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BRICH59
26 août 2006

Le monde marche sur le tête !

Ça y est, je suis rentré au bercail, après quelques semaines de repos, fêtes et retrouvailles en famille ! J'ai largement délaissé ma vigilance informative pendant tout ce temps de bonheur... Pas grand chose à dire, donc, à moins que je n'ai le courage de vous poster bientôt quelques photos sympathiques assorties des quelques réflexions que peuvent m'inspirer ces chemins forestiers qui ne mènent nulle part ...
Juste une impression banale mais que je ne saurais taire pour autant : le monde marche sur le tête ! Au Moyen-Orient ou à Marseille ou ailleurs, on marche décidément sur la tête !
Au Moyen-Orient, un pays - de type colonisateur et grand ami du grand- prophète-du-Bien-pourfendeur-de-mécréants - demande à son armée de démolir un poste des Nations-Unies puis, quelques semaines plus tard, demande auxdites Nations-Unies et aux nations non belliqueuses de se dépêcher de s'interposer entre sa propre armée et les forces qui défendent leur propre territoire avec les moyens qui sont les leurs. Tout ça sans pouffer rire, ni du côté dudit pays ni de celui des nations non belliqueuses !
Le Rainbow Warrior II de Greenpeace (AP)À Marseille, c'est autre chose, c'est le fameux fonctionnement ordinaire du principe de collusion déjà dénoncé sur ce blog, principe cher à l'UMP. D'abord, on notera qu'une organisation, pacifiste s'il en est, et qui ne souhaite que le dialogue sur la question de la pêche du thon rouge, a été très formellement et physiquement menacée par la corporation méditéranéenne des pêcheurs de thons. Le ton a rapidement été donné : la marée-chaussée marseillaise a interdit aux pacificistes de dialoguer là où ils le souhaitaient pour DONC donner raison aux brutes épaisses prêtes à l'abordage comme les pirates d'antant. La raison du physiquement-plus-fort dominerait ainsi à Marseille et serait productrice de la loi locale ! Pagnol ne nous avait pas habitués à cela ! Mais n'oublie pas, fidèle lecteur, que la bonne ville de Gaston est aujourd'hui gouvernée par l'un des pontes de l'UMP et que le
patron du syndicat des thoniers méditerranéens, Mourad Kahoul, est aussi conseiller municipal UMP à Marseille. Normal que le ton soit monté ! Voilà en tout cas qui en dit long sur la doctrine UMP et la pratique sarkozienne du dialogue politique ou tout simplement  social !



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6 juillet 2006

Sécurité

Une récente dépêche de La Gazette des Communes se présente comme suit :

Sécurité - 04/07/2006
Immigration. Adoption définitive du projet de loi

lgdcLe Parlement a définitivement adopté, le 30 juin, le projet de loi sur l'immigration. Ce texte rend plus difficile le regroupement familial, lié à des conditions plus strictes de ressources de travail (au moins le SMIC) et de logement. Il ne peut être demandé qu'après un séjour de 18 mois (au lieu de 12) par un étranger.

La loi abroge la régularisation de plein droit des clandestins sur le territoire depuis plus de dix ans pour y substituer une régularisation au cas par cas par les préfets, après avis des maires. La cérémonie d'accueil dans la citoyenneté devient obligatoire pour tous les naturalisés, sous l'autorité des préfets qui peuvent en déléguer la responsabilité aux maires.

On appréciera l'enchaînement des "mots-clés" qui veut que, comme on dit en langage documentaliste, l'immigration soit une question spécifique de la sécurité, c'est-à-dire que le problème de l'immigration relève de la problématique sécuritaire !
Je suis donc bien naïf, moi qui croyais que l'immigration était l'une des thématique de la démographie à la croisée des disciplines sociologiques et économiques...

Les langages documentaires ne sont décidément jamais politiquement neutres. La prochaine fois que j'expliquerai à mes étudiants et stagiaires que les langages documentaires sont, comme tout langage, historiquement déterminés, je pourrai leur proposer une belle illustration de mon propos !


