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BRICH59

2 septembre 2024

La Palestine au Cinéma, festival

Du 26 août au 1ᵉʳ septembre 2024, l'association Formons un monde solidaire organisait le Festival La Palestine au Cinéma entre Nice et Valbonne. Concrètement, il s'agissait notamment de visionner sept films, à savoir

  • 200 mètres (VOST) - 26 août
  • Where the Olive Trees Weep (VOST) - 27 août
  • Le Char et l'Olivier - 28 août
  • Salt Of The Sea (VOST) - 29 août
  • The Teacher (VOST) - 30 août
  • Tantura (VOST) - 31 août
  • Israelism (VOST) - 1er septembre

Je n'ai pu assister qu'à deux projections, mais quels films !

 

 

Le Char et l'Olivier - Une autre histoire de la Palestine est un documentaire (Roland Nurier, 2019) dans lequel, outre des rappels historiques en voix off, on peut entendre des experts du Moyen-Orient, dont

  • Alain Gresch et Dominique Vidal, deux anciens du Monde diplomatique,
  • Denis Sieffert, journaliste, ancien directeur de Politis,
  • Elias Sanbar, historien et écrivain, ambassadeur de Palestine auprès de l'UNESCO,
  • Leïla Shahid, ancienne Déléguée Générale de l'Autorité Palestinienne en France puis ambassadrice de la Palestine auprès de l'UE,
  • Gilles Devers, avocat en Droit International, mandaté par la Palestine pour le dépôt de plainte auprès de la CPI,
  • Mustafa Muhammad, Palestinien de Jérusalem, urbaniste,
  • Michel Warschawski, journaliste israélien, coprésident de l'AIC à Jérusalem (Centre d'Information Alternative),
  • Pierre Stambul,  porte-parole de l'UJFP, Union Juive Française pour la Paix
  • Sarah Katz, militante de l'UJFP et de ISM, International Solidarity Movement,
  • Jean Ziegler, écrivain sociologie suisse, vice-président du Comité consultatif du conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies,
  • Rania Madi , juriste palestinienne, Déléguée auprès de l'ONU pour les réfugiés,
  • Vera Baboun, Maire de Bethléem de 2012 à 2017,
  • Amir Hassan, Palestinien de Gaza,
  • Richard Falk, Professeur de Droit International, Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des Droits de l'Homme dans les territoires occupés.

Le synopsis d'Unifrance dit ceci : "L'histoire de la Palestine, de son origine à aujourd'hui, loin de ce que les médias appellent le conflit israélo-palestinien. Experts internationaux, historiens, diplomates des Nations Unies, juristes en Droit International mais aussi, témoignages de simples citoyens... Un éclairage primordial basé sur des éléments factuels incontestables, pour se débarrasser des clichés et idées reçues !". Le dossier de presse précise que "le film montre la situation telle qu'elle est vécue par les Palestiniens et s'appuie sur le Droit International qui soutient cette position. Cette vision est rarement présentée et défendue dans les médias".

 

 

De ce documentaire, intelligent autant qu'émouvant, je retiens deux points nouveaux pour moi, même si j'avais déjà intégré le premier, inconsciemment, dans mes réflexions.
C'est l'excellent Elias Sanbar, si je me souviens bien, qui formule avec grande clarté une idée que je ne savais dire aussi simplement. Cette idée, c'est que, après la Shoa qui fut un mal absolu — tout le monde en convient, à part les nazillons et autres fascistes —, l'existence même de l'État d'Israël ne peut être comprise que comme un bien absolu. D'où — là, je prolonge ce qu'a dit Elias Sanbar — le droit que s'octroie cet État de ne jamais respecter les sentences du Droit international et de la communauté des Nations...
Le second point concerne l'histoire. Je ne savais pas que des propositions explicites de paix avaient été très officiellement formulées en 1947 par le Haut Comité Arabe. Cette proposition préconisait une Palestine unifiée dans laquelle vivraient à égalité de droits Arabes musulmans, Arabes chrétiens et Juifs... proposition non entendue par les grandes puissances ! Ce point est important parce qu'il laisse comprendre que la paix absolue était la requête fondamentale des Palestiniens, que la cohabitation pacifique entre Israéliens et Palestiniens était, du point de vue de ces derniers, un désir profond. Les grandes puissances n'ayant pas entendu ce désir de cohabitation dans la paix, les Israéliens ont eu toute latitude pour lancer son opération d'annexion du territoire et d'expulsion des Palestiniens, opération encore en cours et toujours hors des obligations du Droit international.

