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BRICH59
30 novembre 2005

Spectacle déambulatoire dans un seul souffle...

Dimanche après-midi, au couvent des Dominicains, les applaudissements étaient déjà très nourris pour saluer l’entrée de l’ensemble vocal Cœli et Terra. C’est dire la renommée que le groupe a déjà acquise !

Cœli et Terra fait partie de l’association  La Chapelle des Flandres, pôle d’art vocal dans le Nord - Pas-de-Calais, ainsi que Métamorpho- ses et Biscantor.

Habitué depuis trois ans à venir au couvent de la rue Salomon, l’ensemble existe depuis 1987. Une trentaine de chanteurs (des amateurs, mais aussi quelques professionnels) interprètent un répertoire qui allie des oeuvres sacrées de la Renaissance avec d’autres, plus contemporaines.

vdn_051122Modernité

Ainsi au programme, il y avait Josquin Desprez, Gregorio Allegri, Clément Janequin, mais aussi Mau- rice Bourbon. Ce dernier est le chef de Cœli et Terra, mais il est aussi compositeur. « Il respecte la tradition, et en même temps il renouvelle, explique Franck Larère, chargé de communication. Il ne nie pas le passé. Mais son écriture est pleine de modernité, il y inscrit de nouvelles formes qui s’intègrent parfaitement ».

Tenebrae factae sunt, Pleni sunt et Champ de bataille, trois œuvres de sa composition, ont contribué à tisser le fil du spectacle, étiré durant une heure, dans cette enceinte merveilleuse du couvent, pour près de 300 spectateurs ravis et captivés.

Le concert n’est en effet pas fait de petits morceaux entrecoupés d’applaudissements, mais il se fait d’un seul souffle. Le son est continu. En tenant la note, les acteurs changent de place, se séparent, se rejoignent, offrent de nouvelles sonorités... C’est la magie de Maurice Bourbon : créer un programme en fonction de l’acoustique des lieux.

© La Voix du Nord (J.-M. S)
datée du 22 novembre 2005


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29 novembre 2005

Pauvres de nous ! Pauvres gueux !

Dans la série "les pauvres n'ont que ce qu'ils méritent", on peut se passer un épisode à peine décalé : je veux parler du bouquin que Laurent Cordonnier a sorti en octobre 2000 aux éditions Raisons d'agir, Pas de pitié pour les gueux. Sur les théories économiques du chômage, dont voici le texte de la quatrième de couverture :

gueuxPourquoi y a-t-il du chômage ? Parce que les salariés en veulent toujours trop… parce qu’ils recherchent la sécurité, la rente et se complaisent dans l’assistanat… parce qu’ils sont roublards, paresseux, primesautiers et méchants, etc. Voilà ce que racontent, en termes certes plus choisis, et avec force démonstrations mathématiques, les théories « scientifiques » élaborées par les économistes du travail.
L’auteur se livre ici à un véritable travail de traduction en langage littéraire des théories savantes, au terme duquel il apparaît que leur signification, « une fois défroquées de leurs oripeaux savants, frôle souvent l’abject, à un point dont on n’a généralement pas idée ».
C’est justement pour en donner idée que ce livre est écrit.

Plutôt que de paraphraser maladroitement l'auteur, par ailleurs très clair à la fois dans ses intentions et dans son écriture, je vous donne le texte intégral de son introduction (p.7 à 12) :

