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BRICH59

17 juin 2013

Orpheus britannicus à l'Hospice Comtesse de Lille

Fête de la Musique 2013
Orpheus britannicus
Lille, Hospice Comtesse

Sous la direction de Juliette de Massy, de Maurice Bourbon et de François Grenier et en avant-première pour la saison musicale du Musée de l’Hospice Comtesse, un programme de musique chorale anglaise du XVIIème au XXème siècles mettant à l’honneur Britten dont on fête le centenaire de la naissance cette année.

Purcell a sans doute été l’un des compositeurs les plus influents pour Britten. Nombreuses des œuvres de ce dernier s’inspirent en effet de la musique du compositeur baroque. Il est très intéressant de rapprocher les musiques pour en entendre les influences ou les ruptures qui, à travers les siècles, se rejoignent, se confondent parfois ou s’enrichissent les unes les autres.

Nous vous proposons ainsi de mettre en perspective la musique a capella de Britten avec tout d’abord trois pièces de la Renaissance anglaise : « Weep o mine eyes » de John Bennet publié en 1599 dans Madrigalis to Foure Voyces, « Come away, sweet love » de Thomas Greave publié en 1604 dans un livre de madrigaux intitulés Songes of sundrie kinds et « The silver swan » d’Orlando Gibbons publié en 1612 First Set of Madrigals and Motets of 5 parts. Ces trois pièces sont des exemples magnifiques et significatifs de la grande tradition du madrigal polyphonique anglais.

Les Five flowers songs de Britten (1950) sont dans la droite lignée de cet héritage madrigaliste et de la mise en musique de la poésie pastorale anglaise. Avec le grand anthem de Purcell, Blow up the trumpet in Sion (1678), c’est l’héritage de la grande polyphonie sacrée que nous évoquerons - celle qui donna la voie de grandes pièces vocales du XXème siècle telles l’Hymn to St Cecilia ou A boy was born.

Programme

21 juin 2013, 20h30
Concert accessible dans la limite des places disponibles dans la salle des malades du musée. Réservation conseillée à mhc-reservations@mairie-lille.fr.

C’est annoncé dans Sortir et sur le site Lille la nuit...


 

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17 juin 2013

Francesco, zitto !

papefrançoisàl'enversLe pape incite les parlementaires français à abroger les lois contraires aux principes de l'Église catholique.

Mais que fait Jacob le bien nommé qui vient de déposer une proposition de loi demandant l'extension de la NEUTRALITÉ RELIGIEUSE à l'ensemble de la sphère des relations de travail, publique comme privée ou associative ? Tout en haut de l'échelle, n'y aura-t-il pas fatalement l'exigence de séparation du politique - l'affaire collective des hommes dans la cité avec un petit 'c' - et du religieux - l'affaire privée des croyants dans la Cité avec un 'c' majuscule ?

Du coup, les pieux Jacob, Copé, Fillon et autres Boutin devront-ils donc abroger la loi qui sortira de cette proposition scélérate pour plaire au pontife suprême ? Si jamais elle est votée...

 

Ne crie-t-on pas à l'amalgame devant les dégâts causés par le gouvernement des hommes par des religieux ? Quand il s'agit de l'Islam, seulement ? Ne crie-t-on pas au déni de laïcité de l'espace public devant les prières de rue des croyants musulmans quand ils n'ont pas de lieux réservé ? Alors que Civitas a organisé des veillées près de l'Assemblée Nationale... Le capitalisme engendre ses propres contradictions. Le boutinisme aussi !


15 juin 2013

Situations de la veille et de l’intelligence économique

  • Intelligence économique et Knowledge Management / Alphonse Carlier. – Paris : AFNOR éditions, 2012. – 310 p. – ISBN 978-2-12-465367-6 :  €
  • Intelligence économique et management stratégique : le cas des pratiques d’intelligence économique des PME / Norbert Lebrument. – Paris : L’Harmattan, 2012. – 456 p. (Intelligence économique). – ISBN 978-2-296-56935-5 : 46 €
  • Intelligence économique et problèmes décisionnels / sous la dir. d‘Amos David. – Paris : Hermès Science Publications :   Lavoisier,   2010.   –   370 p.   –   (Traité   des   sciences   et   techniques   de   l’information.   Série Environnements et services numériques d’information, ISSN 2104-709X). – ISBN 2-7462-2503-9 : 99 €
  • Outils et efficacité d'un système de veille. Guide / réalisé par Archimag. - Paris : Serda édition-IDP, sd. - 92 p. - (Archimag Guide pratique, ISSN 0769-0975 ; 47) : 97 €

