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BRICH59
30 mars 2006

Dialogue et violence

D'un côté, une génération qui refuse d'être sacrifiée sur l'autel du libéralisme exacerbé.
De l'autre côté, une poignée d'hommes et de femmes, accrochés à un pouvoir qu'ils doivent à l'oligarchie financière ainsi qu'à l'aveugle- ment d'une majorité silencieuse qui, un jour de 2002, finit par refuser le fascisme français.

D'un côté des jeunes qui engagent leur conscience politique dans la volonté de ne pas être cantonnés toute leur vie durant dans l'ombre de la liberté de certains.
De l'autre côté des vieux qui s'acharnent à sauver leur place au soleil et à transmettre à LEURS enfants cet héritage si durement volé.

D'un côté des enfants qui veulent comprendre pourquoi la chasse au profit les réduit au mal vivre.
De l'autre côté des adultes qui refusent d'entendre la quête des enfants et continuent la chasse au profit, coûte que coûte.

D'un côté des citoyens contestant, librement, la légitimité d'une loi non votée qui contredit une loi récemment votée, sinon la Constitution elle-même.
De l'autre côté des "sages" déclarant, non librement mais dans leur décidément trop grande sagesse, que des élus peuvent voter une disposition pour la contredire ensuite - sûrement une façon élégante de saluer le pragmatisme d'une certaine classe politique.

D'un côté des gens réfléchis qui appellent au dialogue sans a priori, c'est-à-dire en deçà de l'imposition du principe de profit.
De l'autre côté des gens réfléchis qui appellent au dialogue avec
 a priori, c'est-à-dire après l'obligation d'accepter le principe ultralibéral.

D'un côté des gamins qui protestent, pensant à leur avenir.
De l'autre côté une autorité usurpée qui les empêchent par tout moyen de protester.

D'un côté des gosses qui veulent parler, posent des questions; etc.
De l'autre côté, c'est-à-dire en face, des gens en armes qui matraquent, qui cognent, etc.

Nous vivons vraiment dans un monde décidément formidable, dans un monde formidablement diabolique.
Moi qui ai cinquante ans passés, je hais les adultes qui bradent leur propre jeunesse, je hais la violence qui cogne sur la demande de dialogue.
C'est à vomir !


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30 mars 2006

Avoir 20 ans aujourd’hui à Grozny

lille20__du_060323_p14Je me permets de mettre à disposition des lecteurs une page publiée dans le 20minutes du 23 mars dernier (p.14), très exactement, dans la rubrique "Monde". Il suffit de cliquer sur l'image ci-contre pour ouvrir cette page au format pdf, ou bien sur le lien ci-dessus pour accéder à l'info en question sur le site de 20minutes...

... histoire de compléter, pas à pas, le petit point web-documentaire que je vous avais proposé il y a six mois, en octobre dernier, et qui, malgré son "ancienneté", garde tout son intérêt (liens actifs réactualisés).


29 mars 2006

Le CPE est "non responsable"

clipboard01Développement durableSelon une enquête menée par Internet le 6 mars dernier par l'ANDCP, auprès de ses adhérents, professionnels des ressources humaines, la moitié des 380 futurs recruteurs qui ont répondu à ce sondage n'aura pas recours au CPE car il "ne s'inscrit pas dans une démarche de responsabilité sociale de l'entreprise."

la suite sur Novethic

D'autre part, au lendemain des grandes manifestations contre le CPE (quelque deux millions de personnes dans toute la France !), alors qu'à l'Assemblée, Monsieur Villepin confond "décision" et "démission" [sic !], par ailleurs toujours auto-convaincu que personne ne saurait douter de sa "volonté de renouer le dialogue" [re-sic et rere-sic !!], les douze organisations de lycéens, d'étudiants et de salariés se sont réunies aujourd'hui à Paris, et ont décidé d'une nouvelle journée d'action - grève et manif - pour obtenir le retrait du CPE : ce sera le 4 avril. Qu'on se le dise !


