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BRICH59
31 mai 2006

Impunité dans la complexité

Intéressant aujourd'hui de réfléchir au poids politico-sémantique du mot 'impunité'. Dans le désordre, quelques exemples :

Notre monde est bien complexe !


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29 mai 2006

VAE, vae victis

Intéressant, ce qui s'est dit à Limoges la semaine dernière lors du colloque interdisciplinaire intitulé « Validation des Acquis de l’Expérience (V.A.E.) et reconnaissance », organisé par le GRESOC (Groupe de Recherches Sociologiques) de l’Université locale.

La loi de modernisation sociale de janvier 2002, en instituant la VAE, a étendu le champ de la validation des acquis, jusqu’à en faire une voie spécifique de certification, mais a aussi donné une nouvelle visibilité à ces pratiques. Dans le cadre de la promotion de ce dispositif, qui s’inscrit dans le cadre plus large des politiques d’éducation tout au long de la vie, de nombreuses rencontres ont été organisées à destination des praticiens. Mais la VAE peut être également constituée en objet scientifique, et intéresse à ce titre plusieurs disciplines. La thématique de la reconnaissance pourra précisément permettre une confrontation large entre juristes, philosophes, économistes, psychologues, sociolo- gues, historiens et spécialistes des sciences de l’éducation.

Tel était l'argument de cette manifestation dont la thématique était distribuée ainsi :

  • La Validation des acquis : regards croisés sur une reconnaissance
  • L’expérience, source de reconnaissance ?
  • D’autres formes de reconnaissance de l’expérience ?
  • La VAE : quelles reconnaissances institutionnelles ?
  • Perceptions individuelles, représentations sociales ?
  • Reconnaissance et déni de reconnaissance

Pour davantage de détails sur l'organisation de ces journées, lisez donc le programme !
Moi, je ne me suis pas rendu à Limoges la semaine dernière. J'ai juste suivi ce qui s'y est dit par personnes interposées, par personnes auto-médiatisées. Et je n'en retiens que deux idées-forces que je me permets de développer un peu.

Tout d'abord, le risque de « déni de la formation professionnelle » de la part des financeurs par simple calcul  « économique » : le congé VAE étant a priori plus court et (donc) moins cher qu'un congé formation (on aurait en effet déjà vu un FONGECIF pratiquer ce genre de calcul). Quand je vous dis que la soumission de la formation des hommes et des femmes à la logique libérale et marchande finira par avoir raison de ses justifications sociales et simplement humaines !

Ensuite, le risque de survalorisation du risque de déqualification des « savoirs académiques », c'est-à-dire, quand il s'agit de demande de diplômes de niveaux III et supérieurs, dispensés par l’Université avec un grand U : si des savoirs informels issus de l’expérience professionnelle peuvent donner lieu à diplôme, par conversion en savoirs académiques, où va-t-on !  En d'autres termes, il y a un risque réel de diabolisation de la VAE par les dispensateurs des diplômes et surtout des formations qui y préparent, par simple calcul de prestige, d'image, de pouvoir social.
D'abord il y a cette impossible perturbation : pourquoi en effet la VAE viendrait-elle perturber ce rapport de force immémorial entre l'ensei- gnant et l'élève ? Au nom de quelle doctrine sociale à laquelle consen- tiraient les enseignants ? Encore dans le système classique, l'élève est-il sous le joug pendant un temps compté et l'élève qui réussit à supporter le joug jusqu'au bout se voit-il délivrer le droit de devenir enseignant à son tour... Ce type de schéma ne peut pas ne pas nous faire penser à l'Homo Academicus de Pierre Bourdieu (Editions de Minuit, 1984), où l'on observe bien ces universitaires notables qui, pour reproduire un système dont ils détiennent enfin les clés, font endurer aux autres ce qu'ils ont enduré eux-mêmes... Malheur à eux ! Pas de pitié pour les non-diplômés ! Malheur aux vaincus !
Et puis il y a ce paradoxe qui consiste à contester à l'Université et à l'École le monopole de la production du savoir (la VAE présente en elle-même une telle contestation) tout en leur demandant de reconnaître des savoirs produits en dehors d’elles à des fins de validation !