 

 

The Teacher, par contre, est une fiction (Farah Nabulsi, 2023). La réalisatrice est palestino-britannique, nommée aux Oscars et récompensée aux BAFTA (défense des droits de l'homme). Elle est la fille de Palestiniens qui ont eu la chance de s'installer dans la Grande-Bretagne des années 1970, contrairement aux millions de personnes qui restent apatrides dans les camps de réfugiés... Elle n'a de cesse de dénoncer les injustices dont les Palestiniens de Palestine sont victimes, Oceans of Injustice. En 2017, elle poste cet appel : "Il faut y aller pour vraiment comprendre les océans d'injustice qui perdurent depuis si longtemps. Mais si vous ne pouvez pas y aller, laissez ce petit film de 10 minutes vous emmener dans un voyage métaphorique. PARTAGEZ ! PARTAGEZ ! PARTAGER!". Le "petit film" est ...

 

 

Mais revenons à The Teacher. Au début, on nous précise que la fiction est construite à partir de faits et d'événements réels. À la fin de la projection, quand la lumière des plafonniers de la salle de projection surgit, le souvenir de cette précision nous fait froid dans le dos. Le synopsis pourrait se suffire de "Un enseignant palestinien s'efforce de concilier son engagement risqué dans la résistance politique avec le soutien affectif qu'il apporte à l'un de ses élèves et la possibilité d'une nouvelle relation avec la bénévole d'une ONG internationale installée dans l'établissement scolaire où il enseigne." Car je n'en dis pas davantage. Il faut voir ce film qui, je l'espère, passera bientôt dans les salles obscures françaises (il a été déjà projeté en Europe scandinave, en Hollande, aux USA, au Canada, à Chypre, en Serbie...). Espérons que le Sionisme inconditionnel des autorités françaises et de la plupart des médias qui fabriquent l'opinion dominante ne censureront pas ce film remarquable.

 

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20 juin 2024

Hiérarchiser les maux ?

Viol d'une jeune fille à Courbevoie : Emmanuel Macron demande un "temps d'échanges" dans les écoles sur le racisme et l'antisémitisme. "Ce temps d'échanges s'appuiera sur les contenus existants en matière de lutte contre toutes les formes de discriminations", a précisé le cabinet de la ministre de l'Education. Lu dans la presse électronique hier ou ce matin...
Et un "temps d'échanges" sur le respect d'autrui, tout simplement ? Ou bien sur la nécessaire lutte contre le viol ? Non, rien !
Cette hiérarchisation dans le fourre-tout trop plein des misères et des mésactions humaines me hérisse le poil ! Le respect d'autrui, en général, aurait eu l'avantage de prendre sous son aile sémantique la lutte contre le viol et la lutte contre le racisme. Mais c'était peut-être pas suffisamment vendeur auprès d'une clientèle que la droite extrême et l'extrême s'arrachent ! Peut-être Monsieur Macron veut-il attirer à lui les Klarsfeld qui disent soutenir le RN ? Un point de détail comme disait Papa Le Pen... Sauf que viser ainsi la "clientèle" de confession juive, n'est-ce pas AU FOND une discrimination, voire du racisme à l'état brut ?

Je hais les racistes !

30 mars 2024

NICE : un concert pour Amnesty International

 

8 mars 2024

La communauté documentaliste franco-belge perd un ami

"Triste nouvelle". C'est le titre du message que m'a adressé l'ami Guy Delsaut, Vice Président ABD-BVD. Ce message m'informe du décès de notre confrère Philippe Laurent. Il s'est éteint, ce lundi 4 mars 2024, à l'âge de 79 ans. Il avait quitté le conseil d'administration de l'ABD-BVD, il y a 2 ans après 41 ans au service de notre association.
Délégué régional ADBS des Hauts-de-France, j'avais eu maintes occasions de le rencontrer voire de le côtoyer au gré des projets communs. J'ai, dès la première rencontre, pu apprécier son intelligence, son humour et la pétillance de son regard - ce qui ne s'est jamais démenti. Son dévouement, actif et réfléchi, à la cause documentaliste était pour moi un modèle...
J'adresse, à l'association sœur de l'ADBS qu'est l'ABD-BVD ainsi qu'à la famille de Philippe, mes plus chaleureuses condoléances.
Bruno Richardot

 

6 mars 2024

Racisme : quand la question fait l’opinion

 

Le n°139 (déc.2023) de Plein droit, la revue du GISTI  s'intitule simplement Racismes.

