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BRICH59
27 mars 2009

la majorité silencieuse puis ... les habitants de l'outre-tombe !

Pendant sa campagne électorale, notre bon roi d'Maubeuge se plaisait à nous asséner des références "hors champ", comme par provocation et dans sa stratégie de brouillage idéologique... Je ne savais comment prendre ça, sinon en haussant les épaules, par dépit.
La campagne électorale de Louis Aliot nous met aujourd'hui dans dans la bonne perspective herméneutique.

Un portrait de Jean Jaurès habite en effet les affiches de campagne de ce monsieur, candidat du parti d'extrême droite aux élections euro­péen­nes de juin, dans la bonne ville de Carmaux dans le Tarn, département où naquit le fondateur du journal L'Humanité, grand rassembleur de la famille socialiste française, défenseur des droits de l'homme (en tout cas de Deyfus contre l'administration militaire), grand pacifiste s'il en fut - ce dont il mourut d'ailleurs. Sur l'affiche, une citation de Jaurès : « A celui qui n’a plus rien, la Patrie est son seul bien ! ». Et d'en conclure que Jaurès aurait voté pour le candidat en question.
De ce détournement manifeste, tout le monde comprend la mécanique.

Mais j'en ajoute tout de même une dose, en énonçant l'hypothèse, très plausible, que l'assassin de Jaurés aurait été, lui, à coup sûr, un militant très actif du parti d'extrême droite d'aujourd'hui dont le sigle rime avec 'haine'. Cet assassin, Raoul Villain (ça ne s'invente pas !) était un grand patriote et finit sa vie à la solde de Franco l'espagnol. Bref, Louis Aliot ne fait JauresACarmauxqu'inverser les valeurs, inversant l'ordre des faits : l'assassin même de Jaurès, l'anti-Jaurès en acte, a lui-même expliqué que Jaurès était "un ennemi de [son] pays", de sa patrie, de la France. Jaurès est mort tué par un patriote parce que ce dernier le considérait comme un antipatriote. D'ailleurs, il ne faut pas considérer que le meurtrier agit de sa seule initiative. Les partis "réactionnaires" comme on disait à l'époque, appelait à l'assas­sinat de Jaurés (cf. l'article de Maurice de Waleffre, dans l'Écho de Paris du 17 juillet 1914, par exemple) : on parlait alors de le "coller au mur" (avec les affiches de mobilisation)...

Nous serons bientôt le 6 avril 2009, soit 90 ans jour pour jour après la grande manifestation à laquelle Anatole France appelait à l'issue de procès qui libéra l'assassin patriote d'extrême droite. La justice avait alors pensé que tuer Jaurès n'avait pas été un crime...


Le coup de la majorité silencieuse, dont la droite libérale et ultralibérale est si friande, consiste à publier son propre avis en en attribuant la responsabilité politique aux autres, à la masse des autres, au peuple. Ça consiste, par exemple, à prétendre que ce que l'on dit explicitement, tout le monde le pense tout bas. Ça consiste, autre modalité générique, à tout simplement affirmer qu'on parle au nom de ceux qui, très nombreux (majoritaires), ne disent rien. On s'affiche comme Le prophète, c'est-à-dire comme celui qui parle au nom de quelqu'un d'autre que lui, ici du peuple, à la fois de sa majorité mais aussi de ceux qui, dans le peuple, ne prennent pas la parole (par exemple parce qu'ils travaillent... et ont donc autre chose à faire que de papoter - dernier ajout offert par notre roi d'Maubeuge récemment). Sur la plan des valeurs qui sous-tendent le coup de la majorité silencieuse, on aurait ainsi une justification politique (on porte le discours de la majorité) et une justification pratique (ceux qui travaillent n'ont pas le temps de parler). Nous baignons dans la démocratie représentative et promotrice des valeurs Travail. Magique !

J'ai toujours pensé que le coup de la majorité silencieuse avait un goût de mort.
Ne serait-ce parce que celui qui exprime la pensée de la majorité silencieuse tue la majorité silencieuse, rien qu'en en faisant, par sa propre voix, une majorité qui parle. Goût de mort aussi parce que l'invocation  de la majorité silencieuse (pour inviter à penser qu'on a raison) est un acte de la tyrannie ordinaire (mort de la parole libre).
Eh bien, le pas était donc simple à franchir : quand la majorité silencieuse ne suffit plus, on invoque les morts... qui ne peuvent se défendre d'avoir penser ce qu'on leur prête. Les historiens ont décidément une mission citoyenne forte. À eux de prendre la parole maintenant pour dénoncer tous les abus idéologiques de la droite française, par un travail de rappel des faits et d'interprétation de ces faits.
Sachant que la même affiche va être déclinée sur l'ensemble du territoire électoral d'une part, et que le parti de la Haine n'est pas le seul à abuser ainsi la population, les historiens militants (militants de l'Histoire comme science) ont du pain sur la planche !

