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BRICH59

5 août 2004

THÉSAURUS ACCUEIL & INSERTION JEUNES. Pour une gestion fonctionnelle de la documentation professionnelle en Mission Locale

       

Le travail présenté dans les deux articles qui suivent [Missions Locales Centre : THÉSAURUS ACCUEIL & INSERTION JEUNES et Missions Locales Centre (fin) : utiliser le thésaurus] fait suite à une intervention effectuée dans le cadre du plan de formation des agents des PAIO et Missions Locales de la région Centre, courant juin 1996. Ce qui ressort de cette intervention, c'est que la gestion documentaire constitue actuellement une surcharge pour cause de sous-effectif et de sous-équipement dans les structures d'accueil... Mais la reconnaissance de l'utilité de la documentation, pour comprendre et pour agir, est unanime. D'où un objectif fondamental - et quasi obsessionnel - pour les agents : savoir/pouvoir gérer mais sans la surcharge, ou du moins en minimisant cette surcharge au maximum.
D'où un projet de thésaurus, dont l'élaboration repose sur trois parti-pris :

  1. n'utiliser que des descripteurs " parlants " (directement issus du langage dit naturel des professionnels de l'accueil/insertion des jeunes) ;
  2. être court, construit sur la base d'un lexique de descripteurs en nombre limité (cent mots ou expressions ont ainsi été sélectionnés) ;
  3. présenter une architecture visible (les cent descripteurs s'organisent entre eux en dix champs de dix rubriques).

centre1Ce thésaurus permet plusieurs niveaux d'utilisation, du simple classement des documents à la recherche bibliographique dans les fonds documentaires du réseau, en passant par l'indexation des documents.

Thésaurus accueil & insertion jeunes : Un outil pour une gestion fonctionnelle de la documentation professionnelle des agents des permanences d'accueil-information-orientation et des missions locales. Région Centre. Document de travail / Bruno Richardot. - Lille : CUEEP-USTL, juin 1997. - 60 p.

Version pre-print : Thesaurus_ML_PAIO_Centre.pdf


AJOUT DU 10 OCTOBRE 2006

Suite à ce travail, un site documentaire a été construit sur l'ossature que fournissait le thésaurus. Il a vu le jour pendant l'année 2001-2002 (hébergé par la Région Centre). Une concertation avait été mise en place pour uniformiser la saisie au niveau de l'ensemble des structures... Mais cet élan a été rattrapé par le handicap congénital de la fonction documentaire : l'organisation de la documentation n'est pas une priorité pour les décideurs ! Début 2005, ces derniers ont mis fin à l'hébergement du site - qui n'est donc plus accessible. Beaucoup d'énergie pour rien, donc !

Reste un thésaurus, langage orphelin, ou plutôt langue morte...


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5 août 2004

Missions Locales Centre : THÉSAURUS ACCUEIL & INSERTION JEUNES

         
L'idée d'élaborer un thésaurus accueil & insertion jeunes s'inscrit dans une histoire. Il convient donc dans un premier temps de situer la démarche dans son contexte.


Ce travail fait suite à...

Ce travail fait suite à une intervention effectuée dans le cadre du plan de formation des agents des PAIO et Missions Locales de la région Centre, courant juin 1996. Trois groupes ont été à cette occasion réunis en trois lieux de la région : un peu plus d'une structure d'accueil sur deux a participé à cette intervention. L'objectif de cette dernière consistait essentiellement à dresser un constat ouvert concernant les pratiques documentaires des agents des structures d'accueil. " Constat ouvert ", cela signifie constat à partir duquel une structuration de ces pratiques devenait possible (envisageable). Il s'agissait donc surtout d'écouter et de repérer, afin de proposer ensuite.
Ce qui ressort de cette écoute, c'est que la gestion documentaire constitue actuellement une surcharge pour cause de sous-effectif et de sous-équipement... Mais la reconnaissance de l'utilité de la documentation, pour comprendre et pour agir, est unanime. D'où un objectif fondamental - et quasi obsessionnel - pour les agents : savoir/pouvoir gérer mais sans la surcharge, ou du moins en minimisant cette surcharge au maximum.
Autre constat : les PAIO et ML font réseau, de fait et quel que soit l'échelon territorial où l'on se place. Quand deux professionnels de l'accueil/insertion des jeunes se rencontrent, ils se racontent des histoires d'accueil/insertion des jeunes... Les PAIO et ML ont d'ailleurs intérêt à faire et à entretenir réseau, vu le peu de moyens dont elles disposent individuellement.

Mais dialoguer entre soi sur ses pratiques professionnelles est une chose. Utiliser un langage documentaire commun pour gérer l'information en est une autre. Utiliser un langage stabilisé pour pouvoir dialoguer avec les instances documentaires de l'environnement du réseau, une autre encore.

Le présent document de travail veut promouvoir l'usage d'un tel langage documentaire commun stabilisé, selon le vœux des professionnels rencontrés en juin 1996. Car c'est bien la nécessité de disposer d'un outil type thésaurus qui était alors très rapidement apparue au fil de la discussion.

Un thésaurus est avant tout un langage...

Un thésaurus est avant tout un langage dont le système référentiel est "partagé" par une communauté définie, un langage utile au dialogue documentaire entre les membres de cette communauté. Or, dans le dialogue, il faut distinguer entre "ce dont on parle" et "ce que l'on dit". Pour que le dialogue soit fructueux, ou simplement fonctionne, deux conditions doivent être remplies : "ce dont on parle" et "ce que l'on dit" doivent faire l'objet d'un accord, d'une entente entre les dialoguants, l'entente sur "ce que l'on dit" n'étant possible que sur fond de l'entente (préalable) sur "ce dont on parle".

Analysant le déroulement du dialogue dans le Ménon de Platon, Paul Ricœur montre bien [Lors des Rencontres philosophiques de l'UNESCO de 1995] comment la confusion de ces deux niveaux conduit à des impasses dialogiques :

"Comment peut-on chercher ce qu'on ne connaît pas ? De cette question posée par Ménon, Socrate fait un dilemme : on ne peut chercher ni ce qu'on connaît, ni ce qu'on ne connaît pas. Dans le premier cas, la tâche est inutile, dans le second, elle est impossible, puisqu'on ne saurait même pas ce qu'il y aurait à chercher. Une fois conscient de la transformation ainsi opérée, on peut chercher chez Ménon, plutôt que chez Socrate, une manière de sortir du paradoxe du Ménon. Si le dialogue se débat dans les contradictions d'une définition de la vertu, en revanche il ne doute jamais qu'on puisse poser des questions au sujet de la vertu, et de sa capacité à être enseignée. Il est donc possible de distinguer entre un quoi, à la recherche d'une définition, et un ce sur quoi on s'est d'abord mis d'accord pour dialoguer. Notre ignorance porte sur le quoi, mais celui-ci n'est possible que sur le fond du ce sur quoi, qui délimite l'entente préalable à partir de laquelle la recherche pourra s'engager. Le sophisme consiste à envelopper le sur ce quoi l'on parle dans le doute qui frappe le quoi, c'est-à-dire les définitions de la vertu successivement avancées."

La fonction du thésaurus en général sera précisément de stabiliser une telle entente préalable [Paradoxalement, le thésaurus, ici caractérisé comme travaillant au niveau du préalable, est, dans le discours documentaire, un " instrument secondaire ". C'est que la philosophie herméneutique et la science de l'information ne s'intéressent pas au même objet : la première investit les conditions de la compréhension, la seconde les conditions de l'information. La démarche fondamentale du documentaliste - telle que je la préconise - serait ainsi une démarche à rebours, qui partirait de l'existence de facto de l'information pour en aménager les conditions de compréhension (idée d'une herméneutique documentaire : cf. Richardot Bruno, " Des pratiques bibliographiques à l'herméneutique documentaire : sens et référence en documentation ", Documentaliste - Sciences de l'information, 33/1, janv.-févr. 1996, p. 9-15).]. Et ce, à des fins tout à fait opérationnelles, à des fins d'identification " thématique " de documents, de la simple inscription d'un document dans la thématique large de l'accueil/insertion des jeunes à sa situation (ce dont il parle) dans le champ thématique, c'est-à-dire les possibilités d'articulations entre ce document et le corpus qu'il contribue à constituer (dialectique de la partie et du tout).

