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BRICH59
7 novembre 2011

Cuba retrouve la liberté ?

FigEcoCuba libéralise son marché immobilier, titre le Figaro.fr.

Une lecture, même superficielle de cet article montrera à qui veut bien l'entendre que le jeu de mot libéralisme = expression naturelle de la liberté est fondateur de la tromperie généralisée par laquelle le pouvoir financier tient le monde par les couilles tout en faisant mine de générosité grâce à une liberté prétenduement universelle...

On appréciera, sous la plume du rédactuer anonyme du papier, à la fois la jubilation de la revanche du modèle libéral contre le modèle castriste et l'ironie avec laquelle on pointe que cette "libéralisation" du marché imobilier pourra "accentuer la lutte des classes" (Ah bon ! une lutte des classes à Cuba ! Tiens donc !)...

Je te laisse lire, assidu et perspicace lecteur !


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14 février 2012

Gonflé le mec !

Sarkozy_gaucheLe gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Tel serait le slogan de campagne de ce bon roi d'Maubeuge !
Après populaire comme le Fouquet's, l'UMP nous la fait grandiose, l'arnaque idéologique !
Après avoir bafoué la parole référendaire des Français au sujet de l'Europe, l'UMP fait trop fort !

Sarkozy_droiteAprès...

On voit que la rhétorique politicarde bat son plein. Et plus c'est gros, plus ça a des chances de passer. Retour en 2007! Après tout, s'il y a des imbéciles pour y croire encore... comme disait ce grand démocrate qu'était Pasqua.


 

18 mars 2012

Toujours la rhétorique du retournement !

Sarkozy_basLu sur le blog Elysée du Monde.fr:

Sarkozy accuse Hollande de ne « pas respecter les Français ». Nicolas Sarkozy a débuté son meeting à Lyon, samedi 17 mars, avec quinze minutes d'avance. Il a immédiatement accusé François Hollande de mentir, sans toutefois le citer. "On ne peut pas indéfiniment ne parler de rien, ne s'engager sur rien", a expliqué le candidat UMP. "On ne respecte pas les Français quand pour esquiver le débat, on dit tous les jours le contraire de ce qu'on a dit la veille."


Le pauvre !
Il est encore et toujours dans la tactique rhétorique qui consiste à accuser l'adversaire de ce dont on est soi-même coupable !
Et l'adjudant-chef de l'Union pour la Majorité Populaire comme le Fouquet's va nous expliquer que c'est parce qu'il a un vision hautement stratégique de ce qu'il faut pour le peuple...
Risible !! Tristement risible !


3 juin 2021

De la bienveillance universelle de l'État d'Israël

Ainsi, "Israël est un état juif dont les valeurs restent exemplaires, éthiques et respectueuses de l'être humain et du droit international", si l'on en croit cet article du site Alliance qui se veut le premier Magazine Juif sur le net.

Ah ! ... Ah ? ... Que dit l'article* ?

  1. Le début développe à peine le titre : "La nièce du chef du Hamas se fait soigner en Israël pour une greffe osseuse".
    Ce qui permet à l'auteur de l'article d'ironiser ensuite sur le "toupet [de] confier sa famille à l’ennemi dont on appelle à l’élimination « de la mer au Jourdain »". Tout le monde est plié en deux !
  2. Puis vient la sentence : "Israël est un état juif dont les valeurs restent exemplaires, éthiques et respectueuses de l'être humain et du droit international" (la mise en caractère gras n'est pas de moi) - ce qui devrait, gronde l'auteur, inciter "les nations du monde, l'ONU,  Mme Bachelet la  Haut Commissaire aux Droits de l'Homme, l 'Union Européenne, la Cour Pénale internationale toutes les ONG pro palestiniennes, les activistes de B D S", ce qui devrait inciter tout ce beau monde à réfléchir un peu "avant de parler de l'État d'Israël".
    Car il ne faut pas mettre sur le même plan un peuple qui met à disposition de "toute l'humanité" "les avancées technologiques de ses start up" et ce peuple "obscurantiste" des "islamo palestiniens" qui ne promeut que "le meurtre, la mort, la décadence".
  3. Puis vient cette phrase syntaxiquement peu claire : "Le BNVCA rappelle à tous ceux qui hurlent « Israël assassin »  que tout celui qui se  considère comme un ennemi invétéré de l’entité sioniste, sait qu’il peut compter sur l’accès aux meilleurs soins et à la plus grande bienveillance pour sa famille".
    On comprend l'idée cependant : l'État d'Israël sait faire preuve d'une bienveillance universelle, c'est-à-dire y compris à l'endroit de son "ennemi invétéré".
  4. DONC l'"État juif d'Israël" ne donne pas du tout dans l'apartheid. C'est même le contraire !
  5. Retour sur du factuel : la presse internationale n'évoque même pas ce bébé juif et israélien "gravement blessé par des jets de pierre à Jérusalem" durant un de ces "pogroms anti juifs" qui ont l'air si fréquents...
  6. Pour conclure cette brillante démonstration, le BNVCA nous fait partager ses espoirs : "un prompt  rétablissement à ces deux enfants qui illustrent le drame de cette région" (la nièce du début et le bébé de la fin du plaidoyer) et "qu'un jour la raison dominera et [qu']ainsi  les enfants palestiniens sortiront du cauchemar de haine et apprendront que les habitants d'Israël soignent, guérissent et sont bienveillants".

Après une telle lecture, "à plat" ou presque, il convient de contextualiser la pensée qui y circule et peut-être d'abord d'énoncer un axiome de la pensée correcte : un fait ne prouve rien. C'est pas moi qui ai inventé cette belle maxime. Je ne fait que répéter ce que disait mon professeur de philosophie au début des années 70 : pour passer du fait à l'idée, il faut une démonstration etc. où le fait serait si tout va bien ravalé au rang d'exemple probant (j'espère ne pas trahir ce que professait ce très cher Monsieur Rodier, prof. de philo au lycée Bergson à Paris au début des années 70).

Contextualisons :

  1. Qui est la nièce du chef du Hamas, en dehors d'être la nièce du chef du Hamas ? On ne sait pas. L'auteur n'en dit rien. Peut-être est-elle en froid avec son oncle et en serait devenue pro-israélienne ? On ne sait pas !
  2. L'évocation de ces "pogroms anti juifs" qui ont l'air si fréquents laissent pantois. Si on recourt au dictionnaire, on apprend qu'un pogrom est un "massacre et pillage des juifs par le reste de la population (souvent encouragée par le pouvoir)" [Le Robert]. Parler de "pogroms anti juifs" est donc pléonastique, comme si notre auteur voulait insister sur le malheur des juifs - ce qui est sémantiquement abusif !
    Je me souviens plutôt, quant à moi, de ces manifestations d'Israéliens criant "mort aux arabes" dans les rues, manifestations autorisées puisque non interdites par le pouvoir israélien. Étaient-elles encouragées par le pouvoir ? Je me souviens de ce que disait la presse internationale au lendemain de cette fameuse nuit du 22 au 23 avril dernier à Jérusalem. Je n'irai pas jusqu'à dire que de telles manifestations pourraient bien être les prémisses de "pogroms anti arabes". En tous cas, évoquer ici des "pogroms anti juifs" est historiquement et factuellement abusif ! Cet abus semble vouloir passer sous le tapis les cris de haine raciale proférés à Jérusalem et ailleurs. 
  3. Les événements récents qui se sont bien heureusement soldés par un cessez-le-feu, ces événements ont été motivés, sucités par une situation délétère qui, depuis trop longtemps, confine les palestiniens dans leurs territoires toujours de plus en plus réduits à peau de chagrin, dans leurs territoires toujours davantage colonisés au mépris du Droit International, voire de la simple éthique universelle (Kant, reviens, ils sont devenus fous !). La pensée juste voudrait qu'on ne dissocient pas des événements de leurs causes profondes !
    Bref, prétendre que  l'"État juif d'Israël" ne donne pas du tout dans l'apartheid et que c'est même le contraire, prétendre cela est un contresens volontaire et intenable du point de vue des faits correctement rapportés et analysés.
  4. Quand je regarde autour de moi, tout le monde ou presque est pro-israélien = anti-palestinien. Au loin, les USA et plus près de chez moi l'État Français et encore plus près de chez moi, le maire de Nice... Bien sûr tout cela devrait être nuancé, mais c'est bien la tonalité générale. Du coup, le couplet Calimero qui consiste à dire que personne n'aime l'État d'Israël ne repose sur aucune réalité tangible.
    Ceux qui dénonce l'apartheid et le colonialisme israéliens n'aime pas l'État d'Israël quand il traite les gens en fonction de leur religion ("État juif d'Israël") et quand il exile de force les palestiniens de leurs terres, quand il détruit leurs maisons, quand il est sourd aux résolutions internationales, quand il s'assied sur les principes fondamentaux du Droit International, voire de la simple éthique universelle...

bnvcaL'auteur du post n'est autre que Sammy Ghozlan, fondateur de l'organisation pour la "lutte contre le racisme et l'antisémitisme", le B.V.N.C.A. Cet organisme international, qui a une adresse parisienne, se dit "toujours en alerte" pour lutter... Son visuel s'orne de deux représentations de la justice : dans l'une, les deux plateaux sont à l'équilibre, dans l'autre la balance penche, semble-t-il, du côté du terrorisme antijuif. Car, c'est un peu comme la LICRA française : pour cette association française comme pour le B.V.N.C.A., l'antisémitisme n'est pas un racisme comme les autres et il est de bon ton de l'en distinguer - ce qui constitue à mon sens une distinction raciste. Pourquoi distinguer en effet, du point de vue humain (le seul qui importe du point de vue universel), entre juifs, musulmans, arabes, chrétiens, blancs..., que sais-je encore ? Quand, en France, on commet des actes anti-musulmans, on (les autorités, les médias) parle de racisme. Quand, en France, on commet des actes anti-juifs, on (les autorités, les médias) parle d'antisémitisme. Cherchez l'erreur !

