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BRICH59
7 septembre 2004

François BRUNE, De l'idéologie aujourd'hui...

C'était le titre d'un article paru en 1996 dans Le Monde diplomatique. C'est devenu celui d'un ouvrage paru au mois de mars de cette année aux éditions de L'Aventurine. L'ouvrage s'ouvre sur une nouvelle version de l'article en question. Suivent d'autres contributions. Objectif de l'ensemble : débusquer l'idéologie là où elle prétend précisément n'être pas... Bref, remettre les pendules à l'heure. Salutairement.
Cet article initial, dès que je l'ai lu (en 1996 donc), je l'ai donné à lire à mes étudiants et stagiaires en documentation, à ceux qui travaillaient avec  moi l'art de la condensation documentaire, en l'occurrence l'art du résumé. En effet, quitte à donner à résumer, à condenser, autant donner à lire, à lire des textes qui apportent quelque chose à leurs lecteurs. L'article de François est de ceux-là. Et pour sûr, la prochaine fois, j'indiquerai à mes étudiants et stagiaires l'existence de cet ouvrage de 2004. Et les inviterai à l'acquérir, à l'acheter ou l'emprunter, à le lire...

Dans mon travail du résumé, j'invite à découvrir l'articulation du texte et en exhiber la hiérarchie informationnelle. À partir de quoi on peut sans problème composer un résumé plus ou moins court du texte en question. Voici trois niveaux de condensation du texte que François Brune a publié en 1996.


Résumé informatif court [75 mots]

Il n'y a plus d'idéologie, dit-on. Il n'y a même plus à penser : le réel s'impose ! C'est ainsi que fonctionnent quatre « complexes idéologiques » : le mythe du progrès, le primat du technique, le dogme de la communication et la religion de l'époque. Quand l'un de ces complexes défaille, les autres viennent à la rescousse, pour mieux brouiller l'analyse critique que le citoyen pourrait entreprendre des « réalités » qu'on lui impose.


Résumé informatif moyen [162 mots]

Il n'y a plus d'idéologie, dit-on. Il n'y a même plus à penser : le réel s'impose ! C'est ainsi que fonctionnent quatre « complexes idéologiques ». Le mythe du progrès, tout d'abord, (avec son corrélat nécessaire, la peur du retard) cultivant une fausse sociologie du changement. Le primat du technique, ensuite, détournant des questions fondamentales, en occultant le pourquoi par le comment. Puis le dogme de la communication qui véhicule de nombreux mots à forte charge idéologique et que la télévision entretient pour mieux faire illusion. La religion de l'époque, enfin, qui sacrifie tout à la « modernité », dans une mise en scène d'autant plus efficace qu'elle est artificielle. Quand, au gré d'une explosion sociale, l'un de ces complexes défaille, les autres viennent à la rescousse, pour mieux brouiller l'analyse critique que le citoyen pourrait entreprendre des « réalités » qu'on lui impose. Bafouant l'expérience la plus commune, ce brouillage oblige à une double pensée, au risque d'une schizophrénie collective.


Résumé informatif long [217 mots]

Il n'y a plus d'idéologie, dit-on. Il n'y a même plus à penser : le réel s'impose, tel le fait de la globalisation ou celui de la mondialisation ! Quatre grands « complexes idéologi- ques » fonctionnent ainsi dans le discours ambiant. Le mythe du progrès, tout d'abord, (avec son corrélat nécessaire, la peur du retard) cultive une fausse sociologie du changement. Le primat du technique, ensuite, détournant des questions fondamentales, en occultant le pourquoi par le comment, donne aux technocrates un poids tout dictatorial. C'est ainsi que l'idée d'autoroute s'impose, que l'image de la vitesse envahit tous les discours. Puis le dogme de la communication qui véhicule de nombreux mots à forte charge idéologique et que la télévision entretient pour mieux faire illusion. La religion de l'époque, enfin, qui sacrifie tout à la « modernité », dans une mise en scène d'autant plus efficace qu'elle est artificielle. C'est ainsi que la publicité envahit notre vie et que la « société de consommation » prospère toujours davantage. Quand, au gré d'une explosion sociale, l'un de ces complexes défaille, les autres viennent à la rescousse, pour mieux brouiller l'analyse critique que le citoyen pourrait entreprendre des « réalités » qu'on lui impose. Bafouant l'expérience la plus commune, ce brouillage oblige à une double pensée, au risque d'une schizophrénie collective.


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