Trois jours à Amsterdam. Promenade tranquille dans les rues et le long des canaux de la ville de Baruch Spinoza. Baruch, c'est-à-dire "béni", béni des élèves des classes de philosophie qui ont tant de mal à entrer dans son texte si dense...
Ce qui est sympa, entre autres merveilles, c'est qu'Amsterdam fourmillent de musées. Tiens ! As-tu essayé la nocturne du Musée Van Gogh, assidu lecteur, le vendredi soir ? Ce vendredi, admirant à l'aise les tableaux dans les étages, nous étions bercés dans le flot des scintillements charnus de trois xylophones installés au rez-de-chaussée. Magique !
Samedi, j'ai abandonné le groupe familial pour visiter le Bijbels Museum, le long de l'Herengracht. Le livre avec un l minuscule - son histoire, son édition - me passionne et la perspective d'un regroupement de témoignages autour de la Bible - le livre avec un L majuscule - dans la capitale hollandaise où l'imprimerie alla bon train dès le XVème siècle me remplissait d'espoir...
Le diable m'avait trompé ! De l'imprimerie hollandaise de la renaissance je ne vis rien, ou presque : la Bible Moerentorf (Anvers 1599) et un missel romain de 1620 d'Anvers également.
Par contre, si j'en avais eu désir et besoin, j'eusse été comblé de contempler irrésistible histoire du peuple juif, du Tabernacle à la Palestine, de la fuite d'Égypte à l'impérialisme.
Tout était là.
Tous les symboles forts.
La Bible comme prétexte du sionisme le plus affirmé, du colonialisme le plus revendiqué.
Devant l'une des vitrines,
j'ai pris conscience d'une continuité
entre les Croisades médiévales et
le colonialisme israélien.
Il me semblait toucher du doigt
la raison souterraine
qui empêche les peuples chrétiens
de vraiment dénoncer le génocide palestinien...