Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BRICH59
30 juin 2006

Marche sur le Centre de Rétention de Lesquin contre l’expulsion des enfants scolarisés

Samedi 1er juillet 2006 à Lille, Amnesty International, la Cimade, le CSP, la MNE, le CRDTM, Droits Humains, des associations, des syndicats, des groupes politiques participent à la marche sur le Centre de Rétention de Lesquin contre l’expulsion des enfants scolarisés.

Départ place de la République à Lille à 14 H

Au hasard de la sérendipité, j'ai relevé quelques appels socio- politiquement "représentatifs" sur le même sujet. En commençant par l'appel fondateur, celui du réseau Éducation sans Frontières:

Appel du Réseau Education Sans Frontières
Pétition nationale :
NOUS LES PRENONS SOUS NOTRE PROTECTION !

crayon_qui_marcheLe 30 juin 2006, le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents tombera. Des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis. Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.

resfPour des milliers d’enfants et de jeunes majeurs, le 30 juin 2006  ne marquera pas le début des vacances d’été, mais bien le commencement d’un calvaire. En effet, à cette date, le sursis que M. Sarkozy avait dû accorder aux jeunes majeurs sans papiers scolarisés et aux parents d’enfants scolarisés tombera. Suspendues parce que les mobilisations d’écoles et de lycées se multipliaient, les expulsions reprendront.
Ainsi, en guise de vacances, des milliers de jeunes et d’enfants joueront aux fugitifs, en vrai, avec ou sans leurs parents, guettant les bruits de pas à l’heure du laitier, tremblant à la vue d’un uniforme et vivant dans la hantise de perdre à jamais leur école, leurs enseignants, leurs copains. S’ils sont arrêtés, le grand jeu de leur été sera un petit rôle dans un film policier sordide : l’interpellation, seul ou en famille, les parents rudoyés, 48 heures de garde à vue dans une cellule de commissariat puis deux ou quatre semaines en rétention, crasse, bruit, violence et promiscuité assurés, et, pour finir, un aller-simple vers un pays qu’ils ne connaissent pas ou plus, dont certains ne parlent pas (ou plus) la langue, papa-maman menottés, entravés comme des bêtes et attachés à leurs sièges.
A l’arrivée, ce sera pour la plupart  l’extrême misère : pas de logement ou le bidonville, pas de travail et pas d’espoir d’en trouver. Des persécutions, parfois les plus atroces, contre ceux que la France a débouté du droit d’asile. Ils paieront pour les raisons pour lesquelles ils avaient fui et certains pour avoir dénoncé leurs tortionnaires à l’étranger. Pour les enfants, pas d’école, dans des pays où la scolarisation est un luxe. C’est ce gâchis qui se cache derrière les chiffres records d’expulsions annoncés avec satisfaction par le ministre de l’Intérieur : des milliers de vies propulsées dans l’indigence et parfois achevées sous la torture !
Nous ne laisserons pas détruire la vie de ces enfants, de ces adolescents et de leurs parents. Ils sont nos élèves, les copains de nos élèves ou de nos enfants. Ils ont commencé d’étudier dans ce pays, ils en parlent la langue, ils ont les mêmes joies et, hélas, des soucis bien plus grands que les camarades de leur âge. S’ils décident (ou, pour les plus jeunes, si leurs parents décident) d’échapper à une expulsion honteuse, nous les y aiderons comme nous avons aidé Rachel et Jonathan à Sens, Samuel à Pau, Ming et Wei-Ying à Evreux. Nous sommes solidaires de ceux qui les accueilleraient. S’ils demandent asile, nous ne fermerons pas notre porte.
Cela contrevient aux lois en vigueur. Mais l’enseignement que nous avons à dispenser à nos élèves ou l’éducation que nous devons à nos enfants ne peut pas être l’exemple de la soumission à un ordre injuste. Chacun a en mémoire les épisodes où face à des persécutions insupportables, chacun a dû faire des choix. Et où ne pas choisir était choisir de laisser faire. Et pas seulement dans les périodes de dictature. Rosa Parks, emprisonnée à Atlanta en 1955 pour avoir enfreint les lois ségrégationnistes aurait-elle dû se soumettre au prétexte que ces lois avaient été « démocratiquement » prises ? Le général Paris de la Bollardière, mis aux arrêts pour avoir dénoncé les tortures de l’armée française en Algérie, aurait-il dû se taire parce que la France était une démocratie ?
Nous ne laisserons pas se commettre des infamies en notre nom.


Lettre des secrétaires généraux CFDT, Unsa et CGT au Président.