La force d'un thésaurus...

La force d'un thésaurus, c'est ce que l'on pourrait appeler sa réalité structurante : un thésaurus est un langage documentaire dont les éléments (les descripteurs, les mots-clés, les " mots porteurs " comme disait Dabya de la PAIO de Saint-Florent) " fonctionnent essentiellement selon leur rapport d'exclusivité signalétique - ce qu'on peut appeler leur pouvoir séparateur " [Varet Gilbert et Marie-Madeleine, Maîtriser l'information à travers sa terminologie, Besançon : Université de Franche-Comté, 1995 (Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté ; 559), p. 429].

C'est pourquoi le terme 'partenariat', typiquement, ne saurait ici s'instituer descripteur : à l'intérieur du champ thématique qui nous intéresse, il n'est pas discriminant ; il englobe et ne sépare rien. Car l'idée même de PAIO/ML est une idée de partenariat ; qui dit réseau d'accueil/insertion jeunes dit travail partenarial entre instances et structures d'un territoire ; parler de PAIO/ML, c'est parler de partenariat ; etc. Bref, le mot 'partenariat' ne figure pas dans ce thésaurus. Le mot 'jeunes' (ou 'jeune' ou 'jeunesse') non plus, et pour le même ordre de raison.

Le thésaurus s'attache à marquer des séparations à l'intérieur du champ qu'il veut dénombrer. Pour ce faire, il dénomme, utilisant des mots, des expressions du langage professionnel en question pour les instituer descripteurs. Le premier parti-pris du présent thésaurus est de n'utiliser que des descripteurs " parlants ", c'est-à-dire directement issus du langage dit naturel des professionnels de l'accueil/insertion des jeunes. Aucun des descripteurs choisis n'est étranger aux pratiques langagières des ML et des PAIO.

Au cas où un terme serait peut-être étranger à ces pratiques langagières, ou bien serait ambigu dans sa compréhension, on peut toujours flanquer le descripteur (ou le synonyme - cf. le paragraphe suivant) d'une " note d'application ", symbolisée NA. Ainsi, il n'est pas évident au premier abord que, dans notre thésaurus, le descripteur transmission information désigne la transmission entre structures administratives d'informations concernant les publics accueillis et suivis. Aussi cette précision (précision d'usage et non de vérité conceptuelle absolue) est-elle portée après la mention NA sous le descripteur, dans la liste des descripteurs.

Le deuxième parti-pris de ce thésaurus, c'est d'être court, d'être construit sur la base d'un lexique de descripteurs en nombre limité : cent mots ou expressions ont ainsi été sélectionnés. Cent, c'est peu d'une part en comparaison des autres thésaurus sectoriels [un thésaurus est un langage documentaire fondé sur une structuration hiérarchisée d'un (ou plusieurs) domaines(s) de la connaissance ; on dira que le thésaurus est spécialisé ou sectoriel quand il se limite à un domaine particulier de la connaissance], d'autre part compte tenu de la pluralité thématique du champ qui nous intéresse. Ce thésaurus ne veut pas constituer un casse-tête pour les agents des PAIO et ML, mais bien plutôt un outil maniable.


Les synonymes

La contrepartie de cette limitation volontaire, c'est l'importance qu'il convient d'accorder à la synonymie et, par conséquent, le poids que les non-descripteurs vont prendre dans ce thésaurus.

En effet la synonymie fonctionne en général pour maintenir la possibilité de correspondances entre langage dit naturel et langage documentaire. Il n'y a de synonymes dans le langage documentaire que pour attribuer à un seul des vocables synonymes en langage dit naturel un pouvoir descriptif exclusif et renvoyer les autres vocables au magasin des non-descripteurs. Dans le présent thésaurus, 'CFI', par exemple, n'est que synonyme non-descripteur, au profit de parcours formation.

La synonymie fonctionne comme un rappel de " termes spécifiques " non pris en compte en tant que descripteurs. La raison est ici simple. Il s'agit de ne pas alourdir ce thésaurus - qui contient, en l'état, 100 descripteurs - pour qu'il reste maniable. Aussi quelques descripteurs (termes génériques) n'ont pas été déclinés par d'autres descripteurs (termes spécifiques), mais par des synonymes. Par exemple, revenu englobera 'indemnité chômage', 'rémunération stagiaire', 'revenu minimum insertion' et 'salaire'.

Pour faciliter l'usage du présent thésaurus, j'ai indiqué les cas de synonymie en intégrant les non-descripteurs usuels dans le langage dit naturel (en minuscules, pour les distinguer des descripteurs portés en majuscules) suivi de la mention EM (= employer) et du descripteur " autorisé ", aux listes " descripteurs et synonymes " de chaque champ ainsi qu'à la liste générale. À l'inverse, à l'endroit du descripteur " autorisé ", on trouvera la mention EP (= employé pour) et le synonyme non-descripteur.

Mais là où il apparaît clairement que le langage documentaire ne joue pas d'une référentialité ordinaire, c'est quand sont déclarés synonymes dans un thésaurus des mots opposés du langage dit naturel. On parle en documentation d'"antinomie ". En fait on part du principe que la personne qui s'intéresse à une notion s'intéresse de fait à la notion antinomique, celle-ci apparaissant comme un degré, ou une forme possible de celle-là. Ainsi, pour décrire un document qui parle d' 'exclusion', il conviendra d'utiliser le descripteur insertion.

Des termes hiérarchisés

Le troisième parti-pris de ce thésaurus est de présenter une architecture visible : les cent descripteurs (seulement cent : deuxième parti-pris) s'organisent entre eux en dix champs de dix rubriques.

Un " champ " est un " grand thème ", une facette importante de l'activité accueil/insertion des jeunes. Voici la liste des dix descripteurs principaux de ce thésaurus, descripteurs déclinés par neuf autres descripteurs :

  • 0. territoire
  • 1. insertion
  • 2. réseau accueil jeunes
  • 3. environnement économique
  • 4. emploi
  • 5. métier
  • 6. formation
  • 7. santé-social
  • 8. culture-loisir
  • 9. information-documentation

Dénommer ainsi dix champs relève de l'arbitraire du documentaliste concepteur du thésaurus, arbitraire conciliable avec la réalité pensée du secteur accueil/insertion jeunes. La logique qui a présidé à cette dénomination est explicitée plus loin.

À l'intérieur de chaque champ, dix descripteurs (dont le principal qui fonctionne comme titre global du champ) s'articulent selon une logique qui veut être " parlante " aux professionnels de l'accueil/insertion jeunes (premier parti-pris). Le mode d'exposition choisi est arborescent. Pour le champ 4, cela donne :

Ce mode d'exposition laisse voir la hiérarchie entre les descripteurs. Les relations hiérarchiques, figurées par un système de branches descendantes dans le schéma, sont, très conventionnellement, indiquées par les mentions TG (= terme générique) et TS (= terme spécifique) dans la liste des descripteurs. Ainsi pour politique emploi, son terme générique et ses termes spécifiques :

politique emploi
TG emploi
TS emploi-formation
TS mesure emploi
TS service public emploi

politique emploi est un terme spécifique du descripteur emploi (ce dernier est donc le terme générique de politique emploi). emploi-formation, mesure emploi et service public emploi déclinent le descripteur politique emploi, ils sont ses termes spécifiques, politique emploi étant leur terme générique.