3 juillet 2006

Collusionis Rex en image trouble...

L'« étude » a été réalisée les 14 et 15 juin 2006 par la Sofres pour Le Figaro magazine auprès d'un échantillon national de 1.000 personnes, représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, avec interrogation en face-à-face. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS), stratification par région et catégorie d'agglomération, tout y est pour faire un bon sondage... On peut tout lire .

En résumé, notre Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio répond aux caractétistiques suivantes :

  • inquétant (seulement 36% des sondés le jugent "rassurant") ;

  • pas séduisant (71%) ;

  • autoritaire (83%) ;

  • casseur des services publics (62% des sondés lui reconnaissent une volonté farouche de réduire le nombre de fonctionnaires) ;

  • et pour ce qui est de "dire la vérité", "mettre fin aux gaspillages de l'État", "redonner confiance aux Français", "faire face à une crise internationale", "lutter contre les injustices et les inégalités", "moraliser la vie politique", "préserver le système de santé", "réduire la dette de la France", "faire preuve d'humanité", "préserver l'unité des Français", "pratiquer la concertation", "être aussi sévère avec les puissants qu'avec les faibles", "promouvoir les femmes", "lutter efficacement contre le chômage", "améliorer l'Éducation nationale", "améliorer l'environnement", "améliorer le fonctionnement des 35 heures", "comprendre la vie des gens comme vous", "lutter contre les délocalisations", "préserver le montant des retraites", "réformer le code du travail dans le sens" que souhaitent les Français, "augmenter le pouvoir d'achat des Français", "réduire les impôts", pour tout ça, c'est plutôt non :  Sarkozus, collusionis rex, collusionarum collusio n'en est pas jugé capable par les sondés !

Je pense que la Sofres veut concurrencer Ifop en n'étant pas gentil-gentil avec ce bon Nicolas.

Mais je suis plutôt d'accord ! Exemples :

Il n'est pas capable de "dire la vérité".
lesquinEn effet, samedi après- midi, j'ai participé à la marche qui a conduit des centaines de personnes du centre de Lille jusque devant le Centre de Ré- tention Administrative de Lesquin. Avant d'arriver à l'actuelle prison pour sans-papier, nous nous sommes arrêtés devant la future prison, encore en construction. Qu'elle est belle ! Il y a même de quoi emprisonner des nourrissons avec leur maman ! Nicolas est vraiment trop humain !
Mais Nicolas est un menteur : sur le beau panneau qui trône devant les travaux et dit quelles entreprises participent  etc., il y avait écrit "Ici, l'État investit pour votre avenir". Tu pourras lire par toi-même, fidèle lecteur, en cliquant sur la photo ci-dessus.
Or, premièrement, je ne suis pas d'accord pour cet investissement (et je ne suis pas le seul). Je suis absolument et positivement sûr que mon avenir n'est pas dans la construction de cette prison anti-humaine, prison qui marque dans la pierre l'idée qu'il y a des hommes, des femmes et des enfants illégaux, prison qui marque dans les fers l'abjecte superbe des nantis libéraux, lointains héritiers des esclavagistes d'antan.
lesquin1Et, deuxièmement, pour le passage du défilé des centaines de lillois(ses) qui soutenaient les sans-papier dans leur juste revendication, ce samedi, la mention "Ici, l'État investit pour votre avenir" avait été recouverte d'une bande noire. Comme s'il avait honte, le petit Nicolas ! Comme s'il n'était pas en mesure d'assumer les engagements qu'il prend dictatorialement au nom des citoyens qui ne demandent pas ça ! Comme ce panneau à proximité qui parle d'un "Centre Régional d'Hébergement des Étrangers", comme s'il s'agissait d'une auberge de jeunesse !
Bref "dire la vérité", même juste la sienne propre, il n'en est pas capable, le petit Monsieur "je vous regarde au fond des yeux et je vous dis tout" !

