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BRICH59
2 juillet 2008

Déontologie enseignante

Dominique Piveteaud, institueur et formateur-maître parisien, vient d'être durement sanctionné pour avoir proposé à ses élèves un reportage sur les enfants sans-papiers scolarisés dans leur établissement (Charlie Hebdo)... Il ne s'agit pas d'une mesure politique dit l'inspecteur, qui, dans son rapport, considère qu'il y a "manquement au principe déontologique et à la nécessaire neutralité de l'enseignant"... [source]

L'inspecteur ne semble par définir ce qu'est la neutralité, ni avouer qui a autorité pour une telle définition... Il me semblait qu'une déontologie était fatalement élaborée par les praticiens patentés, ici les enseignants organisés en collectif professionnel ! C'est pas ça ?
Avec la reprise en main de l'audiovisuel, celle de l'éducation ?


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1 juillet 2008

Libéral, tu as dit libéral ?

Libéral est un de ces mots qui, à force d'être employés, perdent leur signification. Et la charge idéologique du terme ajoute au brouillage sémantique... C'est quoi "libéral" ? La question est importante, car c'est en jouant sur le sens de ce mot - comme sur le sens d'autres mots - que le candidat Sarkozy a embobiné presque tout le monde, y compris et surtout ceux qui maintenant pâtissent de son activisme forcené. Plus récemment, Delanoë a entraîné le PS dans un travail de distinction entre libéralisme économique et libéralisme politique... De quoi faire perdre leur latins aux pékins que nous sommes !

'Libéral' a d'abord voulu dire "propre à l'homme libre". Les arts libéraux (peinture, sculpture...) s'opposaient ainsi aux arts mécaniques, réservés aux esclaves... Ce sera, au XVIIème siècle, le fameux "honnête homme" du temps de René Descartes et Blaise Pascal.

Puis 'libéral' finira par caractériser celui qui, ayant de quoi être généreux, l'était effectivement. La richesse sympa, en quelque sorte. Pour Pascal, "un avaricieux qui aime devient libéral, et il ne se souvient pas d'avoir jamais eu une habitude opposée". Même Dieu, si l'on en croit son contemporain (de Pascal, pas de Dieu!) Isaac Lemaistre de Sacy quand il traduit L'Ecclésiaste (XXXV, 13) : "Le Seigneur est libéral envers ceux qui lui donnent, et il vous en rendra sept fois autant". Bref on voit que c'est la générosité, voire le don, qui au fond de cette affaire, même si l'argent, la valeur monétaire est déjà dans le coup - ce sur quoi La Bruyère (XI) ironise : "Il est vrai qu'il y a deux vertus que les hommes admirent, la bravoure et la libéralité, parce qu'il y a deux choses qu'ils estiment beaucoup et que ces vertus font négliger, la vie et l'argent ; aussi personne n'avance de soi qu'il est brave ou libéral".

Bref, est libérale la personne qui a fait montre de libéralité, de disposition à donner, de générosité... Il ne faudrait pas oublier cependant que ce terme a pu évoquer aussi l'ouverture d'esprit, la faculté de sortir des préjugés...

Sortir des préjugés, tel était l'un des mots d'ordre de la seconde moitié du XVIIIème siècle, dénommé justement pour cela "siècle des Lumières". C'est à ce moment-là que l'idée de "libéralisme" telle qu'elle fonctionne encore aujourd'hui serait née... Mais arrêtons de chercher de midi à quatorze heures : le libéralisme est une doctrine économique, celle qui se donne le marché pour seul fondement, avec pour alliées naturelles l'initiative privée et la libre concurrence (Francis Balle, in Encyclopædia Universalis, s.v. "Libéralisme"). Le libéralisme politique sera l'attitude qui demande au pouvoir politique de ne jamais entraver le fonctionnement du marché, celui-ci trouvant en lui-même sa propre justification (la fameuse main invisible, qui ressemble étrangement à la puissance divine...).

On dit souvent que cette posture - qui influencera grandement l'instauration idéologique des États-Unis d'Amérique - a la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 comme fonds baptismaux. Ce disant, on oublie de penser dans sa totalité le premier article de cette déclaration qui se voulait déjà de portée universelle :  Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Or il semble bien que le libéralisme ait été contaminé par le capitalisme, voire par la ploutocratie - ce qui aura pour effet immédiat de réduire l'utilité commune à l'intérêt de ceux qui ont déjà la puissance économique. En gros, le libéralisme consiste à donner tout son essor à la liberté de ceux qui ont le pouvoir économique même s'il faut (euphémisme) anéantir la liberté des autres pour cela.

