Le populisme et l'infantilisme
Bon d'accord ! C'est un tantinet "populiste" de vilipender ainsi le "système Sarkozy" en le qualifiant de corrompu. Il est vrai, ceci dit, que le règne du roi d'Maubeuge est né sous les bons auspices du fric, auspices durables, c'est un fait.Il est vrai, ceci dit, que ce règne est aussi celui de la confusion des genres - maintes fois dénoncées ici et depuis longtemps (le roi n'était que ministre) : souviens-toi du Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio, attentif lecteur ! - et du franchissement par principe des barrières entre fric et pouvoir. Ce qui n'empêche pas le propos de Ségolène de fleurer le populisme. Mais on est là plus dans un problème de forme (amalgame d'arguments notamment) que de fonds. Et il ne faudrait pas que l'apparence de populisme focalise tous les anathèmes infantiles au détriment de la bonne question qui est celle de la confusion des genres pratiquée avec une systématicité appliquée par nos gouvernants.
Je dis "apparence" de populisme car les idées avancées par la Présidente de la Région Poitou-Charente sont loin d'être simplistes et démagogiques. La dame du Poitou dénonce un vrai risque pour la République et elle n'a pas tort d'appeler Montesquieu - qui ne fut pas vraiment un gauchiste ! - à la rescousse. Tous à vos livres !
D'autre part, toute captation de la fameuse "majorité silencieuse" - pratique dont la droite libérale et ultralibérale est si
friande - ne tombe-t-elle sous le coup d'une accusation de populisme, comme par définition ?
Bref !
En face de cette apparence de populisme, on a quoi ? Un avalanche d'infantilisme de premier niveau, du style "c'est celui qui le dit qui y est !" et autres attaques puériles, attaques ad hominem parce que le contraire de ce que prétend la Dame du Poitou est indéfendable ! Quand on ne peut défendre verbalement des idées ou des idéaux, on s'attaque fatalement aux personnes et le fonctionnement de la vie politique risque de devenir alors un problème de respect des droits de l'homme. La pente vers la dictature est là : attaques ad hominem parce qu'on ne sait justifier ce qu'on fait et ribambelle de godillots qui sont payés (grassement ?) pour faire la claque ou jouer les chœurs effarouchés dès que LE chef, Le premier de la classe (gouvernante), Le conducteur des foules, etc., est mis en cause...
Entre infantilisme avéré et populisme apparent, n'y aurait-il une troisième voix ?