L'ActIonaute de Septembre
Septembre2005
mensuel d'information et d'action du site Internet d'Amnesty-France
est paru. Si vous n'y êtes pas abonné, vous pouvez le lire à
http://v2.lkmgr.com/1118832332070118/1126165473161682
Septembre2005
mensuel d'information et d'action du site Internet d'Amnesty-France
est paru. Si vous n'y êtes pas abonné, vous pouvez le lire à
http://v2.lkmgr.com/1118832332070118/1126165473161682
Deux exemples de la sarkofolie ambiante...
Un message est passé par ma boîte aux
lettres, qui contenait un document pdf relatant deux exemples de
situations vécues dans notre bonne République, mère des droits de
l'homme, à ce que l'on dit.
Je ne peux pas ne pas vous le donner à lire !
Il est là : 050829_PlanckeR.pdf
J'en profite pour vous informer de l'existence du Réseau Éducation sans frontières dont le site informe de l'un des visages les plus odieux de la sarkofolie ambiante...
Bonne lecture à tous
Youpi ! l'entreprise citoyenne existe !
Nous l'avons tous rencontrée !
Et nous devons cette rencontre à Mr Thierry Breton, ministre de l'économie.
Qu'il soit ici chaleureusement remercié !
Je cite Libé :
lors que la hausse du prix du pétrole et ses répercussions (prix à la pompe, renchérissement de la production industrielle et du transport, etc.) font de plus en plus de mécontents et menacent une croissance économique déjà fragile, le gouvernement a décidé de réagir. Intervenant jeudi soir sur France 2, le ministre de l'Economie et des Finances, Thierry Breton, a menacé d'instaurer une «taxe exceptionnelle» sur les compagnies pétrolières, en leur demandant de se comporter en «entreprises citoyennes» face à l'envolée des prix du pétrole.
DONC
Définition actuelle
- provisoire et impertinente -
de l'Entreprise Citoyenne :
entreprise qui rogne
un (tout petit) peu sur ces marges
pour calmer un gouvernement menaçant
qui ne veut pas d'histoire
avec son petit peuple
(particuliers et petites entreprises).
Naguère, j'avais déjà entendu parler d'entreprise citoyenne.
Mais c'était dans une problématique de l'insertion des plus
défavorisés au niveau local voire régional ou alors dans la saga médiaticopolitique du développement durable... En tout cas, ce n'était pas dans un souci de gestion
économique à court terme ou dans une problématique électoraliste au
plus haut niveau.
Pour moi, ce type de discours pose au minimum
un énorme problème de signification : c'est qui, 'entreprise' ? C'est
pour qui les marges ? Etc. De toutes façons, ce mélange contre nature
entre le vocabulaire économique et le vocabulaire politique laisse
place à toutes les significations possibles et dans tous les milieux
idéologiques possibles...
Il serait donc intéressant que les blogueurs entassent ici, en commentaires du présent message, leurs définitions de l'entreprise citoyenne,
sans aucun tabou, sans aucune retenue, sans aucune censure. Leur
définition ou - et peut-être surtout - celle qu'ils connaissent des
autres.
Après on se fera une petite analyse sémantique formelle et "par en dessous" (vous savez le fameux sous-texte !).
Petite collection de phrases assassines proférées de la façon la plus naturelle qui soit...
"Mais ils ne veulent pas travailler, les chômeurs. Etre payés à ne rien faire, c’est cela qui les intéresse !"
Le député Auclair (UMP) à l'Assemblée nationale le 2/02/05
"Ce
n'est pas un acquis social quand on a un minima social de ne pas être
obligé d'exercer une activité pour justifier ce minima. C'est une
lâcheté, un oubli, une faiblesse, une habitude. Ce n'est pas un acquis
social, quand on est au chômage indemnisé, que de pouvoir refuser sans
aucune limitation des emplois que l'on vous propose."
Nicolas Sarkozy - 18/06/05
"Doit-on
s'excuser de ne pas avoir été chômeur ou Rmiste? Il est temps de
réconcilier les Français avec la réussite et de réhabiliter le travail.