27 mars 2006

UMP et CPE : petite action qui peut rapporter gros

Nicolas Collusionis Rex  se paie un lien sur Google pour défendre le CPE. Poursuivant sa campagne publicitaire de web-racolage par achat de mots-clef à Google, Sarkozy a cette fois-ci décidé d’acheter un lien en faveur du CPE.

petcpeLe principe est simple : chaque fois que l’on tape le mot CPE sur Google apparait un charmant lien publicitaire (sur la droite de la page / site de l’UMP u-m-p.org) renvoyant à une pétition « citoyenne » en faveur du CPE Chômage Précarité Exploitation). Il espére ainsi que seule la sarkaille va ouvrir le lien et signer la pétition, ce qui lui permettra de dire que 90 % de ceux qui ont lu la pétition l’ont approuvé et signé. Il y a une faille cependant dans ce dispositif, c’est que le lien est payant : à chaque fois qu’un internaute clique dessus, il en coûte 0,25€ à l’UMP...

L'idée de ceux qui m'ont adressé cette information est toute simple : que tous ceux qui ont lu ce message le fassent connaître autour d’eux et s’engagent à cliquer 3,4,5,... 10 fois ou plus pour vider les caisses de l’UMP. Si seulement (rêve...) un million d’internautes cliquaient 10 fois sur le lien les petites cyberfantaisies de notre cher ministre risqueraient bien de plomber les caisses de son parti...

DIFFUSEZ CETTE INFORMATION AU MAXIMUM DE PERSONNES !

Et cliQuez comme des fous !!!


25 mars 2006

On a un métier !

onisepL'ONISEP a récemment mis à jour la fiche renseignant sur le métier de documentaliste. Avec cette fiche et l'Euroréférentiel, plus les éléments de la campagne image de l'ADBS - dont l'adresse est indiquée en fin de fiche -, on devrait arriver à convaincre nos employeurs de l'intérêt de la fonction, ou plutôt des fonctions...

persoEn fait, j'ai souvent constaté que le problème n'était pas tant dans l'image des documentalistes auprès des dirigeants, que dans la capacité de ces derniers, très souvent, à construire des stratégies d'entreprises ou d'organisations capables d'être suffisamment explicitées pour donner matière, pour donner prise au travail des documentalistes...

Et quand la fiche métier ONISEP nous apprend que les documentalistes doivent "posséder le goût des relations humaines et de la pédagogie", c'est une évidence pour tous :

    • ce qui laisse comprendre pourquoi il y avait une odeur de scandale à proposer aux enseignants en rupture pédago- gique des postes de documentalistes en établissements d'enseignement - mais ça, c'était avant !

    • aujourd'hui, la remarque de l'ONISEP sur le goût pédagogique des documentalistes, je la comprends, moi qui ne suis pas documentaliste de CDI, dans le sens d'une nécessité en direction des dirigeants : les documentalistes doivent savoir faire preuve d'une pédagogie à toute épreuve et se ressasser sans cesse que, si les responsables d'entreprises ou d'organisations n'ont pas encore compris l'intérêt tout stratégique de la fonction documentaire, c'est qu'on s'y est mal pris et qu'on doit inventer une nouvelle façon de dire et de prouver...

Il y a quelque chose de pénélopien dans notre job !


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24 mars 2006

Vive la précarité !

Il fallait s'y attendre ! L'excellente idée de donner un statut légal à la précarisation fait son chemin : CNE, CPE ... maintenant le BHE !

unpi3Le BHE, "bail d'habitation à l'essai", ce serait un nouveau type de contrat de location, dit « à l'essai » - selon les termes duquel le propriétaire pourrait virer son locataire dès les 9e et 21e mois du bail, avec un préavis de 3 mois ; et ce n'est qu'à l'issue d'une durée de deux ans que cette location serait transformée en bail de droit commun...

Monsieur le premier ministre a ouvert la boîte de Pandore en rendant légalement possible le processus de précarisation des vies humaines. La déplorable politique logement des gouvernements français depuis trop longtemps et cette nouvelle posture idéologique du gouvernement actuel trouve leur aboutissement commun dans cette proposition de l'UNPI, Union nationale de la propriété immobilière (voyez ci-dessus l'une des images fortes de leur charte graphique sur http://www.unpi.org), présidée par un certain Jean Perrin.

Bien sûr, et heureusement, ça a immédiatement râlé dans les associations et chez les élus. Et la meilleure, c'est que notre libéral gouvernement est contre, lui aussi ! Après avoir manifesté son opposition dès fin septembre 2005, lors de la dernière AG de l'UNPI à Dijon, il s'est fendu d'un communiqué la semaine dernière (le 16 mars, très exactement) pour dénoncer cette proposition de l'UNPI, la qualifiant de "tout à fait illégale et inacceptable".
Merci Monsieur Borloo !

On regarde le CPE maintenant ?


