Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

BRICH59

26 septembre 2006

Un petit moteur pour BRICH59 ?

freefindCe n'est pas pour crâner, juste pour permettre à mes obscurs et loyaux amis lecteurs de s'y retrouver dans ce blog polygraphe : BRICH59 est maintenant équipé d'un moteur de recherche, accessible en allant dans la "catégorie" recherche sur BRICH59. Pratique, non ?
On peut même se payer le luxe d'une petite équation booléenne ! Merci FreeFind !


Publicité
Publicité
22 septembre 2006

Opinion et institution

Tôt ce matin, j'ai entendu un journaliste (France Info ou France Inter ?) dire que le ministre responsable du respect de l'ordre dans notre bon pays avait joué l'opinion contre les institutions, validant du même coup l'affirmation dudit ministre selon laquelle il disait tout haut ce que tout le monde pense en son fors intérieur (à savoir que la justice n'est pas assez répressive, etc.)...
Deux choses à dire rapidement là-dessus.

  1. Le terme opinion connaît une acception philosophique ancienne (cf. Platon) : l'opinion (la "doxa") fonctionne dans l'ordre de la vraisemblance, de ce qui "semble vrai", par opposition à ce qui est vrai ou vérifié (ordre de la science). En gros, l'opinion, c'est ce qui est simple à penser et ce qu'on a envie de croire sans réfléchir. Souvenez-vous de l'affaire d'Outreau.

  2. Le terme opinion connaît une acception socio-politico-médiatique contemporaine (cf. les enquêtes d'opinion) : l'opinion fonctionne dans l'ordre de la viabilité (du projet) politique, par opposition à la détermination raisonnée des responsables politiques. On est dans une opposition de type "gens de la rue" contre "élus au pouvoir". On est dans la construction de l'homme politique comme étant celui qui "ose parler", qui "ose dire tout haut...", celui qui a le courage de dire ce qui ne va pas, celui qui parle sans tabou, etc. Pensez aux pratiques lepénistes.

Ce qui est formidable avec notre ministre, c'est qu'il roule sur les deux acceptions dans le même mouvement, masquant les défauts épistémologiques de la première par la soi-disant force politique de la seconde. Le roi de la collusion - j'ai nommé notre Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio - pratique la collusion des deux acceptions du terme opinion. Quoi de plus normal, en somme ! La collusion est une seconde nature chez lui. D'ailleurs, quand il dit ce qu'il dit concernant le travail de la Justice, il parle en tant que ministre, en tant que responsable du parti politique créé pour soutenir l'action de Jacques Chirac, en tant que candidat à la prochaine élection présidentielle, en tant qu'avocat, en tant qu'homme de la rue et de l'opinion ? Le sait-il lui-même ?

Tiens, si j'était lui, je proposerais le rétablissement de la peine de mort. Tout simplement parce que sa suppression avait été obtenu, en 1981, contre l'opinion publique (et contre l'avis de l'actuel Garde des Sceaux, alors jeune député à l'écoute de sa ruralité, mais c'est une autre histoire [cf. Le Canard Enchaîné de cette semaine]). En tout cas, je n'ai pas entendu le Garde des Sceaux défendre avec toute la fermeté qui conviendrait ici les juges conter les attaques de son collègue de l'Intérieur...
euh pardon : du patron de son parti politique...
euh pardon : de celui qui se voit bientôt Président de la République !


21 septembre 2006

"Drames du divorce"

fish_divorceRécemment, deux "faits divers" ont ensanglanté notre beau pays des droits de l'humain... À Tourcoing d'abord, puis le lendemain je ne sais où. Peu importe d'ailleurs que ce soit à Tourcoing ou ailleurs. L'histoire est simple et tragique et universelle, hélas ! : un père, craignant le déni de paternité, tue ses enfants avant de se suicider. On appelle ça d'habitude les "drames du divorce"...

Il y a maintenant presque vingt ans, j'étais père de deux enfants de cinq et sept ans et ma femme se découvrit homosexuelle lors d'une relation cachée avec l'une de ses élèves de première... Elle s'absentait régulièrement du domicile familial, pour vivre à l'aise sa passion pédophile, certes sous des prétextes fallacieux (club théâtre et autres subterfuges lycéens)... Le père et les enfants s'en accommodaient : elle avait l'air si heureuse ! Parfois, elle partait plusieurs jours, sans dire où elle était, sans faire savoir où nous pourrions la joindre en cas de problème... Un jour l'un de mes garçons me fit remarquer que j'étais capable, moi son père, d'être à la fois son père et sa mère ! Père par "nature" et mère par forfait !