Le deuxième parti-pris adopté pour confectionner ce thésaurus forcent cette règle de la hiérarchie de deux façons. Tout d'abord, on a vu plus haut que, pour honorer ce parti-pris, certains termes fonctionnent comme synonymes alors qu'ils auraient très légitimement pu être descripteurs (spécifiques). Ensuite, certains raccourcis de relations entre descripteurs se sont imposés, toujours pour honorer ce parti-pris. Ainsi pour le premier champ, intitulé territoire, entre le descripteur-titre et les descripteurs données démographiques, données sociales et données économiques, il y avait logiquement la place pour un descripteur qui subsument les données (descripteurs 'données', par exemple). Afin de laisser voir cette logique, le pseudo-descripteur est intégré (en minuscules et entre crochets) dans la structure arborescente du champ. Mais au bout du compte, les descripteurs données démographiques, données sociales et données économiques sont bien des termes spécifiques de territoire, de même qu'aménagement territoire qui est en lien direct avec territoire dans la structure arborescente du champ. Ce qui donne :

Indiqué en minuscules, le pseudo-descripteur 'données' n'est pas pris en compte dans la table générale des descripteurs :

territoire
TS aménagement territoire
TS données démographiques
TS données économiques
TS données sociales

Au passage, on aura noté que le descripteur territoire n'a pas de terme générique. En effet, c'est un descripteur qu'on dira " principal " (top terme), parce qu'il se donne comme titre au champ en question. Il en est bien sûr de même des neuf autres descripteurs de ce thésaurus qui fonctionnent comme titre global d'un champ.

Association des descripteurs

Plus haut, il apparaissait que la caractéristique des descripteurs, c'est qu'ils fonctionnent essentiellement selon leur rapport d'exclusivité signalétique - ce qu'on peut appeler leur pouvoir séparateur. Cela dit, des descripteurs différents inscrits dans des champs différents pourront très bien partager quelques propriétés sémantiques. D'où l'intérêt de la relation d'association (TA, terme associé) qui peut être marquée à leur endroit. Par exemple entre emploi-formation et niveau qualification :

emploi-formation
TA niveau qualification

niveau qualification
TA emploi-formation

Une autre façon de repérer les associations sémantiques à moindre frais: les descripteurs contenant deux ou plusieurs termes peuvent être signalés pour chacun de leurs termes (idée de la liste " inversée "). Le simple jeu lexical permet alors des rapprochements qui peuvent être utiles. Ainsi les termes 'jeunes' et 'jeunesse' par exemple, qui ne sauraient être institués descripteurs, sont cependant intégrés à cinq expressions, dont une est descripteur (marquée en majuscules dans la liste), et les quatre autres synonymes (c'est-à-dire renvoient à des descripteurs) :

  • jeunes [conseiller *
  • jeunes [correspondant *
  • jeunes [espaces *
  • jeunes [réseau accueil *
  • jeunesse [protection judiciaire *

L'étoile marque la place du mot d'entrée : " jeunes.......[conseiller * " invite à aller voir à l'entrée 'conseiller jeunes'.

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Devrait suivre le thésaurus proprement dit - disponible auprès de la DRTEFP Centre ou auprès de l'auteur des présentes lignes.

Suite...

4 août 2004

Missions Locales Centre (fin) : utiliser le thésaurus

                

Ce thésaurus permet plusieurs niveaux d'utilisation, du simple classement des documents à la recherche bibliographique dans les fonds documentaires du réseau, en passant par l'indexation des documents.

Coter pour classer

Classer des documents sera possible par le marquage systématique de chaque document d'un symbole indiquant la place qu'occupe le document dans le système de rangement adopté. Ce symbole, c'est la cote.

Dans un premier temps...

Dans un premier temps, la cote pourra être constituée d'un nombre à deux chiffres suivi d'un suffixe littéral à trois caractères.

Le nombre à deux chiffres identifie le descripteur choisi pour caractériser le document, de 00 à 99. Il s'agit de pratiquer ici le jeu du descripteur unique : un document n'a droit qu'à un seul descripteur. Ce jeu est facile dans certains cas, comme pour l'ouvrage de Gérard Mlékuz cité en avant-propos [Les missions locales pour l'insertion professionnelle des jeunes, Lille : ustl-cueep, octobre 1985, 107 p. (les cahiers d'études du cueep; 4)] dont le titre renvoie sans ambiguïté au descripteur mission locale : le nombre à deux chiffres qui ouvre la cote de cet ouvrage sera donc 21. Il en sera de même pour tous les documents qui parlent de mission(s) locale(s), comme l'ouvrage de Pierre Verharne, Missions locales du Nord-Pas de Calais 1982-1995. Arrêts sur images, [s.l.] : [s.n.], juin 1995, 130 p.

Les trois lettres qui suivent ont deux types de signification possibles selon que l'auteur du document est un auteur "physique" ou un auteur "institutionnel". Dans le premier cas, les trois lettres sont tout simplement les trois premières lettres du nom de l'auteur du document. Ainsi l'ouvrage de Gérard Mlékuz déjà cité sera coté 21MLE, et celui de Pierre Verharne 21VER.

Dans le cas d'un auteur institutionnel, il convient de se mettre d'accord tout de suite sur une nomenclature de base :

 

  • CRP
  • document d'origine Communauté Européenne (tout document, qu'il émane d'instances politiques ou techniques)  
  • DPT
  • document d'origine Conseil Général (y compris document à caractère technique, émanant des services)  
  • MNC
  • document d'origine municipale ou intercommunale (y compris document à caractère technique, émanant des services)  
  • PRD
  • document d'origine Préfecture de Département (et services déconcentrés)  
  • PRR
  • document d'origine Préfecture de Région (et services déconcentrés)  
  • RGN
  • document d'origine Conseil Régional (y compris document à caractère technique, émanant des services)  
  • TXT
  • document à caractère réglementaire, juridique ou conventionnel (en général, issu d'organes ministériels ou interministériels) 

    Ainsi l'accord-cadre national entre l'ONISEP et la DIJ du 18 juillet 1994 sera coté 16TXT, de même que la note d'orientation entre la DJVA et la DIJ sur le rapprochement du réseau d'information jeunesse et le réseau d'accueil des ML et PAIO du 15 février 1995. Tout document concernant ce que le thésaurus appelle le réseau information et émanant d'organes ministériels ou interministériels portera cette cote.

    Pour plus de finesse...

    Pour plus de finesse, pour une précision maximale, on pourra compléter le système "deux chiffres + trois lettres" d'une indication temporelle, d'une façon tout à fait classique quand il s'agit de permettre un classement chronologique : deux chiffres pour l'année, deux chiffres pour le mois, deux chiffres pour le jour. Bien sûr ce complément sera construit en fonction des données disponibles sur le document : là où les textes officiels portent une date complète, les ouvrages se contentent très souvent d'une indication d'année d'édition, rarement complétée par l'indication du mois.

    Ainsi l'accord-cadre national entre l'ONISEP et la DIJ du 18 juillet 1994 sera coté 16TXT940718, ce qui permettra de la distinguer de la note d'orientation entre la DJVA et la DIJ sur le rapprochement du réseau d'information jeunesse et le réseau d'accueil des ML et PAIO du 15 février 1995, cotée 16TXT950215. Pour ces textes, la date complète fait partie du titre du document et il suffit de rétablir l'ordre année/ mois/jour.

    Par contre, l'ouvrage de Gérard Mlékuz verra sa cote complétée sous une forme plus réduite (21MLE8510 et 21VER9506 pour celui de Pierre Verharne). Pour ces documents, l'indication année/mois est lisible sur la page de couverture.

