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BRICH59

18 janvier 2021

Bruno-Bernard Simon, Comparez et maîtrisez les moteurs de recherche. Note de lecture

 BBS2019Formateur ADBS, dans le cadre de la formation continue destinée aux professionnels de l’information et de la documentation, l’A. est spécialisé sur la recherche avancée, l’architecture de l’information et la création Web. Cet ouvrage n’est pas son premier opus sur le sujet. En 2014, les éditions Klog publiaient Vos recherches avec Google™ (ouvrage épuisé)(1). Depuis, plusieurs moteurs tentent de prendre leur part de ce marché de la recherche sur l’internet que Google domine : selon le site Webrankinfo(2), Google totalise en France plus de 90% des requêtes avec 81,60% sur les ordinateurs mais 96,58% sur les mobiles (effet Android). Ces moteurs sont, dans l’ordre des parts de marché, toujours selon la même source, l’allemand Ecosia, l’américain DuckDuckGo© et le français, dernier arrivé, Qwant®. Aucun des trois ne dépasse les 2% des parts de marché... C’est le fonctionnement de ces quatre moteurs que l’A. veut présenter en toute simplicité de langage. Leurs fonctionnements comparés mais aussi les écosystèmes où ils s’inscrivent.

D’abord l’écosystème Internet plus largement, histoire d’en retracer les évolutions importantes pour ce qu’elles ont induit d’évolution des pratiques de recherche d’information sur le réseau. Pédagogue, l’A. nous brosse cela en vingt-six pages claires bien que denses. Cette introduction de l’ouvrage constitue le fonds de culture commune à partir duquel les professionnel·le·s de l’information que sont les bibliothécaires, archivistes et autres documentalistes(3) peuvent déployer l’intelligence de leur pratique professionnelle.

 

Ensuite, l’ouvrage se divise en deux grandes parties, inégales en taille. La première est consacrée à Google (p.45-208), la seconde aux trois “petits” moteurs, outils “alternatifs” de la recherche d’information sur Internet (p.209-284). Pourquoi une telle disproportion ? Pourquoi Google mobilise-t-il plus de la moitié de l'ouvrage à lui seul, les trois “alternatifs” n’ayant droit qu’à à peine plus du quart de celui-lui ? Je vois trois raisons à cela. Tout d’abord il y a un effet historique. Google vient de fêter ses vingt-deux ans en septembre dernier et ce n’est pas trop de dire qu’il a déterminé pour une grande part les évolutions du fonctionnement de l’Internet et que, du coup, la compréhension des pratiques de recherche d’information passe immanquablement par la compréhension de l’outil californien. La seconde raison tient dans le constat tout simple du poids de cet outil dans les usages, notamment en France. Enfin, l'ouvrage que l’A. a publié en 2014 est épuisé. Aussi fallait-il introduire à nouveau à la fois les excellentes explications que l’A. nous offrait du fonctionnement de Google et les conseils qu’il prodiguait pour “maîtriser Google”. De ce point de vue, la grande première partie de l'ouvrage de 2019 doit être considérée comme une nouvelle édition avec mise à jour de l'ouvrage de 2014(4). Concernant cette partie, je me permets donc de renvoyer le lecteur à la note de lecture publiée à l’automne 2014 dans Documentaliste-Sciences de l'Information 2014/3 (vol.51), aujourd’hui consultable gratuitement sur Cairn(5).

Quelques modifications significatives cependant. Tout d’abord, on notera que, à côté de l’augmentation exponentielle du volume de données sur le web, la quantité de recherches à la minute sur Google a presque doublé en quatre ans (2014-2018), passant de 2 à 3,7 millions (p.38 sq.). Début 2021, on approcherait les 4 millions… Ensuite, nous avons tous vu arriver, en 2015, le RankBrain, algorithme d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique. Il s’agit d’un magnifique outil capable d’étendre la requête de l’utilisateur, en fonction d’une certaine proximité lexicale. Le problème est que, devant une requête simple mais utilisant des termes polysémiques, Google sera peut-être “un peu dépassé”, malgré des efforts de contextualisation (p.60 sqq.)(6). Du coup, on peut s’interroger sur les limites de l’intelligence artificielle (p.96 sqq.), mais aussi sur celles de Google sous différents aspects (p.89 sqq.). Enfin, on peut remarquer que Google a abandonné plusieurs éléments de sa syntaxe. Ainsi, les signes + (forçage de la recherche sur un terme), ~ (encore la question de la gestion de la synonymie !), les syntaxes cache:, info: ou related:, les recherches sur les prix…

 

