Iran-Japon et retours
Hier j'ai visionné deux films : Nahid et Les délices de Tokyo.
Nahid
ou
Comment une femme doit lutter contre le dogme religieux et le machisme institutionnalisé pour vivre libre. La femme iranienne ne naît pas libre, elle le devient, mais à quel prix !
Film poignant dont le tension ne se relâche qu'à une seule occasion (un fou rire féminin).
Côté cinématographique, formidables prises de vie sur les visages en même temps que profonds et mouvants paysages urbains...
Les délices de Tokyo
ou
Comment la poésie donne sens à la vie, malgré les contraintes sociales, économiques, ou tout simplement humaines.
Ici aussi le féminin conduit tout. Trois femmes dialoguent : une vieille qui parle aux feuilles des arbres et écoutent les oiseaux, une jeune en quête de liberté et de respect, une troisième enfin dépositaire de la pensée du profit... Au milieu un homme se débat.
La dimension poétique permet de transcender les heures et les heurts des protagonistes. On retrouve dans ce film cette poétique cinématographique japonaise qui permet à l'image de parler sans intermédiaire à notre imagination - que ces temps d'ultralibéralisme mettent à rude épreuve.
Deux films à voir absolument.
Lillois en marche
C'était hier
samedi 10 janvier
vers les 15 heures.
Dans les rues
de Lille la Flamande.
Un cortège
plein de jeunes ;-)
Un cortège
où la tristesse
se conjuguait
à l'espérance...
Ne laissons pas
les ennemis de la liberté
faire leur loi !
marche citoyenne « Je suis Charlie »
« Je suis Charlie »
Le Club de la Presse et les forces républicaines du Nord-Pas de Calais
(associations, organisations politiques et syndicales)
se joignent aux initiatives citoyennes, en soutien aux victimes de la tuerie de Charlie-Hebdo.
Ils refusent les atteintes à la liberté d'expression et toute tentative d'amalgame.
Ils appellent à une marche citoyenne, derrière une banderole unique, « Je suis Charlie »
samedi 10 janvier, à Lille
départ de la Porte de Paris, à 14h30.
Le cortège rejoindra la place de la République.
Ne laissons pas les ennemis de la liberté faire leur loi.
Premiers signataires :
Club de la Presse Nord-Pas de Calais
Europe Écologie – Les Verts
Ensemble
École Supérieure de Journalisme de Lille
Fédération Syndicale Unitaire
Ligue des Droits de l'Homme
Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples
Mouvement Républicain et Citoyen
Mouvement des Jeunes Socialistes
Parti Communiste Français
Parti de Gauche
Parti Radical de Gauche
Parti Socialiste
Syndicat National des Journalistes
Syndicat National des Journalistes CGT
Union des Démocrates et des Indépendants
Union pour un Mouvement Populaire
Union syndicale des journalistes CFDT
Contacts
Club de la presse Nord - Pas de Calais
Faouzia Allienne ou Nicolas Bailly
03 28 38 98 40 / 06 07 69 27 63
clubdelapressenpdc@nordnet.fr
www.clubdelapressenpdc.org
Toya comme une gazelle...
Trois films.
Trois regards crus
sur le piétinement
de l'humain
par le pouvoir.
Trois histoires,
où la loi écrase la Vie.
Diktat du parti au pouvoir,
loi du tyran
ou charia.
Triste fin d'année 2014 en vérité
avec ces trois films magnifiques.
Sainte laïcité, ora pro nobis !
"Paris et Alger vont former des imams à la laïcité". Le Figaro de samedi (p.10) consacre un article à la formation "coordonnée par la Grande Mosquée de Paris et dispensée dans les universités", prévue par la convention signée le 18 décembre à Alger par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve... À quand une formation obligatoire à la laïcité pour tous les culs bénis de la France des beaux quartiers et des campagnes, pour ceux qui se sont vus (en rêve !) représenter l'univers tout entier, je veux dire ceux de la Manif'pour tous ?
Le Figaro n'a pas pensé à poser la question ;-)
Joyeux Noël !!
Soutenons l’Observatoire des inégalités
Les fêtes de fin d’année auront un goût amer pour les plus démunis. Le chômage progresse, mais les plus aisés continuent à voir leurs revenus augmenter. Face à une crise sociale d'une ampleur jamais connue, les moyens employés pour lutter contre cette situation sont loin d’être à la hauteur.