Elle finit par demander le divorce et eut gain de cause, c'est-à-dire obtint la "garde" de nos deux enfants. En première instance, comme on dit !
Que dire de cette justice des "affaires matrimoniales", si bien nommée, qui attribue d'office à la mère la responsabilité parentale, déniant au père la capacité à l'assumer seul.
Que dire de ces juges qui se satisfont d'"enquête sociale" bâclée, bourrée de contrevérités flagrantes à l'oeil nu ?
Que dire de ces juges qui croient ce que prétendent d'improbables témoins ?
Que dire ... ?

Ma voisine, une dame de la cinquantaine, trouvait ça normal : les enfants à la mère, le père étant appelé à "refaire sa vie" ! Telle était la destinée tracée pour les femmes et pour les hommes ! Pauvre voisine, pauvre femme ! Toute sa vie avait été vouée à l'éducation des enfants, parce que sa mère avait subi le même sort, et sa grand-mère aussi... Quand je lui disais que j'aimais mes enfants et que je voulais vivre avec eux, même sans ma femme, m'occuper d'eux, leur faire à manger, laver leur linge, etc., elle ne me croyait même pas ! Inconcevable pour son cerveau endigué de femme formatée !

C'est à ce moment-là que j'ai failli craquer. Quand je dis 'craquer', je veux dire attenter à ma vie. Pas à celle de mes enfants. Ceci dit, je ne suis pas allé jusqu'à l'extrémité du geste, à cause d'un étonnant mélange de rage contre elle et d'amour pour eux.

Je fis appel, n'ayant rien, mais vraiment rien, à me reprocher qui aurait pu inciter mon épouse à se plaindre de moi... Car, lors de la première instance, j'étais devenu, comme il convient en pareil cas, alcoolique, violent, dragueur, et j'en passe... Comme elle n'avait - et pour cause - aucune preuve de ce qu'elle avançait (malgré la tonne de "témoignages" qui étaient avancés comme "preuves" [Voltaire, reviens vite ! Ils sont devenus fous !], et bien qu'elle ait tenté, par exemple, de me porter préjudice sur mon lieu de travail, ce qui avait déclenché des réactions en chaîne incontrôlables), je décidais d'interjeter appel, comme disent tous ces avocat(e)s et autres avoué(e)s qui s'enrichissent indûment sur le dos du malheur conjugal de bien des gens... Bref, je finis par avoir gain de cause. La justice reconnaissait que ma belle épouse y était allé trop fort dans le genre dénigrement non fondé et que c'était bien elle qui avait créé la situation à partir de laquelle le divorce était la seule solution possible etc. J'ai donc eu droit à des "dommages et intérêts" ! La belle affaire : la justice, pour reconnaître ses erreurs, ne décidait pas pour autant de les réparer complètement ! Justice certes, mais des affaires matrimoniales ! Mon épouse dut donc me verser des dommages et intérêts mais conservait la garde de mes enfants, enfants que je n'avais jamais abandonnés un seul jour, une seule nuit... L'argent, la reconnaissance de non-culpabilité, je m'en foutais comme de l'an quarante ! La seule chose qui m'importait, assumer ma responsabilité de père au quotidien, ce pourquoi je m'étais battu malgré ces avocats complices de ces pratiques machistes et trop contents de s'enrichir, cela ne m'était pas accordé !
Presque vingt ans après, la gorge me serre encore du seul seul fait d'y penser...

La voilà, la justice française des affaires matrimoniales, cette justice qui broie tant de pères, pratiquant le déni de paternité comme pour se débarrasser d'un problème épineux... Certes, je ne connais pas les détails existentiels des deux drames récents. Certes, il y a mille et une raisons de commettre de tels crimes contre ses propres enfants et contre soi-même. Certes. Mais une machine judiciaire aussi sexiste, voire machiste, ne saurait produire de débats familiaux sereins. Et seule la sérénité laissera la justice, la vraie, faire son œuvre, débarrassée qu'elle devrait être de la prise en considération des témoignages de complaisance et d'enquêtes sociales bâclées et de l'acceptation aveugle d'un matriarcat d'un autre âge, digne du Pétainisme le plus rétrograde ! Mais tant que cela n'advient pas, comment s'étonner de ces "drames du divorce" qui se répètent décidément trop souvent "au pays de Voltaire et d'Hugo" ?