L’économiste Ernst Friedrich Schumacher(7), cité par notre A. dans les dernières pages, affirmait, quelques décennies avant la naissance de Google, que “l'économie du gigantisme et de l'automation est un résidu des conditions et de la pensée du 19ème siècle. Elle est tout à fait incapable de résoudre le moindre problème réel de notre temps. On aurait besoin d'un système de pensée entièrement nouveau, système qui repose sur la prise en considération des personnes avant la prise en considération des biens (que les biens s'occupent d'eux-mêmes !)”. Par un curieux retournement, Google semble avoir porté cette vision jusque dans ses conséquences les plus fouillées, en faisant reposer son excellence sur la prise en compte des personnes que nous sommes tou·te·s. “La puissance de Google est dans sa connaissance de ses utilisateurs”, confirme notre A. (p.253), qui précise que “toutes les inventions de Google ne cherchent qu’à déduire toujours mieux nos pensées par nos actes conscients ou non. Nous ne pouvons pas refuser cette extraction automatisée, permanente et occulte” (p.197 sq.). De là à envisager une "dégooglisation" sévère(8)... C’est le sujet traité dans le chapitre “Transition” qui clôt la première partie de notre ouvrage (p.193-208).

Mais quels sont les autres outils, capables d’autant d’efficacité à la recherche que Google (quand on le maîtrise !) mais moins abusivement “surveillant” que lui ? La seconde partie de notre ouvrage propose ainsi trois de ces outils, trois moteurs alternatifs, à savoir Ecosia, DuckDuckGo et Qwant. Ils ne sont pas les seuls moteurs alternatifs. Au moins sont-ils “parfaitement représentatifs aujourd’hui de la concurrence à Google” (p.211). Pour chacun d’eux, l’A. commence par exhiber ce que ses promoteurs mettent en avant : pour Ecosia sa vocation écologique et sociale, pour DuckDuckGo sa détermination de non traçage et pour Qwant sa francité. On notera que, même s’ils ne mettent pas ce point avant toute chose, Ecosia et Qwant pratiquent eux aussi le non traçage. Car la force principale de l’alternative est là : proposer un modèle qui ne repose pas sur l’extraction automatisée que pratique la pieuvre de Mountain View.

Pour chacun des moteurs, l’A. passe en revue, voire en détail, son écosystème et sa stratégie, son fonctionnement et ses limites : syntaxe pour la recherche simple et la recherche avancée, analyse des réponses comparées à celles de Google, particularités - non sans insister sur ce qui le caractérise. Pour chaque moteur, une vingtaine de pages claires et “documentées”.

 

On peut se souvenir de la présence d’un chapitre explicitement pédagogique dans l'ouvrage de 2014 (“Former ses utilisateurs à Google”). L’ouvrage de 2019 en fait l’économie. C’est qu’il est déjà dans son ensemble un formidable support pour tout formateur qui voudrait initier ses apprenant·e·s à Google, voire parfaire leurs pratiques de recherche d’information en général. Bien sûr, il constitue un tout aussi excellent outil d’autoformation pour les non-professionnel·le·s.

Je conclurai cette note de lecture en reprenant ce que j’écrivais au sujet de l'ouvrage de 2014 : la force pédagogique de la démarche de l’A. réside peut-être surtout dans le fonctionnement de l’attelage maîtrise technique/vigilance stratégique. Car, c’est bien connu, précision technique sans perception stratégique (la sienne propre mais aussi celle de l’outil) n’est que ruine…

 

Comparez et maîtrisez les moteurs de recherche / Bruno-Bernard Simon. - Paris : Éditions Klog, 2019. - 295 p. - ISBN : 979-10-92272-29-1

Bruno Richardot, janvier 2021
Note de lecture rédigée pour l'ADBS


1 Vos recherches avec Google / Bruno-Bernard Simon. - Paris : Éditions Klog, 2014. - 162 p. - ISBN 979-10-92272-01-7.

2 https://www.webrankinfo.com/dossiers/etudes/parts-marche-moteurs#france (consulté le 15 janvier 2021). On notera, à l’occasion, que le score de Google a légèrement baissé depuis juillet 2019, dont l’A. donne les chiffres (p.17).

3 Cf. Les 500 mots métiers. Bibliothèques, archives, documentation, musées / Jean-Philippe Accart & Clotilde Vaissaire-Agard. - Paris : Klog éditions, 2016 - 192 p. - ISBN : 979-10-92272-11-6. Cet ouvrage, épuisé, fera l’objet d’une nouvelle édition en 2021.

4 Il en va de même pour l’introduction qui reprend, en la complétant, celle de l’ouvrage de 2014.

6 Notre A. espère que, “dans son système R&D, Google couve quelques idées de développement sur le sujet de la synonymie pour l’avenir” (p.152).

7 Small is beautiful. Une société à la mesure de l’Homme, Paris, Le Seuil, Coll.Points, 1979, p.74.

8 En octobre 2014, Framasoft a lancé sa campagne “Dégooglisons Internet” (https://degooglisons-internet.org/fr/), mentionnée à plusieurs reprises dans notre ouvrage.


 

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31 décembre 2020

2021, une année emplie de centenaires...