Milton Friedman, le chef de file du monétarisme, a peut-être raison : la meilleure chose que l'on puisse faire avec les pauvres, c'est de les laisser tranquilles. Ils n'ont que ce qu'ils méritent, et qu'ils ont bien cherché.
C'est en tout cas ce que tente d'accréditer le grand mythe de l'économie du travail. Selon ce mythe, les pauvres et les chômeurs sont les seuls responsables de leur infortune. C'est leur propension à vouloir s'élever sans relâche au-dessus de leur condition qui les fait sans cesse retomber plus bas. Revendiquant toujours au-delà de leur médiocre productivité, recherchant la sécurité, la rente et l'assistance, opportunistes de nature, paresseux en diable, les salariés, qui ne savent accepter leur lot, décident par là même de leur sous-emploi. Le chômage, dans cette perspective, est simplement le sacrifice auquel ils consentent pour se payer, en toute connaissance de cause, l'illusion qu'un pauvre peut s'enrichir. Ce qui apparaît d'emblée à tout homme doué de logique comme une simple contradiction dans les termes (un pauvre qui s'enrichirait...), ne s'éprouve en réalité, pour le pauvre, qu'à travers la pratique répétée de ce sacrifice qu'est le chômage, pratique à laquelle il ne cesse de s'adonner rationnellement. On verra comment c'est possible : les mythes ont toujours une cohérence structurale.
L'objet de ce livre est de donner à voir et à comprendre comment l'économie, la "science économique", et en particulier l'économie du travail, traite du chômage. Ce faisant, et pour reprendre une formule fort en usage autrefois, l'auteur espère que le spectacle de ce que les intellectuels osent raconter sur les salariés et les chômeurs "contribuera à l'édification des masses".
En restant sur ce plan, il s'agira simplement de décrypter les théories économiques qui alimentent la rhétorique des experts, des commentateurs, et (bien souvent) des hommes politiques, concernant la "nécessaire flexibilité du marché du travail". On pourrait donc y voir un manuel d'économie du travail, dans la mesure où il procède à une traduction en termes littéraires de théories savantes dont la caution de scientificité la plus prisée est l'hermétisme du langage mathématique.
Cependant, en montrant à quelles sources puisent ces experts, commentateurs, gourous, politiques, etc., ces lignes aimeraient aussi contribuer modestement à susciter le trouble. L'économie du travail constitue en effet aujourd'hui une véritable fabrique, rationnelle et méthodique, d'outils de domination intellectuelle et de transformation du monde, drapés dans les apparences du discours scientifique. Non que le sérieux de sa méthode et la rigueur de ses raisonnements soient en cause - ce livre est plutôt, sur ce plan là, un hommage à la rigueur formelle de la théorie néoclassique. Mais l'on sait sans doute que tout peut être exact, sans que rien ne soit vrai. En montrant comment, en partant d'hypothèses en apparences plausibles, on peut parvenir à des conclusions aux relents souvent douteux, nous espérons en fournir une nouvelle preuve. Dans les constructions doctrinales de l'économiste, le raisonnement logique et le langage mathématique produisent une partie de l'effet torpide recherché. L'usage systématique de la métaphore et de l'euphémisme (à travers le recours à des termes comme utilité, bien-être, optimum, rationalité, décision, action, etc.) en produit une autre part. Le reste, l'essentiel à vrai dire, provient du non-démontré, de l'assertion péremptoire : le travail est une marchandise comme les autres, objet d'une transaction strictement commerciale entre des individus purement marchands se rencontrant sur un marché. Et si les choses ne sont pas ainsi, du moins voilà ce qu'elles devraient être ! Face à ce postulatum, l'impressionnante rigueur formelle de la théorie néoclassique et les connotations chatoyantes de son lexique servent principalement d'excipient ou d'adjuvant hallocinogène à l'administration de ce message : les salariés se rendent coupables de faire obstacle à l'institution d'un "véritable" marché du travail, et ils le payent au prix du chômage. Notre objectif en procédant à ce travail de traduction des théories savantes, est de dévoiler les procédés qui conduisent assez systématiquement le savant à conclure, au terme d'un raisonnement parfaitement logique : "Pas de pitié pour les gueux".