"Préserver l'unité des Français", ça non plus il ne sait pas faire. Mieux, il joue la division des Français, par exemple en faisant croire à une partie d'entre eux que les autres sont des sous-hommes parce que leurs parents ne sont pas nés en France, alors que leurs grands-pères sont peut-être morts à Verdun ou je ne sais où, qu'ils aient été tirailleurs sénégalais ou non !

Et puis, comme près de trois Français sur quatre, je ne le trouve vraiment pas rassurant.

Samedi, nous avons mis trois heures pour aller du centre de Lille jusque devant le Centre de Rétention Administrative de Lesquin. La police nous arrêtait régulièrement dans notre procession. Peut-être pour nous laisser assomer par le soleil plombant. Je ne voulais pas y croire ! Mais quand le cortège s'est pacifiquement et calmement disloqué, un barrage de policiers au visage fermé nous a contraint d'allonger la marche pour retourner vers Lille, nous interdisant lepassage le plus court. Quand on a demandé pourquoi on ne pouvait pas passer, la réponse a été : "c'est comme ça" ! La dictature était là samedi, et pas seulement dans l'existence de l'inhumaine prison ! Pas rassurant tout ça !

aupr_fet1J'arrête parce que, quand je pense qu'il risque d'être élu à la Présidence de la République - qui avec lui risque de devenir un gros mot -, j'en ai des frissons le long de la colonne vertébrale... Je préfère te proposer, fidèle lecteur, la lettre qu'Amnesty International a préparée pour ceux qui veulent faire entendre leur voix à qui de droit (clique sur l'image ci-contre ou bien ici pour obtenir le fichier pdf prêt à imprimer).


30 juin 2006

Marche sur le Centre de Rétention de Lesquin contre l’expulsion des enfants scolarisés

Samedi 1er juillet 2006 à Lille, Amnesty International, la Cimade, le CSP, la MNE, le CRDTM, Droits Humains, des associations, des syndicats, des groupes politiques participent à la marche sur le Centre de Rétention de Lesquin contre l’expulsion des enfants scolarisés.

Départ place de la République à Lille à 14 H

Au hasard de la sérendipité, j'ai relevé quelques appels socio- politiquement "représentatifs" sur le même sujet. En commençant par l'appel fondateur, celui du réseau Éducation sans Frontières:

Appel du Réseau Education Sans Frontières
Pétition nationale :
NOUS LES PRENONS SOUS NOTRE PROTECTION !

crayon_qui_marcheLe 30 juin 2006, le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents tombera. Des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis. Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.