L'année 2020 s'est effacée, non sans laisser dernière elle quelques traces fâcheuses...

2021 sera l'année de deux événements importants : centenaire de la naissance d'Edgar Nahoum, dit Edgar MORIN, à Paris et cinquième centenaire de la mort de Josquin Lebloitte, dit Josquin DESPREZ, à Condé-sur-l'Escaut.

Quel rapport ? Peut-être une belle approche de la complexité, l'un avec les mots de la philosophie, l'autre avec les signes de la musique.

Tout au long de son écriture, Edgar Morin n'a eu cesse de refuser les cloisonnements intellectuels et les simplifications abusives. Son premier essai (1946), il le propose alors que, membre du Gouvernement militaire français dans l'Allemagne vaincue, il exhibe la complexité de ces "rumeurs" de haine que propagent les vainqueurs à l'encontre du pays de Goethe et de Nietszche. Ses dernières productions s'attacheronnt elles aussi à mettre en valeur la complexité, comme quand il promeut le cinéma en "art de la complexité" (2018). Au centre de tout ça, il y a les six volumes de La Méthode (1977-2004). À lire et relire...

Quant à Josquin Desprez, il suffit de se faire le plaisir esthétique autant qu'intellectuel d'en écouter les œuvres, pour être le bienheureux témoin de la complexité musicale. Les thèmes s'entrelacent savamment ; souvent, c'est même un thème unique qui se déplie en une multitude de variations, de diminutions, de déclinaisons, d'inversions et dont les plis s'entrelacent dans une ondoyante rectitude. L'intégrale des messes du franco-flamand à laquelle travaille Maurice Bourbon et ses ensembles vocaux Métamorphoses et Biscantor !  est sur le point d'être achevée, dans le cadre du projet Josquin l'Européen. Elle arrivera à temps pour les 500 ans de la mort du grand voyageur que fut le musicien : Venise, Cambrai, Rome, Rome encore, Ferrare, Milan, Condé-sur-l'Escaut, Saint-Quentin, Bruxelles..., jusqu'à l'Espagne où il ne se rendit jamais mais où sa musique résonna fort longtemps. N'hésite pas, chère lectrice, cher lecteur, à écouter les extraits que le site de La Chapelle des Flandres a mis en ligne au bout des liens ci-dessus. Tu comprendras comment "ce qui est tissé, tressé [-plexus] ensemble [com-]", comment le complexe musical est agréable à l'écoute.

D'autre part, comment ne pas rappeler enfin que 2021 est aussi :

  • l'année du septième centenaire de la mort de Durante degli Alighieri dit DANTE, aux vers si évocateurs : Nel mezzo del cammin di nostra vita / mi ritrovai per una selva oscura / chè la diritta via era smarrita. Ce début de l'Enfer m'a inspiré il y a quelques années...
  • l'année du bicentenaire de la naissance de Charles Pierre BAUDELAIRE, dont l'impassible rythme de L'Horloge depuis belle lurette me hante - que Julie Potvin avait illustrée d'un superbe flash sur www.perte-de-temps... et que j'ai un jour mis en musique.

Alors, BONNE ANNÉE 2021 !


 

29 novembre 2020

Police Attitude

Police Attitude, 60 ans de maintien de l’ordre, un documentaire réalisé par François Rabaté, produit par Brotherfilms-Public Sénat avec la participation de Toute l’Histoire (2020), diffusé sur Public Sénat lundi 30 novembre à 23 heures. On peut lire aussi la présentation de ce documentaire sur le site des Inrocks et y retrouver le lien vers l'émission sur YouTube.

Bien sûr, ce documentaire peut être visionner après qu'on a vu Un pays qui se tient sage :

 


 

29 novembre 2020

Désobéissant.e.s !

Face à l’urgence climatique, une frange de la jeunesse a fait le choix de la désobéissance civile. Sur Arte, les documentaristes Alizée Chiappini et Adèle Flaux proposent le récit, en immersion, de cette mobilisation.

Présentation sur https://reporterre.net/Desobeissant-e-s


 

27 novembre 2020

Paul Dardé au musée de Lodève

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12 novembre 2020

Le Clézio et le pays de Nice

Baie des anges(pt)C'est le titre de l'ouvrage de Martine Arrigo-Schwartz publié cette année aux éditions Baie des anges. Et pour moi qui débarque dans le pays niçois (Brich59 a muté en "Brich de Nice" !) et qui suis tombé en Le Clézio depuis ma lecture de Tempête (2014), cet ouvrage est du pain béni !

Il permet de découvrir le pays niçois en compagnie de JMG Le Clézio, non comme avec un guide touristique, loin s'en faut, mais avec le personnage-même de l'écrivain, son histoire certes, mais surtout ses souvenirs, ses émotions et ses ressentis.

