L'« étude » a été réalisée les 14 et 15 juin 2006 par la Sofres pour Le Figaro magazine
auprès d'un échantillon national de 1.000 personnes, représentatif de
l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, avec interrogation en
face-à-face. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de
ménage PCS), stratification par région et catégorie d'agglomération, tout y est pour faire un bon sondage... On peut tout lire là.
En résumé, notre Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio répond aux caractétistiques suivantes :
inquétant (seulement 36% des sondés le jugent "rassurant") ;
pas séduisant (71%) ;
autoritaire (83%) ;
casseur des services publics (62% des sondés lui reconnaissent une volonté farouche de réduire le nombre de fonctionnaires) ;
et pour ce qui est de "dire la vérité", "mettre fin aux gaspillages de l'État", "redonner confiance aux Français", "faire face à une crise internationale", "lutter contre les injustices et les inégalités", "moraliser la vie politique", "préserver le système de santé", "réduire la dette de la France", "faire preuve d'humanité", "préserver l'unité des Français", "pratiquer la concertation", "être aussi sévère avec les puissants qu'avec les faibles", "promouvoir les femmes", "lutter efficacement contre le chômage", "améliorer l'Éducation nationale", "améliorer l'environnement", "améliorer le fonctionnement des 35 heures", "comprendre la vie des gens comme vous", "lutter contre les délocalisations", "préserver le montant des retraites", "réformer le code du travail dans le sens" que souhaitent les Français, "augmenter le pouvoir d'achat des Français", "réduire les impôts", pour tout ça, c'est plutôt non : Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio n'en est pas jugé capable par les sondés !
Je pense que la Sofres veut concurrencer Ifop en n'étant pas gentil-gentil avec ce bon Nicolas.
Mais je suis plutôt d'accord ! Exemples :
Il n'est pas capable de "dire la vérité".
En effet, samedi après- midi, j'ai participé à la marche qui a conduit des centaines de personnes du centre de Lille jusque devant le Centre de Ré- tention Administrative de Lesquin. Avant d'arriver à l'actuelle prison pour sans-papier, nous nous sommes arrêtés devant la future prison, encore en construction. Qu'elle est belle ! Il y a même de quoi emprisonner des nourrissons avec leur maman ! Nicolas est vraiment trop humain !
Mais Nicolas est un menteur : sur le beau panneau qui trône devant les travaux et dit quelles entreprises participent etc., il y avait écrit "Ici, l'État investit pour votre avenir". Tu pourras lire par toi-même, fidèle lecteur, en cliquant sur la photo ci-dessus.
Or, premièrement, je ne suis pas d'accord pour cet investissement (et je ne suis pas le seul). Je suis absolument et positivement sûr que mon avenir n'est pas dans la construction de cette prison anti-humaine, prison qui marque dans la pierre l'idée qu'il y a des hommes, des femmes et des enfants illégaux, prison qui marque dans les fers l'abjecte superbe des nantis libéraux, lointains héritiers des esclavagistes d'antan.
Et, deuxièmement, pour le passage du défilé des centaines de lillois(ses) qui soutenaient les sans-papier dans leur juste revendication, ce samedi, la mention "Ici, l'État investit pour votre avenir" avait été recouverte d'une bande noire. Comme s'il avait honte, le petit Nicolas ! Comme s'il n'était pas en mesure d'assumer les engagements qu'il prend dictatorialement au nom des citoyens qui ne demandent pas ça ! Comme ce panneau à proximité qui parle d'un "Centre Régional d'Hébergement des Étrangers", comme s'il s'agissait d'une auberge de jeunesse !
Bref "dire la vérité", même juste la sienne propre, il n'en est pas capable, le petit Monsieur "je vous regarde au fond des yeux et je vous dis tout" !
"Préserver l'unité des Français", ça non plus il ne sait pas faire. Mieux, il joue la division des Français, par exemple en faisant croire à une partie d'entre eux que les autres sont des sous-hommes parce que leurs parents ne sont pas nés en France, alors que leurs grands-pères sont peut-être morts à Verdun ou je ne sais où, qu'ils aient été tirailleurs sénégalais ou non !
Et puis, comme près de trois Français sur quatre, je ne le trouve vraiment pas rassurant.
Samedi, nous avons mis trois heures pour aller du centre de Lille jusque devant le Centre de Rétention Administrative de Lesquin. La police nous arrêtait régulièrement dans notre procession. Peut-être pour nous laisser assomer par le soleil plombant. Je ne voulais pas y croire ! Mais quand le cortège s'est pacifiquement et calmement disloqué, un barrage de policiers au visage fermé nous a contraint d'allonger la marche pour retourner vers Lille, nous interdisant lepassage le plus court. Quand on a demandé pourquoi on ne pouvait pas passer, la réponse a été : "c'est comme ça" ! La dictature était là samedi, et pas seulement dans l'existence de l'inhumaine prison ! Pas rassurant tout ça !
J'arrête parce que, quand je pense qu'il risque d'être élu à la Présidence de la République - qui avec lui risque de devenir un gros mot -, j'en ai des frissons le long de la colonne vertébrale... Je préfère te proposer, fidèle lecteur, la lettre qu'Amnesty International a préparée pour ceux qui veulent faire entendre leur voix à qui de droit (clique sur l'image ci-contre ou bien ici pour obtenir le fichier pdf prêt à imprimer).