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BRICH59
26 juin 2007

Le capital confiance du Président

On en rirait, si l'heure n'était si grave !
Lu en page 10 de Libération ce matin :

Sarkozy accroît son capital confiance.
Selon notre sondage LH2, le Président totalise
63 % d'opinions positives
.

logoLib_Deux français sur trois sont donc heureux que 53% des électeurs votant le 6 mai dernier aient permis à Nicolas Sarkozy de gravir la dernière marche de son irrésistible ascension personnelle ! Giscard doit se retourner dans son costume étriqué ! Deux français sur trois, c'est quand même quelque chose ! Bon d'accord, c'est surtout chez les personnes retirées de la vie active comme ont dit (plus de 65 ans), chez les personnes qui ont une retraites calculées au plus avantageux, chez les personnes dont les générations plus jeunes financent le bien-être alors même que ces générations plus jeunes vont voir leur bien-être amputé par ce bon Nicolas, bref, c'est chez les très vieux que notre Président fait un carton ! Un mois et demi après, c'est pareil, mais en mieux ! La France gâteuse est gâtée.
Et le journal de détailler les points de satisfaction des 2fr./3. Dans l'ordre décroissant de l'indice de confiance :

  • préserver l'environnement (71%)
  • réduire l'insécurité (70%)
  • réduire le chômage (58%)
  • réduire les injustice sociales (51%)

Pour rester poli, je dirais volontiers que les Français ont de la merde dans les yeux. Il est vrai qu'avec l'âge, les yeux s'abîment... Je n'en dis pas davantage, de peur d'être désagréable.

Par contre, j'aurais aimé qu'on pose aux sondés la question "renforcer la démocratie". Ils auraient sûrement répondus massivement oui, pour cause d'ouverture. Non ?
J'aurais aimé parce que, juste à côté de cet article, il y a un autre article intitulé :

L'Élysée verrouille la tête de l'UMP

En gros, le culte modernisé de la personnalité fonctionne à plein, avec toutes les dérives antidémocratiques possibles, celles que l'on imagine mais les autres également. Ça commence à l'intérieur, dans sa propre famille où la contestation est censurée dans sa possibilité même, puis ça continue au dehors plus tard, trop tard pour que les soumis puissent réagir. D'ailleurs, si les Français n'avaient pas de la merde dans les yeux, il comprendraient que le travail a déjà commencé avec la pratique de l'ouverture politique notamment, pratique de soumission de l'individu qui concrétise l'ouverture, et partant pratique de musellement ou de dévaluation de la contestation possiblement issue de la famille d'origine de l'ouvrant...

Mais là ça devient franchement compliqué et c'est impossible d'expliquer ça au peuple de France qui maintenant attend de se faire bouffer tout cru, en se disant : "il travaille cet homme-là, attendons de voir le résultat de son effort". Au bout de l'attente, il y aura la déception

  • parce que l'environnement ne sera protégé qu'au prix de l'accroissement de la rentabilité économique,
  • parce que l'insécurité, si elle est vaincue, ne sera vaincue qu'au prix d'une soumission généralisé (une sorte de couvre-feu qu'on nous présentera comme sociétal),
  • parce que le chômage, s'il disparaît jamais, basculera en précarisation sociale à outrance,
  • parce que les injustice sociales vont [donc] s'exacerber et se multiplier.

Expliquer tout ça, ce n'est pas évident. Comment faire comprendre au peuple de France les risques réels qu'il encourt aujourd'hui... Les slogans style "travailler plus pour gagner plus" sont plus simples à faire comprendre, tout simplement parce qu'il n'y a rien à comprendre, rien à analyser. Juste une fausse évidence logique à gober... Comme dit Raffarin, il n'y a que Sarkozy qui sait parler au "bas peuple"...


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