Terribles rapprochements
Hier, vendredi 1er juin, La Voix du Nord, qui n'est pas ce qu'on appelle un journal de gauche, faisait sa page France|Monde (p.36) avec deux titres dont le rapprochement est saisissant :
Ainsi, Nicolas Sarkozy court-circuite Xavier Darcos sur le dossier de l'Éducation !
Il était légitime de croire que Sarkozy méritait bien son surnom d'Iznogoud lorsqu'il était à la course à l'ambition personnelle, voulant montrer par monts et par vaux qu'il était capable de tout faire et agitant tout ce qu'il pouvait pour qu'on le remarque. On a tous autour de nous, au boulot notamment, des Iznogouds agités !
Le problème, c'est qu'aujourd'hui qu'il est parvenu à gravir la dernière marche, comme il dit, il devrait arrêter cette agitation ! C'était une stratégie (ou simplement une tactique) de confiscation du pouvoir à son profit. Maintenant qu'il a tout ou presque (présidence de la République, élimination de la présidence du principal parti de la majorité, vague bleue qui risque fort de renforcer ce parti dont la pratique politique principale est celle du culte de la personnalité (de triste mémoire!), etc.), cette agitation iznogoudienne tourne à la pathologie : celle du tyran. La description du tyran en philosophie politique ne montre pas autre chose.
Sur l'autre côté de la page, on peut lire que les juges, les avocats et les droits-de-l'hommisme comme dit si chaleureusement Sarkozy, dénoncent l'impunité trop souvent décrétée pour les mésactions policières. En gros, cela signifie que le Ministre de l'Intérieur couvre des mésactions avérées de la part de ceux et celles qui sont placé(e)s sous son autorité. Mais, au fait, c'est qui ce ministre tant laxiste ? Vu qu'on parle de ce qui s'est passé en 2006 et début 2007, le ministre en question est ... Nicolas Sarkozy, Iznogoud soi-même ! Si l'on ajoute à cela tout ce que le juge Portelli a porté à la connaissance de tous en matière de résultats de la politique de cet Iznogoud-là, ça fait pas mal !
Le problème, c'est quand on rapproche les deux parties de la page : d'un côté un activiste qui veut tout faire car il sait tout faire, de l'autre un commis de la République qui a mal fait son boulot et qui a surtout voulu cacher qu'il faisait mal son boulot ; d'un côté quelqu'un qui disait vouloir tenir un discours de vérité et d'adéquation entre le dire et le faire aux Français béats d'admiration devant une si belle rhétorique, de l'autre un homme d'action qui mentait sur son bilan d'homme d'action... Vous allez me dire qu'il a dit avoir changé pour enfiler le costume présidentiel ! Ah ? Mais attention, qui sait changer une fois, peut changer toujours !! Qui se dit président républicain peut, pour d'insondables raisons d'efficacité, se muer en tyran Français, fossoyeur de la République !
Dans le même temps, bellaciao.org nous fournit quelques précisions sur le profil du va-t-en guerre Arno Klarsfeld, un bon excellent copain de Nicolas Sarkozy...
Tout cela est à pleurer !