17 septembre 2006

Dieu que les humains sont bêtes !

Quelle misère !

C'est comme l'histoire des caricatures : un épiphénomène déclenche une tempête qu'on tente de calmer ou pas mais en en restant au niveau de l'épiphénomène !

pape2Le Pape a déclenché une tempête en citant un texte du fin XIVème/début XVème, un texte où, dans une conversation avec un érudit de confession musulmane, un empereur chrétien affirme que, dans le Coran (2-256), "il n'est nulle contrainte en matière de foi" (le texte de l'allocution du pape est ), ce qu'on pourrait traduire, en langage d'aujourd'hui, en disant que la foi justifie tout en dernier recours, la foi, elle, n'ayant pas à être justifiée.
Les pédants et les philosophes diront que la foi transcende tout. Tout, c'est-à-dire aussi la "raison", qui,
comme dirait le bon vieux Kant, peut être "spéculative" (et alors elle cherche à déterminer les critères du vrai), "pratique" (et alors elle cherche à déterminer les critères du juste) ou "esthétique" (et alors et alors elle cherche à déterminer les critères du beau). Dire que la foi ne subit aucune contrainte, pas même celles de la raison, revient ainsi à dire que c'est la foi qui décide de ce qui est vrai, de ce qui est juste et de ce qui est beau. Galileo_GalileiL'occident chrétien a bien connu cette transcendance- là, qui a condamné G.Bruno, N.Copernic, G.Galilée etc. parce qu'ils avaient "raison" mais sans respecter le dogme établi qui, pratiquement, fondait la foi, parce qu'ils avaient raison contre la foi...
Mais là, on voit qu'on tourne en rond ! Car la bonne question est : qui a décidé du dogme. C'est, fondamentalement, tout le problème de l'écriture révélée qui gît en soubassement des trois grandes religions, la juive, la chrétienne et la musulmane (énumérées ici dans l'ordre d'apparition sur l'écran de l'histoire mondiale) : qui a décidé que tel(s) "livre(s)" était "Le Livre" ? La réponse est très (trop) simple si on a la foi : on répond que c'est Dieu qui a décidé etc. Mais alors comment tolérer que d'autres disent la même chose d'un autre dieu pour d'autres textes ? Elle est tout aussi simple si on est mécréant absolu ou athée intégral, mais alors la question change de quartier et glisse du côté des philologues et des historiens, où elle nécessite l'usage de la raison qui fonctionne selon ses propres normes internes, la raison autonome, la raison délivrée de l'emprise de la foi. Le travail fait dans les siècles passés sur l'histoire des texte de l'Iliade et de l'Odyssée a produit des résultats riches d'enseignements et devrait conduire les croyants à se poser la question : qu'est-ce que je fais de ce que je sais quand le savoir ne dit pas la même chose que ce que je crois, que ce à quoi l'autorité religieuse me contraint de croire ?

Bref ! Le problème n'est pas là aujourd'hui : il est dans la démesure des réactions à un discours qui parle des rapports entre foi et raison dans les termes de la philosophie chrétienne du premier Moyen-Âge (sujet scolastique s'il en est !) à aujourd'hui (sujet scolaire s'il en est !). Démesure en effet si on remet les choses en place, à leur place. Le Pape évoque donc cette problématique des rapports foi/raison, en soulignant, citation à l'appui, que la religion musulmane considère que la voix divine est supérieure à toutes les autres voix, fussent-elles celles de la raison. Mais, dans le procès de Galilée, par exemple, dans les menaces de tortures qu'il a proféré contre le savant, l'inquisiteur ne se disait-il pas détenteur de la voix divine ? Ne parlait-il pas au nom de Dieu et du Pape ? Ne jouait-il pas le rôle de "pro-phète" de Dieu, c'est-à-dire de celui qui parle au nom de Dieu ?

Reprenez votre bouquin d'histoire et regardez les "croisades" : n'est-ce pas au nom de la défense de la religion et in fine au nom de Dieu que la grande boucherie médiévale a été organisée ? Etc.

"La conviction qu'agir contre la raison est contraire à la nature de Dieu", prétend le Pape. On pourrait aller jusqu'à dire qu'il a raison, sauf que nous ne parlons pas, lui et moi, de la même raison.