 

Dans cette livraison, le GISTI propose en accès gratuit un article d'Alain Morice (Urmis (CNRS-Université Paris Cité), Migreurop) qui montre comment se manipule l'opinion publique.

 

Présentation de l'article :
Il y a presque trente ans, ici même, l’auteur évoquait le sondage annuel de la CNCDH « Les Français et la lutte contre le racisme », le suspectant de distiller le racisme dans l’opinion publique « française », plutôt qu’il ne le mesurait (telle était l’intention officielle) [
cf. « À propos des deux derniers rapports de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : Vérités et ambiguïtés », Plein droit, n° 28, 1995]. Qu’en est-il de cette « opinion » aujourd’hui, par quels mécanismes peut-on être amené à conforter ce que l’on prétend combattre, quelle problématique du racisme se cache-t-elle dans les questions que l’on pose et se pose ?

 

> Racisme : quand la question fait l’opinion

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27 février 2024

Pauvreté : fatalité ou choix politique ?

Un plan de lutte contre la pauvreté a été présenté par le gouvernement le 18 septembre dernier, dont les résultats se font encore attendre. Ce mois-ci, la Fondation Abbé Pierre a alerté une nouvelle fois sur l’augmentation de la pauvreté en France, avec pour facteur principal la crise du logement. Ça s'écoute ici.

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22 février 2024

Paroles d'assureur !

Malgré leurs engagements climatiques, les assureurs AXA et SCOR soutiennent le gaz de schiste américain.

​​Les deux géants français de l’assurance multiplient les engagements pour lutter contre le dérèglement climatique. Pourtant, AXA et SCOR couvrent plusieurs terminaux de gaz naturel liquéfié aux États-Unis, alimentés par l’industrie ultra-polluante du gaz de schiste, comme le révèlent des contrats confidentiels obtenus par Disclose, en partenariat avec Rainforest Action Network, Public Citizen et Reclaim Finance.

Le compte rendu d'enquête de Disclose est ici.


 

20 février 2024

Hayek & Bolloré, un édito du 19 février 2024

CaptureEn ces temps où le trouble nous assaille trop souvent, je suis avide d'information politique et sociale, je lis tout ce que je peux lire, de Médiapart à L'Opinion. C'est dans ce quotidien - qui se définit lui-même comme "libéral" et aborde les sujets politiques, économiques et internationaux - que j'ai lu hier un éditorial qui me trouble, mais me trouble vraiment !

C'est en page 3 de l'édition de ce 19 février 2024, en colonne droite (que je présente ci-dessous sur deux colonnes).

20240219L'OpinionVoilà un journaliste qui parvient à plaider la cause de l'empire audiovisuel de Monsieur Bolloré, sans citer une seule fois le nom de quoi que ce soit de cet empire, pourtant tentaculaire et omniprésent sur la scène médiatique tous modes de communication de masse confondus. Il ne faut pas être grand clerc pour observer "comment Vincent Bolloré construit un empire médiatique par la force et l’argent" [1]. Les interpellations judiciaires de cet empire, notamment sur son versant télévisuel, sont pléthore - ce qui justifie à soi seul la décision de justice du Conseil d'État [2] qui réclame "pluralisme et indépendance de l’information" et demande que les télévisions garantissent "dans l'ensemble de leur programmation, la diversité des courants de pensée et d'opinion" etc.
Il n'est pas question pour moi, simple petit électeur vieillissant, d'entrer dans cette problématique ici. Je voudrais juste partager avec vous, cher lecteur et chère lectrice, ma lecture rapide et tout réactive de l'édito d'hier.

