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BRICH59
7 décembre 2006

La collusion et l'oxymore : deux armes pour les gagneurs !

31d_c2005Depuis à peu près un an, j'ai pris l'habitude - peut-être fâcheuse - de surnommer Monsieur Sarkozy par une expression à rallonge : Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio. L'idée est très simple : en se mélangeant volontairement les casquettes, Monsieur Sarkozy se facilitait vraiment la vie.
Exemples tout théoriques :

  • quand le candidat a besoin de se déplacer, il se déplace en tant que ministre
  • quand le candidat a besoin d'être bien informé des faits et gestes des autres ou des tendances du vent, le ministre nomme des gens compétents aux postes adéquats
  • quand le ministre veut mettre de l'eau dans son vin, le candidat fabrique un projet tout beau tout mignon (ah bon !)
  • quand le chef de parti a des velléités de main mise, le candidat crève l'écran
  • quand le candidat veut crever l'écran, il est chef de parti
  • etc.

Tout ça est très dialectique. On y perdrait son latin !

230Mais le temps passe et les temps changent : nous sommes aujourd'hui en vraie campagne électorale, je veux dire en campagne déclarée à la grande surprise de la nation. D'ailleurs tu remarqueras, citoyen vigilant, que Monsieur ne s'est pas déclaré candidat à l'investiture de l'UMP, mais bien candidat à la Présidence de la République : à la question "Êtes-vous candidat à l'élection présidentielle ?", il rétorque à la surprise générale "Ma réponse est oui".

Une fois la surprise passée, et surtout après avoir lu l'entretien-surprise et tout ce qui s'ensuivit, on comprend mieux : Monsieur reste le roi de la collusion (il aurait tort de se priver : personne ne s'en plaint vraiment en hauts lieux!), mais ajoute un second stratagème, bien connu des politicards mais qui prend aujourd'hui un relief tout particulier. Il s'agit du stratagème de l'OXYMORE.

J'ouvre mon Wikipédia chéri et je lis :

  • Un oxymore (parfois aussi appelé oxymoron) est une figure de rhétorique où deux mots désignant des réalités contradictoires ou fortement contrastées sont étroitement liés par la syntaxe. En exprimant ce qui est inconcevable, le poète crée ainsi une nouvelle réalité poétique qui suscite un effet de surprise.

Juste un des exemples d'oxymore proposés par WikiPédia : « Je sais que c'est la coutume / D'adorer ces nains géants. », Victor Hugo...

Ce procédé rhétorique permet d'exhiber un paradoxe, de produire une image surprenante. Le plus souvent d'ailleurs c'est une métaphore. Et souviens-toi, fidèle lecteur, la métaphore est une tension où, sous le ruissellement d'une ressemblance, coule une différence. Cherchons donc la différence : qu'est-ce qui dans la formule "rupture tranquille" fait différence ? et d'avec quoi ?

Vous je ne sais pas, mais moi, ça me rappelle le « changement dans la continuité » de Pompidou (1969) et Valérie Giscard d’Estaing (1974) - qui n'en firent chacun qu'un seul mandat !


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