Dassault et son char
Lue ce matin dans le quotidien gratuit Métro (à la page où l'on évoque les relations entre Dieu et la Politique ;-), la dernière sortie philosophique du fiston à Marcel Dassault :
Qui va faire la croissance ? Qui va faire les emplois ? C'est pas les pauvres... Alors les riches, c'est bien, faut garder !
C'était lors d'un colloque de l'Union pour un Mouvement Populaire comme le Fouquet's. Papa Marcel aimait agiter le phantasme du communiste le couteau entre les dents qui veut égorger les propriétaires des biens de production. Fistounet Serge - qui a hérité de la fortune à papa - aime agiter le phantasme du socialiste franchouillard le couteau entre les dents pour égorgerles propriétaires des biens de production.Magique ! On croit rêver !
Ce qui est magnifique dans cette sortie, c'est la quasi naïveté du propos. Si on questionne ce dernier, on en vient vite à s'imaginer que c'est Serge avec ses petites mains d'octogénaire qui "fait la croissance". L'emploi du verbe 'faire' est ici assez particulier. Vous allez voir qu'il va finir par nous dire qu'il est un travailleur manuel, le Serge. Le Serge qui, lui, sait se fouler ! Les pauvres ? Juste là pour quémander trois francs six sous... D'ailleurs, ils l'ont bien mérité d'être pauvres, les pauvres ! Ils n'avaient qu'à être des fils ou des filles à Marcel !
Question subsidiaire : que pourrait 'faire' Serge sans tous ces pauvres, tous ces travailleurs pauvres, tous ces travailleurs qui s'échinent dans ses usines ? Mais c'est vrai que, s'ils ne sont pas contents, ces pauvres qui s'échinent, ils n'ont qu'à démissionner de leur boulot ! Parce que les chômeurs, c'est pareil : ils le méritent toujours d'être au chômage. Et de toutes façons, il y aura toujours assez de pauvres pour venir bosser chez Dassault. L'armée de réserve est là et le pouvoir économique en place prend bien soin de l'alimenter toujours...
Décidément, Monsieur Dassault le fils ne changera jamais !