 Comme dit Michel Remize en ouvrant le Guide pratique n°47 d’Archimag (Outils et efficacité d’un système de veille), le paysage de la veille s’est « affirmé » en France. De fait, on ne peut que constater l’affluence de publications sur le sujet mais surtout nous sommes tous témoins plus ou moins impuissants d’une montée des préoccupations des professionnels de l’information et de la documentation à l’endroit de « la veille ». Que de discussions entre documentalistes sur ces nouveaux outils qui incitent à des pratiques censément nouvelles ! Que de confusion également, que d’amalgames et de mécompréhension autour de ce terme, objet de tous les fantasmes !

Mais, à bien regarder, la veille semble se contenter de revisiter la pratique documentaire. Elle la finalise d’une certaine façon, dans une autre compréhension du temps, tout en mobilisant l’ensemble des compétences constitutives du savoir-faire documentaliste. Bien sûr, la fameuse « chaîne documentaire » s’est vue bousculée, peut-être surtout par l’apparition du web dans le paysage et par son impact sur la boîte à outils. Mais tout est là et Paul Otlet ou Suzanne Briet s’y retrouveraient à coup sûr ! Reste à montrer comment et pourquoi à tous ces professionnels inquiets devant ce qui leur apparaît comme un nouvel enjeu, comme un nouveau défi. Reste à leur montrer comment et pourquoi ils peuvent fonder leur compréhension de la veille sur les fondamentaux de la documentation.

Une des façons de provoquer puis entretenir des fantasmes à propos de la veille peut consister à la placer dans une situation ambiguë par rapport à l’intelligence économique (IE), autre objet de fantasmes des professionnels de l’information et de la documentation. Je parle ici des professionnels ordinaires, « normaux » en quelque sorte, majoritaires en tous cas. Certes l’IE intègre la veille dans sa panoplie de pratiques – si ce n’est dans sa boîte à outils –, mais les deux se distinguent, quand bien même celle-là « emboîte » celle-ci. L’IE est clairement du côté de la compréhension stratégique de l’entreprise – de l’entreprise dans son rapport à son environnement prochain et lointain, sur un mode à la fois défensif et offensif voire agressif – et de l’action qui en découle. La veille, quant à elle, reste (trop souvent ?) dans le réduit du « back office » de l’entreprise – officine interne ou prestataire – qui œuvre pour que les décideurs et les gestionnaires disposent de ces « informations documentées » qu’évoque Paul Otlet au chapitre des « buts de la Documentation organisée »…

Bref, il est clair que la mise en place d’un « système » de veille nécessite un travail préalable d’explicitation de la stratégie et d’identification par cette stratégie des facteurs-clés de succès et donc des priorités tactiques de l’organisation. C’est à partir de ces éléments que le tableau de veille pourra se construire. En d’autres termes, la posture de veille intègre dans son système la stratégie que l’IE a contribué à construire : elle y inscrit en quelque sorte sa finalité. Dans l’autre sens, l’IE est impensable sans la fonction veille. Mais, si elles ne vont pas vraiment l’une sans l’autre, elles ne se confondent pas pour autant. Qui dit IE dit notamment veille ; l’inverse est loin d’être nécessairement vrai. Je parle ici de la réalité de la vie professionnelle. Reste que l’une des forces du documentaliste est sa capacité à exercer ses compétences sous les deux postures[1] : au sein d’une équipe plus large dans la posture IE – où il fournit des éléments informationnels à côté d’éléments d’un autre ordre comme la sécurité, l’analyse économique, le lobbysme ou l’activisme commercial –, mais éventuellement seul et suffisant dans la posture veille – où il fournit le relevé de ses investigations à la direction stratégique.

