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BRICH59
22 juin 2007

Grande soirée du 21 juin

ManguelD'abord Chasseneuil-du-Poitou, 19h. Alberto Manguel tient salon avec une bande de documentalistes - dont je suis. Quelle énergie intellectuelle, cet Alberto argentin canadien poitevin ! Sage polyglotte, citoyen du monde, lecteur pour JL Borgès, lecteur devant l'univers. Le temps a vite passé à écouter ce quasi-sexagénaire parler de sa bibliothèque aux 30.000 volumes, de la bibliothèque d'Alexandrie - l'ancienne comme la nouvelle -, de la médiathèque de Poitiers et du bibliobus qui passe dans son village... De bons mots donnent le change à de profondes réflexions qui, l'air de rien, vous plongent dans les abîmes d'une pensée enfouie enfin ragaillardie. Je ne répéterai ici les dires de l'historien de la lecture. Je me les garde, au dedans de moi, pour qu'ils fructifient et sèment dans les sillons de la pensée profonde les graines de la liberté de penser, de la liberté d'apprendre à réfléchir...
poitiersPoitiers, 22h, fête de la musique. J'ai raté les petits concerts sympas qui m'auraient sûrement intéressé (musique chorale, orgue, etc.). Tant pis. Je déambule dans les rues de Poitiers. Ça musique partout. Place de l'hôtel de ville, un ensemble de cuivre joue jazzy. Pas mal, belles sonorités malgré un rythme quelque peu raplapla. Sur le côté de la place passe un cortège de percussions genre carnaval brésilien mâtiné bande du Bronks. Peu à peu les rythmes endiablés quoique maîtrisés des percussions couvrent l'ensemble de cuivres jazzy. Ça commence par une curiosité sourcilleuse et inquiète. Ça devient une cacophonie insupportable. Ça se prolonge en étouffement des cuivres par les percus. C'est celui qui fait le plus de bruit qui se fait entendre ; ou plutôt c'est celui qui a le plus de moyens qui écrase l'autre, sûrement au nom de la liberté, de la liberté du libéralisme, pas celle du respect de l'autre. La bande genre Bronks fait le tour de la place, prenant le temps d'étouffer l'ensemble de cuivres qui poursuit ses gestes inaudibles. Puis les percus s'engouffrent lentement dans une rue jusqu'à ce qu'on ne l'entende plus. Ouf, les cuivres respirent ! Nos oreilles se réhabituent doucement à la musique, c'est-à-dire à cette architecture qui combine mélodies, rythmes et harmonie. Que les rythmes cuivrés sont légers, portés dans un flot de musique.
Je déambule encore, croise quelques documentalistes qui déambulent comme moi. Je croise aussi de la viande saoûle. Des jeunes qui n'en finissent pas d'être ados et picolent comme de vieux débris... Triste !
Sous un porche un groupe d'instrumentistes jouent folk. Du folk gentil, pas très relevé mais sympa. La bande genre Bronks passe pas très loin, et couvre de ses rythmes bruyants la douceur de la musique populaire ancienne... Il faudra vraiment que notre société qui vient de se marier avec le libéralisme mondialisant réfléchisse un jour prochain à ce que signifie le mot "liberté". Avant qu'il ne soit trop tard...


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