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BRICH59
30 janvier 2007

L'oxymore est de retour... est-il jamais parti ?

Je promets dur comme fer le retour du PLEIN EMPLOI.
J'envisage une formule juridique "qui combinerait les avantages de la sécurité et ceux de la flexibilité".
Je fais l'éloge du "socialisme" britannique.
Qui suis-je ?


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29 janvier 2007

Lettre ouverte à Monsieur le Président de la république

Monsieur le Président de la République,

je suis contraint de vous faire part de ce que je viens de vivre aujourd'hui vers midi, espérant ne pas vous importuner et que vous en me tiendrez pas rigueur du dérangement.

Il doit être 12h10 lorsque j'entre au volant de mon véhicule dans une rue de Lille, la rue Baptiste Monnoyer... Devant moi un véhicule utilitaire s'arrête en plein milieu de la chaussée, interdisant tout passage des autres véhicules. Je fais remarquer au chauffeur-livreur qui descend de son véhicule qu'il pourrait tout aussi bien stationner sans gêner : il y a en effet quelques places disponibles, dont une grande juste à côté de là où il s'est arrêté, une place réservée à l'administration à laquelle il livre je ne sais quoi. Il me fait remarquer à son tour qu'il est interdit de s'y positionner. À quoi je réponds qu'il ne gênerait personne en s'y mettant...
Il ne m'écoute plus et s'engouffre je ne sais pour combien de temps dans le bâtiment. Pour qu'il n'oublie pas qu'il gêne et que je voudrais pouvoir retrouver ma liberté de déplacement, je joue quelque peu de l'avertisseur... Aussitôt une personne, menaçante, sort de l'immeuble où s'est engouffré le livreur. Je dis menaçante parce que cette personne, qui ne se présente pas, mais qui est visiblement fonctionnaire de police en civil, me menace d'usage intempestif de klaxon. Je redonne ma vision de la situation et je reformule haut et fort mon souhait de libre circulation - souhait qui aurait facilement été satisfait si le conducteur de l'utilitaire avait pris la peine de faire une mini-manœuvre.
D'autres véhicules ont fait la même bêtise que moi en s'engouffrant dans la rue Monnoyer ; les conducteurs s'impatientent et jouent de l'avertisseur plus que je ne l'avais fait moi-même auparavant. Je dis auparavant, parce que, suite aux menaces du fonctionnaire en civil qui ne s'est pas présenté, j'ai cessé toute manifestation intempestive, quand même elle eût été tout à fait justifiée...
Le livreur revient enfin, sans s'excuser bien sûr, puis démarre. Enfin!
Quelques feus tricolores plus loin, nous nous retrouvons à l'arrêt, l'un à côté de l'autre. Et le chauffeur-livreur, apparemment certain d'une impunité de complaisance (à moins qu'il ne soit "de la maison"?) me lance haut et fort, la satisfaction aux lèvres : "ils ont relevé votre numéro!".

Diable! qu'ai-je donc commis comme infraction pour mériter cela ? Sur le coup je n'y prête aucune attention, voulant y voir l'arrogance du voyou sûr de son fait. Tout l'après-midi cependant, ceci  - qui constitue en fait une seconde menace, qui aurait activé la première - me trotte gaillardement dans la tête. Et si j'étais réellement menacé ? Après tout, un policier en civil doit être assermentée [?] et ce sera sa parole contre la mienne - qui ne vaudra alors plus un clou ! Dans ma tête se profilent des scénarios de pays aux mains de la seule autorité policière... ce qu'on a coutume d'appeler des dictatures... où le goût du pouvoir individuel avec l'injonction de faire régner un ordre sans exception produit des violations des droits humains les plus élémentaires... Ce monsieur en civil avait vraiment l'air menaçant !

Voilà, Monsieur le Président, ce dont je voulais vous faire part, espérant bien que je n'aurai pas à connaître de réelles menaces pour mon intégrité civile et morale suite à cette affaire. Je vous écris, plutôt que d'écrire à l'actuel Ministre de la Police, qui, si j'ai bien compris, devrait cesser ses fonctions très bientôt. Je vous écris à vous, garant du respect de la loi et de la continuité de l'État de droit.

Votre dévoué   


26 janvier 2007

c'est çui qui l'dit qui y est

figaro2Lu dans Le Figaro du 22 janvier, la chronique de ce cher Alain-Gérard Slama, intitulé Les profs, victimes de leur idéologie.