Bref, voyant fonctionner la VAE autour de moi, j'ai repéré des comportements assez typiques de ces enseignants accrochés à leur pouvoir dispensateur de savoirs académiques et octroyeur de titres universitaires. J'ai ainsi vu des projets de qualification brisés par le simple soupir égocentrique d'un enseignant-chercheur. J'ai vu des stigmatisations à l'emporte-pièces casser des velléités de reprise d'études supérieures via la VAE. J'ai vu des enseignants refuser d'accompagner des candidats pour des raisons étrangères à la formation, à la qualification, voire à l'Université elle-même, sans même un regard vers l'autre, mais tout en tenant des discours intelligents, construits et ressassés sur la nécessité du respect du candidat, de la prise en compte de l'humanité de l'autre et de la force du projet pour lui-même et pour ce qu'il vise... Malheur à eux surtout ! Malheur aux vainqueurs ! [Et là, parce qu'il est des victoires qui résonnent comme des mises à mort, je crie : Victoire, où est ta mort ?]
Pour être tout à fait honnête, j'ai aussi vu fonctionner des jurys avec des postures d'authentique co-construction de la démarche de valida- tion, dans un sentiment de respect de l'autre et d'écoute participante pour reprendre l'expression qu'aime Bertrand Schwartz. Ouf !

...

Les actes du colloque devraient faire l’objet d’une publication d’ici fin 2006. J'attends de pouvoir les lire avec impatience !


28 mai 2006

Les Français aiment les réformes [or l'IFOP aime Nicolas] donc les Français aiment Nicolas...

Lecture du sondage IFOP du 23 mai 2006...

« En dépit des récents mouvements sociaux puis du retrait du Contrat Première Embauche, les Français, à travers la dernière enquête IFOP / Acteurs Publics démontrent, de manière peut-être inattendue, leur attachement aux réformes. »

Nous voilà prévenus.

ifopIl y a démonstration que les Français veulent des réformes ! On dit que les Français sont « frileux », ne veulent aucun « changement profond » légitimité plébiscitaire ? C'est faux et l'IFOP vous le « démontre » : l'« idée de réforme » a même une « légitimité plébiscitaire » ! Et si l'IFOP le dit comme ça, c'est que c'est comme ça ! L'équipe de l'institut de sondage ne loue-t-elle pas, avec  toute la fermeté requise, « l'indépendance d'esprit et l'objectivité indispensables à l'analyse des opinions et des comporte- ments » qui sont les siennes ?

En effet, il y a un consensus extraordinaire autour de cette idée et surtout autour de celle d'une urgence à réformer ! Et quand je dis consensus, c'est qu'il y a vraiment consensus : quel que soit la situation socio-professionnel, quelle que soit l'inclinaison politique, ils sont plus de 9 français sur 10 ! Formidable ! Magnifique ! Les politiques vont enfin pouvoir travailler, en appui sur une opinion qui ne demande que ça !

Le problème, ici, c'est qu'on n'est pas fichu de savoir quel « chan- gement », quelle « réforme », quelle « évolution », quelle « modernisa- tion » veulent ces français si consensuels ! Tout juste si on connaît les « thématiques » : les sondés étaient « invités à désigner parmi quatre thématiques », à savoir Droit du travail, Éducation Nationale, Justice et Institutions de la Vème République. Fort bien ! Mais de quoi parle-t-on ici ?

Les meilleurs dictionnaires donnent pour 'réforme' la définition suivante : « Modification effectuée dans un but d'amélioration » (Trésor de la Langue Française Informatisé). Soit, mais il faut d'abord préciser que 'réforme' se distingue de 'révolution' en ce que la modification en question s'opère dans le respect des règles en vigueur. Ce qui donnerait, toujours selon le TLFI, à l'entrée 'réforme' : « correction, changement profond, transformation, par des moyens conformes aux règles existantes, de quelque chose en vue de le réorganiser, d'améliorer son fonctionnement, ses résultats ». Soit, mais alors il importe de savoir exactement la « nature du changement », la teneur positive de l'amélioration, etc.

Au lieu de nous éclairer là-dessus, l'IFOP nous propose un classement de quelques personnalités politiques bien en vue du point de vue de leur « capacité à incarner le changement ou la rupture » aux yeux des Français. Il s'agit de François Bayrou, Marie-George Buffet, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Alain Juppé, Jack Lang, Jean-Marie Le Pen, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn et Dominique de Villepin. Ce sont Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui « s’avèrent les deux figures qui incarnent le plus la réforme aux yeux des Français et personnifient ainsi le renouvellement »...

sarkozy1Que dire d'un tel sondage ?
Que peut-il nous apprendre ?
Rien !