Si ce projet "pédagogique" réussit, on s'étonnera peut-être alors de ce qu'une vaillante armée de "penseurs", doués de la faculté de raisonner et dotés de la liberté d'expression, se livre pieds et poings liés à la rhétorique d'un pouvoir qui ne leur a rien demandé. Qu'un quelconque régime totalitaire en soit venu à exiger, de ces mêmes âmes raffinées, d'ânnoner en coeur, par exemple, que "le chômage est le produit de la paresse des travailleurs", et nul doute qu'il se serait trouvé quelques courageux pour résister. Qu'une démocratie laisse libre cours à la production intellectuelle (ce que l'on ne saurait trop défendre), et les mêmes slogans sont vociférés dans la joie et la bonne humeur. Comme on le verra, la signification profonde de ces théories, une fois défroquées de leurs oripeaux savants, frôle souvent l'abject, à un point dont on n'a généralement pas idée. C'est justement pour en donner une idée que ce livre est écrit.
Cet ouvrage s'adresse donc - chose que l'on jugera peut-être incongrue de la part d'un économiste - ... à ses lecteurs. Il peut répondre à la curiosité de ce lecteur du Monde, par exemple, qui s'étonne de certains propos tenus par Alain Minc dans un "point de vue" du même journal, quelques jours auparavant. M. Minc écrivait : "Chacun sait qu' il existe des chômeurs par choix rationnel, c'est-à-dire des individus qui, compte tenu des systèmes d'aide et des effets de seuil au moment du retour sur le marché du travail, préfèrent s'inscrire à l'ANPE, quitte à exercer une activité partielle au noir". Indignation de notre lecteur : "Comment peut-on utiliser de tels mots envers des gens qui sont pour la plupart dans la désespérance, mais qui contrairement à ce que pense M. Minc désirent trouver du boulot ?". Répondre encore à cet autre lecteur du Monde, qui s'étrangle quelques semaines plus tard à la lecture d'un compte rendu de colloque organisé par des "proches" du président de la République, où l'on prête ces propos à M. Christian Saint-Etienne : "L'assistance engendre la paresse. [...] les RMIstes sont des maximisateurs de profits". "Comment peut-on qualifier ainsi des gens qui ne touchent que 2 500 francs par mois ?", s'insurge le lecteur. Comment ? C'est ce qui ne devrait plus poser problème à qui aura bien appris son économie du travail.
Pour s'en convaincre, nous commencerons par présenter la théorie de la décision qui fait d'un salarié un offreur de travail, et du capitaliste un demandeur de travail (chapitre 1). Puis nous examinerons le "fonctionnement" de ce marché, où se confrontent l'offre et la demande de travail, confrontation d'où résultent le niveau de l'emploi et le montant du salaire (chapitre 2). Il deviendra "évident" que le chômage ne peut provenir que d'une perturbation du fonctionnement harmonieux du marché du travail... ce que les salariés, munis d'une rationalité économique sans faille, n'hésitent jamais à provoquer, si tel est leur intérêt. Le SMIC et les syndicats, en tant que dispositifs mis en oeuvre rationnellement par les salariés pour maximiser leur bien-être, sont bien responsables du chômage volontaire des intéressés (chapitre 3). Il en va de même des dispositifs d'aide ou d'assurance grâce auxquels ils s'octroient des allocations de toutes sortes, et que nous aurions sottement tendance à envisager comme des protections contre le risque du chômage. En réalité, encourageant l'indolence et l'oisiveté, ces dispositifs sont la cause même du chômage (chapitre 4). A moins que cette cause ne réside dans les vices de la classe laborieuse elle-même. Poltrons, roublards, primesautiers, paresseux et méchants, les salariés n'ont que ce qu'ils méritent (chapitre 5). Ces théories n'étant pas exclusives les unes des autres, on indiquera en conclusion comment elles s'épaulent pour justifier finalement une "intégration" macro-économique, qui fait du chômage une caractéristique "naturelle" du marché du travail... cependant pas si "naturelle" que cela. Car l'on comprendra alors qu'il revient aux banques centrales d'entretenir le stock de chômeurs qui est juste suffisant pour protéger les intérêts des capitalistes. La lutte des classes ayant en quelque sorte, et pour un temps sûrement, rejoint ses quartiers d'hiver sous les lambris dorés des hôtels de la monnaie.

