stratégique au sourcing) et celles de la valeur ajoutée (le traitement proprement dit des informations)...

Lors de l'assemblée annuelle de la délégation Nord-Picardie qui s'est tenue le 7 juin 2011, j'ai présenté le processus de la veille selon ce schéma bicônique. C'est . Je mets aujourd'hui cette présentation à disposition de la collectivité pour fêter la naissance du groupe sectoriel VEILLE de l'ADBS qui tient ce mercredi sa première réunion sous la houlette bienvenue de Béatrice Foenix-Riou.



 

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