Regardez, quand Bush déclare la guerre aux mécréants, n'invoque-t-il pas Dieu dans sa déclaration de guerre ? Et si le Pape n'a pas tort, Karl_Marxil nous faut trouver de quel argument de raison se sert Bush ?

Vous avez trouvé ?

Mais oui, mais c'est bien sûr : la raison économique, la raison pétrolifère par exemple...

Saint Marx, priez pour nous !



15 septembre 2006

Cœli et Terra recrute

gal_94545Pour ses vingt ans, Cœli et Terra recrute de jeunes chanteurs expérimentés ou désirant se perfectionner (tout pupitre). Les projets sont nombreux...

L’ensemble vocal Cœli et Terra a 20 ans en 2007 !

Initialement destiné à la restitution de la musique ancienne, Cœli et Terra a depuis quelques années développé son activité dans de multiples directions :

  • la musique franco-flamande ;
  • la musique baroque ;
  • les 19°, 20°, 21° siècles, plusieurs créations mondiales par an depuis quatre ans ;
  • la musique traditionnelle
  • le théâtre musical, plus récemment.


En 2005 et 2006, l’ensemble a poursuivi et développé des recherches dans des domaines innovants :

  • le concert sur un fil musical continu, « cousu oreille » pour chaque acoustique particulière ;
  • l’improvisation harmonique ;
  • le théâtre musical polyphonique.


Pour 2007, Cœli et Terra cherche encore et toujours à développer ses activités, et recrute de jeunes chanteurs expérimentés ou désirant se perfectionner :

  • pour son atelier de création et d’improvisation (répétitions certains jeudis soir) :

    • Musiques hongroises du 20° (Kodaly, Bartok, Ligeti),
    • Musiques nord-européennes du 20° (Hindemith, Vasks, ...),
    • Improvisations pour le concert et le théâtre musical (Bourbon),
    • Kilda, création mondiale avec Ars Nova et Philippe Nahon (22 et 23 juin 2007 au Phénix de Valenciennes).
  • pour son programme L’Europe baroque  (répétitions certains WE, samedi 17-22h, dimanche 9h30-13h) : (D. Scarlatti, Monteverdi, Bouzignac, Du Mont, Blow, ...)

  • pour son répertoire à voix égales (femmes, hommes, répétitions certains jeudis) : Schubert, Schumann, Caplet.

Chaque chanteur peut choisir de participer à telle ou telle production...

pho1_201651



Cœli et Terra !
  • 7 enregistrements discographiques (10 de Répertoire pour les Motets de Bach en 1994)

  • 10 concerts par an

Renseignements et rendez-vous pour auditions à la Chapelle des Flandres (03.20.73.18.94 ou par mèl).

 


Publicité
Publicité
7 septembre 2006

L'Actionaute de septembre est sorti

26 août 2006

Le monde marche sur le tête !

Ça y est, je suis rentré au bercail, après quelques semaines de repos, fêtes et retrouvailles en famille ! J'ai largement délaissé ma vigilance informative pendant tout ce temps de bonheur... Pas grand chose à dire, donc, à moins que je n'ai le courage de vous poster bientôt quelques photos sympathiques assorties des quelques réflexions que peuvent m'inspirer ces chemins forestiers qui ne mènent nulle part ...
Juste une impression banale mais que je ne saurais taire pour autant : le monde marche sur le tête ! Au Moyen-Orient ou à Marseille ou ailleurs, on marche décidément sur la tête !
Au Moyen-Orient, un pays - de type colonisateur et grand ami du grand- prophète-du-Bien-pourfendeur-de-mécréants - demande à son armée de démolir un poste des Nations-Unies puis, quelques semaines plus tard, demande auxdites Nations-Unies et aux nations non belliqueuses de se dépêcher de s'interposer entre sa propre armée et les forces qui défendent leur propre territoire avec les moyens qui sont les leurs. Tout ça sans pouffer rire, ni du côté dudit pays ni de celui des nations non belliqueuses !
Le Rainbow Warrior II de Greenpeace (AP)À Marseille, c'est autre chose, c'est le fameux fonctionnement ordinaire du principe de collusion déjà dénoncé sur ce blog, principe cher à l'UMP. D'abord, on notera qu'une organisation, pacifiste s'il en est, et qui ne souhaite que le dialogue sur la question de la pêche du thon rouge, a été très formellement et physiquement menacée par la corporation méditéranéenne des pêcheurs de thons. Le ton a rapidement été donné : la marée-chaussée marseillaise a interdit aux pacificistes de dialoguer là où ils le souhaitaient pour DONC donner raison aux brutes épaisses prêtes à l'abordage comme les pirates d'antant. La raison du physiquement-plus-fort dominerait ainsi à Marseille et serait productrice de la loi locale ! Pagnol ne nous avait pas habitués à cela ! Mais n'oublie pas, fidèle lecteur, que la bonne ville de Gaston est aujourd'hui gouvernée par l'un des pontes de l'UMP et que le
patron du syndicat des thoniers méditerranéens, Mourad Kahoul, est aussi conseiller municipal UMP à Marseille. Normal que le ton soit monté ! Voilà en tout cas qui en dit long sur la doctrine UMP et la pratique sarkozienne du dialogue politique ou tout simplement  social !



