Une chanson pour fêter la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH)
En 1869, Augustine Tuillerie, alias G.Bruno, publiait Francinet. Livre de lecture courante. Principes élémentaires de morale et d’instruction civique, d’économie politique, de droit usuel, d’agriculture, d’hygiène et de sciences usuelles, son premier "roman pédagogique". Le second est plus connu et fut un énorme succès de librairie : il s'agit du Tour de la France par deux enfants...
Augustine Tuillerie (1833-1923) est une femme
étonnante et il est dommage que personne n'ait encore fait le travail
historien qui nous permettra de mesurer tous ses talents. Tout d'abord,
en tant que femme, elle semble avoir réussi à imposer sa liberté, à une
époque où la bourgeoisie était d'abord masculine. Ensuite,
idéologiquement, le déploiement de son œuvre coïncide avec la
construction sociale et politique de la laïcité. Enfin,
pédagogiquement, sa conception de l'éducation est globalisante et
relativement prémonitoire (négociation de l'articulation entre travail
et l'apprentissage, etc.)... L'article que lui consacre Wikipédia
est très limité. Du coup, moi qui ne suis pas historien, j'ai ouvert un
chantier concernant Augustine Tuillerie et le thème de "la chanson du
pauvre" sous la forme d'une carte heuristique
- que j'espère pouvoir terminer bientôt (si jamais un tel travail est
"terminable"). Toute remarque ou tout apport visant à m'aider à
alimenter cette carte (CmapTools) seront bienvenus. Ce qui pourrait ainsi donner lieu à une mise sur la place publique de ce travail.
La chanson du pauvre, en 1869, c'est une page du roman Francinet, paroles et musique de l'auteur. C'est la chanson que fredonne, la nuit, un enfant qui travaille, encore et toujours. C'est, "dans le silence de la nuit, une voix [qui s'élève], une petite voix d'enfant, triste, plaintive"...
La chanson du pauvre, en 2008, c'est une chanson pour chœur à 4 voix mixtes que j'offre à la communauté chantante.
Les six strophes sont traitées, chacune différemment.
Elles sont précédées d'une introduction sans parole (strophe n°0) où le thème est harmonisé très simplement.
Suivent
les strophes 1 et 2 sont harmonisées à 3 voix : le thème est donné aux
femmes, les deux voix d'hommes faisant "accompagnement", puis aux
hommes, les deux voix de femmes les accompagnant.
Les
deux strophes suivantes sont harmonisées à 4 voix, la strophe 3 de
façon très classique, la suivante avec dans une écriture harmoniquement
plus ouverte.
Suit
la strophe 5, un duo très simple voix de femmes/voix d'hommes, qui peut
être chanté par le chœur, par un plus petit ensemble voire par deux
solistes.
Enfin, la dernière strophe, avec son début fugué, est d'une écriture un peu plus complexe, mais reste très simple à chanter (pas comme mes autres partitions !).
J'ai voulu, en travaillant cette page de Francinet, à la fois rendre hommage à cette femme extraordinaire que fut Augustine Tuillerie et offrir une musique simple et facile d'accès aux chorales d'amateur(e)s - c'est-à-dire à tous ces gens, si nombreux dans le Nord-Pas de Calais, qui pratiquent assidument leur passion, forcément partagée, pour la musique chorale. Pour faciliter le travail des chefs, j'ai confectionné une réduction clavier de l'ensemble.
Enfin, en cette année anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH), le texte d'Augustine Tuillerie, malgré son côté bigot d'un autre temps (compensé par le voisinage d'un Jean Macé - cf. en haut de ma carte heuristique), est d'une actualité stricte.. Hélas !