Tissu de fiel mêlé à de la contre-vérité. Mais surtout, à partir du constat de la récente manifestation des enseignants, démonstration de la nécessité de voter Sarkozy.

alain_gerard_slamaEn fait, dit le chroniqueur sarkoziste, les enseignants n'ont pas à se plaindre de la dégradation de leurs conditions de vie personnelle et professionnelle. Elles ne sont dues qu'à leur refus obstiné de croire aux vertus de la méritocratie.

Si si ! Il est sérieux quand il écrit ça !

Le problème, c'est qu'il ne se demande pas vraiment pourquoi les enseignants ont une si piètre opinion de la méritocratie. Et s'il avait réfléchit un peu, ce brave chroniqueur libéral et savant, et surtout s'il ne prenait pas les enseignants pour des couillons, il aurait compris que si les enseignants refusent voire récusent la méritocratie, c'est tout simplement parce qu'il en ont constaté les dégâts sur la jeunesse dont il s'occupent, parce que, si la méritocratie devenait le modèle de fonctionnement de l'école, on en reviendrait aux plus grandes injustices sociales. En effet, pour fonctionner correctement et sans hypocrisie la méritocratie devrait s'exprimer sur un terreau égalitaire. Si les gens doivent être évalués en fonction de leur mérite, alors ils doivent tous avoir les mêmes chances de départ - ce qui n'est pas la réalité. Je pense que notre chroniqueur conviendra que les enfants de Neuilly-sur-Seine et les enfants de Neuilly-sur-Marne ne partent pas dans la vie avec les mêmes chances de réussite éducative par exemple... Lui qui cite Raymond Boudon, il aura sans doute lu les études sociologiques les plus récentes à ce sujet.

Second problème : qui évalue s'il y a mérite ou pas ? Monsieur notre chroniqueur ? Monsieur Sarkozy, pour qui il appelle à voter ? Qui donc ? Le "marché" peut-être ? Ou Dieu soi-même ? Le mérite serait un "principe laïque" - à ce que prétend Monsieur Slama ! Moi, j'ai toujours pensé que ça avait quelque chose de religieux : si tu es sage, tu mériteras le paradis ; ou alors Eve a pris la pomme donc les femmes méritent de souffrir quand elles enfantent ; etc. Et souviens-toi, lecteur fidèle, de mon billet "Dieu dans l'isoloir et Nicolas dans le confessionnal..."!

Figaro3Bref, je crois que notre chroniqueur savant s'est laissé aveugler par son idéologie, ou plutôt celle de son employeur, le Figaro, c'est-à-dire celle de son patron idéologique, Monsieur Sarkozy !


26 janvier 2007

Nicolas Sarkozy plusieurs fois cité !

logo_smLe palmarès 2006 des Big Brother Awards France est tombé la semaine dernière. 
Chaque année, Privacy International et ses partenaires décernent, dans une quinzaine de pays, des "Big Brother Awards" aux institutions, sociétés ou personnes s’étant distinguées par leur mépris du droit fondamental à la vie privée ou par leur promotion de la surveillance et du contrôle des individus. La 7ème édition de la déclinaison française a donné lieu à une cérémonie, samedi 20 janvier 2007 à Paris.

Extrait du compte rendu

Paris, le 20 janvier 2007. Seule personnalité à avoir été nominée 6 fois aux Big Brother Awards France - dont c’est la septième édition -, Nicolas Sarkozy, à qui nous avions décerné 3 prix Orwell ces 3 dernières années a, comme ce fut le cas lors de sa toute première nomination, été exclu de la compétition.
[...]