laurent_cordonnierCe qui me plaît dans cet ouvrage, c'est l'entreprise de décryptage, travail d'explicitation du sous-texte. Travail qui montre assez bien le fonctionnement de l'idéologie naturalisante, de l'idéologie aux relents théologiques, pour qui veut bien sentir comme il faut... Ou plus précisément ici de l'idéologie téléologisante : la finalité étant établie comme peut l'être un axiome, le discours soit-disant scientifique va s'employer à la justifier coûte que coûte dans l'ordre du discours à usage politique. La "science" économique comme superstructure, etc.

Bref, un livre à conseiller à nos dirigeants, à Monsieur le Maire UMP de Levallois-Peret et à tous ses confrères élus. Et puis aussi à tous ces gens qui pourraient bien un jour devenir de ces gueux dont parlent les économistes mais colportent ces mots-là pour les autres qu'eux, perpétuent ce regard du mépris libéral vers le monde qui les entourent, ce regard qui les aveuglent.


28 novembre 2005

Le froid qui tue !

"La vague de froid et de neige a déjà tué cinq sans-abris."
C'est ce que dit une dépêche de l'AFP d'hier, 19h34...
ronsard2Dame Nature que chantait si joliment Pierre de Ronsard est vraiment pas sympa ! Du froid en novembre ! Elle exagère. Pourtant la chasse au profit capitalistique aurait plutôt tendance à réchauffer la planète ! Voyez-vous donc, tout ce progrès accumulé puis cette nature qui reprend la main. Sauvage, va ! Elle résiste et n'en fait qu'à sa tête. Juste pour emm... les sans-abrits !
descartes1Car le libéralisme des hommes et des femmes, lui, n'y est pour rien. Bien sûr ! Il tente contre vents et marées, d'être toujours mieux "maître et posses- seur" de la Nature, comme aurait dit ce bon vieux Descartes dans son "poële" ("Le commencement de l'hiver m'arrêta en un quartier où, ne trouvant au- cune conversation qui me divertît, et n'ayant par bonheur aucuns soins ni passions qui me troublas- sent, je demeurai seul dans un poële où j'avais tout loisir de m'entretenir de mes pensées")...
Et il est tellement obsédé par cette option de se rendre "maître et possesseur" de la Nature, le libéralisme, qu'il en oublie les hommes et les femmes...


27 novembre 2005

Pauvres de nous ! (encore)

"Un homme de 48 ans, sans domicile fixe, a été retrouvé mort samedi dans un garage à Calais (Pas-de-Calais), probablement victime du froid [...]. cheneneigeIl s'agit du troisième SDF retrouvé mort en France depuis jeudi. Le corps d'un sans domicile fixe de 57 ans, mort de froid, avait été retrouvé vendredi matin par la police municipale sous un pont de Seyssins (Isère), dans la banlieue de Grenoble. Un homme de 38 ans, sans domicile fixe, avait également été retrouvé mort fri- gorifié à la Grande Resie près de Gray (Haute-Saône) jeudi matin, dans sa voiture."

[dépêche NOUVELOBS.COM | 27.11.05 | 10:16]

Trois jours et trois nuits.
Trois hommes morts frigorifiés.

rtlPour conforter Monsieur le Maire UMP dont je parlais hier et avant-hier, certaines officines de presse vont aller jusqu'à montrer comment ces hommes victimes du froid n'étaient en fait que victimes d'eux-mêmes, de leur refus d'être intégrés dans une société si bonne et si juste et si attentive au progrès. Allez voir sur le site de RTL : les commentaires audio notamment sont édifiants ! Une des principales vertus du libéralisme ambiant n'est-elle pas de faire endosser à l'individu maltraité la responsabilité de cette maltraitance ? Ainsi les morts pour raison économique, tout comme les licenciés pour raison économique, n'ont que ce qu'ils méritent...
Ça me rappelle étrangement une scène ancienne de ma pauvre vie. C'était lors de mon service militaire, pendant mes "classes", à Fontai- nebleau, en août-septembre 1977. Nous avions tous été rassemblés dans une salle où était installé un appareil de projection. On nous fit voir un documentaire sur la bombe atomique - dont la bombeatomiquemorale (car il y a toujours une morale à l'armée, n'est-ce pas ?) pouvait se résumer en cette phrase :   

si vous mourez lors de l'explosion d'une bombe atomique, c'est de votre faute :
vous n'avez pas su vous protéger !

