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BRICH59
31 octobre 2009

Montesquieu, reviens !

Je lis dans la presse de ce matin que le roi d'Maubeuge a déclaré hier qu'il ne pouvait « faire aucun commentaire » sur le renvoi de Jacques Chirac en correctionnelle, en raison du « principe de la séparation des pouvoirs ».

Voilà qui est admirable, dans la bouche du tenant de l'un des pouvoirs ! Le baron de la Brède et de Montesquieu - je veux parler de Charles-Louis de Secondat (qui, en l'occurrence, reprenait une idée anglaise travaillée notamment par le John Locke) - doit frémir d'aise dans sa tombe plus que bicentenaire !

Sauf que :

  1. le tenant du pouvoir exécutif tient d'une main de fer le pouvoir législatif, malgré les dénégations ridicules des parlementaires concernés et les minuscules actions de diversion tentées ici ou là ;

  2. le tenant du pouvoir exécutif veut tenir d'une main d'acier trempée le pouvoir judiciaire - ce que montre avec suffisamment de clarté les réformes en cours en même temps que de nombreux événements récents.

Donc, quand le roi d'Maubeuge  avance l'idée qu'il respecte le  « principe de la séparation des pouvoirs », il ment, tout simplement, voulant imposer aux Français un préjudice psychologique grave qui s'appelle la schizophrénie socio-politique : le discours officiel dément la réalité telle que les Français - à qui s'adresse prioritairement le discours officiel - l'expérimente chaque jour de leur vie citoyenne. Et ce, quasi systématiquement. L'empoisonnement collectif se fait sur la durée, comme l'assassin qui empoisonne à petites doses mais régulièrement sa victime, jusqu'au jour où celle-ci meurt sans que l'on puisse identifier la dose de poison fatale... Je situe cette schizophrénie-là dans le droit fil de celle que le monde libéral marchand nous impose depuis des lustres et dont François Brune rend si bien compte.

Ceci dit, notre bon roi est bien à la peine avec ce renvoi de Jacques Chirac en correctionnelle.

Il est en effet très clair qu'il n'a pas vraiment intérêt que la droite française pense qu'il cloue son prédécesseur au pilori. Une partie de son électorat, encore attaché au personnage franco-parigo-corrézien, risquerait de lui en vouloir et de se détourner de lui lors des prochaines élections. Et comme il montre au quotidien qu'il est le maître absolu des Institutions - au lieu d'en être le simple mais indispensable gardien -, il a du mal à justifier les choses telles qu'elles se déroulent aujourd'hui. D'où la référence au baron de la Brède. Comme en désespoir de cause et pour justifier l'injustifiable.

Ceci dit, à l'heure où la commission des Affaires sociales de l’Assemblée crée une mission d’information sur les risques psychosociaux au travail, ne faudrait-il pas envisager une mission d'information sur les risques psychosociaux à la citoyenneté ? Je vois bien le sieur Copé reprendre cette superbe idée...

Je propose un JEU : on analyse tout ce qu'a fait  et compte faire notre homme politique à l'aune du principe de Montesquieu.

À VOS COMMENTAIRES !


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