    21MLE8510, parce que c'est un numéro de "périodique" (à savoir le numéro 4 des Cahiers d'études du cueep) et que les numéros de périodique portent généralement une précision de type année/mois ;

    21VER9506, parce que c'est ce qu'on appelle de la littérature grise (c'est-à-dire littérature non systématiquement diffusée en librairies, comme rapports de recherche, mémoires et thèses universitaires, textes d'orientation politique, etc.) et que ce type de littérature porte généralement lui aussi une précision de type année/mois.

    Enfin, pour un ouvrage comme Guy Roustang, L'emploi : un choix de société, Paris: Syros, 1987, 144 p. (Alternatives économiques), la cote "complète" sera réduite à 46ROU87 (46... pour politique emploi, ...ROU... pour Roustang et ...87 pour 1987). Cette cote est complète, au sens où le document n'apporte aucune précision supplémentaire qui permette de le dater plus finement. En règle générale concernant les ouvrages publiés chez les éditeurs et diffusés en librairies, seule l'année d'édition est indiquée. Il suffit de repérer le copyright qui se trouve d'habitude au verso de la page de titre (en bas), et de reproduire la mention de lieu d'édition, de nom d'éditeur et d'année d'édition (c'est-à-dire ce que les documentalistes appellent l'"adresse") qui y suivent le symbole © - ce dernier authentifiant l'information.

    Le plan de classement

    Les documents ainsi cotés trouveront tout naturellement leur place, chacun la sienne, dans un plan de classement cohérent avec la logique du thésaurus (dans l'ordre numérique des descripteurs).

    Indexer pour connaître

    Classer n'est pas connaître. Le jeu du descripteur unique n'a été pratiqué ici que pour classer. Le problème, c'est qu'un document n'est que rarement monothématique : l'analyse documentaire attribue généralement plusieurs descripteurs à un document. Ainsi pour savoir ce dont parle l'ouvrage de Pierre Verharne, il conviendra de mobiliser un certain nombre de descripteurs (mission locale, certes, mais aussi territoire, situation emploi, formation, réseau accueil jeunes, parcours formation, etc.) qui renvoient à autant de thèmes traités par l'ouvrage.

    L'activité documentaire se complexifie donc : le jeu du descripteur unique est dépassé par l'indexation et devient jeu du descripteur principal. Si classer n'est pas connaître, il est clair que pour classer il convient de comprendre le document : parmi les descripteurs attribués, la pratique de classement va devoir choisir celui qui caractérise le document dans sa globalité ou plutôt dans sa pertinence.

    La pertinence d'un document, c'est son intérêt (pour l'action) dans le cadre d'une activité déterminée. La caractérisation globale d'un document n'existe pas en soi, n'est pas donnée une fois pour toutes (sauf peut-être ce qui s'écrit dans la référence bibliographique minimale ; mais de toute façon pas la caractérisation issue de l'analyse documentaire). Il n'y a pas d'analyse documentaire "objective" et définitive. Le même document a toutes chances d'être indexé différemment selon les caractéristiques de l'instance documentaire qui indexe. L'ouvrage de Pierre Verharne n'aura pas le même appareil de descripteurs dans le service documentation du CHR de Lille et dans l'un des six Centres de Ressources Documentaires de l'IUFM d'Orléans-Tours. Bref, la connaissance est toujours située dans l'horizon d'une activité, voire dans la perspective d'une action.

    Le travail - dont le présent document veut être une étape - ne consisterait-il pas précisément à construire des outils documentaires de connaissance qui seraient d'emblée dans un horizon commun aux agents PAIO-ML, mais aussi d'installer des pratiques documentaires dans une perspective collective ?

       

    Rechercher pour agir

    C'est bien l'activité "accueil/insertion jeunes" qui légitime et finalise toute action entreprise dans une ML ou une PAIO. Et il n'y a pas de raison pour que la pratique documentaire échappe à cette vérité pratique. Cette dernière s'exprimera dans toute sa force au moment de la "recherche documentaire pour l'action". 

    Imaginons que la fonction documentaire dans une structure d'accueil a produit un catalogue informatisé de son fonds. Imaginons aussi que, dans cette structure, un nouveau partenariat s'instruise, qu'un nouveau plan d'action se dessine. Il suffira alors au professionnel en charge du dossier de dégager les descripteurs correspondant à la problématique de cette nouvelle action (c'est-à-dire traduise le langage professionnel en langage documentaire) pour entamer une recherche sur le fonds documentaire de sa structure. Il aura ainsi à sa disposition un ensemble de documents dont la lecture lui permettra de ne pas partir vers l'inconnu, mais d'engager une action innovante en appui sur une connaissance (compte rendu d'expériences similaires, réflexion sur la problématique en question, etc.). Je n'insiste pas. Ici la fonction documentaire atteindra son but : outiller l'action.

    Un outil ouvert

    Langage documentaire, un thésaurus est d'abord un outil, un outil pour l'action. Le présent thésaurus est un outil ouvert : ouvert parce qu'expérimental, ouvert ensuite parce que continuellement perfectible, ouvert enfin parce que permettant des prolongements techniques presque illimités.

    Un thésaurus expérimental

    Le thésaurus, dans son état actuel, demande à être validé par les professionnels de l'accueil/insertion des jeunes de la région Centre.

    Il est expérimental, son élaboration (structuration et choix des descripteurs) reposant sur des hypothèses de travail qu'il reste à confirmer ou infirmer. D'autre part, il y a sûrement des synonymes à intégrer, des associations supplémentaires à introduire ainsi que des notes d'application à ajouter.

    Cette lourde tâche, à l'ordre du jour des rencontres de juin et septembre 1997, devrait aboutir à une première stabilisation du thésaurus.

    Dispositif de mise à jour du thésaurus 

    Mais, dans la mesure où tout d'abord un thésaurus (n') est (qu') un outil au service de l'activité, et où ensuite l'activité n'est pas définie une fois pour toutes dans ses détails, la "mise à jour" du thésaurus apparaît comme une nécessité. Elle peut s'effectuer sous deux modes complémentaires : travail sur les synonymes et travail sur les descripteurs.

    Actualiser le système de synonymie

    Actualiser le système de synonymie dans un thésaurus, c'est aménager autant de passerelles qu'il convient entre langage dit naturel (langage dans l'action, langage professionnel, langage sectoriel, etc.) et langage documentaire. Si ce dernier rend bien compte de la logique d'action des professionnels, l'évolution (inévitable ?) du langage professionnel ne remettra pas forcément en cause la structure du langage documentaire. Il pourra suffire d'indiquer les liens entre les nouveaux termes du langage professionnel et les termes du langage documentaire.

    Modifier les descripteurs

    Il faut en effet éviter de modifier les termes du langage documentaire. Tant qu'il est possible d'actualiser par des synonymes, c'est-à-dire par des non-descripteurs, aucun problème ne se pose. La démarche est celle qu'indique le paragraphe précédent.

    Par contre, il est possible qu'au fil du temps un descripteur se vide de toute référence à l'activité professionnelle, ou que cette référence s'altère significativement. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, il s'avérera nécessaire de modifier, à cet endroit précis, le langage documentaire - mais en prenant garde que cette modification n'altère pas le "système" descriptif que constitue le thésaurus. En présence d'une telle altération, c'est l'ensemble du thésaurus qui doit retrouver un équilibre, c'est l'ensemble du thésaurus qu'il faut repenser...

    Vers un collectif documentaire

    Les modalités d'actualisation synonymique et de modification descriptive répondent à la philosophie globale du thésaurus. Autant dire qu'elles participent nécessairement des prérogatives des utilisateurs, les professionnels de l'accueil/insertion des jeunes.