23 mars 2006

Apriorité

060323_moyAinsi notre premier ministre veut bien "engager toutes les discussions nécessaires" avec les partenaires sociaux, mais "sans a priori" ! Le Monde l'écrit dans sa livraison datée d'aujourd'hui : "Devant les députés, le premier ministre a affirmé vouloir "avancer avec les partenaires sociaux sans a priori" ".

Et bien, moi, je le trouve gonflé mon premier ministre de réclamer qu'on discute sans a priori, alors que son idée de CPE est bien une idée a priori. Cette idée de CPE, en effet, repose sur un principe au sens fort du terme, une sorte d'archétype d'une pensée libérale idéologiquement très chargée et très marquée. Elle est a priori parce qu'elle n'a que faire d'être expimentée avant que d'être promulguée : elle fonctionne à merveille dans un certain type de rapports sociaux et cela suffit à la mettre en avant.
[PS. de 8h53 - Ce que confirme Nicolas collusionis rex, qui, réclamant dans Paris-Match d'aujourd'hui une "expérimentation", avoue qu'on est bien jusqu'à présent dans l'a priori le plus ferme ! Le seul problème dans cet aveu c'est qu'en même temps qu'il avoue l'apriorité, Nicolas collusionis rex évoque l'idée de "bonne foi" ! Aïe !]

Et puis notre demandeur de discussion sans a priori a beau jeu : c'est quoi le point de départ de tout ça ?
Parce que 'a priori' ça veut dire en quelque sorte "à partir du point de départ". Mais alors qui fixe le point de départ ? Qui assigne à tel ou tel cran de la discussion, à tel ou tel temps du fil des événements le statut de "point de départ", de "niveau premier" ?
Notre ministre considère bien sûr que c'est l'existence légale du CPE qui fait point de départ, alors que la majorité des citoyens remet en cause cette existence même et veut que la discussion démarre en deça, c'est-à-dire veut engager la discussion à ce point de départ qu'est la question de l'insertion professionnelle des moins de vingt-six ans, avant que toute décision soit prise !
Bref, comme trop souvent en politique, on cause on cause mais on ne s'est pas mis d'accord que ce sur quoi on parle ! Employant les mêmes mots, les protagonistes visent des réalités différentes. Ce qui fait notre joie en poésie, fait notre perte en politique ! Malheur de nous, êtres de paroles !

En fait, je conseillerais bien à mon premier ministre de travailler à l'explicitation de ses propres a priori, des a priori sur lesquels son idée de CPE est assise...
Peut-être un mauvais moment à passer, au début, mais, après, a posteriori, quel soulagement !


22 mars 2006

Légalité et légitimité

lemonde060322Selon le patron des députés UMP, il faut tenir, rapporte Le Monde daté d'aujourd'hui.
L'argument suprême est le suivant :

La rue ne peut pas aller contre la loi.

Voici donc la relève intellectuellement musclée et philosophiquement étayée du fameux "j'entends aussi ceux qui ne sont pas dans la rue" - qui avait l'inconvénient de metter l'accent sur d'éventuels problèmes d'audition du gouvernement...

Je me souviens encore de mon bon prof de philosophie en terminale au Lycée Henri Bergson (Paris, XIXe) - c'était en 1971/72, hier ! C'était Monsieur Rodier, petit-fils de Georges (auteur du recueil d'études de philosophie grecque de 1926), rédacteur occasionnel d'article pour ce journal qui berça mes années lycée-fac, je veux parler de Combat,  un superprof qui n'était pas loin de la retraite et qui a dû rejoindre le panthéon des professeurs philosophes depuis... C'est lui qui m'a appris cette incomparable qualité intellectuelle qui permet de toujours mettre en cause, de sans cesse questionner les certitudes les plus établies...

Je me souviens d'une discussion notamment où il nous avait magistralement fait comprendre qu'il pouvait y avoir un fossé, voire un conflit entre le légal et le légitime, que le légal pouvait très bien être complétement illégitime, etc.

Dommage que Monsieur Accoyer n'ait pas connu mon prof de philo ! Il ne dirait pas que le peuple rassemblé dans la rue ne peut contester ce que le corps législatif a établi dans l'enceinte trop étanche des cabinets de groupes parlementaires qui ne doivent leur place qu'au refus citoyen du fascisme à la française.
Dommage que Monsieur Accoyer n'ait pas connu mon prof de philo ! Il ne proférerait pas de telles inepsies !


21 mars 2006

La majorité silencieuse et les apolitiques de droite...

