Dialogue et violence
D'un côté, une génération qui refuse d'être sacrifiée sur l'autel du libéralisme exacerbé.
De l'autre côté, une poignée d'hommes et de femmes, accrochés à un pouvoir qu'ils doivent à l'oligarchie financière ainsi qu'à l'aveugle- ment d'une majorité silencieuse qui, un jour de 2002, finit par refuser le fascisme français.
D'un côté des jeunes qui engagent leur conscience politique dans la volonté de ne pas être cantonnés toute leur vie durant dans l'ombre de la liberté de certains.
De l'autre côté des vieux qui s'acharnent à sauver leur place au soleil et à transmettre à LEURS enfants cet héritage si durement volé.
D'un côté des enfants qui veulent comprendre pourquoi la chasse au profit les réduit au mal vivre.
De l'autre côté des adultes qui refusent d'entendre la quête des enfants et continuent la chasse au profit, coûte que coûte.
D'un côté des citoyens contestant, librement, la légitimité d'une loi non votée qui contredit une loi récemment votée, sinon la Constitution elle-même.
De l'autre côté des "sages" déclarant, non librement mais dans leur décidément trop grande sagesse, que des élus peuvent voter une disposition pour la contredire ensuite - sûrement une façon élégante de saluer le pragmatisme d'une certaine classe politique.
D'un côté des gens réfléchis qui appellent au dialogue sans a priori, c'est-à-dire en deçà de l'imposition du principe de profit.
De l'autre côté des gens réfléchis qui appellent au dialogue avec a priori, c'est-à-dire après l'obligation d'accepter le principe ultralibéral.
D'un côté des gamins qui protestent, pensant à leur avenir.
De l'autre côté une autorité usurpée qui les empêchent par tout moyen de protester.
D'un côté des gosses qui veulent parler, posent des questions; etc.
De l'autre côté, c'est-à-dire en face, des gens en armes qui matraquent, qui cognent, etc.
Nous vivons vraiment dans un monde décidément formidable, dans un monde formidablement diabolique.
Moi qui ai cinquante ans passés, je hais les adultes qui bradent leur propre jeunesse, je hais la violence qui cogne sur la demande de dialogue.
C'est à vomir !