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BRICH59
8 octobre 2009

Écrire les compétences ?

Cet après-midi, j'étais à Roubaix aux Archives du Monde du Travail (j'avais annoncé ici le symposium dès la mi-juillet) pour co-animer un atelier sur les référentiels (formation et métiers) en Information-Documentation. J'étais le professionnel de l'étape (veille stratégique au CUEEP et membre actif de la délégation régionale ADBS) et un enseignant-chercheur était à mes côtés (Marie Despres-Lonnet).

Pour l'occasion j'ai concocté un schéma à partir des cinq groupes de compétences exposées dans l'EuroRéférentiel, un pdf qu'il convient d'imprimer en A3, si jamais on veut l'imprimer... Une version html existe, qui permet d'aller sur chaque item du référentiel (liens profonds vers le site de l'ADBS).
Voilà pour l'outillage que j'ai apporté au débat.

Côté questionnement - qui fut riche -, je ne retiendrai que ceci : si la compétence est bien quelque chose qui, complexe fait de savoirs, savoir-faire et savoir-être entremêlés et en situation, est "porté" par la personne, alors le référentiel n'est que l'émiettement abstrait de cette réalité. Du coup, l'idée même, l'expression de "référentiel de compétences" est quasiment de l'ordre de l'oxymore. D'un côté le geste professionnel, lourd de la technicité mais aussi de l'histoire présente et passée et du projet de l'individu qui l'accomplit ; de l'autre un décompte, une mise à plat désincarnée ne jouant que sur des relations théoriques entre des descriptions.
De fait, notre référentiel ne regroupe pas les compétences de telle ou tel documentaliste. Il est bien un cadre dans lequel on peut trouver de quoi pointer ces compétences personnelles. Aucun professionnel de l'information-documentation n'aura la prétention de définir son profil de poste en mobilisant l'ensemble de ces 32 compétences (sans compter les "autres savoirs" non dénombrés)... Le référentiel comme jeu de Lego™ le plus complet possible pour fabriquer un assemblage personnalisé avec seulement une partie des éléments...
Et encore n'ai-je pas évoqué la question de la mise en niveaux, qui ne saurait être égale pour l'ensemble des compétences mobilisées... Ni celle des "aptitudes" ou savoir-être, ce qui est intimement déterminé par la complexion individuelle du professionnel, ce dont on a coutume de dire que c'est ce qui reste quand on a enlevé la technicité (?)...

Autre chose : l'"autres savoirs" (le cinquième groupe) n'est pas sans m'interpeler. La dénomination en creux m'apparaît comme relativement négative ou comme une espèce d'angle mort, un peu comme les "généralités" de la Dewey, alors que le contenu de ce groupe apparaît au contraire comme excessivement positif et positivement chargé. Peut-être faudrait-il modifier cette dénomination : l'altérité plurielle est bien trop ouverte. Déjà "savoirs complémentaires" me plaît davantage. Encore faudra-t-il aller plus loin en reconnaissant à ces savoirs un rôle particulier dans cet ensemble, un rôle de mise en relief des savoir-faire techniques dans la réalité même de leur exercice concret, un rôle de structuration intellectuelle (plurielle) de l'ensemble. N'est-ce pas là que l'université a quelque chose de spécifique à apporter ?


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