Larchimage guide pratique d’Archimag Outils et efficacité d'un système de veille consacre spécifiquement près de quatre-vingt-dix pour cent de ses pages à la veille. Cela va du constat que dresse Christophe Deschamps de la mouvance extrême dans laquelle les documentalistes veilleurs doivent construire leur méthode et déployer leur pratique[2] jusqu’aux retours d’expériences de veille au sein de moyennes et grandes entreprises, en passant par les conseils méthodologiques et les inévitables « solutions » de veille, auxquelles près d’un tiers des pages du guide est consacré. Concernant les conseils méthodologiques, on notera que c’est bien l’ensemble des questions qui est passé en revue, de l’analyse des besoins à la cartographie des informations, et de la méthodologie générale à la pratique des réseaux humains. Dans les huit articles consacrés à l’IE, on reconnaitra quelques grandes signatures de la veille (Christian Harbulot et Nicolas Moinet pour ne citer qu’eux) et quelques institutions pilotes (CCI, CIPE, Académie de l’IE, ACRIE Réseau, APIEC, SYNFIE). Ce petit tour d’horizon permettra de situer les principaux acteurs de l’IE en France. Christian Harbulot se plaint que cette dernière se refuse à penser conflit et que le rôle de l’influence n’y est pas suffisamment pris en compte[3]. Nicolas Moinet[4] se plaint, quant à lui, que les emplois en IE tardent à se mettre en place quand bien même les besoins sont flagrants.

L'carlierouvrage d'Alphonse Carlier est construit sur la dualité de son titre (Intelligence économique et Knowledge Management). La première partie s'intéresse donc à l'IE et comprend dix chapitres dont huit portent la veille en titre[5]. Ces huit chapitres offrent au lecteur une excellente introduction à la veille, sous différents aspects (normatif, technique, ingénierial). Mais, de fait, l'auteur emploie souvent quasi indistinctement les deux appellations d'IE et de veille, comme si elles étaient équivalentes. On a le sentiment, à cette lecture, que l'IE et la veille sont effectivement la même réalité mais travaillée par deux approches distinctes : le management de l'organisation parle d'IE – approche par la gouvernance –, alors que la veille est technique – approche par l'outillage. Relié fortement à la problématique du management des connaissances (KM) – qui fait l'objet de la seconde partie de l'ouvrage –, ce parti pris est à la fois cohérent et dérangeant : cohérent parce que l'auteur est bien dans une problématique globalement managériale bien qu'en appui sur l'équipement technique[6] mais dérangeant parce que la confusion entre veille et IE plane sournoisement. En fait l’auteur opte pour une approche globalisante où veille, IE et KM concourent à la réussite de la stratégie de développement de l'organisation. On commence par la technique (la veille) puis on finit par la gouvernance avec le KM - qui finalise en quelque sorte l'ensemble du montage.

C’Lebrumentest aussi sous la perspective de la gouvernance que Norbert Lebrument (Intelligence économique et management stratégique : le cas des pratiques d’intelligence économique des PME) place l’IE : celle-ci est d’emblée comprise comme une « démarche managériale à part entière ». L’ouvrage est issu de la thèse soutenue par l’auteur en 2008, intitulée La polyvalence stratégique des pratiques d’intelligence économique : une approche par les ressources appliquée aux PME[7]. C’est en effet en appui sur la théorie du management par les ressources que l’auteur interroge l’IE et exhibe sa « complémentarité stratégique » avec le KM. La première partie de l’ouvrage propose au lecteur un état de la question, la seconde expose la méthodologie de recherche (et le positionnement épistémologique), la dernière propose une grande étude de cas. D’un bout à l’autre, le modèle de la « polyvalence stratégique des pratiques d’intelligence économique » est passé au crible.

Dansdavid l’ouvrage dirigé par Amos David (Intelligence économique et problèmes décisionnels), on parle de « synergie » entre KM et IE (contribution de Bolande Oladejo et Adenike Osofisan) et l’on prend globalement l’IE du point de vue de la gouvernance (toute la seconde partie). Mais avec cet ouvrage, on change résolument de cap. On entre dans la recherche fondamentale et appliquée, œuvre d’un groupe d'experts soutenu par le CNRS, au sein duquel on trouve quelques grandes signatures de la veille stratégique et de l’intelligence économique. Les travaux présentés sont issus de recherches portant sur l'intelligence économique mais précisément dans la résolution de problèmes décisionnels. On y parle modèle, méthode et outil pour l'intelligence économique, considérée comme une « perspective » dans plusieurs types de configuration (laboratoire de recherche, unité de travail, entreprise, pôle de compétitivité, territoire[8]). La spécificité de cet ouvrage, dans le cadre de cette note, est sûrement d’introduire dans l’analyse des processus de veille et d’IE la dimension sémantique (chapitres 8 et 9 notamment).