...

Si l'on reprend toutes les "erreurs" ou plutôt les "fautes" de pensée présentes dans l'article de Sammy Ghozlan, on relève pas mal d'impureté : 

  • laisser penser qu'un fait prouve quoi que ce soit ;
  • énoncer un fait sans le contextualiser - ce qui le laisse incompréhensible, en toute justesse de pensée ;
  • avancer des informations incomplètes - ce qui leur fait perdre leur sens ;
  • cacher des informations importantes pour la compréhension - ce qui est une obstruction caractérisée à la bonne compréhension ;
  • il y en a bien d'autres, mais restons-en là : ce sera suffisant pour aujourd'hui !

Et s'il est vrai que la joie accompagne comme son ombre celui qui persiste à entretenir des pensées pures, comme dit un certain James Allen cité en page d'accueil du site du B.V.N.C.A. (la source n'est pas précisée, dommage !), ça ne doit pas être la joie tous les jours en B.V.N.C.A... Au moins un discours promotionnel voire électoral se rôde et continue de se rôder avec ce genre d'écrit... qui ne passerait pas l'épreuve de philo du baccalauréat. La propagande n'a jamais permis de bien penser, n'a jamais permis de penser juste, encore moins d'atteindre la pensée pure !


 *  Les liens proposés ci-dessus vers cet article semblent ne plus fonctionner. Ne semble rester que le communiqué de presse. Mais l'article entier a été repris, à peine corrigé et modifié, le 31 mai, sur Tribune Juive, sous le titre « Combien faut-il de toupet pour confier sa famille à l’ennemi dont on appelle à l’élimination “de la mer au Jourdain” ».


19 juin 2014

Une réflexion globale sur la recherche d'information en ligne

Note de lecture de Net recherche 2013. Surveiller le web et trouver l'information utile / V. Mesguich, A. Thomas. - Editeur : De Boeck (Collection : Information & Stratégie)
publiée par l'ADBS.

 

couvNous l’attendions tous avec fébrilité : l’édition 2013 de Net recherche est enfin parue au tout début 2014. Nous tenons là la cinquième édition d’un ouvrage qui vit le jour en 2006 et connut des éditions mises à jour en 2007, 2009 et 2010. Il y a huit ans déjà, les qualités rédactionnelle, technique et pédagogique de l’ouvrage faisaient l’objet de toutes les louanges[1]. Les éditions suivantes, dont la nôtre, n’ont rien démenti. Bien au contraire !

Je ne décline pas le menu détail des chapitres. La table des matières de l’ouvrage est disponible en ligne sur le site de l’éditeur De Boeck[2]. À noter cependant que l’on en arrive aux bonnes méthodes avec les bons outils par plusieurs biais : tout au long du déroulement de la problématique de la recherche d’information (de la question des besoins jusqu’à l’automatisation de la recherche - les cinq premiers chapitres qui  l’ouvrage), mais aussi grâce à des exemples commentés de recherche (chapitre 6), enfin dans les réponses apportées à une vingtaine de questions, de l’évaluation de la qualité de l’information à l’analyse automatique de l’information (chapitre 7). En guise de conclusion, les auteures livrent une analyse prospective concluant au caractère ouvert de l’avenir de la recherche d’information. Un glossaire, une biblio-/webographie et un index ferment la marche.

De cet ouvrage, on peut donc retenir les méthodes et outils, les conseils et autres « trucs et astuces ». Mais son intérêt premier, à mes yeux du moins, est que, dispensant ces conseils pratiques, il amorce quasiment toutes les réflexions et discussions au sujet de la recherche sur le Net, ancrant la présentation des méthodes et outils dans une vision large mais claire du Web tel qu’il fonctionne aujourd’hui. Il est en effet des ouvrages méthodologiques et techniques dont les mises à jour se contentent d’ajouter des post-it censés mettre en valeur les nouveautés. Avec notre guide pour « surveiller le web et trouver l'information utile », il en va tout autrement. Dans un monde qui n’a que trop tendance à survaloriser le nouveau (fût-ce le nouvel habillage d’une réalité ancienne), on leur saura gré de maintenir le cap : offrir aux professionnels de l’information, en herbe ou confirmés, mais aussi aux enseignants et formateurs, une somme sur la surveillance du web et la recherche d’information sur Internet de façon plus générale, une somme cohérente et pédagogiquement ordonnée, en appui sur une réflexion puissante concernant cet univers toujours plus vaste et toujours plus varié, là où tant d’autres ouvrages se borneraient à énumérer des outils. Certes c’est bien un « panorama des outils et méthodes existant à ce jour » qu’offrent les auteures, mais un panorama construit par le regard de l’intelligence praticienne pour l’intelligence praticienne des lectrices et des lecteurs qui sauront mettre à leur main les très nombreuses indications de méthode qui jalonnent ce panorama. Et de fait, « l'intelligence et la capacité d'analyse, de raisonnement et de distanciation propres à la personne humaine continueront de jouer un rôle clé pour des recherches fructueuses. »

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2 juin 2010

Escapade Patoisante à la Médiathèque de Roubaix

Vendredi 4 et samedi 5 juin 2010, la médiathèque de Roubaix accueille les patoisants roubaisiens et met à l’honneur ce patrimoine oral chantant.

  • Apero Libro

pic11511Rendez-vous, pour le dernier apero libro de la saison !
Une soirée pour enchanter la langue d’accents régionaux ou de saveurs locales.
Vendredi 4 juin, de 18h à 19h30. Salle du forum.

  • Bodart-Timal

Venez découvrir les œuvres du plus célèbre parolier roubaisien à travers une sélection de documents patrimoniaux de la médiathèque.
Vernissage lors de l’apéro libro du 4 juin.
Visible le samedi 5 juin de 10 h à 18h. Salle du forum.

  • Après-midi patoisante

Les patoisants roubaisiens  « La troupe à Manou » et « Les Roubaignos sont toudis là » proposent un après-midi de chansons et de lectures tirées du patrimoine local : les plus beaux textes de Bodart-Timal seront interprétés pour le plus grand plaisir de tous les « roubaignos »…
Samedi 5 juin à partir de 15h30. Salle du forum.

vivat

Vous je ne sais pas, mais moi j'y serai !

Au passage, je vous rappelle que Manou avait participé au travail qui aboutit à l'enregistrement du CD Vivat ! 1/2 siècle de chansons roubaisiennes par  les chanteurs de l'association de La Chapelle des Flandres, qui étaient même venus à la médiathèque pousser la chansonnette pour présenter leur travail. C'était en ... 2004.


18 juillet 2011

L'exacerbation d'entrée de jeu...

Deux quotidiens font leur une sur le même sujet. Régal du lecteur affûté...

2quotidiensSi jamais les deux quotidiens ont raison en même temps (ce qui est excessivement rare s'agissant de ces deux-là), qu'est-ce que ce sera quand nous en serons aux dernières passes d'armes ! Du Shakespeare : ils vont s'étriper j'vous l'dis ma bonne dame ! Rêve de l'UMP=Figaro=Sarkozy !

Quand la lecture de la presse est moins utile à l'information qu'à l'analyse des ... organes de presse.


25 septembre 2011

Roubaix : fête des association

Carton FDA 2011(2)

La Chapelle des Flandres sera à Roubaix le samedi 1er octobre, de 10h à 18h à la salle Watremez.

L'association tiendra effectivement un stand de 10h à 18h.
Ce sera pour vous l’occasion

  • de rencontrer des chanteurs de l’ensemble vocal Coeli et Terra,
  • de participer à un jeu musical
  • de mieux connaitre La Chapelle des Flandres.

Coeli et terra proposera un petit concert à 17 heures.

Venez nombreux !

Voir en ligne : Maison des associations de Roubaix.


18 novembre 2011

Gaudeamus & La sol fa ré mi, deux messes de JOSQUIN

Le quatrième volume de l'intégrale en cours des messes de JOSQUIN DES PRÉS par Maurice Bourbon et l'ensemble Métamorphoses sera l'occasion d'un magnifique concert le 27 novembre prochain.

C'est aussi l'occasion de souscrire :

Josquin&Rome2

Voici le message ci-dessus au format pdf, et le bulletin de souscription. Faites-en bon usage !


 

17 janvier 2012

fleurs électives

gerard-longuet-homophobeGérard Longuet, un ancien activiste de droite extrême, compare le candidat socialiste au commandant du Costa Concordia !
De quoi attaquer en diffamation, non ?

On voit au moins que l'Union des Médiocres Populaires comme le Fouquet's donne toujours dans la dentelle. La finesses politique est à son comble. Et dire que le patron de cette Union Médiocre & Populaire comme le Fouquet's clame partout qu'il veut gagner la bataille des idées (enfin, c'est ce que proclame Le Figaro !)... Moi, je trouve qu'il n'a vraiment pas son équipage en main, le petit capitaine. Même pas capitaine de pédalo, celui-là !
En tous cas, ils sont tous sur le pont de la campagne électorale. Au lieu de faire leur boulot de sinistres de la République.


19 février 2012

Racisme et politique

marine-le-pen-300x2901"Le livre sur ma table de chevet, ce sont les 'Fleurs du mal' de Baudelaire et je ne suis pas une droguée syphilitique", aurait dit la fille Le Pen, avant d'affirmer d'un ton docte : "Je pense que, dans notre civilisation éduquée, on a toujours su faire la différence entre l'homme et l'œuvre".

Quelques remarques s'imposent.