Cessons donc de complexer ceux qui ont la chance que leurs parents
aient travaillé pour leur laisser quelque chose !"
Nicolas Sarkozy à l'Assemblée nationale le 21/10/04
"Il est bon pour la France, les Français et l'économie d'avoir une
baisse de l'impôt sur le revenu et une baisse de la dépense publique."
Ernest-Antoine Seillière sur RTL le 23/01/05
"Je crois que mon gouvernement a fait beaucoup pour les personnes les plus démunies."
Jean-Pierre Raffarin sur France 2 le 10/11/04
"Je pense que les CDI seront des CNE et que beaucoup de CDD seront des
CNE parce que c'est objectivement les meilleurs contrats pour tout le
monde."
Jean-Louis Borloo pour Reuters le 24/08/05
"En France, l'entreprise est la seule vraie force d'adaptation et de modernité."
Ernest-Antoine Seillière le 22/01/05 à l'Opéra-Comique de Paris
"Je suis fier d'être un patron français qui délocalise ! Assez de
faux-semblants : la perte de l'emploi, la déstabilisation industrielle,
c'est normal, c'est l'évolution."
Guillaume Sarkozy, vice-président du Medef
"Mes collègues de gauche ici présents ne connaissent pas l'entreprise
et ne tiennent que des discours de lutte de classes. Débaucher, ce
n'est pas un acte de délinquance !"
Jean-Michel Fourgous (UMP) à l'Assemblée nationale le 3/12/04
"La modernité et la liberté de penser s'arrêtent là où commence le droit du travail."
Laurence Parisot (IFOP), présidente du Medef (cf. un ancien billet sur ce blog)
Août 2005
mensuel d'information et d'action du site Internet d'Amnesty-France
est paru. Si vous n'y êtes pas abonné, vous pouvez le lire à
http://v2.lkmgr.com/1118832332070118/1122539169485219
[photo DE MALGLAIVE ETIENNE / GAMMA
repiquée de la page web du Monde
daté du 6 juillet 2005]
Juillet 2005
mensuel d'information et d'action du site Internet d'Amnesty-France
est paru. Si vous n'y êtes pas abonné, vous pouvez le lire à
http://www.amnesty.asso.fr/08_ai_info/actionaute_juillet2005.htm
La Grand-Place n’est pas la Place rouge
[signé] F.T.
Avec l’édition définitive du Bip 40 pour l’année 2003, l’aggravation des inégalités et de la pauvreté apparaît encore plus forte qu’initialement annoncé... la suite sur le site du BIP40
Hier, dans le train, j'ai lu dans Libé un article sur le sujet d'où j'extrais ces quelques phrases : « Au final, l'UIMM pourrait soutenir un autre candidat. Dans ce cas, Hugues-Arnaud Mayer serait mieux placé que Laurence Parisot, jugée trop idéologue et trop parisienne par la base du Medef. La patronne de l'Ifop, que Seillière a fait monter il y a deux ans dans la hiérarchie du syndicat, s'est distinguée en janvier à l'assemblée générale du Medef en déclarant qu'il était "insupportable de constater que la liberté de penser s'arrête là où commence le droit du travail". Une partie de l'assistance a trouvé qu'elle allait quand même un peu loin... » [http://www.liberation.fr/page.php?Article=290562&AG]
Quoi ? Une représentante du patronat qui prône la liberté de penser ! En pleine AG du MEDEF, avec plein de patrons partout ! Ça me rappelle vaguement un article, lu il y a quinze ou vingt ans, où Bernard Cassen si je me souviens bien - ce devait donc être dans le Monde Diplo (?) - s'insurgeait contre le fait que l'exercice du droit à la liberté de penser et de parler s'arrête de fait aux portes de l'entreprise (je cite de mémoire!)... Ce texte est resté câlé dans ma mémoire. Peut-être tout simplement parce que ce contre quoi Bernard Cassen s'insurgeait ainsi, nous en avons tous été témoins directs un jour ou l'autre dans notre vie professionnelle. Et tout à coup, voilà que le patronat serait d'accord avec Bernard Cassen ! Il réclame que la liberté de penser investisse les lieux de travail ! Damned ! Comment est-ce possible ?