Il y a vingt ans, j’organisais pour l’ADBS Nord un stage sur la veille appliquée au secteur éducation. Nous disposions à l’époque de relativement peu de littérature et Internet n’était pas encore sur tous les bureaux. La valeur phare que nous diffusions était alors celle du partage et de la collaboration au sein de réseaux institutionnels et humains, celle de l’ouverture la plus large en input aussi bien qu’en output. On partait de la position du documentaliste dans son organisation et l’on raisonnait selon une logique d'acteurs dans et hors l’organisation : ouverture au sein de l’entreprise pour une meilleure circulation de l’information entre collègues et échange entre organisations envisagées comme autant de ressources informationnelles. Il est clair que nous n’étions pas du tout dans un climat de guerre. Nous ne nous sentions pas concernés par l’ouvrage de Christian Harbulot, La machine de guerre économique, paru un an plus tôt et où apparaissait pour la première fois l’expression « intelligence économique » – qui voulait traduire la competitive intelligencedes Anglo-Saxons et était accompagnée de son acolyte obligé, l’influence. Organisant et co-animant le stage de 1993, je n’étais pas dans cette dynamique de la concurrence. Vingt ans après, après avoir lu nombre d’ouvrages sur la veille et l’IE parus depuis, le veilleur que je suis finit par se dire que la distinction fondamentale entre la veille et l’intelligence économique est peut-être tout simplement là, dans ce hiatus de 1993. La veille n’est pas en soi une arme de guerre. Elle est juste une posture de recherche, de recueil, de traitement et de diffusion de l’information capable d’aider à l’élaboration d’une intelligence collective. L’IE, elle, est une posture guerrière qui oblige dans le même mouvement à maximiser et valoriser l’input informationnel (ouverture à l’environnement, capacité à chercher/trouver l’information dite stratégique, etc.) et à verrouiller l’output (fermeture sécuritaire notamment), double mouvement paradoxal dont l’objectif est d’accroître l’influence de l’organisation sur un secteur donné. Et quand la veille est comprise comme arme de guerre, c’est que l’IE s’en est emparé.

Note de lecture rédigée pour Documentaliste. Sciences de l'information


[1] Ce potentiel documentaliste est construit sur la fameuse « double compétence » – dont on ne parlera jamais assez. 

[2] Article reproduit par son auteur sur son site Outils froids : http://www.outilsfroids.net/news/la-veille-dans-un-environnement-numerique-mouvant.

[3] Le Manuel d’intelligence économique dont il a dirigé l’édition (PUF, 2012) s’ouvre sur la mondialisation et sa série de « guerres » pour se refermer par une dernière partie consacrée à l’influence.

[4] Pour cet auteur, voir la note de lecture de Loïc Lebigre parue dans une précédente livraison de DocSI (vol.49, n°3)

[5] Les deux premiers chapitres de cette première partie (« management des connaissances », « intégration de la veille et du KM dans un système d’information ») peuvent être compris comme un développement, une excroissance de l’introduction, cet ensemble voulant présenter les démarches IE et KM.

[6] « Intégration de la veille et du KM dans un système d'information », dit le chapitre deux et passim.

[8] Cette dimension est traitée par Philippe Clerc dans le Guide d’Archimag. L’auteur a mis sa contribution en ligne.


6 juin 2013

Un ou une ordinateur ?