6 juillet 2006

Sécurité

Une récente dépêche de La Gazette des Communes se présente comme suit :

Sécurité - 04/07/2006
Immigration. Adoption définitive du projet de loi

lgdcLe Parlement a définitivement adopté, le 30 juin, le projet de loi sur l'immigration. Ce texte rend plus difficile le regroupement familial, lié à des conditions plus strictes de ressources de travail (au moins le SMIC) et de logement. Il ne peut être demandé qu'après un séjour de 18 mois (au lieu de 12) par un étranger.

La loi abroge la régularisation de plein droit des clandestins sur le territoire depuis plus de dix ans pour y substituer une régularisation au cas par cas par les préfets, après avis des maires. La cérémonie d'accueil dans la citoyenneté devient obligatoire pour tous les naturalisés, sous l'autorité des préfets qui peuvent en déléguer la responsabilité aux maires.

On appréciera l'enchaînement des "mots-clés" qui veut que, comme on dit en langage documentaliste, l'immigration soit une question spécifique de la sécurité, c'est-à-dire que le problème de l'immigration relève de la problématique sécuritaire !
Je suis donc bien naïf, moi qui croyais que l'immigration était l'une des thématique de la démographie à la croisée des disciplines sociologiques et économiques...

Les langages documentaires ne sont décidément jamais politiquement neutres. La prochaine fois que j'expliquerai à mes étudiants et stagiaires que les langages documentaires sont, comme tout langage, historiquement déterminés, je pourrai leur proposer une belle illustration de mon propos !


3 juillet 2006

Collusionis Rex en image trouble...

L'« étude » a été réalisée les 14 et 15 juin 2006 par la Sofres pour Le Figaro magazine auprès d'un échantillon national de 1.000 personnes, représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, avec interrogation en face-à-face. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS), stratification par région et catégorie d'agglomération, tout y est pour faire un bon sondage... On peut tout lire .

En résumé, notre Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio répond aux caractétistiques suivantes :

  • inquétant (seulement 36% des sondés le jugent "rassurant") ;

  • pas séduisant (71%) ;

  • autoritaire (83%) ;

  • casseur des services publics (62% des sondés lui reconnaissent une volonté farouche de réduire le nombre de fonctionnaires) ;

  • et pour ce qui est de "dire la vérité", "mettre fin aux gaspillages de l'État", "redonner confiance aux Français", "faire face à une crise internationale", "lutter contre les injustices et les inégalités", "moraliser la vie politique", "préserver le système de santé", "réduire la dette de la France", "faire preuve d'humanité", "préserver l'unité des Français", "pratiquer la concertation", "être aussi sévère avec les puissants qu'avec les faibles", "promouvoir les femmes", "lutter efficacement contre le chômage", "améliorer l'Éducation nationale", "améliorer l'environnement", "améliorer le fonctionnement des 35 heures", "comprendre la vie des gens comme vous", "lutter contre les délocalisations", "préserver le montant des retraites", "réformer le code du travail dans le sens" que souhaitent les Français, "augmenter le pouvoir d'achat des Français", "réduire les impôts", pour tout ça, c'est plutôt non :  Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio n'en est pas jugé capable par les sondés !

Je pense que la Sofres veut concurrencer Ifop en n'étant pas gentil-gentil avec ce bon Nicolas.