  1. Pauvre Baudelaire !
    Heureusement qu'un auteur n'est pas responsable de ses lecteurs ! Moi qui l'ai bien connu, je sais qu'il n'aurait pas aimé d'être posé là comme ça sur la quai de la Marine. Il détestait la mer et la Marine en général ! Il haïssait ce "mouvement qui déplace les lignes"... Alors le poser là, tout à côté de la Marine, c'est vraiment dégueulasse !
  2. "...faire la différence entre l'homme et l'oeuvre..."
    Ânnerie s'il en est ! Ça fait des lustres qu'on sait qu'il n'y a pas d'hypostase transcendante chez le créateur. S'il est certain que l'oeuvre échappe à son auteur, il est au moins aussi vrai que l'oeuvre ne saurait être détaché de son auteur de façon aussi tranchée. L'oeuvre est de l'auteur et l'auteur est dans l'oeuvre. Plutôt que d'étaler sa confiture livresque (la référence est ici Lagarde et Michard qui ne font que donner une vision tristement scolaire de la littérature...), la fille Le Pen ferait mieux de réfléchir, en appui par exemple sur le paradigme de la création dans l'Ancien Testament !
  3. "...notre civilisation éduquée..."
    Ah bon ? Y aurait-il des civilisations non-éduquées ?
    Mais c'est quoi, Madame la fille de, une civilisation éduquée par différence (vous aimez ce mot apparamment) avec une non-éduquée ? Vous faites peut-être référence aux propos de Monsieur Guéant ? Bon ! Je passe !
  4. Sacré Baudelaire !baudelaire_par_nadar
    Franchement vous m'épatez, Madame la fille de ! J'avais toujours pensé que ce poète était banni par la bourgeoisie : procès en 1857 pour "offense à la morale publique", censure qui s'ensuivit etc. Quand j'étais ado, j'ai lu Le diable au corps avec avidité. Radiguet y écrit ceci : "J'essayais de deviner ses goûts en littérature ; je fus heureux qu'elle connût Baudelaire et Verlaine, charmé de la façon dont elle aimait Baudelaire, qui n'était pourtant pas la mienne. Jy discernais une révolte. Ses parents avaient fini par admettre ses goûts. Marthe leur en voulait que ce fût par tendresse. Son fiancé, dans ses lettres, lui parlait de ce qu 'il lisait, et s'il lui conseillait certains livres, il lui en défendait d'autres. Il lui avait défendu Les Fleurs du mal. Désagréablement surpris d'apprendre qu'elle était fiancée, je me réjouis de savoir qu'elle désobéissait à un soldat assez nigaud pour craindre Baudelaire. Je fus heureux de sentir qu'il devait souvent choquer Marthe. Après la première surprise désagréable, je me félicitai de son étroitesse, d'autant mieux que j'eusse craint, s'il avait lui aussi goûté Les Fleurs du mal, que leur futur appartement ressemblât à celui de La Mort des amants. Je me demandai ensuite ce que cela pouvait bien me faire" (c'est moi qui souligne). Cette expression "assez nigaud pour craindre Baudelaire" est gravée dans le marbre de mon cervelet depuis mon adolescence et je ne conçois pas que Baudelaire ne choque pas les bourgeois, encore moins les intégristes à la Le Pen.
    Bref, là, franchement, vous m'épatez, Madame la fille de ! Ça cache sûrement quelque chose de pas clair !
  5. "...je ne suis pas une droguée syphilitique..."
    Ah, c'est là, le truc pas clair - qui justifie à lui seul l'appel contre-nature à Baudelaire !
    Disant cela, chère Madame, vous stigmatisez purement et simplement. Baudelaire - l'homme, puisque vous tenez à "faire la différence entre l'homme et l'oeuvre" par fidélité aux manuels scolaires du XIXème (je sais Lagarde et Michard date de 1948, mais il ne faisaitn que reprendre la façon d'enseigner du siècle d'avant) - est catégorisé, étiqueté comme drogué et syphilitique. Vous avez beau admirer l'oeuvre, vous ne pouvez pas ne pas stigmatiser l'homme. Stigmatiser, c'est marquer au fer rouge en punition d'un crime (sens avéré dès le XVIème siècle et toujours en vigueur). Baudelaire aurait donc commis un double crime la drogue et la syphilis. Pour ce dernier crime, ça me fait penser à l'emploi du terme 'sidaïque' il y a quelque vingt ou trente ans par un certain ... Le Pen. Dans la famille Stigmatiseurs, je demande le père ! Bref, ça stigmatise sec chez les Le Pen. Et ailleurs hélas ! Ça me rappelle en effet des pratiques récentes, témoignages de la
    pensée unique sarkozienne, pensée où la stigmatisation de l'autre tient lieu de réflexion profonde sur la diversité humaine... Mais j'en ai déjà parlé.
  6. Enfin, on remarquera que, mentionnant Les Fleurs du Mal, Madame la fille de voulait faire pièce de l'éccusation portée contre son papa d'avoir cité Brasillach, raciste de la pire espèce qui collabora avec l'occupant nazi et fut fusillé à la Libération pour cette raison. Elle fait remarquer que le roi d'Maubeuge a sur sa table de chevet à lui du Céline... Moi qui ne sépare jamais l'oeuvre de son auteur, je peux vous confier que je n'ai jamais pu lire une seule ligne de Céline, ni de Brasillach... parce que je n'ai nulle envie de valoriser de tels personnages et surtout que j'ai peur de gerber en lisant.
    Baudelaire, c'est autre chose !

4 mai 2012

Le thème et la thèse ou le dialogue de sourds

Bayrou-Sarkozy-300x205À l'heure où les militants UMP agressent bêtement les journalistes qui font leur boulot de transmetteurs d'information, on vient d'avoir dans l'épisode Bayrou et surtout dans la réponse UMP un cas de dialogue de sourds flagrant.

Ça fonctionne en plusieurs temps : 1.l'annonce de Bayrou, 2.le refus UMP de comprendre l'annonce, 3.le déplacement du sujet par l'UMP pour exhiber une soi-disant incohérence de l'annonce.

  1. Bayrou : "[...] Nicolas Sarkozy, après un bon score de premier tour, s’est livré à une course-poursuite à l’extrême droite dans laquelle nous ne retrouvons pas nos valeurs, dans laquelle ce que nous croyons de plus profond et de plus précieux est bousculé et nié dans son principe. L’obsession de l’immigration dans un pays comme la France, au point de présenter dans son clip de campagne un panneau "Douane" écrit en Français et en Arabe, qui ne voit à quels affrontements, à quels affrontements entre Français, cela mènera ? L’obsession des "frontières" à rétablir, comme si elles avaient totalement disparu et que nous y avions perdu notre âme, qui ne voit que cela conduit à la négation du projet européen auquel le centre et la droite, autant que la gauche modérée, ont donné des décennies d’action et de conviction ? Et quant à l’idée que l’école, ce devait être l’apprentissage des frontières, qui ne voit que c’est une déviation même de l’idée d’école, qui est faite au contraire pour que s’effacent les frontières entre les esprits, entre les consciences, entre les époques ?
    La ligne qu’a ainsi choisie Nicolas Sarkozy entre les deux tours est violente, elle entre en contradiction avec les valeurs qui sont les nôtres, pas seulement les miennes, pas seulement celles du courant politique que je représente, mais aussi les valeurs du gaullisme, autant que celles de la droite républicaine et sociale.
    Comment en est-on arrivé là ? Ce sera l’histoire de cette élection, de cette rupture au sein du peuple français, rupture qui vient de loin, rupture économique, sociale et morale. Je ne veux pas voter blanc. Cela serait de l’indécision. Dans ces circonstances, l’indécision est impossible.
    Reste le vote pour François Hollande. C’est le choix que je fais. Il s’est prononcé, de manière claire, sur la moralisation de la vie publique dans notre pays. Il aura fort à faire.
    J’ai dit ce que je pensais de son programme économique. Je ne partage pas ce programme
    [...]"
  2. L'UMP refuse d'entendre les motivations réelles et sérieuses de Bayrou. Ainsi Copé dit "Je regrette profondément la décision de François Bayrou, parce que je n'en comprends absolument pas les motivations". Bayrou est pourtant clair, non ? Alors, de deux choses l'une : soit Copé est un idiot - ce que je ne crois pas - soit il feint de ne pas entendre. Il n'est de pire sourd etc. Mieux, il relègue les possibles motivations de Bayrou dans les bas-fonds de sa conscience psychologique ["Je pense qu'elle est plus motivée par un dépit personnel que par des vraies raisons de fond"]. Copé n'est pas sourd, il entend des voix, ou bien il est psycho-analyste (Morin est sur le même registre)... En fait, il veut juste disqualifier un propos qui le dérange. La poussière sous le tapis...
  3. Alors que Bayrou met la priorité sur la question morale et relègue au second plan la question de politique économique. Il dit en substance : si je vote Hollande - dont je n'approuve pas le projet économique - et non Sarkozy, c'est parce que ce dernier enfreint les règles de la morale et se fait le vecteur des valeurs immorales. Du coup les champions de la droite aux affaires pour quelques heures encore déplacent le sujet : on ne motive pas le choix de Bayrou par la question morale (infamante pour le grand chef) mais uniquement par la question économique [cf. mon billet d'hier]. Ainsi Sarkozy : "Après avoir bien réfléchi, [François Bayrou] a dit qu'il allait voter François Hollande, et il a poursuivi : 'qui conduira le pays à la faillite en février'... C'est sa logique, on a du mal à y retrouver une certaine cohérence". Mensonge par troncature pour une rhétorique du déplacement thématique (trivialement : pour ne pas répondre à une question qui dérange, on change de sujet, pratique très courante en diplomatie). Ainsi Jupé, ainsi Fillon, ainsi Copé, ainsi tous les toutous du grand chef - qui visent la place de grand chef (mais c'est un autre sujet)...