Je m'en souviens comme si c'était hier.
Une morale pareille, ça vous fait un homme !


26 novembre 2005

Pauvres de nous ! (suite)

"No comment !" ? En fait, c'est trop vite dit !

Oui ! Arrêtons de nous plaindre de la mauvaise information de nos élus ! Cessons d'accepter, par lâche défaitisme, leur cécité sociale (volontaire ou pas [?]) et leur autisme politique ! Soyons civiques et proposons- leur sans relâche les remèdes à leur cécité... Par exemple, pourrais-je conseiller à Monsieur le Maire UMP de Levallois-Perret de lire mon blog ? Ou plutôt, à partir de mon blog (dans la colonne de droite) d'aller voir sur le site de l'Observatoire des inégalités ?

observatoirein_galit_sIl pourra lire, par exemple, un article récent : "La pauvreté en France", posté le 16 octobre 2005. On y lit que, "selon la définition de la pauvreté que l’on utilise, la France comptait en 2001 entre 3,6 millions et 7,1 millions de personnes pauvres. Entre 1,5 millions et 2,9 millions de ménages étaient dans cette situation. La part de personnes pauvres serait comprise entre 6 et 12 %." Et partant du principe que la pauvreté serait plutôt en augmentation, quelle que définition de la pauvreté qu'on adopte, ça fait quand même pas mal de monde, Monsieur le Maire ! Tenez, je suis sympa et vous offre le lien qui vous permettra de suivre le sujet sur ce superbe site : il vous suffira, quand vous le souhaitez, de cliquer sur le visuel de l'Observatoire (que j'ai mis en tête de paragraphe) pour connaître les derniers travaux présentés sur ce sujet - qui vous est si cher...
Vous me direz que les gens, sûrement des soviets ou des anarchistes, qui alimentent l'Observatoire des inégalités sont de parti pris, voire de mauvaise foi !
inseeAlors regardez à l'INSEE, organisme ministériel : une des pages de son site s'intitule "
Niveau de vie, revenu disponible et pauvreté en France"... Allez-y lire, Monsieur le Maire UMP !
Bon ! Je vais être encore sympa : en cliquant sur l'image INSEE (à droite), vous aurez les pages du site gouvernemental qui abordent la question de la pauvreté. Ce 26 novembre 2005, le moteur affiche 524 liens qui, exclusivement dans les pages de ce site gouvernemental, pointent le mot 'pauvreté' ! Vous avez de quoi vous informer, dans un premier temps du moins !
À moins, que comme un de vos amis politiques qui siègent au gouvernement, vous ne déclariez que les scientifiques sont forcément de parti pris. Surtout quand les données qu'ils mettent en avant, après les avoir patiemment - c'est-à-dire avec méthode et déontologie - construites, contrarient le discours gouvernemental...
Ou alors, à moins que la question ne soit bientôt définitivement réglée sous peu : le gouvernement ne prépare-t-il pas une "loi sur l'égalité des chances", comme l'a déclaré notre Premier Sinistre à Meaux, hier ?


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25 novembre 2005

Pauvres de nous !

