À chaque fois, on pense avoir atteint le fond de l’inhumanité, mais en réalité nous sommes en train de tomber encore plus bas...
Ce propos est celui de La Cimade, dénonçant les manœuvres européennes de la France pour autoriser la rétention des enfants dès le plus jeune âge. Cela fait en effet plusieurs mois que les autorités françaises font tout, mais en secret, pour qu'il soit possible d'enfermer les mineurs, quel que soit leur âge, dans des centres de rétentions aux frontières de la très libérale Europe. "Cette disposition inscrite dans le Pacte sur la migration et l’asile, qui sera voté au printemps par le Parlement européen, pourrait violer la Convention internationale des droits de l’enfant", affirme Disclose.
L'immigration est décidément la question qui semble autoriser toutes les manipulations fallacieuses du Droit. Au niveau national, on a vu comment l'exécutif a instrumentalisé la Constitution de la République à ses fins politicardes, pendant qu'au niveau européen il prévoit de défoncer le mur juridique qui protège l'enfance.
Le collectif européen de journalistes indépendants Investigate Europe auquel participe Disclose permet de relever plusieurs faits (je cite Disclose pour les quatre points suivants, sans les guillements) :
- Le gouvernement français a mené un lobbying acharné auprès de ses partenaires européens pour légaliser la rétention des enfants migrants aux frontières de l’Union européenne (UE). Même les nouveaux-nés, jusqu’ici pris en charge par des services de protection de l’enfance, pourraient être détenus dans les centres accueillant des milliers de migrants, en Grèce ou en Italie.
- C’est ce qui ressort des comptes-rendus confidentiels de dix réunions sur le Pacte migration et asile, obtenus par Disclose et son partenaire Investigate Europe. Cet accord, qui a vocation à s’appliquer directement dans les États membres, entre dans sa phase finale demain, mercredi 14 février, au Parlement européen.
- La France, alliée notamment aux Pays-Bas, est parvenue à convaincre ses partenaires et la Commission européenne que les enfants exilés représentent "un risque majeur pour la protection de nos frontières". Un argument en contradiction totale avec la position officielle de Gérald Darmanin : en novembre dernier, le ministre de l’intérieur se félicitait que la loi immigration interdise le placement des mineurs en centre de rétention.
- Un autre volet du pacte européen porte une atteinte inédite aux droits de l’enfant : dorénavant, les données biométriques des enfants migrants âgés de plus de six ans pourraient être recueillies par les États membres... y compris par des moyens de "coercition", en cas de refus.
L'enfance, porteuse de l'espoir de l'humanité, se voit traitée salement par un État français de droite qui se durcit de plus en plus mais qui aime à coupler efficacité et humanité dans son apporche de la question migratoire et une Union européenne "libérale" qui a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et affirme, dans sa Charte des droits fondamentaux, que les enfants ont droit à la protection et aux soins nécessaires à leur bien-être... L'enfance, porteuse de l'espoir de l'humanité, se voit traitée salement. Pourquoi ?
Source : DISCLOSE (https://disclose.ngo/fr/article/immigration-en-europe-la-france-a-la-manoeuvre-pour-autoriser-la-retention-des-enfants-des-le-plus-jeune-age)