L'ouvrage est une sorte de somme façon Aristote. Pour chaque thème, "mégathème" ou "microthème", l'auteure souvent campe en toile de fond le paysage littéraire des deux siècles passés (des années 1760 à 2000, pour être exact), mais plus précisément depuis que Nice s'est rattachée à la France (1860), ce qui permet de contextualiser la narration leclézienne. Ce contexte, Martine Arrigo-Schwartz le connaît bien, pour avoir soutenu il y a vingt ans à l'Université de Nice une thèse (2vol., 696 p. : Bibliogr. p.664-678 ; Iconogr. p.679-684 ; Index) intitulée Images et représentations de la ville de Nice dans les Lettres et les Arts de 1860 à 1914. On peut donc lire l'ouvrage de 2020 comme une riche doxographie sur le pays de Nice (les citations sont nombreuses). Trois des quatre pages de la bibliographie (p.218-221) pointent la soixantaine de références des ouvrages cités. De quoi "aller plus loin" pour avoir accès à ce que le pays de Nice a inspiré à de nombreux auteurs... Si le travail de Martine Arrigo-Schwartz nous laisse voir ce que JMG Le Clézio nous apprend de Nice et de son pays mais aussi ce qu'il en invente, il nous permet aussi de comprendre comment Le Clézio se situe, explicitement ou non, par rapport à la littérature passée et actuelle sur ce territoire.

L'ouvrage s'ouvre sur une lettre (ouverte) de l'auteure à JMG Le Clézio... On ne sait ce que le destinataire a répondu, ni même s'il a seulement répondu.
Le sommaire, proposé en p.217, c'est-à-dire avant la bibliographie, est pour le moins très ... sommaire. Les "impressions niçoises" occupent une bonne centaine de pages, suivies par le chapitre un peu plus court consacré aux "années grises" (la guerre et la libération). La troisième partie de l'ouvrage ouvre sur "la part du rêve chez le conteur"... En fait, JMG Le Clézio ayant disséminé sa vision de Nice et de son pays façon puzzle tout au long de son écriture, l'auteure redistribue les pièces du puzzle selon une autre logique que celle de la narration leclézienne, selon une logique "territoriale" quelquefois dans une perspective historienne, quelquefois dans une perspective géographe, quelquefois dans une perspective sémiologique, etc.

La quatrième de couverture présente ainsi l'ouvrage, en une belle condensation :

J.M.G Le Clézio qui entretient avec le pays de Nice des relations complexes, ce n’est pas un scoop, donne à voir dans ses œuvres, les lieux de sa jeunesse et de son enfance, revisités par une vision à rebours de son âge, dans une quête identitaire. S’il s’éloigne des mythes touristiques de la ville, il pointe les collines et la mer comme lieux privilégiés du passé et de l’ailleurs. Il se fait aussi le défenseur humaniste et tristement visionnaire des migrants et autres exilés et des laissés pour compte de la vie. Il met en lumière, à travers le récit des "heures grises" de la Seconde Guerre Mondiale, l’impact du génocide juif dans la région niçoise. La petite musique de ses textes et ses talents de conteur nous mènent aussi à la recherche de l’Eden oublié et de l’enfance perdue. Le pouvoir métaphorique qu’il accorde aux mots en font un grand rêveur de la littérature contemporaine et la mise en perspective de ses œuvres dans le contexte littéraire et historique régional permet d’en déceler toute l’originalité.

Bref, un ouvrage à lire, pour Nice ou pour JMG Le Clézio ou pour leurs vibrations communes ; un ouvrage qui me donne envie de replonger dans ces belles narrations que sont Étoile errante, Mondo... ; un ouvrage qui propose de voir, de sentir, de vivre Nice et son Pays autrement et en bien belle compagnie.

...

Vu mon passé encore récent de documentaliste, je n'ai pu m'empêcher de dresser un index des titres de Le Clézio cités par l'auteure, histoire de pouvoir retourner dans ce livre passionnant avec une autre entrée, non historico- ou géographico-thématique, mais bibliographique.
Une table des matières exhaustive sera également utile pour qui veut retrouver un lieu, un bâtiment, un thème...
Ceci dit, j'évoque mon passé récent de documentaliste, mais j'ai retrouvé des livres lus pendant mon adolescence copieusement annotés et aux dernières pages emplies d'index circonstanciés ou de tables des matières approfondies... On ne se refait pas !

L'auteure était invitée à présenter son ouvrage à la bibliothèque municipale de Nice le 30 octobre 2020. Les restrictions sociales imposées par le plan gouvernemental de lutte contre la pandémie ont eu raison de ce projet de rencontre. Souhaitons simplement que ce n'est que partie remise.

1 novembre 2020

Confinement, deuxième !

Confinement 2 Le Chat

 

25 octobre 2020

Le Brich nouveau est arrivé !