Une enseignante francophone expliquait à sa classe que, dans la langue française, les noms, contrairement à l'anglais, sont désignés au masculin et au féminin. Par exemple : maison est féminin... une maison ; crayon par contre est masculin...un crayon.
Un élève demanda à l'enseignante de quel genre est donc le nom ¨ordinateur¨ ?
Au lieu de donner la réponse, l'enseignante a séparé la classe en deux groupes, garçons et filles, leur demandant de décider d'eux-mêmes si ¨ordinateur¨ est masculin ou féminin.
Elle a demandé à chaque groupe de donner 4 bonnes raisons pour appuyer sa recommandation.
Les garçons ont décidé à l'unanimité que "ordinateur" est effectivement du genre féminin (une ordinateur) parce que :

  1. Personne d'autre que son créateur ne comprend sa logique intérieure.
  2. Le langage de base que les ordinateurs utilisent avec d'autres ordinateurs est incompréhensible pour quiconque.
  3. Même la plus petite erreur est conservée en mémoire à long terme pour être ramenée à la surface plus tard.
  4. Aussitôt que vous utilisez régulièrement une ordinateur, vous vous exposez à dépenser la moitié de votre chèque de paie pour acheter des accessoires pour elle.


Le groupe de filles, toutefois, a conclu que l'ordinateur est de genre masculin parce que :

  1. Afin d'accomplir quoi que ce soit avec lui, tu dois l'allumer.
  2. Il est bourré de matériel de base, mais ne peut penser par lui même.
  3. Il est censé régler beaucoup de problèmes, mais, la moitié du temps, c'est lui le problème.
  4. Aussitôt que tu en utilises un régulièrement, tu te rends compte que si tu avais attendu un peu, tu aurais obtenu un meilleur modèle.


Les filles ont gagné.

Juste pour rire un peu : sexiste mais drôle quand même ;-)


 

5 juin 2013

L'ADBS Nord au Café Citoyen de Lille le 6 juin.

ADBSnordpicardie logoLa délégation régionale Nord-Picardie de l'ADBS tient son assemblée annuelle ce jeudi 6 juin. Ça se déroule au Café citoyen de Lille (7 place du Vieux Marché aux chevaux - M° République) de 17h à 19h30.

Au cours de ce pot amical, la délégation régionale pourra vous présenter son bilan d'activité 2012 et nous pourrons échanger sur les actions que vous souhaitez voir organisées dans les mois à venir.

Ce sera aussi l'occasion de renouveler une partie du bureau de la délégation. En effet, quelques membres sont en fin de leur mandat. Certains solliciteront à nouveau vos suffrages. Mais tout adhérent est appelé à participer activement à l’organisation de la vie de la délégation régionale. Si vous souhaitez connaître avec précision en quoi consiste concrètement la participation au bureau de la délégation régionale, venez discuter ce 6 juin au Café citoyen. Les membres de la délégation seront heureux de vous expliquer...
Le vote électronique est ouvert jusqu'au 5 juin 2013 minuit. Les résultats seront officiellement proclamés lors du pot amical.


 

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4 juin 2013

Situations de la veille et de l’intelligence économique

Note de lecture de :
  • Intelligence économique et Knowledge Management / Alphonse Carlier. – Paris : AFNOR éditions, 2012. – 310 p. – ISBN 978-2-12-465367-6
  • Intelligence économique et management stratégique : le cas des pratiques d’intelligence économique des PME / Norbert Lebrument. – Paris : L’Harmattan, 2012. – 456 p. (Intelligence économique). – ISBN 978-2-296-56935-5
  • Intelligence économique et problèmes décisionnels / sous la dir. d‘Amos David. – Paris : Hermès Science Publications :   Lavoisier,   2010.   –   370 p.   –   (Traité   des   sciences   et   techniques   de   l’information.   Série Environnements et services numériques d’information, ISSN 2104-709X). – ISBN 2-7462-2503-9
  • Outils et efficacité d'un système de veille. Guide / réalisé par Archimag. - Paris : Serda édition-IDP, sd. - 92 p. - (Archimag Guide pratique, ISSN 0769-0975 ; 47)

Cette contribution est à paraître, avec de très légères retouches, dans Documentaliste - Sciences de l'Information, 2013, vol.50, n°2, p.76 sq. Déjà publiée en ligne sur le site de l'ADBS.


Comme dit Michel Remize en ouvrant le Guide pratique n°47 d’Archimag (Outils et efficacité d’un système de veille), le paysage de la veille s’est « affirmé » en France. De fait, on ne peut que constater l’affluence de publications sur le sujet mais surtout nous sommes tous témoins plus ou moins impuissants d’une montée des préoccupations des professionnels de l’information et de la documentation à l’endroit de « la veille ». Que de discussions entre documentalistes sur ces nouveaux outils qui incitent à des pratiques censément nouvelles ! Que de confusion également, que d’amalgames et de mécompréhension autour de ce terme, objet de tous les fantasmes !