    D'où l'idée simple de la nécessité de la constitution d'un collectif documentaire du réseau d'accueil/insertion jeunes (de la Région Centre, à moins que l'ensemble du réseau national ne s'approprie cet outil) chargé notamment de ce travail d'actualisation synonymique et de modification descriptive. Reste qu'ici l'aide de documentaliste(s) professionnel(s) s'avérera très utile.

    Ce collectif devra travailler à la mise à jour du thésaurus, mais en prenant de nombreuses précautions, étant donné l'ampleur du travail et des répercussions de ce travail sur les pratiques documentaires qu'il étaye. La suppression d'un synonyme - et à plus forte raison la modification d'un descripteur - devra être mûrement pensée avant d'être décidée. En effet, un fonds documentaire n'est pas seulement lié à l'activité présente des professionnels. Il conserve aussi la mémoire de l'activité passée.

    C'est l'historicité des outils documentaires qui est ici visible : non seulement tout outil documentaire porte trace de ses conditions sociales et historiques d'élaboration (ce qui légitime la nécessité de mise à jour), mais encore tout outil documentaire est utile à la mémoire (ce qui légitime la prudence dans la mise à jour)...

    Catalogage informatique des fonds documentaires

    L'indexation, comme structuration de la recherche documentaire, n'a véritablement de portée que dans le cadre d'une informatisation du catalogue.
    Imaginons donc les PAIO et ML dotées d'équipements ad hoc.
    L'avantage de l'informatisation du catalogue (les documents ayant été indexés) vient de la capacité de combiner des descripteurs, grâce à ce qu'on appelle les trois opérateurs "booléens" (ET, OU, SAUF). Rechercher de l'information documentaire sur un catalogue informatisé, c'est élaborer l'"équation de recherche". Or pour élaborer une équation de recherche, il faut déjà avoir traduit les termes de la problématique professionnelle dans le langage documentaire, c'est-à-dire en descripteurs. Élaborer l'équation consistera à combiner les descripteurs choisis de façon à obtenir la réponse la plus pertinente à la question posée.
     

    Région Centre et Lille, 1996/1997 


     

     

     

     
    13 juillet 2004

    Sens et références en documentation. Des pratiques bibliogaphiques à l'herméneutique documentaire

    29Ce texte est extrait de « FORMATIONS OUVERTES MULTIRESSOURCES ». Éléments bibliographiques pour l'Université d'été de Lille, 6-12 juillet 1994 (Les Cahiers d'études du CUEEP, 29, avril 1995). Il en constitue l'introduction. Une version (allégée) a été publiée par l'ADBS, dans la revue Documentaliste-Sciences de l'information, vol.33, n°1, janvier 1996, p.9 à 15.

    Ces éléments bibliographiques ont été réalisés à la demande de l'un des organisateurs de l'Université d'été 1994 Formations ouvertes multiressources, le CUEEP. Il s'agissait de produire un document qui accompagne les travaux de l'Université d'été, conçue comme un réseau d'échanges et d'informations sur des expériences ou des projets de formation ouverte, comme un lieu et un temps où ces expériences et projets pourraient être théorisés sur fond de problématique. Je ne développe pas : les actes de cette Université d'été font l'objet du précédent Cahier d'études.


    Des documentalistes et des acteurs

    Avant de présenter le présent cahier - qui vient comme complément du précédent -, je voudrais mettre en avant le rôle de la fonction documentaire dans une entreprise locale de construction collective de savoirs spécifiques - ce que peut être une Université d'été. Il est en effet courant que les documentalistes soient mobilisés à l'occasion de colloques, séminaires et autres manifestations où les acteurs de la formation continue entreprennent un effort de discours théorisant.

    Ainsi

    • en 1991, lorsque l'Action Collective de Sallaumines fêta ses vingt ans [Bruno Richardot, 1971/1991. Vingt ans d'Action Collective de Formation à Sallaumines, Noyelles-sous-Lens, Méricourt et Loison-sous-Lens, Lille : CUEEP, avril 1991, 16 p.; bibliographie analytique dont la version signalétique se trouve dans Actualité de la formation permanente, n° 112, mai-juin 1991, p. 18-19],

    • puis en 1993, lorsque la DAFCO de Lille célébra elle aussi un vingtième anniversaire, celui des GRETA [Bruno Richardot (dir.), Évolution des métiers de la formation des années 70 à l'an 2000, Lille : Collectif Documentaire pour l'Emploi et la Formation-DAFCO, septembre 1993, 87 p. A noter qu'il s'agissait d'une bibliographie signalétique. Ce travail collectif doit être situé dans le prolongement de la bibliographie, signalétique là aussi, qui m'avait été commandée à l'occasion du colloque formation de formateurs de 1989, dont les actes ont été publiés : Actes du colloque : " les formateurs d'adultes et leurs qualifications : réponses des universités ", les Cahiers d'études du CUEEP, numéro spécial, juin 1990, 359 p., annexes (les "repères bibliographiques" se trouvent aux pages 29-51 des annexes)],

    • ou encore, plus récemment, lorsque le Centre Inffo organisait deux journées d'études sur les métiers de la formation [Stéphane Héroult, Laurence Le Bars, Les métiers de la formation, Paris-La Défense : Centre Inffo, janvier 1995, 71 p., en deux cahiers]...

    C'est que les documentalistes sont de plein droit des acteurs de la formation continue. "Piétons du savoir" [Pour reprendre le titre d'un article de Serge Cacaly paru dans Documentaliste. Sciences de l'information, vol. 22, n° 6, novembre-décembre 1985, p. 208-215], les documentalistes jouent un rôle de premier ordre dans la pensée et dans l'action. Leur rôle est "de donner à penser, de donner à agir" [Ib., p.215] ?

    Les documentalistes sont au cœur de l'action, quand cette action serait celle des acteurs réellement engagés dans la "production" de formation. Mais pour n'être pas engagés dans l'action directe, les documentalistes n'y sont pas moins réellement impliqués, aménageant les "ponts" entre l'écrit (écrits d'acteurs, écrits de chercheurs, écrits...) et l'action, entre les écrivants et les acteurs - ponts dont le franchissement par ces derniers est in fine propice à l'amélioration de la qualité de la production de formation. La documentation comme documentaction...   

    Les documentalistes seraient, par métaphore, des ingénieurs des Ponts et Chaussées chargés d'aménager le territoire de la formation continue de façon à ce que les provinces de l'écrire et de l'agir ne soient jamais coupées l'une de l'autre, que des voies de communication soient praticables dans les deux sens.

    Mais tous les ponts ne sont pas identiques. Le présent cahier en montre une certaine diversité, de la bibliographie analytique thématique à l'exégétique, en passant par l'analytique d'auteur.

    Une bibliographie analytique thématique

    L'intitulé de l'Université d'été, "multi-thèmes" presque par définition, imposait un éclatement de la thématique. De fait, chaque journée de l'Université d'été était thématiquement "lancée" par la conférence-débat du matin. Philippe Carré inaugura la formule en dressant un état des lieux sur l'autoformation et en en dessinant les perspectives. Le deuxième jour fut consacré à la place des formateurs et des animateurs dans les dispositifs d'individualisation. Georges Lerbet prononça une conférence, le jour suivant, intitulée "Autonomie, construction, appropriation des savoirs". Le quatrième jour proposa un éclairage économico-stratégique de la formation ouverte. Enfin, Serge Pouts-Lajus esquissa une méthodologie d'évaluation des dispositifs de formation ouverte.