Plus que jamais, nous avons besoin de votre soutien pour alimenter le débat public et aider les acteurs qui combattent la dégradation de la situation, à disposer de moyens d’information de qualité. L'Observatoire des inégalités reste déterminé à alerter l’opinion. Notre prochain grand chantier sera en 2015 l’élaboration du premier rapport sur les inégalités en France.
Organisme indépendant de toute institution publique, parti politique ou syndicat, l’Observatoire des inégalités ne dispose ni de financements de grandes entreprises, ni de publicité. L’essentiel de ses ressources vient de ses propres actions et de donateurs privés.
Ensemble, luttons à armes égales pour plus d’égalité et de justice.
Notre soutien compte.
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Pour un défenseur de TOUS LES DROITS !!!
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Pourtant par le passé Jacques Toubon s'est:
- opposé à la loi d'abolition de la peine de mort de Robert Badinter
- opposé à la dépénalisation de l'homosexualité
- opposé à la création du délit de révisionnisme
- montré favorable aux commandos anti-IVG.
Il incarne cette caste qui se partage les postes de la République, totalement déconnectée de la société.
En 2014, le Défenseur des droits en France devrait être un ou surtout une jeune activiste associative, pas un énarque RPR de 73 ans à recaser.
Le copinage et l'entre-soi ne sont pas inéluctables : les députés peuvent refuser de confirmer la nomination de Jacques Toubon.
Signez pour que les députés lui offrent la retraite qu'il mérite et qu'ils proposent enfin un nom en phase avec les attentes de la société pour défendre et faire progresser nos droits.
http://www.avaaz.org/fr/petition/Aux_deputes_Non_a_la_nomination_de_Toubon_pour_defendre_nos_droits/?biZqSab&v=41161
Reprise d'un message de l’équipe d’Avaaz
Évaluer la richesse
Richesse et valeur : retour à la critique de l’économie politique à l’occasion de la crise systémique du capitalisme contemporain. C'était le 08 avril 2014 à la Maison européenne des sciences de l’homme et de la société à Lille.
Tout d'abord l'introduction à l'après-midi suivie de l'intervention de Jean-Marie Harribey sur le croisement entre richesse et valeur, puis débat avec la salle.
Puis table-ronde qui a réunit :
- Bernard Friot , Professeur émérite à Paris Ouest Nanterre, IDHE (Institutions et dynamiques historiques de l’économie)
- Bernard Perret , Ingénieur et socio-économiste, membre du Conseil Général de l'environnement et du développement durable
- Richard Sobel , Maître de conférences en économie, Université Lille 1
- Henri Sterdyniak , Directeur du département Économie de la mondialisation de l'Observatoire Français des Conjonctures Économiques, Paris
L'après-midi se termina avec l'intervention d'Alain Caillé (Professeur de sociologie à l’Université Paris-Ouest Nanterre La Défense, directeur-fondateur de La Revue du MAUSS)
SOURCES :
- http://lille1tv.univ-lille1.fr/collections/video.aspx?id=10bbd43c-81cb-4c77-baa4-80836c74c578
- http://lille1tv.univ-lille1.fr/collections/video.aspx?id=cae87361-2097-4d9a-beb8-3f84c465d873
- http://lille1tv.univ-lille1.fr/collections/video.aspx?id=2dd36956-37c6-4c1f-9b45-bff23c3e9fae
Quand je lis ou entends le mot 'employabilité'...
La formation sert-elle à donner du sens à l’employabilité ? demande Marion, experte en formation RH chez Demos, qui poursuit : Il existe deux philosophies selon lesquelles la formation aurait pour objectif de développer l’employabilité. Cette dernière, qui est l’un des objectifs de la formation, a-t-elle plus de chances d’aboutir si un modèle de formation utilitariste est proposé aux apprenants ? Ou au contraire, l’employabilité passe-t-elle davantage par une vision humaniste de la formation ? Ce débat reste plus que jamais ouvert... Alors ouvrons le débat.
Pour ma part, quand je lis ou entends le mot 'employabilité', je fronce les sourcils !