Mais, à bien regarder, la veille semble se contenter de revisiter la pratique documentaire. Elle la finalise d’une certaine façon, dans une autre compréhension du temps, tout en mobilisant l’ensemble des compétences constitutives du savoir-faire documentaliste. Bien sûr, la fameuse « chaîne documentaire » s’est vue bousculée, peut-être surtout par l’apparition du web dans le paysage et par son impact sur la boîte à outils. Mais tout est là et Paul Otlet ou Suzanne Briet s’y retrouveraient à coup sûr ! Reste à montrer comment et pourquoi à tous ces professionnels inquiets devant ce qui leur apparaît comme un nouvel enjeu, comme un nouveau défi. Reste à leur montrer comment et pourquoi ils peuvent fonder leur compréhension de la veille sur les fondamentaux de la documentation.

 Une des façons de provoquer puis entretenir des fantasmes à propos de la veille peut consister à la placer dans une situation ambiguë par rapport à l’intelligence économique (IE), autre objet de fantasmes des professionnels de l’information et de la documentation. Je parle ici des professionnels ordinaires, « normaux » en quelque sorte, majoritaires en tous cas. Certes l’IE intègre la veille dans sa panoplie de pratiques – si ce n’est dans sa boîte à outils –, mais les deux se distinguent, quand bien même celle-là « emboîte » celle-ci. L’IE est clairement du côté de la compréhension stratégique de l’entreprise – de l’entreprise dans son rapport à son environnement prochain et lointain, sur un mode à la fois défensif et offensif voire agressif – et de l’action qui en découle. La veille, quant à elle, reste (trop souvent ?) dans le réduit du « back office » de l’entreprise – officine interne ou prestataire – qui œuvre pour que les décideurs et les gestionnaires disposent de ces « informations documentées » qu’évoque Paul Otlet au chapitre des « buts de la Documentation organisée »…

Bref, il est clair que la mise en place d’un « système » de veille nécessite un travail préalable d’explicitation de la stratégie et d’identification par cette stratégie des facteurs-clés de succès et donc des priorités tactiques de l’organisation. C’est à partir de ces éléments que le tableau de veille pourra se construire. En d’autres termes, la posture de veille intègre dans son système la stratégie que l’IE a contribué à construire : elle y inscrit en quelque sorte sa finalité. Dans l’autre sens, l’IE est impensable sans la fonction veille. Mais, si elles ne vont pas vraiment l’une sans l’autre, elles ne se confondent pas pour autant. Qui dit IE dit notamment veille ; l’inverse est loin d’être nécessairement vrai. Je parle ici de la réalité de la vie professionnelle. Reste que l’une des forces du documentaliste est sa capacité à exercer ses compétences sous les deux postures[1] : au sein d’une équipe plus large dans la posture IE – où il fournit des éléments informationnels à côté d’éléments d’un autre ordre comme la sécurité, l’analyse économique, le lobbysme ou l’activisme commercial –, mais éventuellement seul et suffisant dans la posture veille – où il fournit le relevé de ses investigations à la direction stratégique.

archimagLe guide pratique d’Archimag Outils et efficacité d'un système de veille consacre spécifiquement près de quatre-vingt-dix pour cent de ses pages à la veille. Cela va du constat que dresse Christophe Deschamps de la mouvance extrême dans laquelle les documentalistes veilleurs doivent construire leur méthode et déployer leur pratique[2] jusqu’aux retours d’expériences de veille au sein de moyennes et grandes entreprises, en passant par les conseils méthodologiques et les inévitables « solutions » de veille, auxquelles près d’un tiers des pages du guide est consacré. Concernant les conseils méthodologiques, on notera que c’est bien l’ensemble des questions qui est passé en revue, de l’analyse des besoins à la cartographie des informations, et de la méthodologie générale à la pratique des réseaux humains. Dans les huit articles consacrés à l’IE, on reconnaitra quelques grandes signatures de la veille (Christian Harbulot et Nicolas Moinet pour ne citer qu’eux) et quelques institutions pilotes (CCI, CIPE, Académie de l’IE, ACRIE Réseau, APIEC, SYNFIE). Ce petit tour d’horizon permettra de situer les principaux acteurs de l’IE en France. Christian Harbulot se plaint que cette dernière se refuse à penser conflit et que le rôle de l’influence n’y est pas suffisamment pris en compte[3]. Nicolas Moinet[4] se plaint, quant à lui, que les emplois en IE tardent à se mettre en place quand bien même les besoins sont flagrants.