Nicolas Sarkozy, multirécidiviste des atteintes à la vie privée
En 2002, sa toute première nomination l’était déjà pour... l’ensemble de son oeuvre. Signe de la gravité de son cas, il n’en avait pas moins été classé "
hors compétition", pour "dopage et exhibitionnisme"à l’unanimité du jury, jury qui, de façon prémonitoire, notait alors qu’"un peu de persévérance lui donne sa chance pour les prochaines éditions".
En 2003, il avait été nominé... deux fois. D’abord pour sa loi sur la sécurité intérieure (LSI), ensuite pour sa loi Perben II, ce qui lui avait d’ailleurs valu le prix Orwell Etat & Elus.
En 2004, il avait encore gagné, toujours avec Dominique Perben, assisté cette fois de l’ancien ministre socialiste Daniel Vaillant, le prix Orwell pour l’ensemble de son oeuvre en raison du FNAEG, fichier génétique initialement conçu pour les délinquants sexuels, et qu’il avait étendu à quasiment tous les mis en examen, qu’ils soient simples suspects, mineurs, et y compris en cas de relaxe ou d’acquittement.
En 2005, il avait, une fois encore, remporté le prix Orwell pour l’ensemble de son oeuvre, à cause de sa loi antiterroriste, parce que l’état d’exception devenait la règle et qu’il étendait considérablement les moyens de surveillance (audio, vidéo, par internet et par recoupement de fichiers, notamment privés).
En 2006, il était nominé en raison de son projet de loi de prévention de la délinquance (PLPD), qui encourage la délation et le fichage des enfants et des familles précaires, mais aussi le fichier ELOI, qui recense les personnes aidant des étrangers sans-papiers.
Cette année, le jury a décidé en délibération de l’exclure à nouveau pour "racolage actif et passif, exhibitionnisme et outrage à magistrat", pour avoir revendiqué de multiples atteintes à la vie privée, et pour avoir activement promu la surveillance en général, et le fichage en particulier.
Si Nicolas Sarkozy était poursuivi, il serait passible de plusieurs années de prison. En vertu de la loi sur la récidive, adoptée sous l’impulsion de son ami Pascal Clément, le multirécidiviste Sarkozy pourrait se voir proposer le port d’un bracelet électronique. La CNIL étant passé par là, ce bracelet ne serait, fort heureusement, nullement obligatoire. Ah, si seulement Nicolas Sarkozy pouvait être poursuivi [faut-il préciser qu’il s’agit bien évidemment là d’une pointe d’humour?]
...

Reprise de http://bigbrotherawards.eu.org/Palmares-2006-des-Big-Brother-Awards-France.html


25 janvier 2007

CSA ? C'est assez !

Rachid_ArhabLa nomination de Rachid Arhab au CSA par le très chiraquien président de l'Assemblée nationale est visiblement censée laisser croire que la droite chiraquienne souhaitait que le CSA ne soit pas 100% droitiste ! C'est du moins ce qu'analysent les journalistes de Libération.
Le CSA serait ainsi 89% droitiste. Bel exploit en vérité. Quelle sera l'audibilité d'une voix qui, si elle est bien à part des huit autres voix, ne représente que 11% ? Beau calcul...
Je ne connais pas ce journaliste. Enfin, pas plus que n'importe quel redevable de la redevance de l'audiovisuel qui essaie de ne regarder que les émissions intéressantes.
contrefa_onJuste une fois, j'ai regardé l'émission animée par ce journaliste un dimanche en début d'après-midi. Il s'agissait d'un rendez-vous avec des chômeurs... J'ai été excessivement choqué à la fois de l'émission et plus particulièrement du comportement de cet homme prétendu "de gauche" : en caricaturant à peine, on peut dire que la théorie sous-jacente au fonctionnement de l'émission était que seuls les chômeurs qui se bougent cessent d'être au chômage. Ça m'a vaguement rappelé un premier ministre de Giscard, un certain meilleur économiste de France, qui exhortait les chômeurs a créé leur propre emploi...
Derrière tout ça il y a bien sûr la stratégie ultralibérale de culpabilisation des chômeurs. Lisez, relisez ce qu'écrit l'excellent Laurent Cordonnier ; par exemple son dernier article dans Le Monde Diplomatique.
Si c'est ça la gauche ! Si être de gauche consiste à faire porter à ceux que le patronat et la finance utilisent comme des objets animés jetables et corvéables la responsabilité de leur éjection du "marché" du "travail", alors je ne sais plus où j'habite ! Si c'est ça la gauche, alors je suis idéologiquement et politiquement SDF !
Ceci dit, depuis que le président de l'Union pour Me Présidentialiser se donne Jaurès, Blum et les autres comme maitres à penser, tout est possible!

REFUSONS LA CONTREFAÇON IDÉOLOGIQUE !


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24 janvier 2007

Lutter contre la contrefaçon !

contrefa_onLa contrefaçon est nulle part.
La contrefaçon est partout.

C'est bien connu :
la contrefaçon est partout,
mais elle ne se donne pas comme contrefaçon
- sinon elle ne serait pas contrefaçon !

Sauf qu'il y a des fois où ça devient d'un grotesque !
Des fois où c'est gros comme un chou-fleur dans un ramequin !
Des fois où ça se voit comme le nez au milieu du visage !

abbepierre1Tiens ! Regardez tous ces hommages à l'abbé Pierre !