Exit Brich59 ! Le responsable de ce blog, maintenu sous son appellation habituelle, ne vit plus dans le bon département du Nord. Il a fait le grand saut vers le sud, vers l'azur. Du coup Brich reste 59 pour ce blog, mais devient "deNice" pour le reste. C'est une ancienne étudiante qui, apprenant que j'allais vivre sur la côte d'azur m'a soufflé l'idée de BrichdeNice... Bonne idée, non ?

Les Trois musiciens, vers 1930Si Brich reste 59 pour ce blog, le compte Instagram est au nom de Brichdenice : https://www.instagram.com/brichdenice. Vous y trouverez un compte rendu photographique de mes pérégrinations de jeune retraité... Comme ces Trois musiciens de Fernand Léger (huile sur toile, vers 1930). Il y a plein de musées dans le coin, et je ne vous parle pas des concerts et autres manifestations art vivant...

À très bientôt !

 

 

14 septembre 2020

un mot du Président de La Chapelle des Flandres CONCERT ANNULÉ

CONCERT ANNULÉ sur décision préfectorale :-(

____________________

Chers amis,

La Chapelle des Flandres a le plaisir de vous annoncer son prochain concert dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine.

Ce concert sera essentiellement consacré à des pièces pour accordéon interprétées par Bogdan Nesterenko ainsi qu’à une intervention du chœur Coeli et Terra en petit effectif dirigé par Catherine Remy. 

Vous pourrez y entendre des extraits des « Saisons » de P. Tchaikovsky, des extraits des « Tableaux d’une exposition » de M. Moussorgsky, des pièces de J.S. Bach et une œuvre de Maurice Bourbon.

Dimanche 20 septembre, deux demi-heures de concert à 15h et à 16h 

Eglise du Sacré-Coeur, 128 Bd de Strasbourg à Roubaix

Entrée libre

Accès PMR

Masque obligatoire

En raison de la crise sanitaire, le programme annoncé dans la brochure a dû être largement modifié. Néanmoins, nous avons mis tout en œuvre pour vous faire passer un agréable moment musical.

 

Nous nous réjouissons de vous retrouver enfin après ces longs mois de silence !

Jean-Jacques Steux, président de La Chapelle des Flandres

 

www.lachapelledesflandres.fr

f La Chapelle des Flandre

 

10 août 2020

Adamas

 À propos du mythe d'Er, 17
(épisode précédent)

Un métal inconnu

Mais quelle est cette matière dont sont faits la tige et le crochet du fuseau de Nécessité, objet situé au centre du lieu panoramique où arrivent les âmes qui vont revenir à la vie corporelle ? Qu’est-ce que l’adamas ? Les traducteurs du mythe d’Er semblent unanimes pour l’identifier à l’acier, sauf P.Duhem qui pense au diamant (op.cit. p.60). Selon A.A.Barb, qui semblait être le dernier à avoir traité le problème de l’adamas à l'époque de ma recherche (A.A.BARB "Lapis adamas" in Latomus (collection) 101, 1969, pp.66-82 ; les passages cités infra sont traduits par nous), il faut ajouter un troisième sens possible pour ce terme : le fer. En fait, il y a deux séries de sens : "fer ou acier, d’une part, et, d’autre part, diamant (selon d’autres, minerai très dur, pierre précieuse ou émeri)" (ib. p.66).

Mais, plutôt que de reprendre l’article de A.A.Barb, rapprochons entre eux les quelques textes platoniciens où apparaît le mot ‘adamas’. Parmi eux, deux sont importants : Politique 303d9-e5 et Timée 59b4-5.

  1. Le premier, Politique 303d9-e5, nous apprend que l’adamas est un métal pur, précieux, mêlé à l’or et de la même race que lui en même temps que le cuivre et l’argent, mais plus rare que ces derniers. C’est par le feu que l’on sépare l’or de ces trois autres métaux. Cette dernière précision est importante : chez Platon, l’adamas n’est pas le diamant qui, lui, ne résisterait pas à l’épreuve de la flamme (cf. ib. p.74 : "Platon ne mentionne pas de diamants" disait. L.Robin [O.C. de Platon, II, n.4 de la p.415], "le sens de ‘diamant’ [étant] plus tardif" ; É.Chambry (trad. du Sophiste…, GF, Paris 1969, p.507) pécisait que "le mot adamas ne se trouve pas dans cette acception (diamant) avant Théophraste."). La première précision que donnait Platon dans le Politique est que l’adamas est un métal pur. Ce ne peut donc être l’acier.
    Bref, l'adamas n'est ni diamant ni acier - malgré les traductions courantes.
  2. Le deuxième texte, Timée 59b4-5, nous dit que "le nœud de l’or ("on nomme "nœud", en terme de métallurgie, la partie la plus dure du métal", T.H. Martin cité par J.Moreau [O.C.de Platon, II, n.4 de la p.481]), qui par sa densité (cf. T.H.Martin [Études…,II, p.259] : "Remarquons que Platon semble croire que la dureté, c’est-à-dire la cohésion des parties, est toujours proportionnelle à la densité. C’est une erreur.") est ce qu’il y a de plus dur et qui est de couleur noire, a été appelé adamas" (Trad. J.Moreau. Pour la couleur de l’adamas, nous verrons plus loin que, chez Hésiode, l’adamas est clair, d’un blanc terne)...