    Si le documentaliste voulait que son labeur produisît un outil qui suive le programme des participants à l'Université d'été, il ne lui restait qu'à confectionner une bibliographie en cinq étapes, en cinq thèmes [On a coutume de dire que le partage de la thématique relève de l'arbitraire du documentaliste. Mais, c'est moins le partage de la thématique elle-même que la répartition des documents sous tel ou tel thème qui, ici, relève de l'arbitraire du documentaliste. C'est la règle du genre, dont les effets malicieux devraient être atténués par la lecture des notices qui accompagnent les références. Autre arbitraire : cette bibliographie se limite à la période 1985-1994.]. Ce qui donne immédiatement les chapitres de la première partie de ce cahier :

    1. formations ouvertes multiressources (expériences et généralités)
    2. formations ouvertes multiressources et métiers de la formation
    3. formations ouvertes multiressources et construction des savoirs
    4. formations ouvertes multiressources et marché de la formation
    5. formations ouvertes multiressources et évaluation

    Mais comme un documentaliste ne travaille jamais ex nihilo, il convenait, dans un sixième chapitre, de signaler les bibliographies déjà publiées sur ces thèmes, qu'elles soient signalétiques ou analytiques.

    à suivre



    12 juillet 2004

    Sens et références en documentation. Des pratiques bibliogaphiques à l'herméneutique documentaire [9]

    [suite de ...]

    Éléments pour une herméneutique documentaire

    "La philosophie est une anticipation des pensées et des pratiques futures.
    [...] Non seulement elle doit inventer, mais
    elle invente le sol commun aux inventions à venir.
    Elle a pour fonction d'inventer les conditions de l'invention.
    "
    Michel Serres, Éclaircissements. Entretiens avec Bruno Latour,
    Paris : Flammarion, 1994, p. 129 (Champs)


    Mais l'herméneutique est une pratique de type philosophique et les débats qu'elle suscite engagent les philosophes, pas les documentalistes. Qu'elle mobilise ici de la technique documentaire n'implique nullement qu'elle relève de l'activité documentaire.

    Si je convoque la philosophie dans mon propos - qui est bien propos de documentaliste -, c'est parce que je fais le projet d'asseoir ma professionnalité sur une pensée vive et vivifiante (c'est-à-dire octroyeuse de sens), dont l'énergie résulte d'un perpétuel besoin de comprendre. Peut-être aussi du refus obstiné de la double réduction, techniciste et ancillaire, qu'on impose trop souvent à la fonction documentaire.

    Situation de l'herméneutique documentaire

    Par ailleurs témoin de l'écriture praticienne [Voyez la conclusion, déjà citée, du numéro 27 des Cahiers d'études du  CUEEP], je ne résiste pas au « désir » de mettre en place les conditions de possibilité de sa problématisation : l'écriture des acteurs de l'éducation permanente ne pourra se déployer et se problématiser que dans une nouvelle région de l'herméneutique, qui fonctionnerait à trois niveaux :

    1. niveau de l'acteur écrivant
        1.1. qui sont ces écrivants, pour qui et pour quoi écrivent-ils ?
            quelles sont leurs motivations à écrire ?
            quels processus identitaires engagent-ils ?
        1.2. quelles  sont les difficultés qu'ils rencontrent dans l'acte d'écriture ?
    2. niveau de l'institution éducative
        2.1. quel  statut l'institution accorde-t-elle à l'écriture praticienne ?
        2.2. quels  sont les enjeux de l'écriture praticienne pour l'institution ?
    3. niveau de l'écrit
        3.1. quels  instruments de lecture et d'interprétation ?
        3.2. quelles  relations entre le texte et l'action ?

    C'est bien sûr au troisième niveau que s'inscrit le projet d'herméneutique documentaire. Mais une herméneutique caractérisée comme documen- taire est-elle seulement possible ? A quelles conditions ? Pour produire quoi ? Et selon quels protocoles ?

    Comment le documentaliste va-t-il pouvoir/devoir s'y prendre pour enri- chir sa professionnalité d'une capacité à « interpréter » sans pour au- tant y perdre son âme, c'est-à-dire sa spécificité de documentaliste ? Comment installer dans le même bateau l'ouverture herméneutique potentiellement infinie et la nécessaire réduction documentaire ? Quel hybride naîtra de cette union (contre nature ?) de la Bedeutung et de  la Bezugnahme ?

    Un possible comme exemple à analyser

    Je limiterai ma réponse, aujourd'hui, en proposant un exemple d'un tel hybride, une production - parmi une foule de possibles - réalisée avec l'objectif d'ouvrir le documentaire. Je veux parler de ce que j'ai appelé, après Philippe Carré, l'exégèse bibliographique d'auteur.

    Hybride, l'exégèse bibliographique est une œuvre doublement bridée.

    En tant que bibliographie, d'abord, elle s'oblige à présenter une entrée émiettée : la  référence-Bezugnahme y est mise en  ordre (en l'occurrence ordre chronologique) .

    Ensuite, le centrage exclusif sur l'auteur réduit considérablement le champ du mobilisable pour l'interprétation. Le travail sur l'intertexte, notamment, ne peut s'effectuer qu'à l'intérieur du corpus marqué du nom de l'auteur. La Bedeutung est conditionnée par la mise en relation des Bezugnahmen entre elles. Le travail de déploiement du monde de l'œuvre de l'auteur, le travail herméneutique est borné par le travail proprement bibliographique.

    On parlera donc d'une exégèse close : on y entre et on en sort par des fermetures.

    Au-dedans cependant le documentaliste herméneute trace les profondeurs, aménage les perspectives, donne à voir les reliefs du monde scriptural de l'auteur. L'ouverture se fait au-dedans, à l'intérieur de l'enclos d'atomes rangés du bibliographe. Ouverture au-dedans et fermeture au-dehors, référence-Bedeutung au-dedans et référence-Bezugnahme au-dehors. L'herméneute refaçonne les ruines d'œuvre laissées par le bibliographe, y implantant un système d'innervation propre à donner au champ de ruines une apparence de vie articulée. Ce système relationnel, ce réseau de communication n'est que fils ténus tendus d'une ruine à l'autre. L'herméneute n'ajoute rien que de la circulation entre les éléments bibliographiques. En cela, l'exégèse bibliographique serait le niveau zéro de l'interprétation.

    Cette capacité à rendre à l'œuvre une vie d'outre-bibliographie, le documentaliste herméneute la tient de la lecture, de sa lecture de l'œuvre qui est construction d'un projet de monde, mais aussi de la lecture de la bibliographie elle-même qui est évaluation de l'émiettement en même temps que du travail de mise en réseau à accomplir. Aussi, plutôt que de dire le travail herméneutique borné par le travail bibliographique, ne convient-il de le penser comme travail sur le travail bibliographique, c'est-à-dire comme dépassement du proprement biblio- graphique par la lecture de  l'œuvre, comme ouverture de l'en-clos ?

    Tant qu'il y aura des lecteurs...

    Lille, le 27 avril 1995


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    26 juin 2004

    Autodocumentation et autoformation

          

    Autodocumentation :
    autoformation, langage & vérité


     

    Bruno Richardot, USTL-CUEEP
    Colloque GRAF98
    4ème colloque Européen sur l'Autoformation
    Dijon 10 au 12 décembre 1998
    ENESAD-GRAF

     

     

    Documenter peut être transitif ou pronominal. Dans le premier cas, le professionnel de l'information documente son client, un collègue enseignant par exemple : il lui livre des documents, ou plus simplement des renseignements. Dans le second cas, c'est le collègue en question qui recherche documents et renseignements. Se documenter peut alors consister à s'enquérir auprès du professionnel de l'information. Ce peut être aussi se livrer à l'autodocumentation. Et, à observer le prodigieux développement du discours sur l'autoformation depuis plus d'une décennie, on imagine que le thème de l'autodocumentation suit le mouvement et occupe de plus en plus les esprits.
    À lire attentivement un récent ouvrage (Carré 1997), on constate pourtant que l'autodocumentation n'y occupe qu'une modeste place : le mot n'y connaît que six occurrences - dont cinq correspondent à des tentatives de (com)prendre l'autodocumentation dans les courants qui structurent l'univers de l'autoformation. La sixième occurrence voit dans l'autodocumentation une « compétence métacognitive » , voire une « métacompétence d'apprentissage » , nécessaire à l'« autogestion de ses propres processus cognitifs » , en limitant son application à l'identification et la localisation des ressources pédagogiques humaines et matérielles disponibles.
    Reprenons da capo. Dans l'expression s'autodocumenter, le préfixe auto- semble redondant : la pronominalité suffirait à marquer la réflexivité. Il faut donc qu'il marque une insistance : documenter soi-même (= s'-) par soi-même (= auto-). Cette remarque vaut pour s'autoformer : souvenez- vous de l'« art de s'instruire par soi-même »  de Condorcet. Mais que peut bien signifier auto dans le cas de l'activité documentaire?