Mais je suis plutôt d'accord ! Exemples :

Il n'est pas capable de "dire la vérité".
lesquinEn effet, samedi après- midi, j'ai participé à la marche qui a conduit des centaines de personnes du centre de Lille jusque devant le Centre de Ré- tention Administrative de Lesquin. Avant d'arriver à l'actuelle prison pour sans-papier, nous nous sommes arrêtés devant la future prison, encore en construction. Qu'elle est belle ! Il y a même de quoi emprisonner des nourrissons avec leur maman ! Nicolas est vraiment trop humain !
Mais Nicolas est un menteur : sur le beau panneau qui trône devant les travaux et dit quelles entreprises participent  etc., il y avait écrit "Ici, l'État investit pour votre avenir". Tu pourras lire par toi-même, fidèle lecteur, en cliquant sur la photo ci-dessus.
Or, premièrement, je ne suis pas d'accord pour cet investissement (et je ne suis pas le seul). Je suis absolument et positivement sûr que mon avenir n'est pas dans la construction de cette prison anti-humaine, prison qui marque dans la pierre l'idée qu'il y a des hommes, des femmes et des enfants illégaux, prison qui marque dans les fers l'abjecte superbe des nantis libéraux, lointains héritiers des esclavagistes d'antan.
lesquin1Et, deuxièmement, pour le passage du défilé des centaines de lillois(ses) qui soutenaient les sans-papier dans leur juste revendication, ce samedi, la mention "Ici, l'État investit pour votre avenir" avait été recouverte d'une bande noire. Comme s'il avait honte, le petit Nicolas ! Comme s'il n'était pas en mesure d'assumer les engagements qu'il prend dictatorialement au nom des citoyens qui ne demandent pas ça ! Comme ce panneau à proximité qui parle d'un "Centre Régional d'Hébergement des Étrangers", comme s'il s'agissait d'une auberge de jeunesse !
Bref "dire la vérité", même juste la sienne propre, il n'en est pas capable, le petit Monsieur "je vous regarde au fond des yeux et je vous dis tout" !

"Préserver l'unité des Français", ça non plus il ne sait pas faire. Mieux, il joue la division des Français, par exemple en faisant croire à une partie d'entre eux que les autres sont des sous-hommes parce que leurs parents ne sont pas nés en France, alors que leurs grands-pères sont peut-être morts à Verdun ou je ne sais où, qu'ils aient été tirailleurs sénégalais ou non !

Et puis, comme près de trois Français sur quatre, je ne le trouve vraiment pas rassurant.

Samedi, nous avons mis trois heures pour aller du centre de Lille jusque devant le Centre de Rétention Administrative de Lesquin. La police nous arrêtait régulièrement dans notre procession. Peut-être pour nous laisser assomer par le soleil plombant. Je ne voulais pas y croire ! Mais quand le cortège s'est pacifiquement et calmement disloqué, un barrage de policiers au visage fermé nous a contraint d'allonger la marche pour retourner vers Lille, nous interdisant lepassage le plus court. Quand on a demandé pourquoi on ne pouvait pas passer, la réponse a été : "c'est comme ça" ! La dictature était là samedi, et pas seulement dans l'existence de l'inhumaine prison ! Pas rassurant tout ça !

aupr_fet1J'arrête parce que, quand je pense qu'il risque d'être élu à la Présidence de la République - qui avec lui risque de devenir un gros mot -, j'en ai des frissons le long de la colonne vertébrale... Je préfère te proposer, fidèle lecteur, la lettre qu'Amnesty International a préparée pour ceux qui veulent faire entendre leur voix à qui de droit (clique sur l'image ci-contre ou bien ici pour obtenir le fichier pdf prêt à imprimer).


30 juin 2006

Marche sur le Centre de Rétention de Lesquin contre l’expulsion des enfants scolarisés

Samedi 1er juillet 2006 à Lille, Amnesty International, la Cimade, le CSP, la MNE, le CRDTM, Droits Humains, des associations, des syndicats, des groupes politiques participent à la marche sur le Centre de Rétention de Lesquin contre l’expulsion des enfants scolarisés.

