Sarkozy prône le "droit à la formation" dit aujourd'hui lefigaro.fr - qui poursuit ainsi : Le chef de l'Etat a de nouveau défendu sa réforme de la formation. "Je veux un droit à la formation professionnelle quel que soit l'âge".
Le journal du Président sortant voudrait ainsi nous faire croire que cette idée d'un "droit à la formation professionnelle quel que soit l'âge" est sienne. Il se l'est peut-être appropriée - et c'est tant mieux bien qu'un peu tard -, mais en tous cas là n'est pas SA réforme. Cette idée d'un "droit à la formation professionnelle quel que soit l'âge" est vieille comme la Révolution Française et sa mise en oeuvre légale n'a pas moins de quarante ans passés, sa mise en oeuvre disons sociale datant du XIXème siècle !
Même que, depuis quelques années, les Européens - Français compris - appellent ça la formation tout au long de la vie.
Je crois que le Président sortant ne connaît ni l'histoire ni même la vie réelle actuelle de son pays qu'il dit pourtant tant aimer.
Non cette idée n'est décidément pas sienne. Lui appartient seulement la volonté de cacher le chômage par la formation - ce qui a été, il est vrai, la tentation de tous les gouvernements. Sauf que, derrière la manoeuvre, se cache la culpabilisation des demandeurs d'emploi en même temps que la réduction de la formation des adultes à un instrument de "politique" de l'emploi. Même le patronat va jusqu'à demander qu'on n'oublie pas les salariés qui doivent se former, le gouvernement ayant déjà largement piqué dans les caisses de la formation professionnelle des salariés (cotisations des entreprises), caisses gérées paritairement par les partenaires sociaux, patronat et syndicats de salariés ensemble.
Le journal du Président sortant poursuit en écrivant que La formation est l'un des sujets que le candidat a mis au coeur de son projet présidentiel. Il était temps ! Parce qu'avant il s'en foutait comme de ses dernières guignes (c'est pour ça qu'il y a mis la Nadine).
Suite : Il a annoncé que chaque chômeur recevrait une formation, à l'issue de laquelle il devra accepter le premier emploi proposé correspondant à cette formation. Culpabilisation dont je parlais tout à l'heure : grâce à la formation, tout sera résolu et, si rien n'est résolu, ce sera à cause de la faute du méchant chômeur de mauvaise volonté.
Fin : En cas de désaccord des partenaires sociaux, il soumettra, s'il est réélu, cette question à référendum.Populisme effreiné et justification a priori du vol dans la caisse des partenaires sociaux. Quoi qu'il en soit, le Roi d'Maubeuge déteste les partenaires sociaux - surtout quand ils ont du fric. Il aime leur mettre la pression. Il nous avait déjà fait le coup en 2008-2009 s'agissant des négociations qui ont fini par aboutir à la loi du 24 novembre 2009. En 2008-2009, il ne s'agissait pas de referendum (en ce temps, on sait ce que le roi d'Maubeuge faisait de la vox populi...), mais juste de l'initiative de l'exécutif brandie comme une menace. J'avais fait un schéma (arrêté en décembre 2009).
Bref, on pourrait à loisir démonter la rhétorique du Figaro et montrer comment l'organe de presse malmène la réalité et la vérité à des fins partisanes. Mais qui croit encore le Figaro ?