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BRICH59
1 juillet 2017

L'histoire des réseaux documentaires dans le champ de la culture scientifique, technique et industrielle

Musées, centres de sciences et réseaux documentaires. S’organiser et produire / Sous la dir. de Stéphane Chevalier. - Dijon : Office de coopération et d'information muséales, 2016. - ISBN 978-2-11-139616-6

Musées, centres de sciences et réseaux doc_L'appétence et la compétence pour le réseau font partie de l'ADN des professionnels de l'information que sont les documentalistes. Sans devoir remonter au grand projet mutualisateur de Paul Otlet, nous pouvons juste nous remémorer qu'avant l'Internet, voire avant l'informatique documentaire, l'activité du veilleur - métier qui, sous certains aspects, mobilise la quintessence de la documentation - commençait toujours par rechercher, dénombrer et nommer les membres des réseaux environnants (géographiquement et/ou thématiquement) afin d'optimiser la ressource documentaire et de partager les expériences, bref d'améliorer la qualité du service. Il semble que l'utilisation des nouvelles technologies n'ait en l'occurrence que renforcé la rapidité et la qualité technique des échanges tout en leur imprimant trop souvent une forme de volatilité dommageable à la durabilité des entreprises et des projets - comme si, paradoxalement, la qualité du travail collectif se dissolvait, se réduisait dans l'amélioration des conditions techniques.

Contre ce risque, le réseau Must - qui regroupe les professionnels de l'infodoc des musées, du patrimoine et de la culture scientifique et technique -  semble vouloir se prémunir, mettant résolument en avant "l'humain et le collectif". Bien que né en 2008, c'est en novembre 2014 qu'il a organisé, en partenariat avec l'ADBS, sa première journée professionnelle. Cette journée a fait l'objet de plusieurs publications, notamment par les soins du réseau dont le site met à disposition les enregistrements sonores et des photos mais aussi grâce à la publication, par les soins de l'Office de coopération et d'information muséales (Ocim), domicilié à l'Université de Bourgogne, de l'ouvrage publié fin 2016, qui constitue les actes de la journée et que nous présentons aujourd'hui.

Après l'avant-propos tout en interrogation politique de Sylvie Grange, directrice de l'Ocim, Stéphane Chevalier, initiateur et animateur du réseau, introduit à la lecture de l'ouvrage en questionnant l'"histoire des réseaux documentaires dans le champ de la culture scientifique, technique et industrielle" ; son propos s'articule autour d'une double question : quelle(s) organisation(s) et quelle(s) production(s) ?

Quatre contributions nous éclairent sur ce qu'on pourra appeler la préhistoire puis la protohistoire du réseau Must. Tout semble commencer au milieu des années 90, soit au moment où le Web devient une réalité concrète et « questionnante » pour la plupart des professionnels de l'information. Pour autant, les conditions d'émergence de ce réseau furent humaines d'un bout à l'autre, pleines de volontés individuelles et institutionnelles. À lire notre ouvrage, on sent le souffle convergent de multiples désirs.

À la question des conditions sine qua non du "bon fonctionnement d'un réseau", la réponse est double : un "réel engagement" des professionnels (et le temps qui va avec) et l'"adhésion" des dirigeants. Ce n'est que sur cette assise que peut se déployer la question nécessaire du renouvellement de l'organisation et des pratiques.

D'autre part, un réseau peut se bâtir sur deux logiques différentes (mais non exclusives l'une de l'autre), deux logiques que nous connaissons bien dans nos métiers, deux logiques qui structurent par exemple le fonctionnement de l'ADBS : territoires et secteurs d'activités. Trois secteurs passent ainsi sous les projecteurs : la santé mentale (Ascodocpsy), l'archéologie (Nordoc'Archéo) et, bien sûr, le patrimoine culturel (Must). La logique territoriale est illustrée par ce réseau dijonnais né à la toute fin du siècle dernier autour de problématiques documentaires centrées sur la culture et qui n'a toujours pas trouvé son nom. Ces quatre contributions mettent en avant la fonction production d'un réseau, mais sous le prisme du questionnement organisationnel. Les trois contributions suivantes présentent des productions pour elles-mêmes : catalogue (musée national de l'Éducation), base de données (réseau PATSTEC) et photothèque (muséum d'histoire naturelle de Toulouse). Dans tous les cas, la dimension réseau est prégnante, avec son lot d'agrégatif, de coopératif et de collaboratif.
Dernière à intervenir, comme pour conclure les échanges de novembre 2014, Véronique Mesguich se fait porte-parole de l'ADBS (dont elle est à l'époque la co-présidente) sur la question des réseaux documentaires. En appui sur le dossier que Doc-SI avait proposé sur ce thème en 2013 ainsi que sur d'autres sources, elle pose les termes de la problématique des réseaux, insistant sur leurs nouveaux rôles à l'heure des réseaux sociaux et surtout des nouveaux outils de curation - qui ne peuvent rien sans les compétences humaines, trop humaines, des professionnels de l'information et de la documentation.


Note rédigée pour l'ADBS [pdf]

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