L'intérêt de l'enfant
par Francois CHEREQUE et Alain OLIVE et Bernard THIBAULT
Libération, jeudi 29 juin 2006

lib_1Monsieur le Président, ces dernières semaines, un large mouvement de soutien aux jeunes étrangers scolarisés s'est développé dans la société française, qui transcende les clivages politiques et sociaux. Nos organisations syndicales, notamment dans l'Education nationale, nos militants et nos adhérents dans les écoles de leurs enfants ont participé à de nombreuses actions de parents d'élèves, d'enseignants et de jeunes pour refuser ces expulsions.

La circulaire du 13 juin 2006 du ministère de l'Intérieur prévoit la reprise des expulsions pour les familles qui ont pu bénéficier d'un sursis jusqu'à la fin de l'année scolaire. Elle autoriserait la régularisation d'une partie des familles concernées.

A compter du 1er juillet, ces enfants et leurs parents redeviennent expulsables. Ils risquent, alors, de voir s'accentuer leur situation de précarité de logement, d'accès aux soins et à partir de la rentrée prochaine ils seraient privés de l'accès à l'éducation en France, alors même que souvent ils ne connaissent pas la langue de leur pays d'origine et seraient donc étrangers aussi là-bas.

La situation de ces familles nous concerne tous, pour des exigences humanitaires certes, mais aussi pour l'intégration future de ces jeunes étrangers dans la communauté nationale. Car les institutions de la République, et en premier lieu l'école, leur ont tenu, de fait, une promesse d'intégration.

Quelle image du « vivre ensemble » offrirait-on à ces futurs adolescents et jeunes adultes et quelle représentation des valeurs qui fondent la société française, si la République les condamnait à vivre dans la précarité et la peur d'une situation qu'ils n'auront pas choisie ?

A la veille du 14 Juillet, nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président, de faire en sorte que les autorités de la République renoncent à poursuivre les parents sans papiers des enfants scolarisés et qu'elles s'engagent à tout mettre en oeuvre pour accélérer la régularisation de toutes ces familles, en élargissant les critères de l'admission au séjour dans l'intérêt des enfants, énoncés dans la circulaire.


« Chasse aux enfants :
notre conscience nous interdit d'être complices »

Appel de personnalités à l'initiative de la LDH

ldh Quelle conscience humai- ne peut accepter que des policiers se saisissent d’enfants de 3 et 6 ans dans leur classe pour les enfermer dans un commis- sariat et les expulser à l’aube avec leur mère parce qu’ils n’ont pas respecté les procédures édictées par les États ? C’est pourtant ce qui vient de se passer au Mans. Aucune loi, aucune politique ne peuvent conduire à un tel déni d’humanité. Nous avons la nausée devant la multiplication de ces situations ou des enfants, des adolescents sont les premières victimes d’une politique devenue folle. Ce ne sont pas les valeurs de la France que nous connaissons et que nous aimons qui s’expriment dans cette violence. Nous n’acceptons pas que l’on tente de nous berner en laissant croire que quelques centaines de personnes bénéficieront de mesures de faveurs, selon des critères absurdes, alors que ce sont plusieurs milliers de familles qui sont concernés. Nous n’acceptons pas que les vacances scolaires deviennent le temps où s’ouvre la chasse à l’enfant.

Nous savons que dans toute société démocratique la loi est la règle qui s’impose à tous. Mais nous savons aussi que lorsque la loi viole des principes aussi élémentaires, c’est notre devoir de citoyens, notre devoir de conscience de ne pas s’y plier. C’est pourquoi, avec toutes les femmes et tous les hommes du Réseau éducation sans frontières, la Ligue des droits de l’Homme appelle à violer cette loi. Tant que celle-ci ne sera pas changée, nous nous opposerons aux mesures d’expulsion et nous offrirons aide et protection à ces familles.


Communiqué de presse du CRAP

logo2Le CRAP-Cahiers pédagogiques, qui a publié dans son numéro 444 de juin 2006 un entretien avec Richard Moyon (Éducation sans frontières), proteste contre les mesures d’expulsion des enfants étrangers scolarisés en France dont les parents sont sans papier. Ces dispositions sont contraires aux principes fondamentaux de la Déclaration des Droits de l’Homme et de la Convention Internationale des droits de l’Enfant dont notre pays est pourtant signataire.

Le CRAP-Cahiers pédagogiques dénonce la circulaire du 13 juin 2006 qui donne des espoirs aux sans-papiers alors même qu’elle restreint leurs conditions de régularisation. Ses exigences, par exemple l’interdiction de liens avec le pays d’origine, sont inadmissibles dans un pays respectueux de la personne humaine.

Le CRAP-Cahiers pédagogiques soutient les actions de parrainage des enfants menacés et appelle à la manifestation qui aura lieu à Paris le samedi 1er Juillet Place de la Bastille.



Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 261 369
Publicité