Pour finir, trois remarques :

  • Dans le dialogue, il y a ce dont on parle (thème) et ce que l'on dit (thèses) et ce que l'on dit n'est compréhensible que si le thème est stabilisé ; en d'autres termes, il n'y a dialogue sincère et non faussé que si l'on est d'accord sur ce dont on parle et que si l'on maintient cet accord (si on ne change pas de sujet en douce). Conclusion pratique actuelle : l'UMP ne dialogue pas avec Bayrou. L'UMP s'enferme dans un monologue en toute surdité sélective... Une raison de plus pour ne pas voter Sarkozy ?
  • Le capitalisme ne saurait ignorer les règles morales, malgré Comte-Sponville (Le capitalisme est-il moral ?, 1997 puis 2004 ; voir ici) qui prétend dédouaner le capitalisme de toute obligation morale avec une fumeuse théorie des ordres (pauvre Blaise !). La position de Bayrou est à elle seule un démenti de la théorie de Comte-Sponville.
  • Bayrou, homme seul, comme clame la classe politique. Oui, un homme seul face à sa conscience morale. Bayrou doit voter Hollande à peu près comme j'ai dû voté Chirac il y a dix ans. Qui trouve à y redire ?

Je n'ai jamais voté Bayrou, mais je dis merci François !
Cette année, je vote comme lui ;-)


 

 

2 juin 2012

Comment le numérique transforme les lieux de savoir

cnamTel est le thème qui occupera les adhérents de l'ADBS le 6 juillet prochain pour leur journée d'étude annuelle au CNAM (Paris). Il s'agit d'un thème nodal : se nouent un certain nombre de questions qui ont pu trouver depuis un certain temps ou devront trouver à de brèves échéances des expressions concrètes dans des environnements divers, de l'entreprise au musée en passant par l'éducation tout au long de la vie.

Par ailleurs un tel thème a des répercussions sur des thématiques connexes : natures et usages du "document", définition de politiques publiques, analyse des usages publics, ajustement et/ou invention de modèles économiques, positionnement des acteurs publics, rôle et identité du documentaliste voire plus globalement du "manager de l'information" comme on dit aujourd'hui...

Bref, c'est un vaste chantier que la profession aura intérêt à ne pas focaliser trop tôt sur l'une seule de ses dimensions. Espérons que la journée du 6 juillet prochain proposera aux professionnels de l'information et de la documentation les éléments d'une problématique en devenir.


 

10 décembre 2012

Des profs ? pour quoi faire ?

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Mais pour éplucher les carottes et les patates que vos chères têtes brunes et blondes vont déguster à la cantine, cher éditorialiste de la f(r)ange (R-)UMP !



Et, j'espère, pour nettoyer les salades amères que votre droite franchouillarde et ultra-néolibérale balance au corps social depuis des lustres...

 

Ne faut-il pas déjà réparer les énormes dégâts, physiques autant que psychologiques, que vous avez fait subir au système public de l'éducation ?

 


11 décembre 2012

Obelix fait les gros yeux ?

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Terrible rapprochement à la Une du journal ultradroitier !

On dirait bien que l'écœurant Obelix inflige, par sa désertion fiscale, une sanction à Hollande...

Tous ces riches, enrichis par les Français (qui travaillent pour des salaires de misère chez les Mulliez, qui achètent à Auchan, qui vont au cinéma voir Obélix, etc.), tous ces riches qui seront éventuellement les premiers à entonner des leçons de patriotisme à l'adresse générale, tous ces riches ne sanctionnent pas Hollande, mais bien les Français...

Étonnant, non ?

 

 

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Par ailleurs, le Une du Parisien est elle aussi troublante. Le rapprochement entre la question des thèmes possibles en collège et la financiarisation de la justice aux États-Unis interpelle, comme on dit.

Ce que je sais, c'est que ma fille - qui était au collège il n'y a pas très longtemps, est choquée par l'idée que les $$ puissent stopper net la recherche judiciaire de la vérité dans une affaire de viol présumé...

Alors, on peut parler de quoi au collège ?


4 juin 2013

Situations de la veille et de l’intelligence économique

Note de lecture de :
  • Intelligence économique et Knowledge Management / Alphonse Carlier. – Paris : AFNOR éditions, 2012. – 310 p. – ISBN 978-2-12-465367-6
  • Intelligence économique et management stratégique : le cas des pratiques d’intelligence économique des PME / Norbert Lebrument. – Paris : L’Harmattan, 2012. – 456 p. (Intelligence économique). – ISBN 978-2-296-56935-5
  • Intelligence économique et problèmes décisionnels / sous la dir. d‘Amos David. – Paris : Hermès Science Publications :   Lavoisier,   2010.   –   370 p.   –   (Traité   des   sciences   et   techniques   de   l’information.   Série Environnements et services numériques d’information, ISSN 2104-709X). – ISBN 2-7462-2503-9
  • Outils et efficacité d'un système de veille. Guide / réalisé par Archimag. - Paris : Serda édition-IDP, sd. - 92 p. - (Archimag Guide pratique, ISSN 0769-0975 ; 47)

Cette contribution est à paraître, avec de très légères retouches, dans Documentaliste - Sciences de l'Information, 2013, vol.50, n°2, p.76 sq. Déjà publiée en ligne sur le site de l'ADBS.


Comme dit Michel Remize en ouvrant le Guide pratique n°47 d’Archimag (Outils et efficacité d’un système de veille), le paysage de la veille s’est « affirmé » en France. De fait, on ne peut que constater l’affluence de publications sur le sujet mais surtout nous sommes tous témoins plus ou moins impuissants d’une montée des préoccupations des professionnels de l’information et de la documentation à l’endroit de « la veille ». Que de discussions entre documentalistes sur ces nouveaux outils qui incitent à des pratiques censément nouvelles ! Que de confusion également, que d’amalgames et de mécompréhension autour de ce terme, objet de tous les fantasmes !

Mais, à bien regarder, la veille semble se contenter de revisiter la pratique documentaire. Elle la finalise d’une certaine façon, dans une autre compréhension du temps, tout en mobilisant l’ensemble des compétences constitutives du savoir-faire documentaliste. Bien sûr, la fameuse « chaîne documentaire » s’est vue bousculée, peut-être surtout par l’apparition du web dans le paysage et par son impact sur la boîte à outils. Mais tout est là et Paul Otlet ou Suzanne Briet s’y retrouveraient à coup sûr ! Reste à montrer comment et pourquoi à tous ces professionnels inquiets devant ce qui leur apparaît comme un nouvel enjeu, comme un nouveau défi. Reste à leur montrer comment et pourquoi ils peuvent fonder leur compréhension de la veille sur les fondamentaux de la documentation.

 Une des façons de provoquer puis entretenir des fantasmes à propos de la veille peut consister à la placer dans une situation ambiguë par rapport à l’intelligence économique (IE), autre objet de fantasmes des professionnels de l’information et de la documentation. Je parle ici des professionnels ordinaires, « normaux » en quelque sorte, majoritaires en tous cas. Certes l’IE intègre la veille dans sa panoplie de pratiques – si ce n’est dans sa boîte à outils –, mais les deux se distinguent, quand bien même celle-là « emboîte » celle-ci. L’IE est clairement du côté de la compréhension stratégique de l’entreprise – de l’entreprise dans son rapport à son environnement prochain et lointain, sur un mode à la fois défensif et offensif voire agressif – et de l’action qui en découle. La veille, quant à elle, reste (trop souvent ?) dans le réduit du « back office » de l’entreprise – officine interne ou prestataire – qui œuvre pour que les décideurs et les gestionnaires disposent de ces « informations documentées » qu’évoque Paul Otlet au chapitre des « buts de la Documentation organisée »…

Bref, il est clair que la mise en place d’un « système » de veille nécessite un travail préalable d’explicitation de la stratégie et d’identification par cette stratégie des facteurs-clés de succès et donc des priorités tactiques de l’organisation. C’est à partir de ces éléments que le tableau de veille pourra se construire. En d’autres termes, la posture de veille intègre dans son système la stratégie que l’IE a contribué à construire : elle y inscrit en quelque sorte sa finalité. Dans l’autre sens, l’IE est impensable sans la fonction veille. Mais, si elles ne vont pas vraiment l’une sans l’autre, elles ne se confondent pas pour autant. Qui dit IE dit notamment veille ; l’inverse est loin d’être nécessairement vrai. Je parle ici de la réalité de la vie professionnelle. Reste que l’une des forces du documentaliste est sa capacité à exercer ses compétences sous les deux postures[1] : au sein d’une équipe plus large dans la posture IE – où il fournit des éléments informationnels à côté d’éléments d’un autre ordre comme la sécurité, l’analyse économique, le lobbysme ou l’activisme commercial –, mais éventuellement seul et suffisant dans la posture veille – où il fournit le relevé de ses investigations à la direction stratégique.