Donc, même si ce métal ne semble correspondre à aucun métal connu, l’adamas est, chez Platon, un métal déterminé : métal pur, précieux, noir, très dur, qui a un rapport étroit avec l’or, et plus rare que l’argent et le cuivre.

Un métal indomptable

Il nous paraît peu vraisemblable que l’adamas soit, comme le pense A. A. Barb (art.cit. p.73 n.2 : "Pindare et Platon semblent employer 'adamas' et 'sideros' comme des synonymes", et voir, aux pages 73-74, l'analyse des textes du Politique et du Timée), le fer. Le grec a pour le fer un mot très employé : σίδηρος. D’autre part, le fer n’est pas plus rare que l’argent ou le cuivre. Ce que le fer et l’adamas ont en commun, c’est la dureté : il leur arrive d’être associés de ce point de vue (ainsi Gorg. 509a1. A.A.Barb semble s’appuyer sur ce texte et sur le fgt 123 Snell de Pindare pour faire de l’adamas un synonyme du fer.). Dans ce cas, l’adamas a un emploi métaphorique : ici, des "raisons de fer et d’adamas" lient des vérités (il faut remarquer que Socrate prévient Calliclès de la hardiesse [É.Chambry], la prétention [A.Croiset], l’énergie [L.Robin] de la métaphore) ; là, Glaucon affirme que personne "ne serait de nature assez ada­mantine pour persévérer dans la justice" alors qu’il peut impunément commettre des injustices (Rép.II, 360b4-5 [trad.Baccou]) ; plus loin, il faut garder une opinion "avec une inflexibilité adamantine" (ib.X, 618e4sqq. [trad.Baccou], persévérant dans leur erreur, Robin donne "dur comme fer", et Chambry "dur comme l'acier") ; ailleurs, l’adamas apparaît comme critère de l’inflexibilité, de l’inalté­rabilité maximales, comme dans l'Épinomis (982b7-c3).

Que le terme soit pris dans son emploi minéralogique ou dans son emploi métaphorique, son étymo­logie paraît constamment exploitée, malgré A.A.Barb (op.cit. p.66sq.) qui récuse cette étymologie : l’a-damas, c’est l’indomptable (A.Diès, éd. et trad. du Politique (Les Belles Lettres, Paris 1935), p.75 n.1), l’invincible, ce qui ne peut être soumis, etc. Il semble que cette étymologie confère au terme sa valeur sémantique fondamen­tale.

D’ailleurs, Platon, dans l’emploi métaphorique du terme, ne fait que reprendre une métaphore attestée depuis Hésiode. Ainsi, la poitrine d’Eurybié renferme "un cœur (θυμόν) d’adamas" (Hésiode Théogonie, 239) et les hommes de la race de bronze ont, eux aussi, "un cœur d’adamas" (Hésiode Travaux, 147) ; un fragment de Pindare contient la même image : il "s’est forgé un cœur (χαρδίαν) en adamas ou en fer" (Pindare fragment 123 Snell, cité par A.A.Barb, art.cit., p.67 n.1) ; quant à Hérodote, il rapporte un oracle dans lequel la Pythie proclame : "Je vais de nouveau t’annoncer ma parole (ἔπος), elle est d’adamas" (Hérodote VII, 141). L’adamas fait d’un cœur un cœur impitoyable et inflexible, d’une parole une parole irrévocable et fatale. C’est encore d’adamas que sont faits les "infrangibles entraves et les liens" dans lesquels Héphaistos doit, malgré lui, enchaîner Prométhée (Eschyle Prométhée enchaîné, 6 ; trad. É.Chambry modifiée [GF, Paris 1964]. Voyez aussi les vers 64 et 148) ; "le seul autre titan que j’aie vu jusqu’ici dompté par la douleur dans d’ignominieuses chaînes d’adamas", dit le chœur, "c’est Atlas, ce dieu aux forces prodigieuses, qui soutient sur son dos la terre et le pôle céleste" (ib. autour du vers 426, trad. É.Chambry modifiée). Ici aussi, quand même l’adamas est pris au sens propre, il ne faut pas oublier son étymologie : pour dompter Atlas, "dieu aux forces prodigieuses", il fallait que les chaînes fussent en adamas, en "indomptable". Il n’y a que l’indomptable pour dompter un dieu prodigieusement fort.