Si ce n'est que Nicolas Sarkozy est le chouchou de l'IFOP : le détail de ce qui se veut une analyse des résultats du son- dage est systématiquement é- noncé en sa faveur. La baisse de deux points entre juillet 2004 et mai 2006 est considé- rée comme une stabilité (76 = 78 selon l'IFOP), là où la haus- se de 10 points de Ségolène Royal est considérée comme quasi anodine, en tant que hausse...

Tu vas dire que je chipote, fidèle lecteur !

Sauf que je ne vois pas l'intérêt de ce sondage en dehors de cette opération de marketing politique ! L'UMP, après ses manœuvres délic- tueuses (?) de e-marketing, adopte des solutions moins frontales, plus sournoises... L'avantage de ce sondage et surtout de l'analyse qui en est présentée à la presse est qu'on sait maintenant pour qui roule Laurence Parisot, présidente du l'IFOP [depuis 1990, elle dirige l'institut de sondages IFOP, dont elle détient 75% du capital] et du MEDEF... Devrai-je l'appeler Laurence collusionis regina ? Ou bien est-ce tout simplement ainsi que la présidente du MEDEF compte « réenchanter le monde » ?

Allez, un petit jeu-concours :

  • quelles sont les différentes « casquettes » de Laurence Parisot ?
  • en quoi mériterait-elle le surmon de Collusionis Regina ?

26 mai 2006

Instituer un service civique obligatoire

boutinMadame Boutin nous étonnera toujours...
Cette députée UMP de la 10ème circonscription des Yvelines, mais bien connue de tous les citoyens, a déposé, avec plusieurs de ses collègues, une propo- sition de loi (la n° 3028) instituant un service civique obligatoire, qui comprendrait une formation à la citoyenneté et serait consacré à des missions d'intérêt général. Il porterait sur une période de trois à douze mois, pour toute personne de 18 à 35 ans, au moment de son choix...

Au moment où l'instance suprême de la République, la Présidence, grâcie, ou plutôt amnistie Monsieur Guy Drut, grand sportif d'un jour mais grand chiraquien de toujours (ce qui constitue en soi une mission d'intérêt chiraquiennement général), je trouve ça plutôt bien venu !

Comme point de départ sur une formation à la citoyenneté, on devrait prendre ce cas et tenter de répondre à cette question : lorsque le garant de la Constitution applique la loi est-il systématiquement légitime dans son action ?


24 mai 2006

Mais que fait la police !?!

rapport_annuel_2006_120_100pixAmnesty International a rendu son rapport 2006, c'est-à-dire son rapport sur l'état des droits de l'home dans le monde en 2005...

Il y aurait quelques raisons d'espérer...

d_p_cheafpSauf peut-être au pays de Nicolas Collusionis Rex : Etat d’urgence, Brutalités policières impunies, Racisme et discrimination, Mesures de lutte contre le terrorisme, Atteintes aux droit d’asile, Absence de recours internes effectifs...
ça fait beaucoup pour le pays des droits de l'homme, mais si peu pour le pays du pourfendeur des "droits-de-l'hommistes"...

Allez Nicolas, encore un effort !

Tenez, Nicolas, pour vous encourager, et en plus de la dépêche AFP ci-contre (reprise de Métro), voici trois pages du rapport droit-de-l'hommiste, rien que pour vous.


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23 mai 2006

Un bébé-blog pour la Tchétchénie

logosos_tchetchenieJ'ai trouvé l'info sur PointBlog.com

Apparamment né le ven- dredi 19 Mai 2006, un blog est maintenant consacré à la Tchétchénie. Il s'appelle sos-tchetchenie et semble être en bonne santé. Il crèche à http://sos-tchetchenie.over-blog.com.

Le papa s'appelle Theo, mais il n'est sûrement pas seul à assumer la paternité de l'enfant. Ce dernier, en quelques jours a déjà bien grandi. Allez donc lui rendre visite. Il y a aussi un forum. N'hésitez pas à la pratiquer ! Il y a encore une newsletter à laquelle on peut s'incrire. N'hésitez pas à vous inscrire! Mais vous pouvez vous contenter de souhaiter être averti de tout nouvel article posté... : on fait comme si on s'inscrivait à la newsletter mais on choisit l'option "être averti...".

Un seul regret : on n'entend pas parler des actions menées par Amnesty International, notamment à Lille... ni des autres associations qui veulent "briser le silence". Je vais de ce pas coller le présent message sur le forum de sos-tchetchenie. Une banderole en haut de l'écran dit : "Rejoignez-nous dès aujourd'hui pour dénoncer ce silence complice et hypocrite". Arrivant alors que d'autres batailles sont menées dans le même but, le bébé-blog ne devrait-il contacter ses devanciers ?
En tous cas, longue vie au bébé !