archimagLe guide pratique d’Archimag Outils et efficacité d'un système de veille consacre spécifiquement près de quatre-vingt-dix pour cent de ses pages à la veille. Cela va du constat que dresse Christophe Deschamps de la mouvance extrême dans laquelle les documentalistes veilleurs doivent construire leur méthode et déployer leur pratique[2] jusqu’aux retours d’expériences de veille au sein de moyennes et grandes entreprises, en passant par les conseils méthodologiques et les inévitables « solutions » de veille, auxquelles près d’un tiers des pages du guide est consacré. Concernant les conseils méthodologiques, on notera que c’est bien l’ensemble des questions qui est passé en revue, de l’analyse des besoins à la cartographie des informations, et de la méthodologie générale à la pratique des réseaux humains. Dans les huit articles consacrés à l’IE, on reconnaitra quelques grandes signatures de la veille (Christian Harbulot et Nicolas Moinet pour ne citer qu’eux) et quelques institutions pilotes (CCI, CIPE, Académie de l’IE, ACRIE Réseau, APIEC, SYNFIE). Ce petit tour d’horizon permettra de situer les principaux acteurs de l’IE en France. Christian Harbulot se plaint que cette dernière se refuse à penser conflit et que le rôle de l’influence n’y est pas suffisamment pris en compte[3]. Nicolas Moinet[4] se plaint, quant à lui, que les emplois en IE tardent à se mettre en place quand bien même les besoins sont flagrants.

carlierL'ouvrage d'Alphonse Carlier est construit sur la dualité de son titre (Intelligence économique et Knowledge Management). La première partie s'intéresse donc à l'IE et comprend dix chapitres dont huit portent la veille en titre[5]. Ces huit chapitres offrent au lecteur une excellente introduction à la veille, sous différents aspects (normatif, technique, ingénierial). Mais, de fait, l'auteur emploie souvent quasi indistinctement les deux appellations d'IE et de veille, comme si elles étaient équivalentes. On a le sentiment, à cette lecture, que l'IE et la veille sont effectivement la même réalité mais travaillée par deux approches distinctes : le management de l'organisation parle d'IE – approche par la gouvernance –, alors que la veille est technique – approche par l'outillage. Relié fortement à la problématique du management des connaissances (KM) – qui fait l'objet de la seconde partie de l'ouvrage –, ce parti pris est à la fois cohérent et dérangeant : cohérent parce que l'auteur est bien dans une problématique globalement managériale bien qu'en appui sur l'équipement technique[6] mais dérangeant parce que la confusion entre veille et IE plane sournoisement. En fait l’auteur opte pour une approche globalisante où veille, IE et KM concourent à la réussite de la stratégie de développement de l'organisation. On commence par la technique (la veille) puis on finit par la gouvernance avec le KM - qui finalise en quelque sorte l'ensemble du montage.

LebrumentC’est aussi sous la perspective de la gouvernance que Norbert Lebrument (Intelligence économique et management stratégique : le cas des pratiques d’intelligence économique des PME) place l’IE : celle-ci est d’emblée comprise comme une « démarche managériale à part entière ». L’ouvrage est issu de la thèse soutenue par l’auteur en 2008, intitulée La polyvalence stratégique des pratiques d’intelligence économique : une approche par les ressources appliquée aux PME[7]. C’est en effet en appui sur la théorie du management par les ressources que l’auteur interroge l’IE et exhibe sa « complémentarité stratégique » avec le KM. La première partie de l’ouvrage propose au lecteur un état de la question, la seconde expose la méthodologie de recherche (et le positionnement épistémologique), la dernière propose une grande étude de cas. D’un bout à l’autre, le modèle de la « polyvalence stratégique des pratiques d’intelligence économique » est passé au crible.

davidDans l’ouvrage dirigé par Amos David (Intelligence économique et problèmes décisionnels), on parle de « synergie » entre KM et IE (contribution de Bolande Oladejo et Adenike Osofisan) et l’on prend globalement l’IE du point de vue de la gouvernance (toute la seconde partie). Mais avec cet ouvrage, on change résolument de cap. On entre dans la recherche fondamentale et appliquée, œuvre d’un groupe d'experts soutenu par le CNRS, au sein duquel on trouve quelques grandes signatures de la veille stratégique et de l’intelligence économique. Les travaux présentés sont issus de recherches portant sur l'intelligence économique mais précisément dans la résolution de problèmes décisionnels. On y parle modèle, méthode et outil pour l'intelligence économique, considérée comme une « perspective » dans plusieurs types de configuration (laboratoire de recherche, unité de travail, entreprise, pôle de compétitivité, territoire[8]). La spécificité de cet ouvrage, dans le cadre de cette note, est sûrement d’introduire dans l’analyse des processus de veille et d’IE la dimension sémantique (chapitres 8 et 9 notamment).

 Il y a vingt ans, j’organisais pour l’ADBS Nord un stage sur la veille appliquée au secteur éducation. Nous disposions à l’époque de relativement peu de littérature et Internet n’était pas encore sur tous les bureaux. La valeur phare que nous diffusions était alors celle du partage et de la collaboration au sein de réseaux institutionnels et humains, celle de l’ouverture la plus large en input aussi bien qu’en output. On partait de la position du documentaliste dans son organisation et l’on raisonnait selon une logique d'acteurs dans et hors l’organisation : ouverture au sein de l’entreprise pour une meilleure circulation de l’information entre collègues et échange entre organisations envisagées comme autant de ressources informationnelles. Il est clair que nous n’étions pas du tout dans un climat de guerre. Nous ne nous sentions pas concernés par l’ouvrage de Christian Harbulot, La machine de guerre économique, paru un an plus tôt et où apparaissait pour la première fois l’expression « intelligence économique » – qui voulait traduire la competitive intelligence des Anglo-Saxons et était accompagnée de son acolyte obligé, l’influence. Organisant et co-animant le stage de 1993, je n’étais pas dans cette dynamique de la concurrence. Vingt ans après, après avoir lu nombre d’ouvrages sur la veille et l’IE parus depuis, le veilleur que je suis finit par se dire que la distinction fondamentale entre la veille et l’intelligence économique est peut-être tout simplement là, dans ce hiatus de 1993. La veille n’est pas en soi une arme de guerre. Elle est juste une posture de recherche, de recueil, de traitement et de diffusion de l’information capable d’aider à l’élaboration d’une intelligence collective. L’IE, elle, est une posture guerrière qui oblige dans le même mouvement à maximiser et valoriser l’input informationnel (ouverture à l’environnement, capacité à chercher/trouver l’information dite stratégique, etc.) et à verrouiller l’output (fermeture sécuritaire notamment), double mouvement paradoxal dont l’objectif est d’accroître l’influence de l’organisation sur un secteur donné. Et quand la veille est comprise comme arme de guerre, c’est que l’IE s’en est emparé.


[1] Ce potentiel documentaliste est construit sur la fameuse « double compétence » – dont on ne parlera jamais assez. 

[2] Article reproduit par son auteur sur son site Outils froids : http://www.outilsfroids.net/news/la-veille-dans-un-environnement-numerique-mouvant.

[3] Le Manuel d’intelligence économique dont il a dirigé l’édition (PUF, 2012) s’ouvre sur la mondialisation et sa série de « guerres » pour se refermer par une dernière partie consacrée à l’influence.

[4] Pour cet auteur, voir la note de lecture de Loïc Lebigre parue dans une précédente livraison de DocSI (vol.49, n°3).

[5] Les deux premiers chapitres de cette première partie (« management des connaissances », « intégration de la veille et du KM dans un système d’information ») peuvent être compris comme un développement, une excroissance de l’introduction, cet ensemble voulant présenter les démarches IE et KM.

[6] « Intégration de la veille et du KM dans un système d'information », dit le chapitre deux et passim.

[8] Cette dimension est traitée par Philippe Clerc dans le Guide d’Archimag. L’auteur a mis sa contribution en ligne.

27 août 2013

La bibliothèque privée d'Hitler

9782253133117-T

Cet été, j'ai lu avec grand intérêt Dans la bibliothèque privée d'Hitler de Timothy W.RYBACH (Le cherche midi, 2009 ; LGF, 2010). Cet ouvrage est un exemple d'herméneutique documentaire élargie à la pratique de lecture - dont on sait qu'elle est constitutive du sens. Au travail proprement bibliographique et documentaire s'ajoute une tentative de contextualisation historique - qui a l'air ici plutôt réussie. Je dis 'plutôt' parce que je ne suis pas qualifié en histoire et n'ai aucune autorité pour juger. Mais le résultat est vraiment extraordinaire : on voit comment, quasiment au jour le jour, Hitler construit son système de pensée à coup de lectures. Car celui qui commit un vaste et terrifiant autodafé (10 mai 1933) lut énormément quoique superficiellement jusqu'à ses dernières heures.
Sous la houlette de Walter Benjamin ("Unpacking My library : A Talk about Book Collecting", 1969), l'auteur décrit les livres d'Hitler et tente de restituer l'usage qu'il en a fait. Passionnant ! L'observation du livre est poussée au maximum de ce que permet sa matérialité ; les traces de lecture sont pistées. Par ailleurs la situation historique est sollicitée pour la compréhension en même temps qu'explicitée par elle. Magnifique solidarité documentaire !
Bref, les liens tendus entre les livres et leur environnement et entre les livres eux-mêmes permettent l'accès à un monde fantastiquement intime, celui de la lecture privée. Et quand on sait que ce privé-là soumit un temps l'Europe aux soubresauts de sa folie meurtrière, on évalue l'intérêt du travail de T.W.Rybach.

Pour ma part, je retiendrai de cette lecture trois informations d'inégale importance.