Parce qu'il y va fort, l'éditorialiste ! Non seulement il oublie d'avouer pour qui il roule en écrivant cet article, mais il rameute de drôles de faits historiques, dont celui-ci : l'État serait "l'institution qui, du fait de sa puissance exorbitante, a le plus menacé [la liberté] au XXe siècle, jusque dans la torture et la collaboration chez nous, le totalitarisme et l'extermination ailleurs". Ouvrons les livres d'histoire et prosternons-nous devant la science historienne de notre éditorialiste !
Mais, l'État Pétain - qui promut en son temps censure, totalitarisme et extermination - n'est-il pas celui-là même qu'un autre éditorialiste qui fut un habitué des studios et salles de presse Bolloré évoquait avec douceur et empathie, refusant de reconnaître les crimes contre l'humanité commis par cet État-là ? La torture dont parle notre éditorialiste doit être celle-ci ... ou bien une autre, celle commise de façon industrielle par l'extrême droite française entre 1954 et 1962 en territoire africain (ce que revendiquaient de nombreuses personnalités de l'extrême droite), et je ne parle pas des mésactions de la droite gouvernementale du 17 octobre 1961 ni celles du 8 février 1962... Bref, de quel État parlons-nous ?

Poursuivant sa démonstration, notre journaliste affirme que, si l'État "a été l'instrument des pires horreurs de notre histoire", "le marché", lui, n'est pas coupable. Mieux, "les progrès du droit [3] ont cherché à le contenir [le marché] plutôt qu'à lui permettre de s'étendre". Ah ! le "marché" ! J'avais oublié que le grand patronat, des deux côtés du Rhin, avait pris garde de ne pas se compromettre avec le totalitarisme et le collaborationnisme au milieu du XXe siècle ! Je vais devoir retourner à mes bouquins d'histoire de l'économie européenne du XXe siècle !

En fait, le droit de régulation de l'État devrait se cantonner à la sphère publique [4], parce que c'est lui le patron. Sale patron, non ? Sorte de patron castrateur de liberté d'expression et, qui plus est, qui finance tout ça avec l'argent du pauvre petit Français contribuable etc. Il y a vraiment de quoi ruer dans les brancards et sortir son petit Hayek, promoteur de l'ordolibéralisme : Hayek approche la libre concurrence comme une "procédure de découverte" de l’information. Selon notre journaliste et notre économiste ordolibéral, l'information ne serait qu'une marchandise et il faut laisser aux vendeurs d'information toute liberté pour augmenter leur activité économique... Sauf que ce n'est pas tout à fait ça ! L'économiste autrichien, Nobel de l'économie en 1974 et auteur notamment de Droit, législation et liberté [5], introduit bien une théorie de l'information au coeur de l'analyse économique. Sa thèse est que le monde économique, le marché, est radicalement incertain et complexe et que l’information n'y est donc que partielle et fragmentée. Ce qui permet à Hayek de s'écarter du modèle macroéconomique en cours qui veut que l'action économique soit le résultat d'un calcul tout rationnel. En fait, Hayek ne prône pas l'irrationnel mais un "rationalisme limité". De ce marché en roue libre (liberté de poursuivre ses intérêts privés), ordre social spontané [6] donc juste, l'homo œconomicus ne connaît en fait pas grand chose. Ses seuls repères un peu structurés pour agir, ce sont les informations concernant la rareté relative des biens, c'est-à-dire les prix. Ici, marquons une pause pour remarquer que, selon l'économiste, toute intervention de l'État ne peut que brouiller l'information (sur le fonctionnement économique). Quand Hayek parle de la concurrence comme "procédure de découverte" de l'information, il s'agit juste de cela (ce qui n'est déjà pas rien !) ; il n'évoque sûrement pas l'information médiatique en général - qui est le sujet de notre éditorialiste qui donc nous abuse quand il appelle son petit Hayek à la rescousse. Non seulement abus mais erreur caractérisée : pour Hayek, la bonne et claire information (économique) pure de toute intervention étatique est ce qui permet au marché de prospérer librement - ce que notre journaliste semble traduire en cette sentencieuse sentence : "C'est par le marché que l'information libre prospère, non par l'État". Curieux renversement, non ?
Restons-en là et donnons la conclusion de ce billet sur l'édito en question : c'est une analyse qui ne regorge que de slogans et où les arguments sont fallacieux sinon carrément trompeurs ! Bref, de la propagande ! Et une défense pro Bolloreo (voire pro domo si notre éditorialiste considère que l'ordolibéralisme est une grande maison commune), une défense qui se cache derrière ce qui se présente comme une analyse sérieuse et quasi philosophique.
En tous cas, notre éditorialiste ferait bien de relire Hayek urgemment !