Et le paroxysme du libéralisme (stade de l'ultralibéralisme) est atteint lorsqu'il réduit le pouvoir politique à un rôle de facilitateur de la toujours plus grande liberté et du toujours plus imposant pouvoir de quelques uns. L'épisode politique en cours concernant l'audiovisuel montre ça très bien... Et on peut dire, sans rire, que la droite française manque de libéralité (pour le service public donc pour le peuple) parce qu'elle est libérale tout en intervenant sur le fonctionnement du marché pour accroître la fortune de quelques potentats économiques... Contradiction fondamentale. Le libéralisme sarkozien est un oxymore à lui tout seul. Et la main est bien visible ce coup-là !


30 juin 2008

Détournement déplacé !

Alors que tout le monde cherche après ses sous, le gouvernement UMP-Sarkozy dépense 4,3 millions d'euros de la tirelire collective pour vanter dans la lucarne cathodique les bienfaits de sa politique s'agissant de notre ... pouvoir d'achat ! Ceci, alors que la tirelire est vide, comme disent en chœur le premier sinistre et le Roi d'Maubeuge, et que "la dette publique de la France a augmenté de 41,1 milliards d'euros au premier trimestre par rapport au trimestre précédent et s'établissait à 1250,6 milliards d'euros au 31 mars", dit La Tribune.
Moi, petit contribuable de rien du tout, je pense que :

  • les Français veulent des faits, non des spots publicitaires ;
  • la propagande politique est ici très déplacée - frisant le détournement de biens publics.

Et vous, vous en pensez quoi ?


27 juin 2008

Théâtre(s) en Lutte(s)

En Vie - Théâtre de l'Opprimé, Open World (Cie les Tambours Battants) et Le Petit Théâtre Utile se sont regoupés en collectif, "Théâtre(s) en Lutte(s)", pour proposer à la MRES un rendez-vous régulier de théâtre en prise directe avec les évolutions d'un monde en pleine mutation. Des rendez-vous en spectacles, en dialogues et en musique !

Fleyer_mail

Pour cette première rencontre, le collectif s'associe au CRDTM, à Peuples Solidaires, à la Ligue des Droits de l'Homme, à la Confédération Paysanne et accueille une compagnie indienne : Jana Sanskriti.

Vendredi 4 juillet

  • 18h30 : L'OMC est notre amie par Open World (Cie les Tambours Battants)
  • 20h : Clandestins par Le Petit Théâtre Utile
  • 21h : débat « MONDIALISATION ET IMMIGRATION » par Hélène Flautre et la  Ligue des Droits de l'Homme
  • 21h30 : La Brigade des Tubes (fanfare)

Samedi 5 juillet

  • 18h30 : Paysan dans la mondialisation par Jana Sanskriti, Théâtre de  l'Opprimé, Inde.
  • 20h : débat « MONDIALISATION ET AGRICULTURE » par la Confédération Paysanne, Peuples Solidaires et CRDTM
  • 21h30 : Les Joyeux Mutins (chorale révolutionnaire)

Possibilité de restauration légère sur place
Tarif unique : 5 euros (8 euros pour les 2 soirées)

Réservations : 03 20 52 12 02
MRES - 23, rue Gosselet, LILLE


17 juin 2008

Avoir ou n'avoir pas le sens du dialogue

NUIT DES ÉCOLES
Alors que 600 écoles ont été occupées par des parents d'élèves dans la nuit du 13 au 14 juin pour protester notamment contre la réforme de l'enseignement primaire, Xavier Darcos déclare qu'il ne souhaite pas "qu'on transforme les écoles en foire du caravaning". "Ce n'est pas comme ça qu'on va régler les problèmes de l'école", affirme-t-il. "Ce sont les mêmes maires socialistes qui ferment les écoles les jours de grève et qui les ouvrent pour faire du camping!" [extrait de la revue de presse de L-AEF]

Voilà un sens avancé du dialogue politique de la part d'un ministre. En tout cas, c'est drôlement constructif... Dans les chaumières, on pense qu'il se fout de la gueule du peuple, celui-là ! Et la raison commune est bien dans les chaumières, non ?


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16 juin 2008

Enseignement public à but lucratif...

On aura tout vu dans ce monde ultralibéral : le service public de l'enseignement supérieur considéré comme une entreprise commerciale !

Des interrogations couvaient au sujet de l'article 28 de la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006 quant à la véritable portée de l'exonération d'impôt sur les sociétés résultant de son texte. L'instruction n° 58 du 30 mai 2008 publiée au Bulletin officiel des impôts, ayant pour objet de commenter les dispositions en question, lève toute ambiguïté à cet égard en précisant, aux points 37 et 38, que certaines activités de prestations de services (prestations d'analyse, mises à disposition de locaux, d'équipements par exemple) n'entrent pas dans le champ de l'exonération et peuvent revêtir un caractère lucratif. [source AMUE]

En somme, les universités deviennent des sociétés marchandes. Ça y est ! C'est fait !