Pas un qui ne se confonde en larmoyant hommage (Monsieur le candidat unique de l'Union pour Me Présidentialiser a été parfait dans ce rôle convenu !), pas un y compris ceux qui objectivement ne peuvent qu'être opposés à l'action de l'abbé mais qui objectivement ne peuvent se passer d'être au micro et à la caméra d'une société du spectacle plus pernicieuse que jamais...

Les prélats de la sainte église catholique y sont allés de ces louanges posthumes mais qu'ils ne pouvaient objectivement pas prononcer de son vivant, tant l'abbé les faisait tourner en bourrique, avec ses prises de position pour le préservatif, pour la dédiabolisation de l'homosexualité, etc. ! Pourtant, ces temps-ci la communauté catholique avait mieux à faire : défiler contre l'avortement, avec les intégristes de tous poils...

Les potentats de la politique française y sont allés de leurs louanges posthumes, alors qu'ils n'ont rien fait ou presque pour que les rêves de dignité humaine universelle de l'abbé ne soient plus des chimères. Le cri de l'abbé, nous l'entendons depuis plus de cinquante ans ! Et qu'a fait la classe politique française pour qu'il se taise, pour que son cri soit inutile ?

Bref, nous voici en pleine contrefaçon, n'est-ce pas ?

Regardez l'oxymore : il n'est plus dans la tension entre des mots, il est entre les mots et celui qui les prononce. Ce n'est plus seulement la fameuse (?) "rupture tranquille", c'est surtout maintenant le leader maximus de la droite néolibéral la plus dure qui cite Jean Jaurès, Guy Moquet ou Léon Blum comme ses maitres à penser, c'est le même qui s'exhibe prêt à verser une larme sur la dépouille encore chaude d'une grande gueule qui ne se priva pas de cogner médiatiquement sur lui et sa bande francopatronale...

Regardez le système de santé qui est en train de discriminer plus que jamais en fonction des conditions de vies : plus ça va et moins les pauvres pourront se soigner. Les petits-moyens bourgeois d'aujourd'hui vous diront qu'il faut que les gens soient responsables et prennent en charge leur santé, etc. Sauf que primo la responsabilisation / culpabilisation (avec des cercles vicieux du style "si tu es en mauvaise santé, c'est que tu ne te soignes pas comme il faut, donc débrouille toi" - les cathos finiront avec un "aide-toi le ciel t'aideras" - etc.) est une façon trop commode pour les ultralibéraux de se défausser de leurs responsabilités politiques, et que, deuxio, pour se soigner, il faut d'abord satisfaire les besoins vitaux immédiats comme manger, dormir, etc. Bon ! En voulant convaincre les petits-moyens bourgeois, j'ai vraiment le sentiment de vouloir faire entrer du jus dans un pavé... Mais c'est plus fort que moi !

Ceci dit, les faits sont là. Par exemple une étude très très sérieuses vient de montrer comment les femmes les moins aisées ont plus de risques de faire naître un bébé trisomique que les femmes des milieux supérieurs. Et ce n'est pas L'humanité qui le dit, c'est Le Fiçarko, euh pardon ! Le Figaro d'hier (article de Martine Perez)...


23 janvier 2007

Le BLIS 33 est là !

Le dernier Bulletin de Liaison Intermittent et Sporadique, le B.L.I.S. n°33, est disponible .

honte

Au sommaire :

  • P. 1 Sarkozy braconne sur les battues de Le Pen

  • P.2-3 Tableau de chasse ministériel n°4 :  Quand la police vient chercher les papas à la maison (Bouches du Rhône) ;  Descente de police dans la famille Tiemtore (Joigny 89) ;  Lettre à M. l'ambassadeur de France à Rabat (RESF Maroc) ;  Année de l'Arménie ? Un père arménien, opposant politique, en rétention (Paris) ;  Trois enfants au tableau de chasse du ministre... finalement sauvés (Haute Savoie)

  • P.4 Ici Londres : campagne pour Blessing OGBIBOR. Après avoir expulsé le père au Nigéria, la Grande-Bretagne veut expulser la mère et ses deux enfants en Sierre Leone

  • P. 5 Fax à expédier à l'Ambassadeur de Grande Bretagne à Paris.

  • P. 6 Meurthe et Moselle : Temur, 12 ans expulsé en Géorgie avec ses parents, David, 19 ans reste seul à Nancy

  • P.7 Mélanie, 30 ans, expulsée vers Madagascar sans sa fille Winnie, 3 ans. Honte à vous M. le Ministre de l'Intérieur !

