Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BRICH59
17 juin 2008

Avoir ou n'avoir pas le sens du dialogue

NUIT DES ÉCOLES
Alors que 600 écoles ont été occupées par des parents d'élèves dans la nuit du 13 au 14 juin pour protester notamment contre la réforme de l'enseignement primaire, Xavier Darcos déclare qu'il ne souhaite pas "qu'on transforme les écoles en foire du caravaning". "Ce n'est pas comme ça qu'on va régler les problèmes de l'école", affirme-t-il. "Ce sont les mêmes maires socialistes qui ferment les écoles les jours de grève et qui les ouvrent pour faire du camping!" [extrait de la revue de presse de L-AEF]

Voilà un sens avancé du dialogue politique de la part d'un ministre. En tout cas, c'est drôlement constructif... Dans les chaumières, on pense qu'il se fout de la gueule du peuple, celui-là ! Et la raison commune est bien dans les chaumières, non ?


Publicité
Publicité
17 juin 2008

Racisme et antisémitisme

Depuis le sujet proposé à l'épreuve du dossier du CAPES de documentation il y a deux ans, j'ai du mal à voir clair dans l'articulation entre racisme et antisémitisme. Que l'antisémitisme ne soit pas considéré comme un racisme comme les autres m'a toujours interrogé et conduit à penser que distinguer l'antisémitisme parmi tous les racismes est en soi une discrimination, la discrimination étant l'une des marques congénitales de tout racisme. Sûr de mon raisonnement, je n'osais l'avouer de peur d'être accusé d'antisémite...

Quelle ne fut donc pas ma joie quand je lus, dans le Monde Diplomatique de ce mois de juin 2008, le texte de Tony Judt, "Trop de Shoah tue la Shoah" (p.22-23), où l'on voit comment l'on est passé du déni du caractère raciste de l'antisémitisme (juste après guerre) à une sorte d'inversion du problème que pose l'antisémitisme (aujourd'hui) !

Tony Judt déroule cela en trois temps :
schéma en html ou en pdf à imprimer en A3

juste après la guerre

  • en Europe de l'Est, dès après la guerre, la Shoah fut ignorée [parce que il fallait oublier que c'est en Europe de l'Est qu'il y eut les plus grandes atrocités, et de nombreux "collaborateurs" ; parce que il fallait que les victimes non juives du nazisme et du bolchevisme oublient leurs propres souffrances ; parce que la judéité des victimes soviétiques du nazisme fut minimisée par les autorités soviétiques ; parce que "finalement, après quelques années, à la mémoire de l'occupation allemande succéda celle de l'oppression soviétique"]

  • en Europe occidentale, ce fut un autre monde, mais il y eut le même oubli [parce que les pays "occupés" soignèrent leur image de résistance - pour oublier leur humiliation et parce que les allemands s'apitoyèrent sur leurs propres souffrances]

ensuite

  • années 60 une nouvelle génération découvre...

  • années 80 la Shoah est connue d'un public de plus en plus large...

  • années 90 fin de la division de l'Europe... repentances officielles et commémorations...

  • "aujourd'hui, la Shoah est une référence universelle" (programmes scolaires et productions de récits et d'analyses)   

aujourd'hui, "le souci de notre époque pour la Shoah [...] pose cinq problèmes" :

  1. dilemme des mémoires incompatibles (sorte de conflit des mémoires de la souffrance humaine ?)

  2. exactitude historique et risques de surcompensation

  3. difficulté de tenir la notion de "mal unique" - ce qui entraîne une dilution de la notion de mal

  4. la lutte contre l'antisémitisme comme "raison" d'ignorer les autres maux de notre époque

  5. la lutte contre l'antisémitisme comme justification du sionisme

Ce schéma est concis et l'article mérite une lecture approfondie, tant le regard qu'il déploie sur les soixante dernières années donne à réfléchir et risque d'ouvrir les yeux à de nombreux fanatiques et autres gens qui se contentent d'approximations historiques et morales. Un beau risque !


16 juin 2008

Enseignement public à but lucratif...

On aura tout vu dans ce monde ultralibéral : le service public de l'enseignement supérieur considéré comme une entreprise commerciale !

