Impressions de lecture estivale - 1
Lecture commencée avant les vacances d'été, un cycle de trois conférences prononcées en 1932 par Moritz Schlick, traduit par Delphine Chapuis-Schmitz et publié sous le titre Formes et contenu : Une introduction à la pensée philosophique chez Agone, en 2003, dans la collection Banc d'essai dirigée par Jean-Jacques Rosat qui cosigne avec la traductrice une préface très éclairante (p.7-35).
Pour une approche philosophique sérieuse de l'ouvrage et plus globalement de la pensée du pilier du Cercle de Vienne, on lira avec profit le travail de Jacques Bouveresse (L'empirisme logique à la limite - Schlick, le langage et l'expérience, CNRS, 2006).
Je voulais juste évoquer l'impression documentologique que me laisse la lecture de cet ouvrage, terminée dans le calme des vacances : on peut prétendre qu'un langage documentaire est un outil (et une "preuve") de l'unification de la connaissance. Reste à relier cette prétention avec ce qu'Otlet appelait le problème de la documentation. Travail à effectuer. Plus tard.
Pour décrire le monde, dit aussi Schlick, nous devons être capables de parler de tous les faits possibles, y compris les faits qui n'existent pas, car le langage doit être capable de nier leur existence (p.45 ; lire la suite immédiate ; cf.aussi p.155 et tout le § III,6). Et quand il dit 'langage', je comprends aussi 'langage documentaire' : un thésaurus, par exemple, devra pointer ce qui est et ce qui n'est pas, l'être et le non-être. Glissement du faire à l'être, de l'action à la chose, et fenêtre sur le néant... Vertige !