    Prenons la recherche documentaire. Dans le discours, la philosophie grecque antique distinguait trois niveaux : le pragma (c'est-à-dire ce dont on parle), la lexis (c'est-à-dire la façon dont on parle) et le rhêma (ou encore la thésis, c'est-à-dire ce qui est dit). Le regard documentaire sur le document est d'abord repérage de ce dont ça parle, avant même que de chercher à comprendre ce que ça dit. Et, parce que la documentation est un fait social, les pragmata doivent être répertoriés (thésaurus). Les mots-pragma peuvent alors y être ces mots magiques qui en même temps décrivent (descripteurs) le monde si dense des documents et permettent d'y pénétrer (mots-clés). Je définirais volontiers un thésaurus comme un langage dont le système référentiel est partagé par une communauté définie, comme un langage utile au dialogue documentaire entre les membres d'une communauté. Et des conflits sont possibles entre ce langage et le langage communautaire, plus riche, plus diversifié, plus mobile, plus versatile aussi. Par ailleurs, au sein d'une communauté d'acteurs, la stabilité sémantique (voire lexicale) n'est pas telle que les méprises y soient impossibles : langage communautaire et langage privé se mécomprennent quelquefois...
    Car, si la recherche documentaire est un acte social utilisant codes écrits et conventions d'usage, elle est d'abord recherche pour soi, quête d'information préalablement formulée à part soi, dans l'intimité du langage privé, c'est-à-dire de façon inaudible et incompréhensible par autrui. La dimension privative est ici prise en compte pour être dépassée parce qu'improductive pour l'heuristique documentaire. En fait, tout se passe comme s'il y avait trois jeux de langage différents (privatif, communautaire et documentaire) où celui qui entreprend une recherche documentaire pour et par lui-même devra tremper sa question. À chaque étape, la question adapte son habillage langagier pour être productive à cette étape-là. Plus que de traduction, il vaut peut-être mieux parler de transformation : ce qui est en jeu ici n'est pas la relation langage/pensée, ni la relation langueA/langueB : un jeu de langage n'est pas une langue. Ce qui est en jeu, ce n'est pas l'énonciation mais la productivité sémantique de la question dans des mondes différents. S'originant dans le soi à part soi, le questionnement autodocumentaire n'est possible qu'au prix d'une double transformation, d'un double travail.

    Mais l'autodocumentation ne se réduit pas à la recherche documentaire. La lecture est une activité essentielle de l'autodocumentation. Elle en constitue même parfois l'activité principale dans certains mouvements d'éducation populaire.
    Au moment même où je m'engage dans la lecture d'un document, je me fais nécessairement une idée de ce que dit le document. Cette idée fonctionne comme un préjugé - pas un préjugé au sens négatif du terme (sens attribué par les Lumières), mais au sens d'une attente de vérité du document - une telle attente étant déterminée par ce que l'on pourrait appeler la position « historique » du lecteur (culture, inscription dans la tradition, mais aussi projet, etc.). La lecture va alors fonctionner comme un dialogue entre cette attente de vérité et le texte du document. C'est en explicitant mes préjugés que je recevrai ce que dit le document dans toute son altérité. Pour dialoguer, il faut satisfaire à trois conditions sine qua non : j'attends qu'une vérité sorte du dialogue ; j'ai mon idée sur la question mise en débat ; j'admets, par principe, que l'autre pourra avoir raison contre moi. Lire un document, c'est dialoguer avec le texte. Plus le lecteur avance dans sa lecture, plus le document lui parle, plus le texte s'impose dans une vérité différente de la sienne.
    La part de soi mise dans la lecture est capitale. Il n'y a pas de lecture objective. L'expression lecture objective n'a aucun sens. La lecture est mise en avant de soi dans l'attente de la manifestation de l'autre. La lecture est formation de soi par soi dans le dialogue avec l'autre. La lecture comme autoformation expérientielle...


    PS. Ce texte faisait partie des propositions de communications retenues par le comité scientifique réuni le 16 juillet 1998 pour préparer le colloque cité plus haut. Il ne figure pas dans les actes dudit colloque, pour la simple raison que je ne suis pas allé à Dijon ce mois d'octobre-là, l'argent disponible pour ce type d'activité étant réservé aux enseignants-chercheurs et aux thésards - et je ne suis qu'ingénieur documentaliste. Ce texte est néanmoins disponible (format PDF) sur le site d'EDUCAGRI. Vous pouvez aussi le récupérer tel quel en cliquant là => richardot.pdf.

     

     


       

     

    24 juin 2004

    De la chanson, de la bière et des frites

       

    L'association La Chapelle des Flandres nous l'avait promis : bientôt un florilège de chansons locales va voir le jour. Un disque, qui sortira fin 2004, juste pour les fêtes de fin d'année, va réunir ce qui n'a que très rarement ou jamais été enregistré. Il ne leur manque que quelques milliers d'euros et un petit coup de pouce pour enfin presser le disque, pour arriver au bout de ce qui peut s'appeler une aventure. Car il a fallu fouiller et fouiller encore dans une jungle de textes et de partitions rendus en partie illisibles par le temps et oubliés, avec le temps aussi. Il a fallu trier, choisir, puis réarranger ces morceaux recollés de l'histoire ouvrière roubaisienne.

     

    Un an pour que Vivat, un bouquet de chansons locales (patoisantes ou d'auteurs roubaisiens) puisse enfin aboutir. Maurice Bourbon, chef de choeur émérite, s'est chargé d'harmoniser ces compositions à la base assez simples et musicalement pauvres. Une fois le travail d'enrichissement terminé, solistes et chanteurs ont pu passer à la phase d'enregistrement (dans une chapelle à l'acoustique parfaite en Belgique).

     

    Métamorphoses et Coeli et Terra, accompagnés à l'accordéon par Casilda Rodriguez, signent là un opus premier du genre qui risque de dépoussiérer pas mal de mémoires. Celles qui ont entendu les sirènes décrites par Van der Meersch, celles qui ont chanté du Bodart-Timal ou du Nadaud en sortant de l'usine, celles qui ont vu Roubaix se faire grande et finalement courber le dos quelques années plus tard. Mais Vivat n'est pas qu'un reliquat du vieux Roubaix compacté en disque, ces textes et chansons qui ont bercé une époque explique en partie ce qu'est la ville aujourd'hui. La bière et les frites, les vieilles cheminées et la vie dans les cafés, toute la bonhomie roubaisienne. C'est un résumé un peu réducteur certes, mais qui ressemble bien tout de même à quelques traits de caractère des gars du coin.

     

    D'ordinaire confinée dans un registre disons plus « prestigieux » (voyez sa discographie), la Chapelle des Flandres s'est ici penchée sur un répertoire populaire sans pour autant faire montre de snobisme à l'égard de ces textes trempées dans le vécu à la fois beau et misérable des anciens ouvriers et de Roubaix aujourd'hui.