Quand on lui parle des pauvres, voici ce que répond le maire UMP de Levallois-Perret :

pauvres_fau14"Ce que vous appelez les pauvres, je suis désolé de vous le dire, c'est des gens qui gagnent un peu moins d'argent. Mais comme ils gagnent moins d'argent, ils ont les mêmes logements que les autres, sauf que eux les payent moins cher. Et ils vivent très bien. Nous n'avons pas de misère en France. Il n'y a pas ce que vous [l'interviewé pense s'adresser à des américains] appelez les pauvres. Bien sûr, il y a bien quelques sans domicile fixe qui eux ont choisi de vivre en marge de la société. Et même ceux-là, croyez moi, on s'en occupe: il y a des foyers d'accueil parce que en hiver en France aussi, il fait froid et il n'est pas question de laisser dehors les gens qui sont dans la misère donc nous leur donnons des asiles (...) on leur donne tout ce dont ils ont besoin. Mais ce sont des gens relativement rares qui ont décidé une bonne fois pour toute qu'ils étaient en marge de la société, qu'ils ne voulaient pas travailler ou qu'ils avaient été rejetés par la société."

Source : Le Nouvel Observateur du 23 nov.

No comment !


24 novembre 2005

Une association qui s'ouvre aux jeunes...

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L'ADBS offre aux étudiants
des conditions d'adhésion très intéressantes...

Tout est inscrit dans ce fichier : pass_etudiant2006.pdf.

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23 novembre 2005

Salaires : qui dit moins ?

Je me souviens qu'au tout début de ce qu'on a appelé à l'époque l'industrialisation de la formation, au temps où le mot "multimédia", vecteur de l'infini progrès humain, faisait rêver à tort et à travers (fin des années quatre-vingt-début des années quatre-vingt-dix), le maître-mot, qui sonnait comme un slogan incantatoire dans les cabinets ministérielles et les divers groupes de travail de délégations diverses, était simple : "faire plus et mieux" avec autant de ressources financières (c'est-à-dire pas plus de ressources = moins de ressources rapportées au produit)...

Si vous adossez ça au contemporain leitmotiv lancinant et appuyé sur la nécessaire motivation de l'apprenant, avec ses avatars économiques - les seuls qui me semblent historiquement justifier l'insistance en question - _cornedebrume_comdu style co-investissement formation, vous avez la libéralisation du marché de la formation. Et quand je dis 'libéralisation', je ne veut surtout pas dire que la liberté règne enfin sur le monde de la formation des hommes et des femmes sous-qualifiés et exploités en tant que tels. Sauf à dire que ces gens-là, s'ils veulent se former, ils le peuvent - en application de l'adage bien connu : "quand on veut on peut !". Ce qui serait faire fi de l'aspect économique des choses...

traite_europeBref on est en plein dans le cercle vicieux de la fameuse économie sociale de marché. Vous savez ! Ce dont parle l’article I-3-3 du Traité dont les français n'ont pas voulu en mai dernier : "L'Union œuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une croissance économi- que équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d'amélioration de la qualité de l'environnement. Elle promeut le progrès scientifique et technique." Mais, comme disait si bien Liêm Hoang-Ngoc, cette phrase, à première vue porteuse de progrès, ne résiste pas à l'analyse : "décortiquée, elle transpire de la nouvelle pensée unique, celle qui veut appuyer la marche du néo-libéralisme sur des béquilles morales et éthiques".

Le progrès ! Mais quel progrès ? Le progrès pour arranger les bidons de qui ? Souvenez-vous du sous-texte et de ce que Jean Duvignaud et François Brune peuvent dire du progrès !

En tout cas, il y a une occasion où le "progrès" montre son vrai visage un peu plus franchement, je veux parler de la floraison du dumping salarial. Comme fait remarquer Arnaud Duvillard, dans son texte du 21 novembre, "on attendait une version française du site d'emploi allemand Jobdumping.de, c'est finalement un site français qui est arrivé, Jobdealer.net, lancé le 2 novembre dernier. progres__image_sud_aerien.org_Son concept s'inspire toutefois bien de son confrère allemand, à savoir que les candidats peuvent répondre à une proposition de poste en baissant leurs salaires les uns après les autres. Un système d'enchères inversées."

J'aurai beau entendre les dénégations des promoteurs du système, une seule question me vient à l'esprit, lancinante, "à quand les soldes ?"