resfPour des milliers d’enfants et de jeunes majeurs, le 30 juin 2006  ne marquera pas le début des vacances d’été, mais bien le commencement d’un calvaire. En effet, à cette date, le sursis que M. Sarkozy avait dû accorder aux jeunes majeurs sans papiers scolarisés et aux parents d’enfants scolarisés tombera. Suspendues parce que les mobilisations d’écoles et de lycées se multipliaient, les expulsions reprendront.
Ainsi, en guise de vacances, des milliers de jeunes et d’enfants joueront aux fugitifs, en vrai, avec ou sans leurs parents, guettant les bruits de pas à l’heure du laitier, tremblant à la vue d’un uniforme et vivant dans la hantise de perdre à jamais leur école, leurs enseignants, leurs copains. S’ils sont arrêtés, le grand jeu de leur été sera un petit rôle dans un film policier sordide : l’interpellation, seul ou en famille, les parents rudoyés, 48 heures de garde à vue dans une cellule de commissariat puis deux ou quatre semaines en rétention, crasse, bruit, violence et promiscuité assurés, et, pour finir, un aller-simple vers un pays qu’ils ne connaissent pas ou plus, dont certains ne parlent pas (ou plus) la langue, papa-maman menottés, entravés comme des bêtes et attachés à leurs sièges.
A l’arrivée, ce sera pour la plupart  l’extrême misère : pas de logement ou le bidonville, pas de travail et pas d’espoir d’en trouver. Des persécutions, parfois les plus atroces, contre ceux que la France a débouté du droit d’asile. Ils paieront pour les raisons pour lesquelles ils avaient fui et certains pour avoir dénoncé leurs tortionnaires à l’étranger. Pour les enfants, pas d’école, dans des pays où la scolarisation est un luxe. C’est ce gâchis qui se cache derrière les chiffres records d’expulsions annoncés avec satisfaction par le ministre de l’Intérieur : des milliers de vies propulsées dans l’indigence et parfois achevées sous la torture !
Nous ne laisserons pas détruire la vie de ces enfants, de ces adolescents et de leurs parents. Ils sont nos élèves, les copains de nos élèves ou de nos enfants. Ils ont commencé d’étudier dans ce pays, ils en parlent la langue, ils ont les mêmes joies et, hélas, des soucis bien plus grands que les camarades de leur âge. S’ils décident (ou, pour les plus jeunes, si leurs parents décident) d’échapper à une expulsion honteuse, nous les y aiderons comme nous avons aidé Rachel et Jonathan à Sens, Samuel à Pau, Ming et Wei-Ying à Evreux. Nous sommes solidaires de ceux qui les accueilleraient. S’ils demandent asile, nous ne fermerons pas notre porte.
Cela contrevient aux lois en vigueur. Mais l’enseignement que nous avons à dispenser à nos élèves ou l’éducation que nous devons à nos enfants ne peut pas être l’exemple de la soumission à un ordre injuste. Chacun a en mémoire les épisodes où face à des persécutions insupportables, chacun a dû faire des choix. Et où ne pas choisir était choisir de laisser faire. Et pas seulement dans les périodes de dictature. Rosa Parks, emprisonnée à Atlanta en 1955 pour avoir enfreint les lois ségrégationnistes aurait-elle dû se soumettre au prétexte que ces lois avaient été « démocratiquement » prises ? Le général Paris de la Bollardière, mis aux arrêts pour avoir dénoncé les tortures de l’armée française en Algérie, aurait-il dû se taire parce que la France était une démocratie ?
Nous ne laisserons pas se commettre des infamies en notre nom.


Lettre des secrétaires généraux CFDT, Unsa et CGT au Président.

L'intérêt de l'enfant
par Francois CHEREQUE et Alain OLIVE et Bernard THIBAULT
Libération, jeudi 29 juin 2006

lib_1Monsieur le Président, ces dernières semaines, un large mouvement de soutien aux jeunes étrangers scolarisés s'est développé dans la société française, qui transcende les clivages politiques et sociaux. Nos organisations syndicales, notamment dans l'Education nationale, nos militants et nos adhérents dans les écoles de leurs enfants ont participé à de nombreuses actions de parents d'élèves, d'enseignants et de jeunes pour refuser ces expulsions.

La circulaire du 13 juin 2006 du ministère de l'Intérieur prévoit la reprise des expulsions pour les familles qui ont pu bénéficier d'un sursis jusqu'à la fin de l'année scolaire. Elle autoriserait la régularisation d'une partie des familles concernées.

A compter du 1er juillet, ces enfants et leurs parents redeviennent expulsables. Ils risquent, alors, de voir s'accentuer leur situation de précarité de logement, d'accès aux soins et à partir de la rentrée prochaine ils seraient privés de l'accès à l'éducation en France, alors même que souvent ils ne connaissent pas la langue de leur pays d'origine et seraient donc étrangers aussi là-bas.

La situation de ces familles nous concerne tous, pour des exigences humanitaires certes, mais aussi pour l'intégration future de ces jeunes étrangers dans la communauté nationale. Car les institutions de la République, et en premier lieu l'école, leur ont tenu, de fait, une promesse d'intégration.

Quelle image du « vivre ensemble » offrirait-on à ces futurs adolescents et jeunes adultes et quelle représentation des valeurs qui fondent la société française, si la République les condamnait à vivre dans la précarité et la peur d'une situation qu'ils n'auront pas choisie ?