Départ place de la République à Lille à 14 H

Au hasard de la sérendipité, j'ai relevé quelques appels socio- politiquement "représentatifs" sur le même sujet. En commençant par l'appel fondateur, celui du réseau Éducation sans Frontières:

Appel du Réseau Education Sans Frontières
Pétition nationale :
NOUS LES PRENONS SOUS NOTRE PROTECTION !

crayon_qui_marcheLe 30 juin 2006, le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents tombera. Des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis. Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.

resfPour des milliers d’enfants et de jeunes majeurs, le 30 juin 2006  ne marquera pas le début des vacances d’été, mais bien le commencement d’un calvaire. En effet, à cette date, le sursis que M. Sarkozy avait dû accorder aux jeunes majeurs sans papiers scolarisés et aux parents d’enfants scolarisés tombera. Suspendues parce que les mobilisations d’écoles et de lycées se multipliaient, les expulsions reprendront.
Ainsi, en guise de vacances, des milliers de jeunes et d’enfants joueront aux fugitifs, en vrai, avec ou sans leurs parents, guettant les bruits de pas à l’heure du laitier, tremblant à la vue d’un uniforme et vivant dans la hantise de perdre à jamais leur école, leurs enseignants, leurs copains. S’ils sont arrêtés, le grand jeu de leur été sera un petit rôle dans un film policier sordide : l’interpellation, seul ou en famille, les parents rudoyés, 48 heures de garde à vue dans une cellule de commissariat puis deux ou quatre semaines en rétention, crasse, bruit, violence et promiscuité assurés, et, pour finir, un aller-simple vers un pays qu’ils ne connaissent pas ou plus, dont certains ne parlent pas (ou plus) la langue, papa-maman menottés, entravés comme des bêtes et attachés à leurs sièges.
A l’arrivée, ce sera pour la plupart  l’extrême misère : pas de logement ou le bidonville, pas de travail et pas d’espoir d’en trouver. Des persécutions, parfois les plus atroces, contre ceux que la France a débouté du droit d’asile. Ils paieront pour les raisons pour lesquelles ils avaient fui et certains pour avoir dénoncé leurs tortionnaires à l’étranger. Pour les enfants, pas d’école, dans des pays où la scolarisation est un luxe. C’est ce gâchis qui se cache derrière les chiffres records d’expulsions annoncés avec satisfaction par le ministre de l’Intérieur : des milliers de vies propulsées dans l’indigence et parfois achevées sous la torture !
Nous ne laisserons pas détruire la vie de ces enfants, de ces adolescents et de leurs parents. Ils sont nos élèves, les copains de nos élèves ou de nos enfants. Ils ont commencé d’étudier dans ce pays, ils en parlent la langue, ils ont les mêmes joies et, hélas, des soucis bien plus grands que les camarades de leur âge. S’ils décident (ou, pour les plus jeunes, si leurs parents décident) d’échapper à une expulsion honteuse, nous les y aiderons comme nous avons aidé Rachel et Jonathan à Sens, Samuel à Pau, Ming et Wei-Ying à Evreux. Nous sommes solidaires de ceux qui les accueilleraient. S’ils demandent asile, nous ne fermerons pas notre porte.
Cela contrevient aux lois en vigueur. Mais l’enseignement que nous avons à dispenser à nos élèves ou l’éducation que nous devons à nos enfants ne peut pas être l’exemple de la soumission à un ordre injuste. Chacun a en mémoire les épisodes où face à des persécutions insupportables, chacun a dû faire des choix. Et où ne pas choisir était choisir de laisser faire. Et pas seulement dans les périodes de dictature. Rosa Parks, emprisonnée à Atlanta en 1955 pour avoir enfreint les lois ségrégationnistes aurait-elle dû se soumettre au prétexte que ces lois avaient été « démocratiquement » prises ? Le général Paris de la Bollardière, mis aux arrêts pour avoir dénoncé les tortures de l’armée française en Algérie, aurait-il dû se taire parce que la France était une démocratie ?
Nous ne laisserons pas se commettre des infamies en notre nom.


Lettre des secrétaires généraux CFDT, Unsa et CGT au Président.

L'intérêt de l'enfant
par Francois CHEREQUE et Alain OLIVE et Bernard THIBAULT
Libération, jeudi 29 juin 2006

lib_1Monsieur le Président, ces dernières semaines, un large mouvement de soutien aux jeunes étrangers scolarisés s'est développé dans la société française, qui transcende les clivages politiques et sociaux. Nos organisations syndicales, notamment dans l'Education nationale, nos militants et nos adhérents dans les écoles de leurs enfants ont participé à de nombreuses actions de parents d'élèves, d'enseignants et de jeunes pour refuser ces expulsions.