Un métal eschatologique

Que l’adamas soit présent dans un contexte eschatologique, cela non plus n’est pas nouveau. L’adamas est un métal que les Moires connaissent bien. Sophocle, en effet, nous apprend que "la Destinée (αἶσα, la destinée, est synonyme de μοῖρα : cf. P.M. Schuhl op.cit., p.143 ; mais nous reviendrons sur μοῖρα plus tard) tisse avec des navettes d’adamas" (Sophocle fragment 604 Nauck, cité par P.M. Schuhl, op.cit., p.149 n.1). Ce que tisse la Moire est, par conséquent, irrévocable, comme la parole de la Pythie. Dans le mythe d’Er, c’est une partie du fuseau qui est en adamas. Or, avant que Platon en fasse la propriété de Nécessité, le fuseau est l’emblème des Moires (cf. P.M.Schuhl La fabulation platonicienne, P.U.F., Paris 1947, p.85). L’adamas est donc déjà une des composantes essentielles des instruments des Moires. De ce point de vue, Platon ne fait que prolonger une tradition dont Sophocle témoigne.

Un métal cosmologique

Cronos_armé_de_la_faucilleMais que vient faire l’adamas dans un texte cosmologique ? S’il est clair qu’il est traditionnellement un "métal eschatologique", en quoi est-il un "métal cosmologique" ? Qu’est-ce qui confère à ce métal un rôle cosmologique ? Il semble que là encore Platon soit l’héritier d’une tradition bien établie. C’est en effet Hésiode (Platon "utilise souvent Hésiode", dit Proclus dans son commentaire [op.cit., p.158]) qui nous fait connaître la fonction essentielle de l’adamas. D’ailleurs, les premiers textes grecs connus où apparaît l’adamas sont ceux d’Hésiode. On peut classer les occurrences hésiodiques de ce terme en trois groupes.

Dans le premier groupe, l’adamas est la matière, métaphoriquement, du "thumos" de telle divinité ou de tel homme, comme nous l'avons vu tout à l'heure. Dans le deuxième groupe, l’adamas est proprement un métal (Théogonie 161, 188 et Bouclier 137, 231), mais un métal clair : il est blanc-grisâtre (Théogonie 161 : πολιός) et pâle (Bouclier 231 : χλωρός).

C’est dans le troisième groupe (Théogonie 161, 188) – qui n’est en fait qu’un sous-groupe du deuxième – qu’Hésiode nous livre la valeur foncièrement cosmologique de l’adamas, qui se situe dans le contexte de la théocosmogonie hésiodique. Celle-ci décrit l’’’histoire du monde", depuis son origine jusqu’à l’avénement de la puissance de Zeus. L’adamas intervient au tout début de cette histoire. Il est la matière (τὸ γένος) que crée Gaïa pour en faire l’arme au moyen de laquelle son fils Cronos mutilera son père Ouranos et mettra fin à son règne (Cronos, selon P.Diel [Le symbolisme dans la mythologie grecque, Payot, Paris 1966, p.113], est "le fils le plus indomptable" de Gaïa. L’expression est pour le moins heureuse !). La fonction mythique originelle de l’adamas est de mettre un terme à la fécondité odieuse et désordonnée d’Ouranos – fécondité dont souffraient Gaïa et ses fils (Hésiode Théog.159sq. Cf. M.Éliade Traité d’histoire des religions, Payot, Paris 1974 [nouv.éd.], §23.). En "fauchant" (ib. 180sq. C’est une faucille (ᾅρπη 175, 179 et δρέπανον 162) que Gaïa a fabriquée à partir de l’adamas créé pour l’occasion [161sq.]. Sur le symbolisme de cet instrument, cf. P.Diel loc.cit.) les organes génitaux de son père, Cronos rend impuissant Ouranos, en tant que ce dernier était principe de désordre. Ainsi le Temps devient le maître du monde (Le rapprochement entre Cronos et ‘chronos’ est déjà fait dans l’orphisme [cf. G.LEGRAND Les Présocratiques, Bordas, Paris 1970, p.24 n.3], puis par l’auteur du De Mundo, 401a15. Il a été continuellement repris, par exemple P.DIEL op.cit. p.113.) ; "le principe qui met fin au règne d’Ouranos est la progression temporelle, la nécessité évolutive elle-même" (P.Diel loc.cit.) ; et l’ordre règne dans le monde. On voit bien l’importance cosmique de l’adamas : il est la matière de l’instrument de la mise en ordre du monde – instrument du temps.