13 novembre 2005

Automnale, concert vocal

tract_r tract_v

Concert vocal
au Couvent des Dominicains

7 avenue Salomon à Lille
dimanche 20 novembre
à 17h.


Cliquez sur les images pour lire les deux
faces du tract d'annonce de ce concert :
vous pourrez lire au verso les prochaines
manifestations auxquelles l'Association
La Chapelle des Flandres vous invite...

Quatre musiciens compositeurs, "maîtres des notes",
quatre sculpteurs de voix, sculpteurs de choeurs
sont à l'honneur lors de ce concert vocal et spatial tout à la fois,
dirigé par l'un d'eux :

JOSQUIN DES PRÉS
(v.1440-1521)
CLÉMENT JANEQUIN
(1485-1558)
GREGORIO ALLEGRI
(1582-1652)
MAURICE BOURBON


ATTENTION : IL Y A UNE  NOUVEAUTÉ

Les billets sont en prévente jusqu’au 15 novembre au prix de 7€ au lieu de 12€ le jour du concert. Profitez-en, c'est on ne peut plus simple ! Il vous suffit d'envoyer un chèque à l’ordre de La Chapelle des Flandres, à l’adresse suivante :

Chapelle des Flandres
Nicole Bonnardel
170 rue du Quesne
59700 Marcq en Barœul

Vous aurez pris soin de noter au dos du chèque le nombre de places demandées ainsi que le nom sous lequel vous réservez ces billets... Ces derniers seront mis à votre disposition à l’entrée, le jour du concert. Il vous suffira de dire le nom que vous avez inscrit au dos du chèque (pas d’envoi à domicile)...


12 novembre 2005

Surtout Monsieur, dîtes bien à Madame que ...

pour mon ami Grégoire

Quel plaisir de lire le compte rendu d'une étude tout à fait sérieuse énoncer, avec méthode et scientificité, ce que vous pensez à part vous et avec le sentiment de contrer l'opinion depuis des années !
Ce que je pensais ?
Que les femmes sont en partie mais très activement responsables du "désintérêt relatif des hommes" pour de nombreuses tâches familiales comme laver les sols, faire la lessive, repasser le linge de toute la famille (et pas seulement ses propres chemises !), faire la cuisine, s'occuper de leur progéniture etc. etc. Tiens, justement ! La progéniture, parlons-en, avec Sophie Odena et Thierry Blöss, sociologues du travail à l’Université de Provence (LEST), qui ont publié l'article « Idéologies et pratiques sexuées des rôles parentaux » dans Recherches et Prévisions de juin 2005 (p.77-91) - article que pointe l'Observatoire des inégalités.

  • Premier cran de l'histoire

« La petite enfance est un domaine où la coparentalité est peu active dans les faits. Les différentes étapes de la délégation de la garde de son enfant à un tiers, telles que la prise de décision, la procédure d’inscription, etc., soulignent l’omniprésence des femmes et le désintérêt relatif des hommes. Ce partage inégal des rôles parentaux se confirme dans les relations courantes instaurées avec le service de garde, les mères assurant la majorité des tâches et interactions quotidiennes liées à l’enfant, alors que les pères se singularisent par le caractère ponctuel de leurs interventions, signe manifeste et permanent de leur autorité.» (début de l'article de Sophie Odena et Thierry Blöss)
Effectivement, nous avons tous tant que nous sommes constaté cela un jour ou l'autre. Hélas !
Deux fois hélas, parce que ce n'est qu'un des aspects de la partie de l'iceberg du machisme triomphant !