Des interrogations couvaient au sujet de l'article 28 de la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006 quant à la véritable portée de l'exonération d'impôt sur les sociétés résultant de son texte. L'instruction n° 58 du 30 mai 2008 publiée au Bulletin officiel des impôts, ayant pour objet de commenter les dispositions en question, lève toute ambiguïté à cet égard en précisant, aux points 37 et 38, que certaines activités de prestations de services (prestations d'analyse, mises à disposition de locaux, d'équipements par exemple) n'entrent pas dans le champ de l'exonération et peuvent revêtir un caractère lucratif. [source AMUE]

En somme, les universités deviennent des sociétés marchandes. Ça y est ! C'est fait !

Il me semblait pourtant que l'université, considérée dans la globalité de son fonctionnement, devait constituer une version économique possible du principe de solidarité : certaines composantes gagnent des sous pour que d'autres puissent mener à bien la mission de service public de formation tout au long de la vie et de recherche scientifique et technique, mission de service public très mal financée et qui ne rapporte rien financièrement parlant. Elle "rapporte" juste l'élévation du niveau de formation et de qualification des français. Ce n'est rien en effet !


15 juin 2008

Politique et pédagogie : prendre les gens pour des cons

Indécrottables, ces hommes et ces femmes qui ont ou briguent le pouvoir (politique, économique, organisationnel, peu importe). Que trop de gens ne soient pas d'accord avec leurs décisions ou simplement leurs opinions ne remet pas en cause ces décisions ou ces opinions : c'est juste parce qu'ils ont mal compris, ces gens ! Cela participe de l'infantilisation de l'autre inhérente à toute position de pouvoir sur l'autre. L'homme politique comme père des peuples, on connaît, et on sait aujourd'hui ce que cela signifie pour les peuples en question ! Bref, le paternalisme est une vertu politique ! Tu comprends pas mon petit ? Normal : tu comprendras plus tard. Ça me fait penser à ce bon Erik Satie (1866-1925) qui disait : "Quand j'étais jeune, on me disait : "Vous verrez quand vous aurez cinquante ans". J'ai cinquante ans, et je n'ai rien vu." Il n'y avait peut-être rien à voir, ou juste les traces évanescentes de quelques mystifications.

Ainsi, tout récemment, François Bayrou, partisan du oui au traité de Lisbonne, dit à 20minutes.fr que "quand ils ne comprennent pas, les peuples votent non". Quand ils comprendront, ils voteront oui ? Mais qu'y a-t-il à comprendre, Monsieur Bayrou ? Les arguments des partisans du oui, nous les connaissons tous ! Ce sont ceux de l'Establishment, c'est-à-dire ceux des gens au pouvoir, ceux des gens aux commandes des médias, etc. Les arguments des partisans du oui peuvent se résument en un seul : l'Europe politique doit s'aligner sur l'Europe économique.
Mais ce pauvre Bayrou ne fait ici qu'exemple : le gouvernement Sarkozy et lui avec use et abuse de cette méthode depuis longtemps.

Un pas après l'autre : d'abord l'ultralibéralisme dans le fonctionnement économique (son fonctionnement natif), puis, une fois que cet ultralibéralisme apparaît comme la seule voie possible économiquement, on le promeut organisateur du fonctionnement politique, c'est-à-dire qu'on vide le pouvoir politique de tout force quand on ne peut l'asservir... C'est en gros le coup du "fait accompli", coup dont les adolescents sont friands quand il s'agit de forcer la main à leurs parents... Le monde à l'envers, quoi !


14 juin 2008

Fatalement

Fatalement nécessaire,
Aimablement dérisoire,
Brise mon cœur,
Inocule ton venin !
Et passe ton chemin,
Navigante au long court,
N'aimant rien moins que moi,
Emmène mon âme. Amen.


Publicité
Publicité
13 juin 2008

Merci aux Irlandais !

Les Français, dans leur majorité, avaient dit NON au traité de Lisbonne.
Le Président de la République n'a pas respecté ce choix majoritaire et a fait passer en force, au mépris de la parole populaire, son "mini-traité".
Les Irlandais viennent de rétablir la parole française, la vraie, celle du peuple.
Merci aux Irlandais !


13 juin 2008

Une baisse des moyens ?