  • P.8 Des victoires quand même :  Jasmina et ses enfants finalement libérés (suite de la p.3) (Haute Savoie) ;  Kémal Omérovic, 32 jours de rétention mais libre tout de même ! (Paris 77) ;  Adjo (Orléans) Deux années de mobilisation intense et... la victoire !

  • P. 8 Appel aux bonnes volontés et aux sous


17 janvier 2007

La formation continue dans les universités : état des lieux et recommandations

La commission des finances de l'Assemblée nationale (présidée par Pierre Méhaignerie) vient d'émettre douze recommandations pour relancer la formation continue dans les universités.

Pour comprendre le peu d'investissement des universités françaises en matière de formation continue, voire de "formation tout au long de la vie", la commission des Finances avait demandé à la Cour des comptes d'examiner les actions de formation continue menées par les universités. C'était le 15 novembre 2005 ; un an après, le 24 novembre 2006, la Cour a rendu sa copie.

La Cour des comptes a travaillé :

  • sur l'étude d'un échantillon de quatorze universités (dont aucune université lilloise), représentant le quart des recettes annuelles de la formation continue dispensée dans l'ensemble des universités,

  • sur plusieurs contributions fournies par les chambres régionales des comptes,

  • sur les auditions des responsables du ministère chargé de l'enseignement supérieur, de la conférence des présidents d'université et de la conférence des directeurs de service universitaire de formation continue

  • sur le bilan, établi par le ministère chargé de l'enseignement supérieur, des actions de formation continue conduites par les établissements publics d'enseignement supérieur.

Le 20 décembre dernier, le "rapporteur spécial", le député UMP de Savoie Michel Bouvard, dépose un rapport d'information sur le bureau de l'Assemblée Nationale, au nom de la commission des finances. Ce rapport de 112 pages comprend :

  • le document de la Cour des comptes (p.27 sqq.) simplement intitulé La formation continue dans les universités,

  • la communication du "rapporteur spécial" (pp.5-14),

  • le compte rendu de la discussion qui a eu lieu au sein de la commission des finances, dont l'audition du directeur général de l'Enseignement supérieur, Jean-Marc Monteil (pp.15-25).


Pour le rapporteur spécial, l'affaire est entendue et les conclusions qu'il tire de la lecture de l'étude de la Cour des comptes s'énoncent sans ambiguïté :

  1. "les activités de formation continue ne constituent toujours pas, à de rares exceptions près, un axe majeur de développement pour les universités, dont la politique en la matière est souvent peu lisible"... Ainsi la Cour des comptes souligne-t-elle "la méconnaissance de l'activité de formation continue, de ses publics, de son coût, de son financement et de ses résultats, tant dans les universités elles-mêmes qu'au niveau ministériel" - rien que ça ! Il apparait que les universités elles-mêmes trouvent grand intérêt à ce grand flou qui permet notamment une sous-estimation des dépenses réellement liées à la formation continue, avec report de ces dépenses sur le budget d'État (par exemple, les adultes en reprise d'étude ne sont pas caractérisés en tant que tels et sont comptabilisés pour calculer la dotation globale, normalement plutôt destinée à donner des moyens pour la FI). Il apparait également, et c'est forcément lié (surement cause et conséquence à la fois), que le ministère (qui reconnait par ailleurs, lors de la discussion, la piètre qualité de ses informations, "non par volonté d’opacité délibérée, mais du fait de graves lacunes dans les systèmes d’information" - p.18) pêche par carence : il n'a tout simplement pas de stratégie - du moins énoncée - en matière de FC universitaire...   

  2. "l'activité de formation continue et son financement se caractérisent par une grande opacité"... Alors que, depuis 1984 puis de façon récurrente depuis, la FC a été affirmée comme une "mission de service public" constitutive de l'identité politique des universités françaises, l'observateur peut toujours chercher l'explicitation de cette politique et ses déclinaisons territoriales, il en sera pour ses frais! Les députés avaient déjà soulevé la question (cf. le rapport d’information n°3160 de juin 2006 autour de la Mission d'Évaluation et de Contrôle sur la gouvernance des universités dans le cadre de la LOLF) : on parle ici de la gouvernance même des universités. Par exemple, l’article 8 du décret du 18 octobre 1985, qui confie au président de l’établissement une responsabilité essentielle ("sur [sa] proposition, le conseil d’administration définit la politique générale de tarification des actions de formation continue compte tenu du coût global de la formation continue évalué chaque année", sachant que les "composantes [participent] à ces missions, dans le cadre des orientations arrêtées par le conseil d’administration"), cet article n'est, en règle générale si je puis dire, pas respecté. Ne serait-ce parce que l'engagement des présidents d'université, nécessaire à la mobilisation coordonnée des composantes, est "très insuffisant, voire parfois inexistant" - constatait la Cour des comptes.