  • Au tout début de la première guerre mondiale, sur le front de la Belgique et du Nord de la France, Hitler est caporal-estafette (Meldegänger). En face, le fils aîné de Paul Otlet, Jean, tout juste âgé de 20 ans, est soldat de l'armée belge et trouve la mort. C'est aussi à ce moment que Paul Otlet publie son Traité de paix général, alors qu'Hitler se procure, dans une librairie de Fournes-en-Weppes, un ouvrage d'art (architecture) sur Berlin (Max Osborn, Berlin, Leipzig : Verlag E.A. Seemann, 1909). [À dire vrai, Hitler est sur le front des Weppes, alors que Jean Otlet était sur celui de l'Yser, un peu plus au nord. Mais la mise ensemble de ces quatre faits produit une condensation comme dans le rêve décrit par Freud, avec une sorte de surcharge de signification, avec un surcroît de sens qui me plaît bien.]
  • Progressivement, la bibliothèque d'Hitler va s'enrichir d'ouvrages de tous bords dont deux américains qu'il lit dans leur traduction en allemand. Je veux parler d'Henry Ford, Der internationale Jude. Ein Weltproblem (Leipzig : Hammer-Verlag, 1920) et surtout Madison Grant, Der Untergang der großen Rasse : Die Geschichte der Rassen als Grundlage der Geschichte Europas (Munich : J.F.Lehmann, 1925).
    En effet, la bible d'Hitler est américaine !
    Bien sûr l'antisémitisme est d'abord un phénomène européen. L'allemand Fichte (1762-1814) par exemple était furieusement antisémite et pensait que les juifs formerait toujours "un État dans l'État", qu'il ne s'intégrerait jamais à aucune nation ne serait-ce que linguistiquement, à preuve le yiddish opposé à l'allemand. L'idéologue de l'idéalisme et du nationalisme allemands alla jusqu'à imaginer la création de toutes pièces d'un État juif sur les terres de Palestine. Drôle d'alliance objective entre Sionisme et Nationalisme allemand (cf. De quoi la palestine est-elle le nom ? d'Alain Gresh), non ? Plus tard, un politicien journaliste allemand, Wilhelm Marr (1819-1904) relaiera l'idée de Fichte, notamment dans un essai paru en 1879, Der Sieg des Judenthums über das Germanenthum – Vom nichtconfessionellen Standpunkt aus betrachtet. (La victoire du judaïsme sur le germanisme – Considérée d'un point de vue non-religieux). C'est sous sa plume qu'apparaît, semble-t-il pour la prémière fois, le terme 'antisémitisme' pour dire l'hostilité aux juifs...
    Reste que, concrètement, la bible d'Hitler est américaine ! L'ouvrage de M.Grant développait une sorte de canevas idéologique et politique pour Hitler et ce dernier fut du coup souvent pétri d'émotions contradictoires en pensant aux relations entre son pays et celui d'Henry Ford... Concrètement, on trouve dans l'idéologie d'Hitler deux concepts dont l'association produira ce que l'on sait. Il s'agit du concept d'épuration, compris comme préservation d'une prépondérance démographique (M.Grant pratique une sorte de passage naturel du principe de sélection immigratoire sur fond d'eugénisme au principe d'épuration raciale tout court) et du concept de colonisation sur le modèle américain.
  • Enfin, Hitler développait une vision mondiale de son peuple (Weltvolk) alors que le peuple juif s'autodésigne depuis des siècles "peuple élu"... Autre terrible collusion !

Il y aurait encore beaucoup à dire, à réfléchir après la lecture du travail de T.W.Rybach. J'en reste là et te conseille, lecteur fidèle, de t'y précipiter.


25 mars 2015

Playlist pirate de l'association La Chapelle des Flandres : Spontify

65842522Si vous avez un compte Spontify, vous  pourrez écouter plusieurs enregistrements produits par La Chapelle des Flandres et où l'on peut entendre les belles restitutions des ensembles vocaux qui animent cette association*. Les voici par ordre chronologique :

      • Te Deum (Eustache Du Caurroy), Motets (Guillaume Bouzignac, Jean Mouton) [s.d.]
        C'était l'époque d'avant le travail de Maurice Bourbon en terre flamande. Son premier ensemble vocal se dénommait "Ensemble Métamorphoses de Paris".
        .. Vieil enregistrement donc, publié vinyl sous le label BNL (n°111621) et non réédité en numérique.
        Spontify
      • Josquin Des Prés, Messe "Pange lingua", motets et chansons [1988]
        Un aperçu de la variété des structures dans la musique de Josquin...
        Spontify

      • Lotti, Missa pro defunctis - Crucifixus - Miserere [1991]
        Les fameux Crucifixus à 6, 8 et 10 voix et autres pièces maîtresses de Lotti.
        Spontify

      • Johannes Ockeghem, Requiem, Missa "L"homme armé" [1991]
        Dans une simplicité rituelle obligée, le grand art du maître polyphoniste est de réussir à conjuguer les exigences de l’Ordo avec un sens aigu et déjà moderne de la dynamique sonore...
        Spontify

      • Antoine de Bertrand, Les amours de Ronsard [1993]
        Une anthologie constituée de 46 chansons, mises en musique de 46 sonnets de Pierre de Ronsard.
        Spontify

      • J.S. Bach, Motets [1994]
        Une interprétation a cappella des motets du Cantor saluée par la critique...
        Spontify

      • Domenico Scarlatti, Messe "de Madrid" / Claudio Monteverdi, Messe "In illo tempore" [1994]
        Deux messes de deux grands maîtres de la musique baroque méridionale...
        Spontify

      • Carlo Gesualdo, madrigaux (livre V) [1996]
        Intégrale des madrigaux du livres V
        Spontify

      • Carlo Gesualdo, madrigaux (livre VI) [1996]
        Intégrale des madrigaux du livres VI
        Spontify

      • Claudio Monteverdi, Madrigaux (Livre III) [1997]
        L’intégrale du troisième livre de madrigaux du maître du genre, dans une lecture différentielle...
        Spontify

      • Josquin & Ferrare. Josquin Desprez. Messe Hercules, Dux Ferrariae [2012]
        Le 5ème volume de l’intégrale des messes de Josquin l'Européen par Métamorphoses sous la direction de Maurice Bourbon a été enregistré en septembre 2012. Deux messes au programme dont l’une est le résultat de la collaboration entre Josquin Desprez et Maurice Bourbon.
        Spontify

* Dieu merci, la qualité de restitution sonore est très très rarement au rendez-vous. N'hésitez donc pas à acquérir les CD auprès de l'association ;-)

4 janvier 2016

Thésauroglossaire des langages documentaires

Le Thésauroglossaire des langages documentaires : un outil de contrôle sémantique de Danièle Dégez et Dominique Ménillet a été publié en 2001 par les éditions de l'ADBS (collection Sciences de l’information, série Recherches et documents [ISSN 1159-7666]).

thésauroglossaireCe "thésauroglossaire", nous dit l'éditeur (4ème decouverture), est un outil terminologique relatif au domaine de l'analyse, de l'indexation et des langages documentaires. Il propose un "glossaire", liste alphabétique de définitions des termes appartenant au domaine étudié, qui proviennent de l'univers des thésaurus comme de celui des classifications ; et un "thésaurus" qui replace tous ces termes dans leur environnement sémantique et met en évidence les relations qu'ils entretiennent entre eux. De nombreux exemples de langages documentaires illustrent ce thésauroglossaire conçu par Danièle Dégez et Dominique Ménillet, où l'on trouvera en outre un lexique français-anglais et anglais-français.

CaptureCinq ans plus tard, je proposais très confidentiellement à mes étudiant une version électronique (format chm) du lexique proposé par Danièle Degez et Dominique Ménillet. Ce faisant, j'invitais les étudiants à lire l'ouvrage publié par l'ADBS. Mon travail ne faisait en effet qu'ajouter un mode de présentation du lexique des langages documentaires qui ne se substituait à aucun des modes de présentation présents dans l'ouvrage.

Dix ans plus tard, en ce début 2016, j'annule la confidentialité de mon travail - que je mets à la disposition de la communauté des étudiant(e)s et des professionnel(le)s de l'information intéressé(e)s par la porblématique si riche du langage. J'espère que les auteures et l'éditeur de l'ouvrage n'y verront qu'un hommage très respectueux.

C'est ici.


 

24 septembre 2013

Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l'heure...

Autre livre lu cet été : Intelligence économique, mode d'emploi : maîtrisez l'information stratégique de votre entreprise / Arnaud Pelletier, Patrick Cuénot. - Montreuil : Pearson France, 2013. - XII-276 p. - (Management en action). - ISBN 978-2-7440-7581-0 : 29 € (existe en version PDF et ePub). Super bouquin dont l’intérêt pratique est indéniable : les pistes méthodologiques et les outils abondent, sur un fond théorique assuré. L'ADBS publiera bientôt ma petite note de lecture dans sa revue scientifique (ici en ligne sur le site de l'association)...

Juste une petite remarque quasi anodine mais qui veut être digne de la rigueur théorique et pédagogique dont les auteurs font montre tout au long de leur ouvrage. Il s'agit de l'apparition de ce bon vieux "Jésus-Christ" toujours jeune au début du chapitre sur la veille, le premier. Je dois avouer que, mécréant depuis toujours mais possédant une solide culture chrétienne (un vrai mécréant qui sait de quoi il cause, quoi !), le veilleur que je suis a été interpelé voire interloqué par cette citation de l'Évangile de Matthieu (25, 13) : "Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l'heure".

Il y a quelques années, j'ai rêvé d'une herméneutique documentaire où la technique documentaliste permettait de produire et de faire circuler du sens et de la signification. Cette technique utilisait abondamment l'intertextualité - dont il se trouve que la citation est l'une des figures.
La richesse de l'intertextuel réside, si j'ai bien compris, dans la communication signifiante. Quand je cite un texte, je ne fais pas qu'un simple copier-coller, j'importe dans le texte nouveau quelque chose de l'ancien texte et pas seulement ce que je reproduis littéralement, j'embarque avec les mots ce qui les environne nativement et leur donne une signification particulière, unique. Autrement dit, importée, une phrase porte encore en elle quelque chose de sa naissance, de son lieu originel.