A la veille du 14 Juillet, nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président, de faire en sorte que les autorités de la République renoncent à poursuivre les parents sans papiers des enfants scolarisés et qu'elles s'engagent à tout mettre en oeuvre pour accélérer la régularisation de toutes ces familles, en élargissant les critères de l'admission au séjour dans l'intérêt des enfants, énoncés dans la circulaire.


« Chasse aux enfants :
notre conscience nous interdit d'être complices »

Appel de personnalités à l'initiative de la LDH

ldh Quelle conscience humai- ne peut accepter que des policiers se saisissent d’enfants de 3 et 6 ans dans leur classe pour les enfermer dans un commis- sariat et les expulser à l’aube avec leur mère parce qu’ils n’ont pas respecté les procédures édictées par les États ? C’est pourtant ce qui vient de se passer au Mans. Aucune loi, aucune politique ne peuvent conduire à un tel déni d’humanité. Nous avons la nausée devant la multiplication de ces situations ou des enfants, des adolescents sont les premières victimes d’une politique devenue folle. Ce ne sont pas les valeurs de la France que nous connaissons et que nous aimons qui s’expriment dans cette violence. Nous n’acceptons pas que l’on tente de nous berner en laissant croire que quelques centaines de personnes bénéficieront de mesures de faveurs, selon des critères absurdes, alors que ce sont plusieurs milliers de familles qui sont concernés. Nous n’acceptons pas que les vacances scolaires deviennent le temps où s’ouvre la chasse à l’enfant.

Nous savons que dans toute société démocratique la loi est la règle qui s’impose à tous. Mais nous savons aussi que lorsque la loi viole des principes aussi élémentaires, c’est notre devoir de citoyens, notre devoir de conscience de ne pas s’y plier. C’est pourquoi, avec toutes les femmes et tous les hommes du Réseau éducation sans frontières, la Ligue des droits de l’Homme appelle à violer cette loi. Tant que celle-ci ne sera pas changée, nous nous opposerons aux mesures d’expulsion et nous offrirons aide et protection à ces familles.


Communiqué de presse du CRAP

logo2Le CRAP-Cahiers pédagogiques, qui a publié dans son numéro 444 de juin 2006 un entretien avec Richard Moyon (Éducation sans frontières), proteste contre les mesures d’expulsion des enfants étrangers scolarisés en France dont les parents sont sans papier. Ces dispositions sont contraires aux principes fondamentaux de la Déclaration des Droits de l’Homme et de la Convention Internationale des droits de l’Enfant dont notre pays est pourtant signataire.

Le CRAP-Cahiers pédagogiques dénonce la circulaire du 13 juin 2006 qui donne des espoirs aux sans-papiers alors même qu’elle restreint leurs conditions de régularisation. Ses exigences, par exemple l’interdiction de liens avec le pays d’origine, sont inadmissibles dans un pays respectueux de la personne humaine.

Le CRAP-Cahiers pédagogiques soutient les actions de parrainage des enfants menacés et appelle à la manifestation qui aura lieu à Paris le samedi 1er Juillet Place de la Bastille.



29 juin 2006

Un déménagement qui a bon dos

20__du_28juin2006_page2Nouvelle préfecture. Même galère. Quelque 300 étrangers ont été bloqués, hier matin, devant l’hôtel Scrive, le nouveau siège de la préfecture. Le service des nationalités, en charge de leurs démarches administratives, ne s’attendait pas à une telle affluence lors de sa réouverture. "On essuie un peu les plâtres, concédait Michel Plasson, directeur de la réglementation et des libertés publiques. A partir du 6 juillet, le service ouvrira tous les jours afin d’éviter la cohue."

Du côté des associations de soutien aux étrangers, l’incompréhension prévalait: "Auparavant, les conditions d’accueil à la cité administrative n’étaient déjà pas terribles.On ne veut pas connaître la même situation ici, témoignait Marie-Hélène Rigaud, conseillère nationale adjointe d’Amnesty International. J’espère qu’on peut mettre ça sur le compte du déménagement."

Après avoir fait la queue sur le trottoir, les étrangers ont pu rentrer au compte-gouttes pour faire leur demande de renouvellement de carte de séjour.