Bref, "aujourd'hui, nous sommes dans une logique de formation tout au long de la vie et il n'y a aucune raison que l'université n'y prenne pas sa pleine part", aurait insisté le député Michel Bouvard. D'où la nécessité de "relancer" la formation continue dans les universités françaises - ce à quoi veulent aider douze recommandations des députés, rangées sous quatre axes. Je vous les donne telles quelles, dépouillées de leurs attendus et justifications, mais souvent flanquées d'un Nota Bene qui n'engage que moi.

1. Améliorer la connaissance de la population des stagiaires en formation continue

Recommandation n°1
Évaluer de manière plus fine l'effectif des bénéficiaires de formation continue dans les universités, en intégrant les adultes en reprise d'études et en excluant les personnes suivant des formations d'éducation populaire.
N.B.    "L'éducation populaire est nécessaire et doit être encouragée, mais ses bénéficiaires n'ont pas vocation à être recensés au titre de la formation continue", dit le rapporteur spécial, sans pour autant définir ce qu'est l'éducation populaire, qui se voit par ailleurs attribués les "auditeurs en formation culturelle" (?). Peut-être sommes-nous ici en présence de l'ambiguïté qui a présidé à l'élaboration du droit de la formation (cf. loi de 1971, et le début du livre IX du Code du travail notamment) et qui faisait de la FPC un hyponyme de l'éducation permanente, alors même que l'explicitation des objectifs ce qui a été institué en 1970/1971 et après n'a été opérée que pour ce qui concerne la justification "politique emploi" de la formation - sachant par ailleurs que la relation emploi-formation est toujours introuvable... Bref, on est ici devant un vide conceptuel béant et durable de la définition de l'éducation permanente, on bute ici contre le non-traitement juridique du réseau conceptuel de l'éducation permanente.
Reste que, très formellement (c'est-à-dire en faisant l'impasse sur la question de la signification des expressions qu'on utilise là), il est clair que l'éducation dite populaire ne saurait, selon nos députés (le texte de la Cour des comptes ne parle pas, quant à lui, d'"éducation populaire"), être comptabilisée dans le cadre des universités en tant que formation tout au long de la vie [concernant cette dernière expression, il est clair que la justification de son emploi par les autorités ministérielles est la même que pour la mise en place du LMD : question de visibilité à l'échelle européenne - cf. p.18].
Ceci dit, il y a une piste d'explication : le rapporteur spécial nommerait "éducation populaire" ce qui en fait relève de structures style "université du troisième âge", "université du temps libre", "université pour tous", voire université ... "populaire" (la Cour des comptes parle de "formations non diplômantes "à caractère culturel", notamment dans le cadre de l’université inter âges", p.47). Comme si l'adjectif 'culturel' ne faisait que caractériser, en creux, ce qui ne saurait être finalisé par l'emploi ou le diplôme. Alors là, je crois que les autorités se mettent le doigt dans l'œil au sujet du 'culturel' et de son statut dans la cité et dans la vie ! Mais ceci est un autre débat...

Recommandation n°2
Confier au bureau chargé de la formation continue au sein de la direction générale de l'enseignement supérieur une mission d'analyse de la formation continue délivrée par les universités, qui devra faire l'objet d'une communication annuelle devant la Conférence des présidents d'université.
Recommandation n°3
Compléter les effectifs mobilisés au sein de la direction générale de l'enseignement supérieur au titre de la formation continue et créer un bureau chargé uniquement de la formation continue.
N.B.    Ces deux recommandations ne concernent directement que l'administration centrale.

2. Doter les universités d'outils de gestion performants et harmonisés

Recommandation n°4   
Mettre en place des systèmes d'information et de gestion de la formation continue dotés d'interfaces avec les autres systèmes d'information en usage dans les universités, compatibles entre les universités et avec ceux du ministère chargé de l'enseignement supérieur.
N.B.    Ici, le rapporteur spécial précise que ces systèmes d'information doivent permettre, LOLF oblige et LOLF aidant, de "définir les orientations stratégiques"... comme si une stratégie ne devait être construite que d'éléments financiers.