carlierL'ouvrage d'Alphonse Carlier est construit sur la dualité de son titre (Intelligence économique et Knowledge Management). La première partie s'intéresse donc à l'IE et comprend dix chapitres dont huit portent la veille en titre[5]. Ces huit chapitres offrent au lecteur une excellente introduction à la veille, sous différents aspects (normatif, technique, ingénierial). Mais, de fait, l'auteur emploie souvent quasi indistinctement les deux appellations d'IE et de veille, comme si elles étaient équivalentes. On a le sentiment, à cette lecture, que l'IE et la veille sont effectivement la même réalité mais travaillée par deux approches distinctes : le management de l'organisation parle d'IE – approche par la gouvernance –, alors que la veille est technique – approche par l'outillage. Relié fortement à la problématique du management des connaissances (KM) – qui fait l'objet de la seconde partie de l'ouvrage –, ce parti pris est à la fois cohérent et dérangeant : cohérent parce que l'auteur est bien dans une problématique globalement managériale bien qu'en appui sur l'équipement technique[6] mais dérangeant parce que la confusion entre veille et IE plane sournoisement. En fait l’auteur opte pour une approche globalisante où veille, IE et KM concourent à la réussite de la stratégie de développement de l'organisation. On commence par la technique (la veille) puis on finit par la gouvernance avec le KM - qui finalise en quelque sorte l'ensemble du montage.

LebrumentC’est aussi sous la perspective de la gouvernance que Norbert Lebrument (Intelligence économique et management stratégique : le cas des pratiques d’intelligence économique des PME) place l’IE : celle-ci est d’emblée comprise comme une « démarche managériale à part entière ». L’ouvrage est issu de la thèse soutenue par l’auteur en 2008, intitulée La polyvalence stratégique des pratiques d’intelligence économique : une approche par les ressources appliquée aux PME[7]. C’est en effet en appui sur la théorie du management par les ressources que l’auteur interroge l’IE et exhibe sa « complémentarité stratégique » avec le KM. La première partie de l’ouvrage propose au lecteur un état de la question, la seconde expose la méthodologie de recherche (et le positionnement épistémologique), la dernière propose une grande étude de cas. D’un bout à l’autre, le modèle de la « polyvalence stratégique des pratiques d’intelligence économique » est passé au crible.

davidDans l’ouvrage dirigé par Amos David (Intelligence économique et problèmes décisionnels), on parle de « synergie » entre KM et IE (contribution de Bolande Oladejo et Adenike Osofisan) et l’on prend globalement l’IE du point de vue de la gouvernance (toute la seconde partie). Mais avec cet ouvrage, on change résolument de cap. On entre dans la recherche fondamentale et appliquée, œuvre d’un groupe d'experts soutenu par le CNRS, au sein duquel on trouve quelques grandes signatures de la veille stratégique et de l’intelligence économique. Les travaux présentés sont issus de recherches portant sur l'intelligence économique mais précisément dans la résolution de problèmes décisionnels. On y parle modèle, méthode et outil pour l'intelligence économique, considérée comme une « perspective » dans plusieurs types de configuration (laboratoire de recherche, unité de travail, entreprise, pôle de compétitivité, territoire[8]). La spécificité de cet ouvrage, dans le cadre de cette note, est sûrement d’introduire dans l’analyse des processus de veille et d’IE la dimension sémantique (chapitres 8 et 9 notamment).

