Moi, je trouve qu'elle y va un peu fort la Yade !
Traitant ceux qui s'attaquent à son roi chéri de "charognards", elle fait de ce roi chéri une charogne. Non ?
Charognard = animal qui se nourrit de charognes. C'est dans tous les dictionnaires.
Donc, pour Rama, le roi d'Maubeuge est une charogne. Bon !
Mais qu'est-ce qu'une charogne ?
Ouvrez les dicos !
Charogne = chair morte en état de décomposition plus ou moins avancée, viande avariée ; voire bête morte, cadavre d'animal en état de décomposition plus ou moins avancée. Par extension, on dira que c'est un individu qui se rend odieux par sa déchéance physique ou morale, ou par ses mauvais procédés. En argot, la charogne est un individu à la critique acerbe.
Moi, je trouve qu'elle y va un peu fort la Yade ! Il est pas mort le roi ! Ou alors elle veut nous laisser entendre qu'elle le trouve odieux ?
Non, plutôt que de traiter de charognards ceux qui osent dire du mal de son petit roi, elle ferai mieux de lire le grand Baudelaire, la petite Rama - ou d'écouter ce qu'a fait le grand Léo de cette superbe poésie des Fleurs du Mal :
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague
Ou s'élançait en pétillant
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un œil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
À cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!
Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !
On finirait par aimer la charogne !
De sacrés veinards, ces charognards !