     

    L'association qui met actuellement en place un système de souscription pour achever le financement du disque. Quelques centaines de commandes de CD feraient l'affaire. Vous aurez tous les renseignements ainsi que le formulaire de souscription ici. En effet, enregistrer demande des moyens qu'aucune maison de disques à l'heure actuelle n'est prête à prendre en charge intégralement. Souscrire, c'est prendre une option à un tarif préférentiel. C'est aussi participer activement à la création et à la diffusion artistiques.

     

    [Certains passage de cette dépêche sont extraits d'un article paru dans  Nord-Éclair, le samedi 19 juin 2004]

     

     


     
     
    22 juin 2004

    Le déroulement de carrière, troisième période (2004/ - )

    Début 2004, à la demande de la Direction de l'Institut CUEEP, je prends en charge une mission de capitalisation de la production pédagogique et d'ingénierie de formation à l'interne, ce qui me permet de faire converger l'ensemble des compétences mises en oeuvre et approfondies depuis le début de ma carrière (à savoir : ingénierie de formation, ingénierie de l'information-documentation et conseil en écriture praticienne).
    Cf. la synthèse proposée en mars 2005 suite aux travaux des groupes thématiques internes au CUEEP... et dont on peut lire le début ici.

    Je poursuis par ailleurs mes activités d'enseignement universitaire, de formation professionnelle et de conseil en écriture. Ainsi, l'écriture praticienne fait l'objet d'une formation de formateurs dans le cadre de l'offre régionale de qualification des acteurs de la formation (C2RP) ; une formation au traitement documentaire, une autre à la veille professionnelle dans les missions locales est financée par PROMOFAF ; l'enseignement de la pratique de l'analyse documentaire (indexation avec thésaurus) se poursuit à Lille3 ; etc.


    22 juin 2004

    Le déroulement de carrière, deuxième période (1989/2004)

    En 1989, j'ai proposé à la Direction du CUEEP d'organiser la fonction documentaire pour l'ensemble de la structure - qui ne disposait à l'époque d'aucun service de documentation en tant que tel. La proposition fut acceptée et j'ai organisé puis géré le centre de documentation de l'Institut CUEEP, la cellule documentation. À ce titre, j'ai assuré l'installation des membres de mon équipe dans les fonctions de secrétaire aide-documentaliste ou de documentaliste, encadrant en outre des étudiants vacataires au catalogage.

    Cette mission comportait bien sûr les activités classiques de bibliothéconomie et de documentation :

    • acquisition d'ouvrages et de publications en série,
    • bulletinage et catalogage (sous CCO-ISI, puis BCDI),
    • circulation de la documentation et magasinage,
    • analyse documentaire (indexation avec thésaurus sectoriel, condensation à façon),
    • dossiers documentaires,
    • recherche bibliographique ou documentaire,
    • production documentaire (informations documentaires, bibliographies signalétiques et analytiques, synthèses documentaires, etc.),
    • participation à des réseaux documentaires sectoriels (secteur emploi-formation en région et au niveau national), professionnels (ADBS) et institutionnels (Service Commun de Documentation de l'Université); l'une de mes premières préoccupations, dans cet ordre d'idée, fut de créer, avec l'aide du service documentation du CARIF, un "collectif documentaire régional emploi-formation", dont l'objectif était d'optimiser la ressources documentaires régionales en la matière, de disposer à coût constant d'un fonds documentaire plus important (cf. document 1993/2, par exemple) ...
    • mise en place d'un système de veille informative à l'interne de la structure.

    À cette charge, se sont plus ou moins régulièrement ajoutés:

    • des charges d'enseignement des techniques documentaires  [cours à l'Université de Lille3 (UFR IDIST) en indexation notamment, mais aussi en analyse documentaire, écriture professionnelle, analyse des services, documentation appliquée au secteur de la formation permanente, etc. ; formation professionnelle pour la principale association nationale des professionnels de l'information et de la documentation, l'ADBS, en pratiques d'analyse documentaire (indexation, condensation) ...] 
    • des activités d'ingénierie documentaire [réalisation d'études, de conseil et d'expertises dans les domaines de l'information et de la documentation pour les organisations des secteurs emploi / éducation / formation continue; seuls quelques uns de ces travaux ont été publiés : cf. documents 1990/2, 1991/1, 1991/2, 1993/2, 1995/1, 1995/2, 1996/3 et 1996/8 ; création d'outils ou de dispositifs d'information/documentation adaptés aux situations des organisations des secteurs emploi/éducation/formation continue; Cf. documents 1998/1 et 1999/3 ; aide et formation à la méthodologie de la pratique documentaire; Cf. documents 1995/1 (introduction), 1996/1, 1996/6, 1997/1, 1997/2 et 1999/2]. 
    • du conseil en écriture professionnelle et praticienne dans les secteurs du développement économique local et de la formation permanente [du conseil en écriture professionnelle et praticienne à l'interne de l'institution: à partir d'une demande d'aide à la réalisation d'un ouvrage collectif (qui deviendra le Cahier d'études du CUEEP 27, Formation en entreprise sur l'entreprise. Une expérience), mon intérêt pour le conseil en écriture praticienne s'est développé; d'autres demandes ont été formulées par la suite... Cf. documents 1994/1, 1994/3, 1995/2, 1996/4, 1996/5, 1996/7, 1996/9 et 1999/1 ; du conseil en écriture professionnelle et praticienne en conventionnement avec des institutions publiques, notamment  [avec le Centre Régional de Ressources Pédagogiques et de développement de la qualité de la formation de Lille, pour aider des formateurs à transférer, par l'écriture, les innovations pédagogiques qu'ils avaient expérimentées (expérimentations type "Nouvelles Qualifications") ; avec la Direction de l'Action Économique du Conseil Régional Nord-Pas de Calais, pour aider les agents de développements des services d'utilité sociale et de proximité a engagé une écriture praticienne et produire une synthèse finale (en plusieurs versions) des écrits praticiens produits dans le cadre du séminaire qui les a réunis de janvier 2000 à février 2002; cf. documents 2001/1 et 2002/1 ; enfin, rewriting pour publication, en dehors des activités éditoriales, jusqu'à l'aide à la relecture et à la correction avant bon à tirer]. 
    • des responsabilités éditoriales, que ce soit en autonomie (Cahier d'études du CUEEP 31, Ateliers de pédagogie personnalisée. Un exemple en Région Nord - Pas-de-Calais ; Cahier d'études du CUEEP 32-33, Pratiques d'autoformation et d'aide à l'autoformation. Deuxième colloque européen sur l'autoformation [= 1996/2]; etc.) ou en collaboration (Cahier d'études du CUEEP 27 [ouvrage hôte des documents 1994/1, 1994/2 et 1994/3] déjà cité, par exemple).

     


     

    22 juin 2004

    Une certaine activité de recherche

    Tout au long de ma carrière, j'ai témoigné par écrit des expérimentations auxquelles j'ai participé ou que j'ai conduites, ainsi que des réflexions que j'ai engagées à partir de mes pratiques professionnelles. Les textes ainsi produits émargent donc soit à l'ingénierie éducative soit à l'ingénierie documentaire et à la bibliothéconomie ou encore à des thématiques connexes à ces deux domaines.

    Bien que cette écriture n'ai jamais cherché à ouvrir quelque porte que ce soit vers une carrière d'enseignant-chercheur, les institutions de recherche et les organes officiels du secteur de la formation continue et de la documentation l'ont très souvent saluée, notamment par une inscription dans les bases de données bibliographiques spécialisées. Ainsi le Centre Inffo, par exemple.

    D'autre part, certaines de mes publications sont de plus en plus souvent utilisées en appui à des activités de recherche universitaire, notamment lorsque j'avançais le programme d'une "herméneutique documentaire" (1996/1, mais aussi 1996/6, 1997/1 et 1997/2) - je ne sais si je suis l'inventeur de cette expression, en tout cas est-elle reprise de plus en plus souvent depuis ma première publication sur le sujet.


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