HADOPI à l'Elysée
Question : qui donc a écrit, en août dernier, que
Plus que tout autre débat sur la planète, c'est le cas Hadopi qui pose aujourd'hui les questions auxquelles nos sociétés devront répondre demain sur le terrain de la démocratie.
Aucune solution technologique ne peut vraiment mettre fin à la copie.
L'enjeu est de s'assurer que la vaste diffusion [d'un message, d'une œuvre...] n'étouffe jamais le lien qui l'unit à chacun de ses destinataires. Que la reconnaissance de la source soit partie intégrante de la construction du sens.
Notre société doit reconnaître la dette que nous avons tous envers celui qui a la générosité de partager avec nous son témoignage le plus précieux - quel que soit son support. Faire comme si celui-ci n'existait pas reviendrait à briser le sens du partage, qui est au cœur de l'expérience artistique comme de la vie démocratique. Reconnaître le caractère inaliénable d'un témoignage personnel, tel est le sens profond de la réflexion en cours dans Hadopi, qui rayonne bien au-delà de l'industrie du disque, jusqu'au sens de notre vie en commun dans une démocratie. ?*
Réponse : celui-là même qui, professionnel de l'information, pirate sans vergogne la production d'autrui, pour le compte du garant des Institutions de la République, et ce, alors que la loi Haopi2 est sur les braises (elle sera votée moins d'un mois après!)... Cf. Le Canard enchaîné de ce mercredi 7 octobre.
Nous sommes décidément bien gouvernés ! Non ?
Comme disait Le Monde le 29 août dernier, les lois Hadopi ne sont pas garantes de la démocratie. Fort est de constater que le roi d'Maubeuge et son équipe de courtisans ne sont pas garants du respect de la loi... Car Hadopi2 ou pas, ce qui s'est pratiqué là (on copie, on modifie la mention des droits, on reproduit à grandes échelles), est autrement plus grave que de recopier simplement, sans maquiller la mention des droits. Étrange, non ?
Justice, où es-tu ?
* C'était dans Le monde daté du 22 août 2009, dans un article intitulé "Internet et son potentiel démocratique".