Recommandation n°5   
Encourager les universités à constituer des équipes administratives chargées spécifiquement du pilotage de la formation continue.
N.B.    Idée que l'organisation de la FC exige des compétences spécifiques. Ce n'est pas le cueepien que je suis qui dira le contraire ! Le CUEEP n'a-t-il pas largement contribué à la modélisation des fonctions de la FC ? N'est-ce pas le CUEEP qui, en région Nord-Pas de Calais, forme, depuis fort longtemps déjà, aux métiers de la formation continue ?

3. Affermir la gouvernance des universités

Recommandation n° 6
   
Diffuser auprès des universités une brochure présentant les principes régissant la formation continue dans les universités, notamment le rôle respectif des acteurs - président d'université, conseil d'administration et conseils des composantes, ainsi que les avantages qui y sont attachés.
Recommandation n° 7   
Insérer de manière systématique dans les contrats quadriennaux un volet relatif à la formation continue, qui présente la stratégie du ministère et celle de l'université, fixe des objectifs chiffrés, notamment en termes de parts de marché, et assortis d'indicateurs pertinents, et, enfin, évalue les moyens financiers mis en œuvre.
Recommandation n° 8   
Moduler les dotations du ministère en fonction des efforts menés dans la définition d'une politique de formation continue et des résultats enregistrés. Sanctionner financièrement le défaut de respect des règles, notamment comptables, déterminées par les textes régissant la formation continue.
N.B.    La lecture de ces trois recommandations laisse penser qu'on s'acheminerait vers un système renouvelé de contractualisation entre l'État et les universités en matière de politique de formation continue (déjà proposé par la Mission d'Évaluation et de Contrôle sur la gouvernance des universités dans le cadre de la LOLF, dont le député Bouvard est l'un des rapporteurs...) : par exemple, le Président d'université devrait s'assurer de la "définition d'une politique claire", avec "objectifs précis et chiffrés" et indicateurs de suivi "fiables", sous peine de réduction de la dotation globale de fonctionnement. Parmi les objectifs, à noter la mise en avant d'"objectifs en termes de parts de marché relatif à la formation continue". Pas question de publics de la formation, encore moins de non-publics ici : nous sommes maintenant très loin de la "mission de service public" pourtant mentionnée plus haut. Dans ses excès, le libéralisme se prend les pieds dans sa propre histoire - il paraît que c'est un phénomène tout à fait français.

Recommandation n° 9   
Inscrire dans la charte d'objectifs de l'Agence de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur que sa mission d'évaluation des établissements d'enseignement supérieur doit obligatoirement comporter un volet consacré à leur politique de formation continue.
N.B.    Le décret n°2006-1334 du 3 novembre 2006, qui organise l'AERES et statue sur son fonctionnement, n'évoquait pas explicitement la mission FC des universités...
Rapport Brunhes (1989?) toujours efficient : la capacité à s'auto-évaluer est l'un des principaux critères de la qualité. L'université devra donc être capable d'évaluer elle-même son activité FC. L'évaluation par les "stagiaires" devra elle aussi être mise en place et prise en compte (notre document n'en dit pas davantage là dessus... le Cour des comptes se contentant d'en constater la rareté). Puis donc le travail de l'AERES...

Recommandation n° 10   
Enrichir les indicateurs présentés dans le projet annuel de performances, par exemple en précisant la part des recettes issues des activités de formation continue rapportée au montant total des ressources propres des universités.
N.B.    Les indicateurs de résultats style part de la FC dans les diplômes obtenus ou nombre de VAE ne sauraient suffire à mesurer la "performance" de l'université en matière de FC. Il convient d'ajouter d'autres indicateurs de type financier qui, visiblement, permettront de mesurer la performance... C'est quoi la performance ?

4. Encourager les rapprochements entre les universités et les "prescripteurs" de formation continue

Recommandation n° 11   
Encourager les partenariats entre les universités et les régions, notamment en confiant aux conseils académiques de l'éducation nationale une mission de concertation sur la formation continue délivrée dans les universités et en associant davantage les universités à l'élaboration des schémas régionaux de formation continue.
N.B.    La compétence régionale, définie par les lois de décentralisation, étant ce qu'elle est, on voit mal comment la FC universitaire pourrait faire l'économie d'un tel "partenariat". Sauf que l'Académie de Lille ne s'est pas dotée de son conseil académique de l’éducation nationale (CAEN)...