[1] Sud-Ouest, le 24/06/2023.

[2] Décision du 13 février 2024.

[3] Mais là, on ne sait pas si notre éditorialiste parle du gouvernement, d'une assemblée d'élus, des magistrats, peut-être a-t-il oublié la séparation des pouvoirs (?).

[4] Par opposition à la sphère privée qui relèverait seule du marché, comme si les médias publics n'étaient jamais comptabilisés dans la globalité du fonctionnement économique ! Ceci dit notre journaliste semble regretter amèrement que ces médias ne soient pas, tels les condamnés de César dévorés par les lions, livrés "au marché au sein duquel la concurrence assure la libre expression de toutes les préférences, par goût ou par intérêt" : ils pourraient alors être dévorés par des Bolloré et la question de l'information serait définitvement réglée !

[5] F. A.von Hayek, Droit, législation et liberté (trad. fr. de Law, Législation and Liberty), 3 vol., coll. Quadrige, P.U.F., Paris, 1973-1979.

[6]. Cet ordre spontané doit tout de même être encadré par des règles générales et impersonnelles, telles que le respect de la propriété, le respect des contarts et des règles de responsabilité, dit Hayek.


 

 

13 février 2024

À chaque fois, on pense avoir atteint le fond de l’inhumanité, mais en réalité nous sommes en train de tomber encore plus bas...

Ce propos est celui de La Cimade, dénonçant les manœuvres européennes de la France pour autoriser la rétention des enfants dès le plus jeune âge. Cela fait en effet plusieurs mois que les autorités françaises font tout, mais en secret, pour qu'il soit possible d'enfermer les mineurs, quel que soit leur âge, dans des centres de rétentions aux frontières de la très libérale Europe. "Cette disposition inscrite dans le Pacte sur la migration et l’asile, qui sera voté au printemps par le Parlement européen, pourrait violer la Convention internationale des droits de l’enfant", affirme Disclose.

L'immigration est décidément la question qui semble autoriser toutes les manipulations fallacieuses du Droit. Au niveau national, on a vu comment l'exécutif a instrumentalisé la Constitution de la République à ses fins politicardes, pendant qu'au niveau européen il prévoit de défoncer le mur juridique qui protège l'enfance.

Le collectif européen de journalistes indépendants Investigate Europe auquel participe Disclose permet de relever plusieurs faits (je cite Disclose pour les quatre points suivants, sans les guillements) :

  1. Le gouvernement français a mené un lobbying acharné auprès de ses partenaires européens pour légaliser la rétention des enfants migrants aux frontières de l’Union européenne (UE). Même les nouveaux-nés, jusqu’ici pris en charge par des services de protection de l’enfance, pourraient être détenus dans les centres accueillant des milliers de migrants, en Grèce ou en Italie.
  2. C’est ce qui ressort des comptes-rendus confidentiels de dix réunions sur le Pacte migration et asile, obtenus par Disclose et son partenaire Investigate Europe. Cet accord, qui a vocation à s’appliquer directement dans les États membres, entre dans sa phase finale demain, mercredi 14 février, au Parlement européen.
  3. La France, alliée notamment aux Pays-Bas, est parvenue à convaincre ses partenaires et la Commission européenne que les enfants exilés représentent "un risque majeur pour la protection de nos frontières". Un argument en contradiction totale avec la position officielle de Gérald Darmanin : en novembre dernier, le ministre de l’intérieur se félicitait que la loi immigration interdise le placement des mineurs en centre de rétention.
  4. Un autre volet du pacte européen porte une atteinte inédite aux droits de l’enfant : dorénavant, les données biométriques des enfants migrants âgés de plus de six ans pourraient être recueillies par les États membres... y compris par des moyens de "coercition", en cas de refus.

L'enfance, porteuse de l'espoir de l'humanité, se voit traitée salement par un État français de droite qui se durcit de plus en plus mais qui aime à coupler efficacité et humanité dans son apporche de la question migratoire et une Union européenne "libérale" qui a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et affirme, dans sa Charte des droits fondamentaux, que les enfants ont droit à la protection et aux soins nécessaires à leur bien-être... L'enfance, porteuse de l'espoir de l'humanité, se voit traitée salement. Pourquoi ?