Vincent Vantighem
20minutes Lille
du 28 juin 2006, p.2


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24 juin 2006

À Lille, les étrangers sans accueil jusqu'à mardi...

060623_vdn__gris_2_Entre cinquante et cent personnes ont trouvé porte close, hier matin, à la Cité administrative de Lille. Les services d’accueil des étrangers, en déménagement vers l’ancien hôpital militaire (notre édition d’hier [= La Voix du Nord du 22 juin 2006]), sont fermés jusqu’à mardi. Certains sont venus de loin, pour rien.

Il est sept heures, hier matin, rue Gustave-Delory, et Marie-Hélène Rigaud se heurte à un énième problème de traduction. La coordinatrice d’Amnesty international est là depuis trente minutes avec des bénévoles, souhaitant « pallier un déficit d’information de la préfecture ». Face à elle, un homme parlant à peine français vient chercher son titre de séjour au service d’accueil des étrangers de la Cité administrative. « C’est fermé, tente d’expliquer Mme Rigaud, ils déménagent dans un nouveau bâtiment rue Jean-Sans-Peur, ce ne sera pas ouvert avant mardi. » Elle note l’adresse sur une feuille, l’homme s’en va. On ne sait pas s’il a bien saisi.
La bénévole est en colère. « Ça n’a pas été clairement expliqué, il y a juste un petit panneau sur la porte qui n’est même pas traduit, comment voulez-vous que les gens comprennent ? Certains sont là depuis quatre heures, pour rien. » Alors les femmes d’Amnesty jouent les hôtesses d’accueil. Un jeune homme leur tend sa convocation indiquant qu’il doit se présenter « à compter du 22/06/06 ». Un autre a juste un tampon fixant le changement d’adresse au 26 juin : « Mais pour la période du 22 au 26, il n’y a rien de marqué ! » Il vient de Douai et présente ses billets de train. « On a vu trois femmes enceintes, dont une de Maubeuge. » Un homme dit venir de Paris.
Mais côté préfecture, Michel Plasson, directeur de la réglementation et des libertés publiques, s’étonne. « On a fait un maximum d’informations, auprès de toutes les associations qui sont en contact avec les étrangers, sur le site même depuis le mardi de Pentecôte, ou par la presse. Mais inévitablement, il y aura toujours quelqu’un qui ne sera pas au courant. »

Sur rendez-vous
La préfecture profite de ce déménagement pour réaliser des « innovations », visant surtout à réduire les files d’attente et améliorer les conditions d’accueil des étrangers, question toujours très sensible. Première nouveauté, à partir de mardi, l’ouverture en continu de 8 h 30 à 16 h (15 h 30 le vendredi). Finis les lots de tickets d’entrée distribués le matin aux visiteurs en quête d’un titre provisoire de séjour (ils sont parfois 300 à 350 par jour, pour une douzaine de fonctionnaires). « On va aussi travailler sur rendez-vous. C’est déjà expérimenté depuis plusieurs semaines, et les premiers vont arriver. »
À plus long terme, le désengorgement de Lille passe par la « déconcentration » : l’ouverture de services d’accueil des étrangers dans les sous-préfectures. Douai a commencé. Dunkerque devrait suivre à l’automne puis Avesnes et Valenciennes en 2007. Amnesty applaudit cette initiative mais prévient : « On sera très vigilant sur la façon dont les différents sous-préfets accueilleront ces personnes ».

ARNAUD DUFRESNE
(La Voix du Nord, 23/06/06, p.7)

Les locaux sont transférés au 12/14, rue Jean-Sans-Peur à Lille. L’accueil des demandeurs d’asile, toujours au 171, boulevard de la Liberté jusqu’en octobre 2008, reste ouvert.


22 juin 2006

Une poubelle, mon blog ?!?