Concrètement, dans cette page 3 de l'ouvrage d'Arnaud Pelletier et Patrick Cuénot, quel est l'intérêt de la citation du verset 13 du chapitre 25 de Matthieu ? Je ne cherche pas à savoir quelle a été l'intention des auteurs. Non ! Objectivement, si l'Évangile est là, c'est qu'il y a une raison de signification. La présence du verbe "veiller" ne saurait suffire à justifier cette incrustation du texte biblique dans un ouvrage technique.

Regardons donc les versets 1-13 du chapitre 25 de l'Évangile de Matthieu [trad. http://www.aelf.org/] :

  1. Alors, le Royaume des cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe et s'en allèrent à la rencontre de l'époux.
  2. Cinq d'entre elles étaient insensées, et cinq étaient prévoyantes :
  3. les insensées avaient pris leur lampe sans emporter d'huile,
  4. tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l'huile en réserve.
  5. Comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.
  6. Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : 'Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre.'
  7. Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leur lampe.
  8. Les insensées demandèrent aux prévoyantes : 'Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent.'
  9. Les prévoyantes leur répondirent : 'Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous ; allez plutôt vous en procurer chez les marchands.'
  10. Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces et l'on ferma la porte.
  11. Plus tard, les autres jeunes filles arrivent à leur tour et disent : 'Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !'
  12. Il leur répondit : 'Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.'
  13. Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure.

la croix, plus ancienne antenne de communication ?Loin de moi l'idée de me livrer à une exégèse dont je suis bien incapable. Juste voir ce que signifie ce "Veillez donc" du verset 13 - qui fonctionne comme la "morale" de la petite parabole des dix vierges. Je traduis grossièrement cette morale : nous ne savons ni le jour ni l'heure de notre mort (comparution devant Dieu, ici arrivée de l'"époux") ; il convient donc de se tenir prêt ("veiller") - ce que la foi (l'huile) facilite.
Autrement dit, dans cette histoire, on sait ce qu'on attend. On ignore juste quand. La mort vient comme une voleuse, c'est bien connu et l'image du voleur est aussi dans le texte biblique dans ce contexte sémantique-là.
D'où mon malaise quand je lis sous la plume des auteurs de notre ouvrage sur l'IE que ledit Jésus "savait déjà que surveiller son environnement permettait de se préparer à l'imprévu, donc de l'anticiper". Nous sommes à l'envers de ce que signifie le texte cité. Jésus dit qu'il faut être prêt à mourir et que la foi prépare à la comparution devant Dieu. La mort est prévue et il n'y a rien à craindre si on a toujours eu une conduite guidée par la foi... On est vraiment loin de l'IE, non ? On est plutôt dans une problématique digne du pari de Pascal.
Du coup, la bonne question suivante est : qu'apporte cette citation de Matthieu ? qu'est-ce qu'Arnaud Pelletier et Patrick Cuénot veulent passer comme signification quand ils citent de la sorte ?
Ces derniers peuvent répondre ici même à cette chipoteuse question.
Reste que, quelle que soit leur réponse - si elle vient jamais -, elle ne diminuera en rien l'immense intérêt de leur ouvrage !

En clin d'œil, photo prise en Bretagne cet été, où l'on assiste à la concurrence-complémentarité de trois types d'antenne de communication, chacun captant des messages de provenance particulière : satellitaire, herzienne et ... ecclésiastique, voire divine ;-)


 

19 mai 2015

En avant-première, des extraits de JOSQUIN & CONDÉ SUR L'ESCAUT

Josquin & Condé sur l’Escaut

Le travail de Maurice Bourbon avec ses ensembles Métamorphoses et Biscantor! se poursuit : le sixième volume de l'intégrale des messes de Josquin Desprez sort bientôt. Le site de La Chapelle des Flandres proposera très bientôt une page pour présenter cette enregistrement dans sa rubrique Discographie.

BRICH59 vous offre, en avant-première, quelques extraits de l'enregistrement de la De Beata Virgine et de la Pange lingua. Pour la première, vous pouvez entendre le début du Sanctus et l'Agnus1. Pour la seconde, le Kyrie entier, le second Osanna puis le second Agnus Dei.

Que du plaisir, non ?


 

18 mai 2016

La délégation régionale ADBS Nord-Picardie à l'IREV

Depuis sa naissance, il y a plus d'un siècle, le métier de documentaliste s'est défini comme un métier de réseaux. Chacun, chacune d'entre nous a pu le constater au cours de sa carrière : le "travail coopératif" le mode obligé de l'activité documentaliste*. Les réseaux peuvent se définir par thème, par institution, par territoire...

Le Centre de ressources politique de la ville en Nord - Pas de Calais, l'IREV, est documentairement (mais pas seulement) très actif et constitue un cas intéressant du point de vue de cette problématique du réseau.
Par ailleurs, l'IREV a emménagé il y a deux années dans de nouveaux locaux que les documentalistes de la région sont invités à découvrir le 21 juin de 14h à 16h.

Lors de cette visite, nous aborderons trois points :

  1. la fonction information-documentation à l'IREV
  2. l'IREV, pris dans ses réseaux
  3. l'ingénierie du travail documentaire en réseau : le fonctionnement en réseau et les questions qu'ils soulèvent.

arboretum-credit-julien-lanooNous vous attendons nombreux.
Nous vous demandons juste de vous inscrire en allant ici.


Cordialement,

la délégation régionale

_______

IREV, Institut Régional de la Ville
Immeuble Arboretum – 7ème étage
135, Boulevard Paul Painlevé
59000 LILLE

Accès en transports en commun :
- Bus 18 arrêt Painlevé
- Métro 2 station Porte de Valenciennes
- V'Lille : station Bois Habité
_______
* Nous ne pouvons ici que renvoyer au dossier publié en 2013 par Documentaliste-Sciences de l'Information.

16 janvier 2017

Connaissance totale et cité mondiale. La double utopie de Paul Otlet

 

ghilsConnaissance totale et cité mondiale. La double utopie de Paul Otlet
Paul Ghils (dir.)
Louvain-la-Neuve : Academia-L’Harmattan, 2016. - 312 p. – (Intellection)
ISBN 978-2-8061-0278-2 (version PDF, EAN Ebook 978-2-8061-0831-9)

« Novam evolvere humanitatem - Meliorem exaltare civilisationem - Altiores cum rebus jungere ideas - Opus maximum instruere mundaneum »[1]. C'est sur ces quatre impératifs que se referme le Traité de la documentation. Le livre sur le livre (1934).

Mais le Traité n'est pas près de se refermer vraiment. Tout d'abord, énonçant méticuleusement les ambitions qui sont encore les nôtres aujourd'hui, son texte travaille encore, nous travaille, nous les professionnels de l'information et de la documentation. Il nous porte et nous interroge à la fois, plus de quatre-vingt ans après sa publication aux Éditions Mundaneum, sises au Palais Mondial, à Bruxelles. Ensuite, le Traité n'est que l'une des pièces du puzzle, une pièce importante certes, mais en laquelle on ne saurait résumer l'œuvre de Paul Otlet. Le « grand œuvre », ce n'est ni le Traité de la documentation ni l'Essai d'universalisme intitulé tout simplement Monde (1935). Ce sont les deux à la fois, et encore davantage. Ces deux grands traités et tous les « petits » écrits d'Otlet[2] pointent ensemble vers un espoir fou mais tenace, une sorte d'utopie régulatrice. L'utopie, écrit Paul Otlet, « est comme une hypothèse au sujet des rapports mutuels existant entre les choses, une hypothèse scientifique à vérifier expérimentalement et qui, vraie ou fausse, impose une direction et un programme aux recherches qui resteraient autrement fragmentaires [...]. Quand nous aurons des laboratoires consacrés à l'invention sociale, comme nous en avons pour l'invention technique, nous progresserons à pas de géants. »[3]

Pour schématiser, disons que l'utopie d'Otlet est comme fondée sur deux axiomes : 1.les hommes doivent pouvoir s'entendre entre eux et vivre en paix au-delà des nations ; 2.la connaissance totale est possible qui aidera les hommes à dépasser l'émiettement du savoir. De là à faire de Paul Otlet un platonisant prônant le rôle fondamental de la connaissance universelle partagée dans l'élaboration et le maintien de la paix entre les hommes, il n'y a qu'un pas - qu'on aurait tort de ne pas franchir. Reste qu'il n'est pas si aisé de repérer les sources où Otlet s'est abreuvé tout au long de sa vie. On saura gré à Paul Ghils de jeter quelques lueurs et de proposer quelques pistes dans sa propre contribution à l'ouvrage qu'il dirige[4].

Ceci dit, la force de Paul Otlet tient semble-t-il non seulement dans cette ténacité utopiste mais aussi dans un syncrétisme riche et puissant qui, précisément, rend difficile l'identification des sources philosophiques. Paul Otlet a su mettre au service de son utopie la somme de la réflexion humaine disponible au début du XXe siècle. Il porte en lui comme l'air du temps intellectuel et scientifique, de la plus Haute antiquité à ses contemporains immédiats.

Nul ne saurait, sans forfanterie, prétendre embrasser l'œuvre de Paul Otlet, tant le spectre de son activité fut large. La plus grande part de cette activité renvoie à des événements et à des situations de sa jeunesse. On peut en effet légitimement se demander si, par exemple, les propriétés familiales de l'île du Levant puis, surtout, de Westende n'ont pas déclenché le regard architectural et urbanistique de Paul Otlet. On pourrait évoquer aussi ses heures de bibliothèque en tant qu'élève, ou encore son appartenance à une famille industrielle d'une grande puissance coloniale. Plus globalement, Paul Otlet porte sur le monde un regard élargi : rien ne semble lui échapper, qu'il s'agisse de l'industrie, des bureaux, des associations, de la technologie, de l'éducation, des bibliothèques, de la presse, de la photographie et de l'image en général, de l'urbanisme, etc. Toute la littérature produite depuis quelques décennies invite à approcher quelques pans de l'activité de Paul Otlet. L'ouvrage dirigé par Paul Ghils présente le grand intérêt de laisser voir les articulations dynamiques entre deux de ces pans, constitutifs de cette « double utopie » qu'évoque le sous-titre : la « connaissance totale » et la « cité mondiale ».