Quand on enquête un tant soit peu sur les racines profondes de ce machisme triomphant, racines européennes (je ne connais pas les autres), on se rend vite compte que le triomphe en question est économique. Il est de l'ordre de l'avoir, pas de l'être. Il y a vingt-cinq siècles déjà, les athéniens avaient réglé leur compte aux femmes, pour ce qui concernait la transmission du patrimoine (pas le "matri-moine", mais bien le patri-moine), en déclarant "épiclère" la fille unique, qui, en tant qu'épiclère, ne disposait pas du patrimoine en héritage mais ne pouvait que le transmettre (à ses enfants mâles...). Essayez de faire le lien entre l'épiclère athénienne du cinquième siècle avant notre ère et la femme telle que la situe nos chercheurs provençaux, et vous verrez peut-être les choses d'un regard nouveau... Et même quand il n'y a pas de fortune en héritage, les femmes ne sont pas à la "bonne place", c'est-à-dire ne sont pas, de droit, les égales des hommes ...
Mais, en vivant dans le bassin minier lensois (il y a vingt-cinq ans), j'ai commencé à bien comprendre la manipulation idéologique qui fait sous-texte à toute cette histoire des relations contemporaines entre les hommes et les femmes.

  • Second cran de l'histoire

Quand on est étranger à la culture minière du bassin lensois (je suis parisien de parents francs-comtois : personne n'est parfait !), et qu'on entend dire "femme de mineur, femme de seigneur", on cherche à comprendre et on va voir de plus près ce que cela signifie dans la réalité. C'est ce que j'ai fait, alors même que l'industrie minière s'arrêtait et qu'une forme de cristallisation culturelle se produisait comme dans une volonté de survivre culturellement quand la vie économique fout le camp.
Ce que j'ai constaté, c'est que dans la famille de mineurs, le femme avait beau se dire femme de seigneur, elle n'en constituait pas moins le pôle économique référent de la famille : c'est elle qui tenait le porte-monnaie, c'est elle qui décidait des achats, etc. !
Alors pourquoi se clamer "femme de seigneur", manifestant ainsi un devoir de corvéabilité. Hypothèse d'un étranger néophyte en matière historienne : le rythme de travail du mineur et la pénibilité extrême de son labeur au fond étaient tels que sa femme ne pouvait que tout organiser à partir d'eux. Bref, il y a sans doute là une explication à la contradiction entre le pouvoir domestique et économique de la femme, d'une part, et son allégeance au mari, d'autre part.

Reste que j'ai poussé mes investigations plus loin et sortant de la condition minière. Observant en silence, je suis arrivé à la conclusion que le cantonnement des femmes dans les tâches domestiques est, pour elles, une position de force dans les relations femme/mari et leur assure un pouvoir impressionnant et invincible... Ce message est déjà trop long pour un blog, et nous rediscuterons de cela ensemble si vous le voulez bien. Mais quand je lis l'article de Sophie Odena et Thierry Blöss, je jubile : enfin, la machination féminine est mise à jour. En effet, cet article montre « comment les institutions de socialisation de la petite enfance - les crèches collectives et les assistantes maternelles - [toutes institutions dirigées par la gente féminine, si je ne m'abuse !], contribuent à leur manière à reproduire cette division sexuée des rôles parentaux. La survalorisation du rôle maternel » qu’elles pratiquent, en s’appuyant sur des arguments psychologiques, affectifs ou médicaux, conforte ainsi la hiérarchie sexuelle des responsabilités entre parents.» Sous couvert de se plaindre que les hommes leur laissent tout le sale boulot à la maison, elles entretiennent leur propre pouvoir domestique - sans partage. On dit bien langue maternelle - et non paternelle - pour désigner la langue que les enfants apprenent dans leur prime quotidien ! Quel pouvoir ! Et le reste suit... Et j'ai à votre disposition des exemples puisées dans ma vie personnelle qui a eu le bonheur de connaître une rupture conjugale et où la justice - qui se dit au féminin concernant les affaires familiales - a eu à trancher, à trancher abusivement dans le vif de la relation entre un père et ses enfants...

Bref, j'ai toujours été convaincu que le machisme des hommes arrangeait bien les affaires des femmes et qu'elles avaient donc objectivement intérêt à entretenir ce machisme - que par ailleurs elles dénonçaient dans leur parole publique... Le problème, c'est que, disant cela, je me faisais taxer de je ne sais quel défaut congénitalement masculin !


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