22 mai 2006

Swinging generation

_users_francklarere_desktop_mai_2006_doc_com_cdf_2006_web.chapelledesflandres_1Concert de lancement du chœur de jeunes Biscantor!

 

Jeudi 25 mai 2006
à 20H30
au Temple,
27 rue des Arts
à Roubaix

Au programme :

  • Free, voyage afro-vocal du jazz au gospel
  • L’ami baudichon, messe de Josquin Desprez

Entrée libre

Ca bouge chez les jeunes ! Biscantor!, chœur de jeunes 18-28 ans créé en automne 2005 par Maurice Bourbon, est déjà en passe de naviguer sur les sommets de l’art polyphonique, mêlant à ses programmes musiques actuelles rythmiques et musiques savantes, avec la double direction très décapante du binôme Nadège RomerMaurice Bourbon.

Concert organisé dans les cadre des Voix éclatées.
Atelier initiation chant avec Nadège Romer de 17H30 à 18H30 (réservation au 03 20 73 18 94)


22 mai 2006

Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans

L'appel en réponse à l'expertise INSERM sur le trouble des conduites chez l'enfant (lire le texte de la pétition que vous pouvez signer si vous ne l'avez déjà fait) a reçu à l'heure où j'écris ce message plus de cent-quatre-vingt-deux-mille signatures. Pas mal ! Mais peut mieux faire !
Sur le site http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/ vous aurez accès à toute l'info, mise à jour : communiqués et analyses des initiateurs de l’appel, documents officiels, articles de presse et médias, sans oublier les liens vers les sites des organismes soutenant l’appel.

Malgré l'apport de ce mouvement (démonstration du peu de scientificité du rapport INSERM, alerte sur les dangers réels du projet de loi de prévention de la délinquance du gouvernement, dangers pour la démocratie et la liberté publique) et malgré la forte mobilisation autour de cette pétition, Nicolas Collusionis Rex persiste dans son intention politiquement dangereuse autant que scientifiquement absurde. Les propos qu'il a tenus à l'Assemblée nationale le 10 mai dernier, lors de la présentation du plan national de prévention de la délinquance indiquent qu'il persiste malgré tout à vouloir "déceler les troubles du comportement" avec "des rendez-vous fixes, à trois ans, à six ans", dans le cadre de la prévention de la délinquance, et qu'il continue d’évoquer l'hypothèse d'un "cahier de suivi comportemental de l'enfant"...

Rendez-vous régulièrement sur le site
http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/
pour suivre les développements de ce projet liberticide et annonciateur d'autres atteintes légalisées à la liberté publique et à l'intégrité des personnes.


19 mai 2006

Les Voix éclatées 2006

voix_clat_es2006_3000_La Chapelle des Flandres est une association roubaisienne œuvrant à la promotion du chant polyphonique de haut niveau dans des répertoires de tradition essentiellement occidentale. Répétant à l’église St Joseph de Roubaix, dans un secteur du quartier de l’Alma où la population a majoritai- rement une culture religieuse musul- mane, la Chapelle des Flandres a souhaité valoriser cette diversité culturelle à travers le chant.

« Les Voix éclatées », ce sont avant tout des rencontres interculturelles par la voix chantée. Elle prend ses racines sur le quartier de l’Alma et le territoire roubaisien, avec des temps d’ateliers, de sensibilisation, et de concerts dans des espaces acoustiques parfois inattendus.

La deuxième édition des Voix éclatées se tient, pour la partie publique, les samedi 20 et jeudi 25 mai 2006, en partenariat avec le Festival de l’Amitié et les Josephonies.

Les femmes, le sacré et la jeunesse sont à l’honneur avec des temps de concert et le démarrage d’ateliers qui se poursuivront dans l’année.

Un programme interculturel
autour des femmes,
des jeunes et
du sacré

SAMEDI 20 MAI – Voyage vocal ‘Laos, France et Maghreb’

  • 14H30 / Médiathèque, 2 rue Pierre Motte
    « Berceuses » par des femmes de Roubaix
  • 17H / Eglise St Joseph, 125 rue de France
    « Appels » , concert-rencontre spirituel
    trois chantres : bouddhiste, chrétien, musulman
    avec Souka Dhammo Phiku, Jean Belliard et Fayçal Friekh
  • 19H / Espace découverte, 16 boulevard d’Halluin
    « Buffet musical populaire »
    60 places maxi : réservez ! 03 20 73 18 94
    Apportez une chanson !