Ce terme est apparu massivement si je me souviens bien fin des années 80 / début des années 90 au sujet des jeunes demandeurs d'emploi trop loin de l'emploi, juste après qu'on a développé l'idée des "compétences de 3ème dimension" (cf. Simone Aubrun, Roselyne Orofiamma en 1990 notamment), idée qui émergea quelques années après que l'équipe animée par Lucie Tanguy ne publie un état des recherches en France sur les relations entre formation et emploi (1986), résultat d'un séminaire scientifique sur la problématique des relations complexes entre système éducatif et système productif, problématique qu'avait quelque peu redessinée la mise en place du "dispositif jeune" mis en place par le gouvernement PS/PC à partir du fameux rapport Schwartz (1981). Voilà pour la contextualisation historienne - encore le rapport Schwartz n'est-il pas parti de rien. Reste qu'une telle contextualisation permet de mesurer les contours d'un questionnement social voire sociétal fort.
Pour faire bref : on est en effet parti du constat de la sur-représentativité des jeunes dans la population des demandeurs d'emploi. Bertrand Schwartz défendait l'idée que, si l'emploi est d'une importance majeure dans la construction de l'identité des jeunes, il n'est pas le seul élément. Il prônait une prise en compte de la globalité de la personne, avec toutes ses dimensions (santé, logement, etc.). D'où les Missions Locales.
Sauf que, de la même façon que le législateur avait quasiment réduit vingt ans auparavant l'éducation permanente à un outil d'ajustement à l'emploi (dès la loi de 1971), le traitement du chômage des jeunes a trop vite été isolé de la problématique de la globalité de la personne pour devenir une problématique en soi, mettant face à face l'employeur (on préfère dire l'entreprise, mais ce n'est pas la même chose) et le jeune sans emploi. Ce jeune était mal formé, n'avait pas reçu la bonne formation professionnelle, certes ; mais avant tout il n'était pas à même d'entrer dans le monde du travail. Il lui manquait de toutes façons un savoir-être du type : être capable de se lever tôt pour aller travailler (ou simplement chercher du travail), dire bonjour au monsieur qui embauche sans mâchouiller on ne sait quoi, tenir 8 heures par jour au boulot quand il en a, ne pas râler dès qu'un truc le dérange, etc. Je suis conscient que je présente la fameuse 3ème dimension de façon légèrement caricaturale, mais ce fut vécu comme ça par de nombreux "jeunes". L'un des résultats de cette histoire fut l'avénement de l'EMPLOYABILITÉ.
Cette dernière se définit comme "capacité à être employé". Son agent est grammaticalement le non-employé, le chômeur - qui est un "incapable". L'employabilité est l'affaire du jeune qui ne trouve pas de boulot. Du coup on peut ériger en maxime l'idée que, si quelqu'un ne trouve pas d'emploi, c'est de sa faute. Je renvoie à une bonne partie des travaux de l'économiste Laurent Cordonnier (Lille1). Bref : culpabilisation du chômeur comme stéréotype imposé par le système productif.
D'un autre côté, soyons clair : le patronat a intérêt, selon la fameuse loi du marché (offre/demande), à ce qu'il y ait le plus de chômeurs possible (la fameuse "armée de réserve") et ce pour deux principales raisons. Première raison : il faut pouvoir ajuster l'embauche aux variations de la production ; un classique encore présent dans le discours patronal. Deuxième raison : le rapport de force entre le chômeur et l'employeur n'est pas équilibré, mais à l'avantage exclusif de l'employeur ; et là on touche à un problématique qui relève en fait des Droits de l'Homme mais que le patronat veut réduire à la sphère économique. C'est la fameuse question de la moralité du capitalisme, à quoi le soi-disant philosophe nous fait le coup des ordres inconciliables et répond qu'on ne saurait évaluer des activités techniques (l'économie est une technique) avec des concetps qui relève d'un autre monde, le monde de la morale...
Mais à bien réfléchir, et en s'attardant sur le problème des "emplois vacants" souvent mis en avant par les libéraux et le patronat pour vilipender les chômeurs qui refuseraient de bosser, il est clair qu'à côté de l'employabilité il faut parler de l'EMPLOYEURABILITÉ, à savoir la capacité de l'employeur à recruter... Je ne développe pas et vous renvoie à l'excellent article d'Anne FRETEL, chercheur en économiste à Lille1, publié dans Les nouvelles d'Archimède (n°65, p.20sq.) : "Emplois vacants : la faute aux chômeurs ?".
Donc je reformule la question de Marion : la formation peut-elle donner du sens à l'employeurabilité ?