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BRICH59
28 décembre 2008

Je ne suis pas geek pour un sou

MONLOGOJe ne suis pas geek pour un sou.
Mais alors pas du tout !
Je ne suis féru d'aucune science, ni imbus de nouvelles technologies,
je ne suis fan d'aucun super-héros. D'ailleurs j'aime pas les héros !
Peut-être un peu foldingue avec mes pratiques musicales qui me téléportent régulièrement dans les siècles passés : chanter avec d'autres foldingues du Josquin des Prés ou du Heinrich Schütz en ce début XXIème tient de l'exhibition des monstres de foire...
Peut-être un peu ridicule encore avec ma bibliothèque privée qui me transportent parfois vingt-cinq siècles en arrière : tenter de comprendre pratiquement les méandres de la rhétorique des avocats et des sophistes athéniens en la suivant à la trace dans les textes que les éditeurs-philologues-imprimeurs du XVIème nous ont légués, ou imaginer la réception des cours d'Aristote à la lecture des notes qui nous sont parvenues, elles aussi notamment grâce aux Estienne et autres potes de Garamond,
tout cela a quelque chose de ridicule...

Pourquoi Éric m'a-t-il alors invité à sortir ma plume pour participer à un groupe d'"experts", de "spécialistes" ?
Et pourquoi ai-je répondu favorablement à son invitation ?
Peut-être parce que l'invit avait le sourire... ;-))
Peut-être parce que faire partie d'un groupe d'experts quand on n'est pas expert a quelque chose d'excitant...
Peut-être parce que "les amateurs, les « pro-am » et les vraies références se confondent" comme dit Éric.

Quand je me retourne vers mon propre passé, je m'aperçois que j'ai souvent été ainsi entre ces mondes des professionnels et des amateurs. Comme ténor, comme philosophe, comme documentaliste, comme compositeur, comme militant, comme graveur (de partitions), comme pédagogue, comme philologue, comme organiste (mais ça c'était vraiment quand j'étais vraiment très jeune !)... Du coup, très souvent, notamment dans les moments de négativité joyeuse, j'ai regardé ma vie avec le même balancement que celui qui rythme l'épitaphe de Tristan Corbière :

[...]

Il ne naquit par aucun bout,
Fut toujours poussé vent de bout,
Et ce fut un arlequin-ragoût,
Mélange adultère de tout.

Du je-ne-sais-quoi. - Mais ne sachant où ;
De l'or, - mais avec pas le sou ;
Des nerfs, - sans nerf. Vigueur sans force ;
De l'élan, - avec une entorse ;
De l'âme, - et pas de violon ;
De l'amour, - mais pire étalon.
- Trop de noms pour avoir un nom. -

Coureur d'idéal, - sans idée ;
Rime riche, - et jamais rimée ;
Sans avoir été, - revenu ;
Se retrouvant partout perdu.

Poète, en dépit de ses vers ;
Artiste sans art, - à l'envers,
Philosophe, - à tort et à travers.

Un drôle sérieux, - pas drôle.
Acteur, il ne sut pas son rôle ;
Peintre, il jouait de la musette ;
Et musicien : de la palette.

Une tête ! - mais pas de tête ;
Trop fou pour savoir être bête ;
Prenant un trait pour le mot très
- ses vers faux furent ses seuls vrais.

Oiseau rare - et de pacotille ;
Très mâle... et quelquefois très fille ;
Capable de tout, - bon à rien ;
Gâchant bien le mal, mal le bien.
Prodigue comme était l'enfant
Du testament, - sans testament.
Brave et souvent, par peur du plat.

Coloriste enragé, - mais blême ;
Incompris... - surtout de lui-même ;
Il pleura, chanta juste faux ;
- Et fut un défaut sans défauts.

Ne fut quelqu'un, ni quelque chose
Son naturel était la pose.
Pas poseur, - posant pour l'unique ;
Trop naïf, étant trop cynique ;
Ne croyant à rien, croyant tout.
- Son goût était dans le dégoût.

Trop cru, - parce qu'il fut trop cuit,
Ressemblant à rien moins qu'à lui,
Il s'amusa de son ennui,
Jusqu'à s'en réveiller la nuit.
Flâneur au large, - à la dérive,
Épave qui jamais n'arrive...

Trop soi pour se pouvoir souffrir,
L'esprit à sec et la tête ivre,
Fini, mais ne sachant finir,
Il mourut en s'attendant vivre
Et vécut, s'attendant mourir.

Ci-gît, - cœur, sans cœur, mal planté,
Trop réussi, - comme raté.

La dérision, l'autodérision ne fait jamais de mal. Mais de là à faire partie des "gourous du grand Nord" ! Vous voyez bien qu'Éric y va fort!

Reste qu'il a bigrement raison quand il promeut le mélange amateur/professionnel ! Je pense qu'une très grande partie de mes compétences a été acquise et/ou confortée à ce frottement-là. Je suis convaincu que ce que je considère trop facilement comme ma propre autoformation n'a jamais été en fait que de l'apprentissage en compagnonnage informel. Importance du respect de l'autre. Importance du collectif...

ticchti_160Ceci dit, pour bien commencer l'année 2009,
lisez donc
TIC Ch’ti – les gourous du grand Nord.

Les onze autres contributeurs sont de vrais spécialistes et experts...


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