Extrait de la revue de presse de l'AEF de ce matin :
"L'enseignement privé confronté à la baisse des moyens", titre Le Figaro (p. 11), rapportant qu'"entre 30 000 et 40 000 demandes d'inscription ne peuvent être satisfaites" (L'AEF n°97679). "Pourquoi le privé ne peut pas répondre aux demandes", titre le Parisien (p. 13), relayant le constat dressé hier le secrétaire général de l'Enseignement catholique Éric de Labarre: "De 30 000 à 40 000 demandes d'inscriptions dans le privé devraient être insatisfaites à la rentrée prochaine". "L'enseignement catholique se dit 'dans une impasse'", titre La Croix (p. 5).

L'enseignement public, lui, n'a pas plus de problème, puisque l'État lui coupe carrément les vivres ! Sous la simple raison que l'attribution de moyens doit être proportionnée aux effets de la démographie... et analysable dans  les termes imposés par la LOLF... etc. etc.

Pourquoi donc l'enseignement privé serait-il mieux loti que le public !

Quoique... nous sommes dans un monde ultralibéral !


12 juin 2008

Cercle vicieux de la vitesse

La vitesse crée l'illusion du mouvement.
Le mouvement crée l'illusion de la modernisation.
La modernisation crée l'illusion de l'amélioration.
L'illusion de l'amélioration crée de la déception.
La déception crée la demande de mouvement.
Or la vitesse crée ...

Cherchez l'erreur !


10 juin 2008

Le fait et l'exception

Mon professeur de philosophie le disait souvent : un fait ne prouve rien ! Il disait aussi qu'il est stupide de penser que l'exception confirme la règle. Il était très fort en logique et en latin, mon prof de philo ! Mes condisciples ne me contrediront sûrement pas. C'était au lycée Bergson, Paris XIX°, il y a maintenant 37 ans, classe de Terminale A1. Monsieur Rodier - c'était son nom - écrivait de temps à autre dans le journal Combat, auquel participaient aussi - ou avaient participé - Jean Bloch-Michel, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, André Malraux, Emmanuel Mounier, Raymond Aron et tant d'autres... Au tournant des années 60/70, ce journal semblait constitué l'intelligence du temps, la mise en question des évidences trop faciles de l'immédiat après 68. Du coup je devins un fidèle lecteur de Combat - qui cessa de paraître en 1974. Philippe Tesson créa le Quotidien de Paris, comme pour poursuivre l'idée, mais ce n'était plus pareil. L'avenir m'indiqua que je n'avais pas eu tort...
Bref, Monsieur Rodier disait qu'un fait ne prouve rien. Il le disait et redisait dès qu'un élève opposait un fait à une idée, comme si un fait pouvait argumenter contre l'idée. Il y a bien deux mondes : celui de l'argumentation et celui des faits. Un peu plus tard, quand j'ai lu Éric Weil, j'ai superposé à cette dichotomie une autre dichotomie, celle qui distingue entre discussion (philosophique) et violence (politique)... Deux mondes aux fonctionnements différents, aux logiques divergentes. Deux mondes qui possèdent chacun une radicalité propre.
Et ce qui me fascine dans l'époque où nous sommes (je parle de la petite époque, à savoir de ces années dominées par le libéralisme berlusco-sarkozien), c'est que la ligne de partage entre ces deux mondes est insidieusement brouillée. Avez-vous remarqué comment les mots sont kidnappés, comment le sens des mots est dévoyé ? Lisez les Rêves de droite de Mona Cholet. Lisez "Le voleur de mots" de Michel Guillem (in Le Sarkophage, n°5). Lisez Le Monde diplomatique. Lisez... Nombreux sont ceux qui s'offusquent de ces pratiques utilisées pour piéger les cerveaux paresseux.
Relisez le discours de campagne de la droite : le marketing politique à l'œuvre ! Réussir à se faire élire par ceux-là mêmes dont on va briser la vie. Très fort ! Cette sorcellerie du langage est d'une efficacité redoutable : les mots y prennent le rôle des faits et les faits sont élevés au rang d'idées ! Du coup toutes les promesses sont apparemment formellement valides, tous les discours sont possibles : il suffit d'émouvoir l'auditoire et c'est dans la boîte, de dire aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre et ils sont conquis.

Seulement voilà ! L'effet boomerang ne tarde pas : les gens conquis attendent que les mots deviennent des faits : que les promesses soient tenues... Je n'insiste pas.
Sauf pour faire remarquer que cela va plus loin que le fameux théorème de Charles Pasqua (Les promesses n’engagent que ceux qui y croient). C'est une force no limit qui avance sans faiblir et sans qu'on puisse en prévoir les effets ni même en mesurer les dommages collatéraux.