La circulaire du 13 juin 2006 du ministère de l'Intérieur prévoit la reprise des expulsions pour les familles qui ont pu bénéficier d'un sursis jusqu'à la fin de l'année scolaire. Elle autoriserait la régularisation d'une partie des familles concernées.

A compter du 1er juillet, ces enfants et leurs parents redeviennent expulsables. Ils risquent, alors, de voir s'accentuer leur situation de précarité de logement, d'accès aux soins et à partir de la rentrée prochaine ils seraient privés de l'accès à l'éducation en France, alors même que souvent ils ne connaissent pas la langue de leur pays d'origine et seraient donc étrangers aussi là-bas.

La situation de ces familles nous concerne tous, pour des exigences humanitaires certes, mais aussi pour l'intégration future de ces jeunes étrangers dans la communauté nationale. Car les institutions de la République, et en premier lieu l'école, leur ont tenu, de fait, une promesse d'intégration.

Quelle image du « vivre ensemble » offrirait-on à ces futurs adolescents et jeunes adultes et quelle représentation des valeurs qui fondent la société française, si la République les condamnait à vivre dans la précarité et la peur d'une situation qu'ils n'auront pas choisie ?

A la veille du 14 Juillet, nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président, de faire en sorte que les autorités de la République renoncent à poursuivre les parents sans papiers des enfants scolarisés et qu'elles s'engagent à tout mettre en oeuvre pour accélérer la régularisation de toutes ces familles, en élargissant les critères de l'admission au séjour dans l'intérêt des enfants, énoncés dans la circulaire.


« Chasse aux enfants :
notre conscience nous interdit d'être complices »

Appel de personnalités à l'initiative de la LDH

ldh Quelle conscience humai- ne peut accepter que des policiers se saisissent d’enfants de 3 et 6 ans dans leur classe pour les enfermer dans un commis- sariat et les expulser à l’aube avec leur mère parce qu’ils n’ont pas respecté les procédures édictées par les États ? C’est pourtant ce qui vient de se passer au Mans. Aucune loi, aucune politique ne peuvent conduire à un tel déni d’humanité. Nous avons la nausée devant la multiplication de ces situations ou des enfants, des adolescents sont les premières victimes d’une politique devenue folle. Ce ne sont pas les valeurs de la France que nous connaissons et que nous aimons qui s’expriment dans cette violence. Nous n’acceptons pas que l’on tente de nous berner en laissant croire que quelques centaines de personnes bénéficieront de mesures de faveurs, selon des critères absurdes, alors que ce sont plusieurs milliers de familles qui sont concernés. Nous n’acceptons pas que les vacances scolaires deviennent le temps où s’ouvre la chasse à l’enfant.

Nous savons que dans toute société démocratique la loi est la règle qui s’impose à tous. Mais nous savons aussi que lorsque la loi viole des principes aussi élémentaires, c’est notre devoir de citoyens, notre devoir de conscience de ne pas s’y plier. C’est pourquoi, avec toutes les femmes et tous les hommes du Réseau éducation sans frontières, la Ligue des droits de l’Homme appelle à violer cette loi. Tant que celle-ci ne sera pas changée, nous nous opposerons aux mesures d’expulsion et nous offrirons aide et protection à ces familles.


Communiqué de presse du CRAP

logo2Le CRAP-Cahiers pédagogiques, qui a publié dans son numéro 444 de juin 2006 un entretien avec Richard Moyon (Éducation sans frontières), proteste contre les mesures d’expulsion des enfants étrangers scolarisés en France dont les parents sont sans papier. Ces dispositions sont contraires aux principes fondamentaux de la Déclaration des Droits de l’Homme et de la Convention Internationale des droits de l’Enfant dont notre pays est pourtant signataire.

Le CRAP-Cahiers pédagogiques dénonce la circulaire du 13 juin 2006 qui donne des espoirs aux sans-papiers alors même qu’elle restreint leurs conditions de régularisation. Ses exigences, par exemple l’interdiction de liens avec le pays d’origine, sont inadmissibles dans un pays respectueux de la personne humaine.

Le CRAP-Cahiers pédagogiques soutient les actions de parrainage des enfants menacés et appelle à la manifestation qui aura lieu à Paris le samedi 1er Juillet Place de la Bastille.



Publicité
Publicité
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 261 410
Publicité