Source : DISCLOSE (https://disclose.ngo/fr/article/immigration-en-europe-la-france-a-la-manoeuvre-pour-autoriser-la-retention-des-enfants-des-le-plus-jeune-age)


 

24 janvier 2024

URGENT : Marche pour le logement (Paris)

Marche pour le logement : « La France n’a jamais été aussi riche et compté autant de sans-abris », titre le dernier message de Basta!.

Chapô : Depuis le 25 décembre, un campement de sans-abris est installé à proximité de l’Assemblée nationale, au pied d’un immeuble de logements vide. Une marche est prévue le jeudi 25 janvier pour en exiger la réquisition, en mesure d’urgence.

Basta[23jan24]La France n’a jamais été aussi riche, n’a jamais engrangé autant de recettes fiscales issues du logement cher (93 milliards en 2022) et n’a jamais compté autant de sans-abris (plus de 330 000), de marchands de sommeil, d’expulsions, de demandeurs de logement HLM (2,4 millions), de logements vacants (3,1 millions), de logements chers, ni produit aussi peu de vrais logements sociaux », dénonce le l’association Droit au logement (Dal).

Depuis le 25 décembre, l’association a installé un abri de fortune à Solférino, dans le très chic 7e arrondissement de Paris, proche du ministère du Logement. Situé sous les fenêtres d’un grand immeuble de logements vacants, le campement accueille depuis un mois des dizaines de personnes sans-abri. Les personnes accueillies sont « des familles prioritaires Dalo (droit au logement opposable). Elles ont fait une demande de logement social et ont un emploi pour la plupart. Certains ont des enfants », précise l’association.

« La réponse immédiate à cette crise du logement, bien moins coûteuse que des hôtels, serait de mobiliser les logements inoccupés, six fois plus nombreux qu’en 1954 selon l’Insee (530 000 en 1954 et 3,1 millions en 2022) et les bureaux vacants (5 millions de m2 en Ile-de-France) » détaille le Dal. L’association exige un hébergement stable et décent jusqu’au relogement, mais aussi l’application de la loi de réquisition pour tous les sans-abris et les victimes de marchands de sommeil.

Indifférence du gouvernement

Depuis un mois, l’association fait face à l’indifférence du gouvernement, « voire même à des politiques qui aggravent la situation », déplore Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Dal auprès du site d’informations Le Média qui a couvert l’action « La galette des droits », le 16 janvier.

Deux jours plus tard, les familles du campement de Solférino, se sont rendues successivement sous les fenêtres de la Catherine Vautrin, nouvelle ministre en charge des Solidarités - qui n’a pas donné suite à la demande de délégation - puis à la préfecture de région, qui a en charge l’hébergement d’urgence. Cette dernière les a reçus mais ne leur a pas fait, à ce jour, de proposition d’hébergement.

« Il a été reproché aux 31 ménages de Solférino de ne pas appeler le 115 systématiquement, 115 dont la spécialité est bien d’imposer aux sans-abris des jours et des semaines d’appels quotidiens, souvent sans aucun résultat, ce qui a pour effet, sinon pour objectif de les décourager. Lorsqu’ils ont été hébergés, c’est la remise à la rue après quelques semaines, déplore le Dal dans un communiqué. « Il a aussi été reproché aux familles de vouloir passer devant les autres : Il y a donc une file d’attente pour avoir un hébergement ? Ainsi, même en pleine vague de froid, le nombre de places d’hébergement est très largement insuffisant. »

L’association Droit au logement appelle, le jeudi 25 janvier, à marcher vers la mairie du 7e arrondissement et le ministère du Logement. Le rendez vous est fixé à 12h au camp des sans logis, métro Solférino à Paris.

Les revendications sont nombreuses : réquisition des logements vacants de gros propriétaire, durcissement de la taxe sur les logements vides, aide financière et technique aux petits propriétaires défaillants ou négligents pour réhabiliter leur logement en échange d’un loyer conventionné. « Il faut également produire massivement des logements sociaux, plutôt que des logement spéculatifs, interdire les locations Airbnb en zone tendue, baisser les loyers et réguler le marché immobilier et locatif, devenu inaccessible à une part grandissante de la population » réclame le Dal.

Plus d’infos : www.droitaulogement.org.


SOURCE : Basta!


 

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