L'autre jour j'ai reçu ceci :


Sujet:Votre blog poubelle
De:"Pierre" <pierrebonne@hotmail.com>
Date:Sat, 17 Jun 2006 06:57:42 +0200
Pour:<brich59@free.fr>
Copie:"Pierrot" <pierrebonne@hotmail.com>

Je ne comprends pas le lien que vous avez fait sur votre blog a propos du blog sur sos tchetchénie.
Veuillez svp enlever ce lien.
Mon blog n'est pas une ordure dans votre poubelle fourre tout !
OK
Theo


Aïe ! mon petit blog de rien du tout serait une poubelle fourre tout ?
"Fourre tout", je veux bien. Mon blog n'est pas un blog politique, ni un blog thématique, ni un blog professionnel... C'est juste un blog perso que j'utilise pour parler de ce qui me tient à cœur (Droits de l'humain, Musique) et de ce qui me paraît intéressant à diffuser sur le registre de mon boulot (Formation continue, Information Documentation)...

Tiens justement, défaire le silence européen au sujet de la situation des tchétchènes me paraît une urgence, depuis trop longtemps. Je soutiens les associations qui s'attaquent à ce mur du silence, nouveau mur de la honte. Du coup, quand j'ai appris la naissance d'un blog spécifiquement consacré à cette lutte contre le silence honteux, je me suis fait un devoir de le faire savoir autour de moi. D'où mon message du 23 mai dernier : Un bébé-blog pour la Tchétchénie - suivi d'un échange de mails tout à fait courtois entre Théo et moi...

Moins d'un mois plus tard, je reçois le mail cité plus haut !

Damned ! Que s'est-il donc passé ? Qu'ai-je fait pour mériter cette infamie ?

Si mon blog est une poubelle, cher Théo-PierreBonne, faites donc du tri sélectif ! Les catégories en haut à gauche devraient vous aider à éviter de piétiner les détritus... à moins que ce ne soit plus grave que ça et que tout de ce blog ne soit en putréfaction !

Mais tout de même une question.
Vous qui écrivez  "Rejoignez-nous dès aujourd'hui pour dénoncer ce silence complice et hypocrite", au nom de quoi refusez-vous qu'on vous rejoigne ?
Et pourquoi avec tant d'agressivité dans votre message (votre 'OK' me fait presque peur !), alors que votre combat est un juste combat, un combat pour la paix, un combat pour le respect de l'humain, etc. 
À moins que ce ne soit pas ça votre combat !
Mais alors pourquoi votre blog ?

Bref, j'ai demandé à Théo-PierreBonne de m'expliquer le pourquoi de son message. Et n'ai toujours pas de réponse ! Patience !


Tiens au fait, il y a des nouveaux venus sur la tragédie tchétchène : la mission Tchétchénie d'Etudes sans Frontières a son site. Un site avec plein d'infos et de liens vers de la documentation...
J'espère qu'ils ne vont pas me gronder de dire que leur site est utile et intéressant ! Patience !


1 juin 2006

Amnesty International contre la Cybercensure

ai_logoL'organisation internationale lance un site sur lequel elle appelle (en anglais !) tous les internautes à signer une pétition en ligne contre la Censure sur Internet et demande la libération des "cyberdissidents" emprisonnés pour avoir exprimés leur opinion politique sur la Toile... Voyez le message ad hoc de l'Atelier BNP-Paribas, vous serez édifiés !

logo


31 mai 2006

Impunité dans la complexité

Intéressant aujourd'hui de réfléchir au poids politico-sémantique du mot 'impunité'. Dans le désordre, quelques exemples :

Notre monde est bien complexe !


28 mai 2006

Les Français aiment les réformes [or l'IFOP aime Nicolas] donc les Français aiment Nicolas...

Lecture du sondage IFOP du 23 mai 2006...