Lue dans l'AEF, une dépêche publiée hier comme pour faire suite à mon petit mot d'avant-hier sur la majorité silencieuse. Je ne savais pas ce petit blog si lu ! Elle a si bien compris mon message, la MS (=majorité silencieuse), qu'elle refuse de s'exprimer !
Voici le début de ladite dépêche :

aef4Mobilisation anti-CPE : les "antiblocages" ne veulent pas s'exprimer sur le CPE.
700 étudiants selon la police, 1 000 selon les organisateurs, ont organisé un sit-in place de l'Hôtel de ville à Paris hier dimanche 19 mars 2006 en début d'après-midi, pour protester contre le blocage des universités. Leur banderole "ni politisés, ni syndiqués", "stop blocage, face au suffrage" revendique l'absence d'appartenance politique. Dans la foule pourtant, dominée par le bruit des cors de chasse, des tracts de l'UNI circulent.


Bon ! Commentaires à la volée :

  • La MS prétend vouloir rester silencieuse, mais elle a quand même des banderoles et publie un communiqué : je trouve que la MS joue sur les mots !

  • Quand on lit tout ça, on est édifié : voilà donc des gens, des jeunes sans idée pour leur propre avenir, ou plutôt ne trouvant de place pour leurs idées dans aucun parti politique, dans aucun syndicat... Voici ce que dit la communiqué de la MS : Nous avons choisi de ne pas nous prononcer sur le sujet du CPE car nous avons tous des opinions différentes et ce qui nous fédère, c’est notre opposition aux blocages des facs. Pourquoi pas ! Ils sont libres, ces jeunes, et le cri primal de la liberté, c'est "NON!". Alors pourquoi ne dirait-elle pas NON! aux bloqueurs de facs, la MS !

  • Qu'elle veuille être le jouet de l'Europe ultralibérale, la MS, ça la regarde, après tout ! Le problème c'est qu'elle entraîne dans son acceptation silencieuse, du coup, même ceux qui refusent d'être engloutis dans la machine à broyer les vies humaines...

  • Quelle dise être composée de jeunes "sans couleur politique et non syndiqués" (autre extrait du communiqué de la MS), c'est son droit, à la MS ! Le problème c'est qu'elle ment, la MS : l'UNI est derrière tout ce foin ! Quand j'étais jeune, on appelait ça l'apolitisme de droite, voire - quand on était méchant - la mauvaise foi des fachos...

droopy_01Décidément, la majorité silencieuse ferait bien de rester silencieuse !

Et sans jouer sur les mots !


20 mars 2006

Bertrand SCHWARTZ à l'honneur

Mon ami Serge y était... Il raconte

Le 6 mars à la Maison de l’Europe, à Paris, s’est tenu un hommage à la vie et l’œuvre de Bertrand Schwartz à l’occasion de la parution de 3 publications:

  • Un livre de Louise Lambrichs aux éditions Philippe Rey: L’invention sociale. A l’écoute de Bertrand Schwartz

  • Un coffret multimédia CD+DVD réalisé par Geneviève Auroi-Jaggi et produit par l’Université de Genève et la Télévision Suisse Romande :

    • le CD interactif intitulé L’œuvre de B.Schwartz : ses archives présente des documents inédits, des photos, textes, rapports, interviews, entretiens, conférences et enregistrements ainsi que des articles de presse qui témoignent des actions et des engagements de Bertrand de 1950 à nos jours.

    • le DVD Les grands entretiens : Bertrand Schwartz présente un entretien télévisé de 42 minutes où Bertrand livre le fruit de 40 ans d’actions et de réflexion.

  • Enfin, la revue Pour n° 189 - mars 2006 consacre son dossier à Bertrand sous le titre: "Construire une pensée collective pour l’action".

cd_bs_01_zoomBref, trois documents qui devraient avoir une place de choix dans les centres de documentation de la com- munauté éducative. Ne pre- nez pas tout ça pour un hommage posthume antici- pé. Pour les auteurs, le nombreux public assistant à la manifestation, ceux qui ont côtoyé ou côtoient encore Bertrand, il s’agit d’une étape, d’une somme de ressources enfin rassemblées pour nourrir l’action de ceux qui pensent que l’exclusion n’est pas une fatalité et que des moyens efficaces existent pour la combattre.
Nous avons très probablement l’occasion d‘avoir à Lille, en juin, une manifestation similaire à celle de Paris. Si tel est le cas, ne la manquez surtout pas.


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