 

Les professionnels de l'information et de la documentation connaissent a priori la première, ou du moins les éléments qui devaient en constituer les conditions de possibilités : le RBU, répertoire bibliographique qu'un langage classificatoire (la CDU) et une série de normes pouvaient rendre universel. Les agents actifs pour concrétiser ce projet sont disséminés dans le monde, chaque nation contribuant à l'alimentation dudit répertoire... Otlet était un organisateur, un normalisateur, mais pour laisser le champ au déploiement de l'utopie internationaliste, c'est-à-dire pacifiste - à la différence de certaines institutions technico-politiques qui, aujourd'hui, imposent la normativité comme principe contraignant du politique.

Certes l'« utopie documentaire » d'Otlet court toujours le risque d'être considérée comme ce qui pourrait outiller voire générer, bien malgré elle, jusqu'à ces contre-utopies, ces « dystopies de l'indexation des personnes »[5]. Mais l'homme qui voulait tout classer[6] n'est-il pas avant tout cet « entrepreneur des outils de la connaissance au service de la paix » dont parlent Stéphanie Manfroid et Jacques Gillen[7] ? Il en va de la connaissance comme de la documentation, sa vertu est ancillaire. Elle est « au service de », en l'occurrence au service de la paix, de la paix entre les hommes, de la paix mondiale. Certes, il y eut d'autres voies pour œuvrer à cette paix. Très tôt, Paul Otlet a eu l'intuition pacifiste, dès L'Afrique aux noirs (1888)[8] et jusqu'au soir de sa vie, notamment aux côtés d'Henri La Fontaine, avec le projet de la Société des Nations.

L'autre branche de la « double utopie » vise le confort, ou plutôt l'épanouissement tout à la fois intellectuel, artistique et sportif des hommes pacifiés et propose d'organiser leur vie quotidienne. L'architecture et l'urbanisme ont de tout temps intéressé Paul Otlet qui y trouvait l'un des moyens de réaliser ses utopies, l'un des moyens de « concrétiser les idées les plus hautes ». Plusieurs des contributions de cet ouvrage exposent les conceptions architecturales et urbanistiques d'Otlet, leurs soubassements autant que leurs développements. Ce qu'on peut en retenir, c'est bien la place centrale de la communication scientifique. Et c'est peut-être ce qui unit les deux branches de l'utopie de Paul Otlet : l'encyclopédie, comme forme possible de l'achèvement jamais réalisé du travail intellectuel, où le savoir construit trouve, grâce aux techniques documentaires, à se réunifier, à se rassembler dans la cohérence totale[9].

L'utopie selon Otlet n'est-elle pas comme une finalisation du syncrétisme qui récapitule par le désir d'un autre monde que celui où nous vivons, d'un monde vraiment - c'est-à-dire humainement - mondial ? « La Cité mondiale que les nations ensemble se seront construite et où habitera en esprit l'Humanité : la Beata Pacis Civitas, la Bienheureuse Cité de la Paix »[10]. La fusion entre « paix » et « cité » est totale et absolue[11]. Elle est pensée mais réalisable[12]. C'est l'Humanité qui la justifie.

Mille fois hélas ! À ce jour, l'Humanité n'a pas dépassé « son stade actuel d'antinomie, d'antipathie et d'antagonisme »[13].

Note de lecture publiée sur le site de l'ADBS
et disponible au format pdf.

______________________________

1 « Faire éclore une humanité nouvelle - Améliorer la civilisation - Unir les idées les plus hautes et les choses [Concrétiser les idées les plus hautes (?)] - Outiller ce grand œuvre qu'est le Mundaneum ».

2 De l'âge de quatorze ans jusqu'à ses derniers jours, Paul Otlet ne cessa d'écrire et de dessiner. Cf. la bibliographie proposée par W. Boyd Rayward, http://people.ischool.illinois.edu/~wrayward/otlet/otbib.htm.

3 Monde. Essai d'universalisme, p. 202

4 Cet ouvrage, dont on lit ici une présentation critique, est une version élargie d'une livraison récente de Cosmopolis (2014/3-4) dont Paul Ghils est le rédacteur en chef, livraison qui, pour une part, reprenait, avec de légères adaptations, des articles parus dans Associations transnationales (2003/1-2). La contribution de Paul Ghils, « Fonder le monde, fonder le savoir du monde ou la double utopie de Paul Otlet » (p.197-225), fait partie de ces derniers.

5 Olivier Le Deuff. « Utopies documentaires : de l'indexation des connaissances à l'indexation des existences ». Communication et organisation, 2015, n°48, p.93-106. Voir aussi, par exemple, « Le cauchemar de Paul Otlet » dont parle Isabelle Barbéris (Cités, 2009, n° 37, p. 9-11)

6 Cf. Françoise Levie. L'homme qui voulait classer le monde. Paul Otlet et le Mundaneum. Les Impressions nouvelles, 2006

7 « Les papiers personnels de Paul Otlet », p.175 sqq., in : Jacques Gillen (dir.). Paul Otlet, fondateur du Mundaneum (1868-1944). Architecte du savoir, artisan de paix. Les Impressions nouvelles, 2010

8 Le titre est très explicite, malgré quelques relents colonialistes mettant en avant une hiérarchie des civilisations. En effet, le jeune Otlet n'utilise le terme « civilisation » que pour ce que l'Europe peut apporter à l'Afrique et ce à quoi cette dernière peut aspirer, par opposition à ce qu'il appelle la « barbarie africaine » (p.14), les Noirs Américains apparaissant dans un entre-deux... Faut-il y voir juste l'air du temps ?

9De ce point de vue, l'entreprise de Wikipédia (à la différence de Google) apparaît éminemment conforme au projet d'Otlet, comme un lointain prolongement, une actualisation des travaux des sessions de l'Université internationale des années 20.

10 Monde. Essai d'universalisme, p. 455 sq.

11 Cette équation n'est pas sans rappeler ce terme russe mir qui signifie tout à la fois « monde »et « paix ».

12 Hendrik Andersen n'avait-il pas réalisé des plans présentant « magnifiquement la Cité en soi », alors que Charles-Édouard Jeanneret-Gris (Le Corbusier) et Pierre Jeanneret avaient réalisé des plans pour Genève et Anvers ? (op. cit note 10, p. 456, n.1).

13 Op. cit. note 10, p.457 sq.



 

16 avril 2017

Même pas en rêve !

L'autre jour, dans ma boîte aux lettres (sur laquelle est inscrite que je ne souhaite aucune publicité), ceci :

JWSi j'ai bien compris ceux qui se prétendent "témoins de Jéhovah" prônent une lecture approfondie de l'Écriture sainte, de la Bible. Au verso de cette image, deux citations, une de l'ancien testament (Isaïe) et une du nouveau testament (Luc). Le site de cette multinationale religieuse (Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania) ne se contente pas de planter ses vigiles aux coins des rues ("La tour prend garde", "Réveillez-vous", etc.) ni d'envoyer des frappeurs de portes importuner les citadins. Elle farcit aussi nos boîtes aux lettres... Vont-ils un jour nous laisser en paix ?! Ils veulent faire rêver de la paix, mais n'en sont pas capables...
Je trouve qu'une société multinationale américaine qui prône la lecture sacrée et qui fourre ses sales papiers dans des boîtes aux lettres qui écrivent vouloir rester indemne de saleté publicitaire, je trouve que ça pose un problème : en fait, ILS NE SAVENT PAS LIRE !

C'est la première fois que j'ai ça chez moi. D'habitude ce sont les agences immoblières qui n'arrêtent pas d'inonder les boîtes aux lettres de leurs saletés. J'ai fini par en prendre mon parti et jette sans lire leurs immondices.
Dernier en date : un certain Didier Roux, conseiller immobilier, a laissé sa carte de visite. Poubelle ! Reste qu'un agent immoblier qui ne sait pas lire, ça aussi ça pose un grave problème. Comment lui faire confiance quand on négocie avec lui ou par son intermédiaire ? Poubelle !


 

27 avril 2020

Guerres et musiques...

CTencage4Poursuivant sa mise à disposition gratuite d'extraits de concerts ou d'enregistrements, La Chapelle des Flandres a proposé quelques pièces musicales renvoyant aux époques guerrières.

Tout d'abord il y eut le magnifique Trois beaux oiseaux du paradis de Maurice Ravel - bien connu des ensembles vocaux - composé au début de la "Der des Der". Puis ce fut cette "petite cantate de chambre" musicalement et poétiquement magique qu'est Un soir de neige de Poulenc, sur un texte de Paul Éluard, évoquant le temps de la Seconde guerre mondiale. Enfin, ce fut le poignant La Guerre de Joseph de Leeuw composée au sortir de la guerre de 1870 et harmonisé avec grand talent par Maurice Bourbon au début des années 2000. Ces trois pièces étaient chantées par l'ensemble vocal Coeli et Terra sous la direction de Maurice Bourbon.

Cerise sur le gâteau, je vous annonce en avant-première que Réhabilitation de Loïc Cousin, donné en concert le 11 novembre 2018 en l'église Sainte-Catherine à Lille par l'ensemble vocal Coeli et Terra dirigé par François Grenier, sera publié sur le site de La Chapelle des Flandres le 8 mai prochain... Patience !

Loin de moi l'idée de valoriser la guerre. Comme dit la chanson de Joseph de Leeuw, "maudite soit la guerre"! Mais Dieu que ces musiques sont belles !


 

 

 

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