Recommandation n° 12    
Encourager les partenariats entre les universités et les financeurs privés.
N.B.    Rien à dire ici, sauf que ça fait belle lurette que les organismes universitaires et associatifs de formation continue qui cherchent à développer un travail vers les "non-publics" de la formation se disent qu'ils doivent absolument équilibrer financements publics et financements privés... et pourtant n'y parviennent pas... Vaste problème.


15 janvier 2007

Au secours, ils se croient POPULAIRES !

Passant, l'autre après-midi, devant le siège de la fédération Nord de l'UMP, mon regard a été attiré par un placard qui invite fortement ceux qui le regarde : DEVENEZ POPULAIRES crie-t-il ! Bizarre, bizarre, je ne savais pas, malheureux ignorant que je suis, qu'on pouvait devenir populaire comme ça, sur la simple injonction d'une pancarte !

DEVENEZPOPULAIRESSitôt rentré chez moi, j'ai foncé sur mon ordi et ai cherché cette expression sur la toile... pour tomber sur le site de ladite fédération Nord du parti du maire de Neuilly !

La rhétorique est vraiment quelque chose de formidable : un parti politique s'autoqualifie de populaire - ce qui à mon sens veut seulement dire qu'il rêve d'être un parti nombreux, si ce n'est unique -, du coup ceux qui s'y rangent deviennent de jure et de facto populaires eux-mêmes! Sacré tour de passe-passe que voilà!

Mais quand même, on aura beau dire : que l'édile de Neuilly-sur-Seine soit le champion des gens populaires est troublant pour qui tente la moindre réflexion !

Il doit y avoir un oxymore !


Hier, dimanche 14 janvier, a eu lieu le sacre de Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio comme candidat unique de son parti politique qu'il s'est créé sur mesure pour lui et qui n'a jamais eu d'autre fonction que de l'amener lui au poste suprême et qui ...
On sait ENFIN qu'il est surtout candidat (!8-!)
C'est une grande nouvelle ;-)

Quand même, quel score : 98,1% !
Un score à la Castro, à la Kadhafi, à la soviétique ! Quelle mascarade, tout de même ! Quelle angoisse aussi ! On pourrait rire de ça, moi j'en frémis de peur, parce que ça me fait inévitablement songer à des certains épisodes de l'histoire mondiale que je n'ai pas connu (malgré mon âge vénérable, je suis trop jeune pour ça : mes parents étaient gamins quand ça s'est passé!) mais de sinistre mémoire... épisodes funestes où la prise de pouvoir commençait "démocratiquement" à coup d'emballements rhétoriques et de... épisodes où la force de conviction releva d'abord de la rhétorique à laquelle les ouvriers et les bourgeois se laissèrent prendre, puis ensuite de la force à laquelle tout le monde ne put que se soumettre... jusqu'à...
J'ai peur, peur que, comme proclame haut et fort le slogan publicitaire du candidat-kärcher, tout devienne possible...

Reste qu'un adhérent de l'UMP sur trois n'a pas pris part au vote/plébiscite du roi du kärcher. Plus de 30% des cartés UMP a refusé de jouer au simulacre de débat, de se laisser manipuler, de se laisser forcer la main... L'UMP est-elle sauvée pour autant ? Et la France dans tout ça ? La France, pays des droits de l'homme...


15 janvier 2007

Blog en nord - Meet the blogger Lille

Vendredi 9 février 2007 se dérouleront les prochaines rencontres Blog en nord - Meet the blogger Lille :

  • Une table-ronde concernera l'écriture multimédia, pour le web et dans les blogs de 14 h à 17 h.

  • Une soirée «apéro» Blog en Nord - Meet the bloggers Lille pour des rencontres conviviales dès 19 h 30.

bando_blog_en_nord

La table ronde sur l'écriture multimédia, l'écriture web et dans les blogs se déroulera à l'Université Charles-de-Gaulle - Lille 3 avec le soutien de l'UFR IDIST. L'animation de cette table ronde sera assuré par les étudiants de Master IDEMM (Ingénierie Documentaire, Edition et Médiation Multimédia), spécialistes de la médiatisation du contenu.

Autour de la table :

Seconde partie de la journée, la soirée. Une rencontre apéro ouverte à tous dès 19 h 30.

Attention, ces conférences sont gratuites mais vous devez réserver dès à présent en laissant un commentaire sur blog en nord par exemple ou en écrivant à Blog en Nord. Vous êtes priés d'indiquer également si vous pensez participer à la soirée.

[retransmission d'un message d'Éric Delcroix]


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