-o0o-

Exceptio probat regulam disaient les juristes anciens. Mais, dans cette formule comme le plus souvent, le verbe probare ne signifie pas tant prouver que mettre à l'épreuve, éprouver. Du coup, ça devient clair : l'exception met la règle à l'épreuve, l'exception éprouve la règle. La règle manifestera sa vigueur, sa validité si elle oppose une résistance à l'exception. L'exception, quant à elle, ne restera ce qu'elle est, c'est-à-dire une exception, que si elle échappe à la règle, si elle ne la prouve pas... Bref, prétendre que l'exception confirme la règle n'a aucun sens. C'est même un authentique contre-sens. L'exception, pour rester exception, doit fatalement infirmer la règle.
Si on regarde le contexte de cette courte phrase latine, on trouve cette assertion juridique : Exceptio probat regulam in casibus non exceptis, ce qui signifie (probare prend alors un sens différent) que l'exception confirme que la règle fonctionne en dehors d'elle précisément, c'est-à-dire dans les cas courants.

Et ce qui me fascine dans l'époque où nous sommes (je parle de la grande époque, à savoir de ces décennies, que dis-je de ces siècles dominées par le conservatisme ploutocratique), c'est bien ce que l'on veut nous faire croire : que l'exception est possible et peut montrer le chemin à tous, devenant ainsi une règle. C'est l'histoire du prince et de la bergère. C'est l'histoire du mec trop courageux qui devient millionnaire à la sueur de son petit front. C'est l'histoire des lycéens de banlieue qui accèdent à des classes préparatoires aux grandes écoles. C'est l'histoire du chômeur qui se lève tôt et du patron qui l'embauche (parce qu'il s'est lever tôt ?). C'est l'histoire du fils de pauvre émigré hongrois débarqué à Paris sans un sous vaillant qui devient président de la République parce qu'il aurait plusieurs cerveaux (?)...
Je me souviens de ce que me racontait un formateur de sociologie à l'Action collective de Formation de Sallaumines des années 70 : la "rupture épistémologique" déclencheuse de curiosité, et donc du désir d'apprendre l'analyse sociale, c'était la lecture de l'ouvrage d'Alain Girard, Le choix du conjoint (INED, 1964) qui faisait tomber une à une toutes les illusions concernant l'amour, le mariage par amour et le prince charmant... Et bien, la science ne vit pas longtemps dans la conscience quotidienne. Elle doit sans relâche ressasser ce qu'elle a pu établir contre l'opinion "spontanée", contre l'apparence des faits, contre le maquillage des faits. Les histoires de fées envoûtent toujours et les gouvernants le savent bien qui en usent et en abusent, au mépris de la raison la plus ordinaire, au mépris de la morale la plus simple.


9 juin 2008

De quoi devenir parano d'la pub !

Et voilà ! Encore aujourd'hui ! Aujourd'hui encore ! Éric, celui d'hier que je ne connais pas, va encore dire que je "psychopathise du web", mais tant pis !
Après ARCADIM, Virgine Lejeune Immobilier, Century21 et Orpi, c'est à Immoclef (l'agence lommoise) de venir, sans qu'on lui ait rien demandé, polluer ma boîte aux lettres !

immoclefMais qu'est-ce que je leur ai fait ?
Ce harcellement est digne des campagnes d'info-pollution de l'UMP quand le Roi d'Maubeuge n'était pas encore roi mais ne pensait qu'à le devenir... En clair, ça veut dire que les cartons et tracts divers des Immoclef et autres Orpi vont directement à la poubelle, sans être lus, de même que les pourriels de l'UMP en septembre 2005 ou encore les spams qui me proposent des médicaments ou des trucs pour surdimensionner mon pénis ou qui me communiquent des url pour mater du sexhardcore.

Il y a deux grandes différences entre les pourriels de l'UMP et les messages des vendeurs de Viagra ou de promoteurs de sites pornographiques d'une part et, d'autre part, ce que les agences immobilières locales déposent dans ma boîte aux lettres, c'est que :

  1. les premiers sont écologiquement plus nets que les seconds !

  2. je dispose de signal-spam pour dénoncer les premiers, juste de mon tout petit blog de rien du tout pour signaler les seconds...

Au secours ! Je crois que je vais finir par détester les vendeurs d'immeubles !


Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 > >>
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 261 387
Publicité