« En dépit des récents mouvements sociaux puis du retrait du Contrat Première Embauche, les Français, à travers la dernière enquête IFOP / Acteurs Publics démontrent, de manière peut-être inattendue, leur attachement aux réformes. »

Nous voilà prévenus.

ifopIl y a démonstration que les Français veulent des réformes ! On dit que les Français sont « frileux », ne veulent aucun « changement profond » légitimité plébiscitaire ? C'est faux et l'IFOP vous le « démontre » : l'« idée de réforme » a même une « légitimité plébiscitaire » ! Et si l'IFOP le dit comme ça, c'est que c'est comme ça ! L'équipe de l'institut de sondage ne loue-t-elle pas, avec  toute la fermeté requise, « l'indépendance d'esprit et l'objectivité indispensables à l'analyse des opinions et des comporte- ments » qui sont les siennes ?

En effet, il y a un consensus extraordinaire autour de cette idée et surtout autour de celle d'une urgence à réformer ! Et quand je dis consensus, c'est qu'il y a vraiment consensus : quel que soit la situation socio-professionnel, quelle que soit l'inclinaison politique, ils sont plus de 9 français sur 10 ! Formidable ! Magnifique ! Les politiques vont enfin pouvoir travailler, en appui sur une opinion qui ne demande que ça !

Le problème, ici, c'est qu'on n'est pas fichu de savoir quel « chan- gement », quelle « réforme », quelle « évolution », quelle « modernisa- tion » veulent ces français si consensuels ! Tout juste si on connaît les « thématiques » : les sondés étaient « invités à désigner parmi quatre thématiques », à savoir Droit du travail, Éducation Nationale, Justice et Institutions de la Vème République. Fort bien ! Mais de quoi parle-t-on ici ?

Les meilleurs dictionnaires donnent pour 'réforme' la définition suivante : « Modification effectuée dans un but d'amélioration » (Trésor de la Langue Française Informatisé). Soit, mais il faut d'abord préciser que 'réforme' se distingue de 'révolution' en ce que la modification en question s'opère dans le respect des règles en vigueur. Ce qui donnerait, toujours selon le TLFI, à l'entrée 'réforme' : « correction, changement profond, transformation, par des moyens conformes aux règles existantes, de quelque chose en vue de le réorganiser, d'améliorer son fonctionnement, ses résultats ». Soit, mais alors il importe de savoir exactement la « nature du changement », la teneur positive de l'amélioration, etc.

Au lieu de nous éclairer là-dessus, l'IFOP nous propose un classement de quelques personnalités politiques bien en vue du point de vue de leur « capacité à incarner le changement ou la rupture » aux yeux des Français. Il s'agit de François Bayrou, Marie-George Buffet, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Alain Juppé, Jack Lang, Jean-Marie Le Pen, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn et Dominique de Villepin. Ce sont Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui « s’avèrent les deux figures qui incarnent le plus la réforme aux yeux des Français et personnifient ainsi le renouvellement »...

sarkozy1Que dire d'un tel sondage ?
Que peut-il nous apprendre ?
Rien !

Si ce n'est que Nicolas Sarkozy est le chouchou de l'IFOP : le détail de ce qui se veut une analyse des résultats du son- dage est systématiquement é- noncé en sa faveur. La baisse de deux points entre juillet 2004 et mai 2006 est considé- rée comme une stabilité (76 = 78 selon l'IFOP), là où la haus- se de 10 points de Ségolène Royal est considérée comme quasi anodine, en tant que hausse...

Tu vas dire que je chipote, fidèle lecteur !

Sauf que je ne vois pas l'intérêt de ce sondage en dehors de cette opération de marketing politique ! L'UMP, après ses manœuvres délic- tueuses (?) de e-marketing, adopte des solutions moins frontales, plus sournoises... L'avantage de ce sondage et surtout de l'analyse qui en est présentée à la presse est qu'on sait maintenant pour qui roule Laurence Parisot, présidente du l'IFOP [depuis 1990, elle dirige l'institut de sondages IFOP, dont elle détient 75% du capital] et du MEDEF... Devrai-je l'appeler Laurence collusionis regina ? Ou bien est-ce tout simplement ainsi que la présidente du MEDEF compte « réenchanter le monde » ?

Allez, un petit jeu-concours :

  • quelles sont les différentes « casquettes » de Laurence Parisot ?
  • en quoi mériterait-elle le surmon de Collusionis Regina ?

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