 Il y a vingt ans, j’organisais pour l’ADBS Nord un stage sur la veille appliquée au secteur éducation. Nous disposions à l’époque de relativement peu de littérature et Internet n’était pas encore sur tous les bureaux. La valeur phare que nous diffusions était alors celle du partage et de la collaboration au sein de réseaux institutionnels et humains, celle de l’ouverture la plus large en input aussi bien qu’en output. On partait de la position du documentaliste dans son organisation et l’on raisonnait selon une logique d'acteurs dans et hors l’organisation : ouverture au sein de l’entreprise pour une meilleure circulation de l’information entre collègues et échange entre organisations envisagées comme autant de ressources informationnelles. Il est clair que nous n’étions pas du tout dans un climat de guerre. Nous ne nous sentions pas concernés par l’ouvrage de Christian Harbulot, La machine de guerre économique, paru un an plus tôt et où apparaissait pour la première fois l’expression « intelligence économique » – qui voulait traduire la competitive intelligence des Anglo-Saxons et était accompagnée de son acolyte obligé, l’influence. Organisant et co-animant le stage de 1993, je n’étais pas dans cette dynamique de la concurrence. Vingt ans après, après avoir lu nombre d’ouvrages sur la veille et l’IE parus depuis, le veilleur que je suis finit par se dire que la distinction fondamentale entre la veille et l’intelligence économique est peut-être tout simplement là, dans ce hiatus de 1993. La veille n’est pas en soi une arme de guerre. Elle est juste une posture de recherche, de recueil, de traitement et de diffusion de l’information capable d’aider à l’élaboration d’une intelligence collective. L’IE, elle, est une posture guerrière qui oblige dans le même mouvement à maximiser et valoriser l’input informationnel (ouverture à l’environnement, capacité à chercher/trouver l’information dite stratégique, etc.) et à verrouiller l’output (fermeture sécuritaire notamment), double mouvement paradoxal dont l’objectif est d’accroître l’influence de l’organisation sur un secteur donné. Et quand la veille est comprise comme arme de guerre, c’est que l’IE s’en est emparé.


[1] Ce potentiel documentaliste est construit sur la fameuse « double compétence » – dont on ne parlera jamais assez. 

[2] Article reproduit par son auteur sur son site Outils froids : http://www.outilsfroids.net/news/la-veille-dans-un-environnement-numerique-mouvant.

[3] Le Manuel d’intelligence économique dont il a dirigé l’édition (PUF, 2012) s’ouvre sur la mondialisation et sa série de « guerres » pour se refermer par une dernière partie consacrée à l’influence.

[4] Pour cet auteur, voir la note de lecture de Loïc Lebigre parue dans une précédente livraison de DocSI (vol.49, n°3).

[5] Les deux premiers chapitres de cette première partie (« management des connaissances », « intégration de la veille et du KM dans un système d’information ») peuvent être compris comme un développement, une excroissance de l’introduction, cet ensemble voulant présenter les démarches IE et KM.

[6] « Intégration de la veille et du KM dans un système d'information », dit le chapitre deux et passim.

[8] Cette dimension est traitée par Philippe Clerc dans le Guide d’Archimag. L’auteur a mis sa contribution en ligne.

2 juin 2013

Réseaux sociaux : les chiffres 2013

1 juin 2013

Carlo Gesualdo, Madrigaux VI : Quando ridente e bella

Carlo Gesualdo - Sesto libro di madrigali: XXIII. Quando ridente e bella

Le premier de chaque mois, Brich59 propose un extrait de la discographie de La Chapelle des Flandres (source : YouTube). Sympa, non ?


29 mai 2013

Histoire générale de l'Afrique

Une œuvre pionnière en huit volumes, à ce jour inégalée, dit l'UNESCO, dans son ambition de couvrir l’histoire de la totalité du continent africain, depuis l’apparition de l’homme. Une Histoire qui ne laisse plus dans l’ombre la période pré-coloniale et qui insère profondément le destin de l’Afrique dans celui de l’humanité en mettant en évidence les relations avec les autres continents et la part des Africains dans le dialogue des civilisations.

Cette collection est accessible gratuitement dans son format électronique. Avis au roi d'Maubeuge ;-) qui aura ainsi enfin de quoi rélféchir sereinement au continent qui fut peut-être rien moins que le berceau de l'Humanité...


28 mai 2013

« Vers le transmédia documentaire », Louise Merzeau

J'ai entendu cette intervention en "live" et compte bien la réécouter ;-)

« Vers le transmédia documentaire » par Louise MERZEAU, Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense et membre du CRIS.

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