De cette histoire se dégage un des caractères essentiels de l’adamas : son caractère sexuel. Celui-ci est déjà manifeste au niveau de l’analyse étymologique du terme. La femme ou la déesse qui ne se laisse pas soumettre par un homme ou un dieu est ἀδάματος (c’est ainsi qu’ἀδάματος peut signifier ‘vierge’ ; cf. Sophocle Ajax, 450). En effet les verbes δαμάζω et δάμνημι, employés déjà par Homère puis par Hésiode, signifient à la fois "soumettre par les armes", "vaincre par le combat" (Homère Il.I, 61 ; VI, 159 ; IX, 118 ; XVI, 816, 845 ; XXI, 90 ; XXII, 176, 446 ; etc. Hésiode Théog. 332, 490, 857, etc.), mais aussi "soumettre érotiquement" (Homère ib. XVIII, 432, etc. ; Hésiode ib. 327, 374, 453, 962, 1000, 1006, etc. D’ailleurs, Éros n’est-il pas "le plus beau parmi les dieux immortels, celui qui rompt les membres, et qui, dans la poitrine de tout dieu comme de tout homme, dompte (nous soulignons) le cœur et le sage vouloir" (ib.120-123, trad. P.Mazon, Les Belles Lettres, Paris 1928) ?). C’est pour ne plus subir la loi érotique d’Ouranos, pour n’être plus violemment domptée, que Gaïa fabrique l’indomptable adamas, et en fait un instrument castrateur. L’adamas est la négation de la puissance, de la violence virile, en tant qu’elle est principe de désordre. Cette puissance/violence virile sera remplacée par une puissance féminine, Nécessité. Pour la petite histoire : Adamas est le nom d’un homme qui a subi la castration (Aristote Politique, V, 10, 1311b22 sq.). Cette castration d’Ouranos aura pour effet de fixer et de figer une distance entre Gaïa et lui, entre terre et ciel – distance infranchissable.

Le rôle cosmologique de l’adamas est évident : c’est par lui que s’instaure d’une façon fixe et définitive la distance entre le ciel et la terre. Grâce à lui, la relation terre/ciel se stabilise définitivement. Cette stabilisation coïncide avec l’avènement de la souveraineté du Temps (lorsque Platon dit que "le temps est né avec le ciel" [Timée 36b6], il s’agit, hésiodiquement parlant, du ciel mutilé, du ciel stabilisé) ; et l’instrument de cette stabilisation et de cet avènement, c’est une faucille en adamas, ou, plus précisément, tout objet crochu pour saisir et couper, instrument agricole (Hésiode était un agriculteur). La figure de cet objet n’est pas sans rappeler le crochet du fuseau de Nécessité (Rép.X, 616c6).

Qu’une tige d’adamas symbolise l’axe du monde, cela n’a donc rien d’étonnant. À partir d’Hésiode, l’adamas peut symboliser la stabilité des relations des parties du monde entre elles, l’ordre cosmique inébranlable.

L’adamas figure donc dans le mythe d’Er, non seulement pour son étymologie, mais aussi pour les contextes eschatologique et cosmologique traditionnels où il est installé depuis fort longtemps. Contexte eschatologique : les instruments des Moires sont faits d’adamas ; contexte cosmologique : l’adamas est le garant de l’irréversibilité de l’ordre du temps et de l’inébranlabilité de l’ordre du monde.

On pourra nous reprocher de solliciter, pour comprendre la fonction cosmologique de l’adamas, un texte hésiodique (Théog. 154 sqq.) que Platon, par ailleurs, désapprouve formellement. En effet, "c’est faire le plus grand des mensonges sur les êtres les plus augustes que de rapporter contre toute bienséance qu’Ouranos a commis les atrocités que lui prête Hésiode et comment Kronos en a tiré vengeance" (Rép.II, 377e6-378a1, trad. Chambry). Nous manifesterons l’inconsistance de ce reproche en faisant remarquer que "cette critique de la mythologie considérée comme immorale était devenue au IVème siècle […] un lieu commun » (R.Flacelière, éd. de Cinq discours d’Isocrate, P.U.F., Paris 1961, p.53). En effet, d’une part, quand même Platon reprend cette critique à son propre compte, elle n’est qu’une reprise de ce que pouvait dire, par exemple, Xénophane, et de ce que dit Isocrate à peu près en même temps que Platon (sur les rapports entre le Busiris et la République, cf. A.Diès, introduction à la République, Les Belles Lettres, Paris 1932, pp.CXXVIII à CXXXIV), bien que dans une autre intention (cf. R.Flacelière loc.cit.). Mais surtout, d’autre part, Platon, lorsqu’il formule cette critique, parle en tant qu’éducateur et ne vise que la valeur morale exemplaire des mythes. Il ne juge pas le mythe pour tout ce qu’il dit, mais seulement pour ce qu’un jeune pourra en retenir : "la jeunesse est en effet incapable de discerner ce qui est symbole et ce qui ne l’est pas" (Rép.II, 378d7-8, trad. Robin). Or nous avons sollicité le texte d’Hésiode précisément pour comprendre la valeur symbolique de l’adamas. C’est pourquoi il y avait "nécessité d’en parler" (ib. 378a4 sqq.). C’est pourquoi aussi Platon, lorsqu’il vient à parler de l’adamas, se garde bien de faire quelque allusion trop flagrante au mythe hésiodique ; ainsi celle-ci ne sera perçue que par un très petit nombre d’initiés (cf. ib. 378a6).

(épisode suivant)


 

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