TF1 : la collection capillaire !
Décidément, les copains du roi d'Maubeuge font tout pour me plaire !
Dernier événement en date : TF1 colporte sans sourciller les ragots les plus éculés sur la fonction documentaire à l'Éducation nationale, fondés sur ce que j'appelle tristement le péché originel de la documentation... Certes, il y eu un temps où il pouvait sembler aller de soi que les enseignants de collège et de lycée en difficulté relationnelle dans le "face à face pédagogique" pouvait valoriser leurs talents et surtout respirer un peu au centre de documentation. C'était le temps où la pratique documentaliste ne relevait d'aucune compétence énoncée explicitement ni valorisée institutionnellement. C'était avant la circulaire de mission de 1986 et surtout, un peu plus tard, avant la pratique du recrutement des documentalistes scolaires sur concours, sur un concours de même rang que les autres concours de recrutement des enseignants, des professeurs de disciplines, comme disent les documentalistes. Qui plus est, ce CAPES insiste, peut-être bien plus que les autres CAPES, sur la dimension pédagogique et sur la connaissance de l'institution éducative ! Bref, je vous conseille de voir et revoir l'enquête du 20 heures, quatre minutes de reportage sur les enseignants dépressifs ("Malades d'enseigner") que la chaîne du copain, que dis-je : du frère Martin a passé mardi dernier (il me semble : je ne suis pas un inconditionnel de TF1 et n'ai donc pas vu ce reportage moi-même à la télé...). Le reportage dure quelque quatre minutes et onze secondes et c'est dans les toutes dernières secondes que l'on entend que des profs "malades d'enseigner" vont, au sortir de l'établissement de soin, suivre une formation de documentalistes... C'est bel et bien la conclusion du reportage, c'est l'idée qui restera à jamais associée à l'état sanitaire des personnels enseignants... Quand on sait qu'un recteur d'académie peut aller jusqu'à ignorer que cela fait depuis vingt ans que la pratique documentaliste requiert, à l'Éducation nationale, de passer un concours de même rang que pour les disciplines traditionnelles, cela fait comme un choc qui nous fait tomber de dévalorisation en mépris. Ce mépris tout gouvernemental est passé chez TF1 comme par capillarité... par consubstantialité, si je puis me permettre cette métaphore théologienne.
Aujourd'hui, je lis dans Libé qu'un salarié de la maison télévisuelle de frère Martin se fait lourder parce qu'il n'est pas dans la ligne stratégique de sa boîte, laquelle est, en l'occurrence, la ligne stratégique du gouvernement, à savoir tout faire pour valoriser le projet de loi dit Hadopi. Je résume en reprenant le chapeau de Libé : Un cadre de TF1 hostile à la loi Hadopi a écrit à sa députée, Françoise de Panafieu. Qui a fait suivre à la ministre de la Culture. Qui a transmis à la chaîne. Qui l’a licencié.
Édifiant, non, cette capillarité entre frère Martin et la cour du roi d'Maubeuge ?
C'est quoi l'histoire du péché originel, déjà ?