JEUDI 25 MAI – Nouvelles voix

  • 19H / Temple, 27 rue des Arts
    « Initiation au chant » (à partir de 16 ans)
    par la Chapelle des Flandres
    20 places maxi : réservez ! 03 20 73 18 94
  • 20H30 / Temple, 27 rue des Arts
    « Biscantor ! », concert de lancement
    chœur de jeunes 18-28 ans mêlant musique actuelle et musique savante
    « Free », voyage afro-vocal du jazz au gospel
    L’ami baudichon, messe de Josquin Desprez



Les ateliers du second semestre

  • « Chant pour jeunes » : ateliers de chant a cappella, style swing et hip-hop,  avec des jeunes du quartier qui pourront faire la première partie d’un concert du choeur Biscantor! en fin d’année.
    En partenariat avec le centre social de l’Alma.

  • « Berceuses » : recueil –captation- et transmission de berceuses de tradition orale, avec des femmes de Roubaix. Quelques étapes envisagées à moyen terme : un enregistrement, et une collabo- ration avec des femmes du chœur Cœli et Terra.
    En partenariat avec le centre social de l’Alma et la Médiathèque de Roubaix.


17 mai 2006

La musique en bougeant...

Ça y est !
La première de Nymphes des Bois a eu lieu hier soir à La Condition Publique, à Roubaix.
C'était pour moi et quasiment tous les chanteurs de l'ensemble vocal Cœli et Terra une grande première.

__la_piscine_de_roubaixNous avons tous une assez grande habitude de la scène, de l'estrade, du choeur de l'église ou du temple, du coin de la salle de musée (photo ci-contre lors de l'inauguration du musée La Piscine de Roubaix, en 2001). Certains d'entre nous, pour être toujours "ama- teurs", chantent en petit ensemble depuis des lustres...
Mais c'est une habitude d'engagement vocal corporellement statique, où ne bouge que ce qui sert à émettre un son. Les pieds restent plantés, ancrés dans le sol comme pour y puiser, dans l'assise et la stabilité ascendante, la force qui sourd de la terre et sort en voix maîtrisée. Le seul qui s'engage corporellement dans l'affaire est le chef, dans le même mouvement garant de la cohérence de l'ensemble vocal et facilitateur de voix. La gestuelle du chef de chœur est une danse de conduite, d'apprivoisement sans cesse renouvelé du chœur...

À l'automne dernier, nous avons un peu cassé ce modèle.
Ce fut à La Condition Publique de Roubaix où un fil musical continu de quarante-cinq minutes conduisait les visiteurs à la découverte des acoustiques naturelles des lieux (fête du patrimoine). Ce fut ensuite le concert au couvent des Dominicains de Lille, spectacle déambula- toire dans un seul souffle... Enfin, nous avons été invités à mettre en musique une visite guidée au Palais des Beaux Arts de Lille, enlaçant les visiteurs d'un fil musical continu d'une heure, à la découverte des acoustiques naturelles de l'édifice.

Hier soir rien de tel. Nous évoluions sur une scène de théâtre et pas seulement pour chanter : nous déambulions dans l'espace fermé/ouvert de la scène théâtrale. Nous construisions un monde imaginaire et très réel en même temps. Nous construisions un monde tout à la fois ancien et actuel, trop actuel ! Magie du théâtre. Magie de l'art...

bsc_0001__46_Et puis, nous n'étions pas seuls.
Des comédiens de la Compagnie Coquelicot étaient de la fête ! En leur compagnie, et sur- tout sous la direction de Philippe Jacquier (photo ci-contre : en compagnie de Maurice Bourbon lors d'une séance de travail pour Nymphes des Bois), nous avons appris à intégrer notre compétence vocale et musicale dans une activité plus large qui engage tout le corps. Pas forcément simple pour des gens comme nous qui avions l'habitude de nous donner en spectacle avec une pudeur corporelle qui nous permettait de centrer l'effort sur l'émission vocale. Rien de ce que notre corps pouvait laisser paraître n'importait pourvu que le son soit juste et beau...
Hier soir, le son devait être juste et beau, mais au service d'une histoire, au service d'un monde imaginaire où nous devions entraîner le spectateur...

On en reparle ?


 

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