Il me semblait pourtant que l'université, considérée dans la globalité de son fonctionnement, devait constituer une version économique possible du principe de solidarité : certaines composantes gagnent des sous pour que d'autres puissent mener à bien la mission de service public de formation tout au long de la vie et de recherche scientifique et technique, mission de service public très mal financée et qui ne rapporte rien financièrement parlant. Elle "rapporte" juste l'élévation du niveau de formation et de qualification des français. Ce n'est rien en effet !


15 juin 2008

Politique et pédagogie : prendre les gens pour des cons

Indécrottables, ces hommes et ces femmes qui ont ou briguent le pouvoir (politique, économique, organisationnel, peu importe). Que trop de gens ne soient pas d'accord avec leurs décisions ou simplement leurs opinions ne remet pas en cause ces décisions ou ces opinions : c'est juste parce qu'ils ont mal compris, ces gens ! Cela participe de l'infantilisation de l'autre inhérente à toute position de pouvoir sur l'autre. L'homme politique comme père des peuples, on connaît, et on sait aujourd'hui ce que cela signifie pour les peuples en question ! Bref, le paternalisme est une vertu politique ! Tu comprends pas mon petit ? Normal : tu comprendras plus tard. Ça me fait penser à ce bon Erik Satie (1866-1925) qui disait : "Quand j'étais jeune, on me disait : "Vous verrez quand vous aurez cinquante ans". J'ai cinquante ans, et je n'ai rien vu." Il n'y avait peut-être rien à voir, ou juste les traces évanescentes de quelques mystifications.

Ainsi, tout récemment, François Bayrou, partisan du oui au traité de Lisbonne, dit à 20minutes.fr que "quand ils ne comprennent pas, les peuples votent non". Quand ils comprendront, ils voteront oui ? Mais qu'y a-t-il à comprendre, Monsieur Bayrou ? Les arguments des partisans du oui, nous les connaissons tous ! Ce sont ceux de l'Establishment, c'est-à-dire ceux des gens au pouvoir, ceux des gens aux commandes des médias, etc. Les arguments des partisans du oui peuvent se résument en un seul : l'Europe politique doit s'aligner sur l'Europe économique.
Mais ce pauvre Bayrou ne fait ici qu'exemple : le gouvernement Sarkozy et lui avec use et abuse de cette méthode depuis longtemps.

Un pas après l'autre : d'abord l'ultralibéralisme dans le fonctionnement économique (son fonctionnement natif), puis, une fois que cet ultralibéralisme apparaît comme la seule voie possible économiquement, on le promeut organisateur du fonctionnement politique, c'est-à-dire qu'on vide le pouvoir politique de tout force quand on ne peut l'asservir... C'est en gros le coup du "fait accompli", coup dont les adolescents sont friands quand il s'agit de forcer la main à leurs parents... Le monde à l'envers, quoi !


13 juin 2008

Merci aux Irlandais !

Les Français, dans leur majorité, avaient dit NON au traité de Lisbonne.
Le Président de la République n'a pas respecté ce choix majoritaire et a fait passer en force, au mépris de la parole populaire, son "mini-traité".
Les Irlandais viennent de rétablir la parole française, la vraie, celle du peuple.
Merci aux Irlandais !


13 juin 2008

Une baisse des moyens ?

Extrait de la revue de presse de l'AEF de ce matin :
"L'enseignement privé confronté à la baisse des moyens", titre Le Figaro (p. 11), rapportant qu'"entre 30 000 et 40 000 demandes d'inscription ne peuvent être satisfaites" (L'AEF n°97679). "Pourquoi le privé ne peut pas répondre aux demandes", titre le Parisien (p. 13), relayant le constat dressé hier le secrétaire général de l'Enseignement catholique Éric de Labarre: "De 30 000 à 40 000 demandes d'inscriptions dans le privé devraient être insatisfaites à la rentrée prochaine". "L'enseignement catholique se dit 'dans une impasse'", titre La Croix (p. 5).

L'enseignement public, lui, n'a pas plus de problème, puisque l'État lui coupe carrément les vivres ! Sous la simple raison que l'attribution de moyens doit être proportionnée aux effets de la démographie... et analysable dans  les termes imposés par la LOLF... etc. etc.

Pourquoi donc l'enseignement privé serait-il mieux loti que le public !

Quoique... nous sommes dans un monde ultralibéral !


12 juin 2008

Cercle vicieux de la vitesse

La vitesse crée l'illusion du mouvement.
Le mouvement crée l'illusion de la modernisation.
La modernisation crée l'illusion de l'amélioration.
L'illusion de l'amélioration crée de la déception.
La déception crée la demande de mouvement.
Or la vitesse crée ...

Cherchez l'erreur !


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