J'aimerais vivre le même optimisme qu'Ana Oomjola, à propos de cette affiche de la haine. Je ne me résous pas à abandonner le triste confort intellectuel de ma maussade prudence...


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25 mars 2009

Triomphe ! Triomphe !

Daniel Percheron, parmi ses Bruits de langue du printemps 2004 (10/18, 2009 - Le Passage, 2007), nous propose un exercice : trouvez en fin de vers, chez Racine ou chez Corneille, le mot "triomphe"... Vous risquez de chercher longtemps, car rien ne rime avec ce mot. "Triomphe" est seul de son espèce : pas un autre mot ne se termine de la même façon. Voilà ce qu'on appelle savamment un "hapax" : quelque chose qui, dans la langue, est unique.

Me voilà fort surpris, moi qui pensais qu'un hapax était un mot dont on ne connaissait qu'une occurrence, offrant au lexicographe-lexicologue un toujours passionnant cas d'espèce, et montrant l'art de la création du dictionnaire sous un angle limite !
Par contre je savais que le triomphe ne rime à rien. Dans notre monde libéral, le triomphe de l'un est toujours l'exhibition de la déconfiture de l'autre. Voyez ces triomphes romains où les vaincus devaient parader, enchaînés et promis à un destin funeste sinon funèbre, derrière le char du vainqueur... Non, moralement, le triomphe ne rime à rien. Je l'ai toujours su ! Je le savais ... à donf !


24 mars 2009

Rhétorique de l'embrouille

Ainsi donc, le roi d'Maubeuge a dit, aujourd'hui, entendre ceux qui ont manifesté jeudi dernier, mais a prétendu également avoir "la responsabilité d'écouter ceux qui ne manifestent pas" ! Et d'évoquer "ceux qui n'ont pas les moyens de faire grève"...

On admirera ici, outre le coup de la majorité silencieuse - plutôt éculé mais efficace auprès des esprits paresseux -, l'habileté à :

  • d'une part, diviser la classe de ceux qui ont à se plaindre [d'un côté ceux qui auraient les moyens de perdre une demie journée de salaire et d'un autre côté ceux qui n'en auraient pas les moyens] ;

  • d'autre part, mettre dans le même panier ceux qui n'auraient pas les moyens de faire grève [i.e. ceux qui sont tellement exploités par le système libéralissime qu'ils s'accrochent à chaque euro gagné en travaillant - ce sont ces pauvres-là qu'aime notre bon roi bling-bling, car "ceux qui souffrent le plus ne sont pas ceux qui contestent le plus"] et ceux qui ont effectivement intérêt à ce que ce système tourne à plein régime parce qu'ils en tirent du profit personnel.

Très fort. La rhétorique embrouilleuse tourne à plein régime elle aussi : les nantis ne sont pas ceux qui pilotent notre économie dévoreuse d'hommes et de femmes, mais ces hommes et femmes qui s'en plaignent haut et fort !

L'intérêt de l'embrouille, c'est qu'on peut alors dire n'importe quoi, mentir de sa plus belle verve, tout en affirmant, la main sur le cœur, qu'on ne ment pas. Par exemple, en affirmant sans rougir ni allonger son nez : "dès le début j’ai su que la crise était grave"...


23 mars 2009

Heures supplémentaires : il faut arrêter les frais

AlterEcoPÉTITION

Au moment où la crise provoque une vive remontée du chômage, en particulier chez les jeunes, il faut revenir sur les exonérations sociales et fiscales accordées aux heures supplémentaires. En effet, dans le contexte actuel, l’emploi doit être la priorité absolue de l’action des pouvoirs publics. Or, les exonérations fiscales et sociales décidées en 2007 ne visaient qu’à accroître le nombre des heures supplémentaires effectuées par les salariés déjà en activité. Et, en dépit de la récession, le nombre des heures supplémentaires déclarées a en effet progressé de près de 40 millions entre le quatrième trimestre de 2007 et la même période de 2008, soit l’équivalent de 90 000 emplois à plein temps. Ces mesures contribuent donc manifestement à dissuader les entreprises qui en auraient la possibilité d’embaucher des jeunes ou des chômeurs alors que les quelques trois à quatre milliards d’euros qui leur ont été consacrés en 2008 pourraient avantageusement être mis au service de la création d’emplois. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement et au parlement d’abroger sans délai les mesures défiscalisant les heures supplémentaires et les exonérant de cotisations sociales.

> Voir la liste de tous les signataires .

Pour signer c'est ici.

Pour en savoir plus :
Le scandale des heures supplémentaires, par Denis Clerc ;
Pourquoi une pétition contre les heures supplémentaires exonérées ?, par Guillaume Duval.


22 mars 2009

Les communautés virtuelles et leurs applications en pédagogie

Chaque année, la délégation régionale (Nord-Picardie) de l'ADBS, Association des professionnels de l'information et de la documentation, fait le point sur ses activités et présente ses projets. Cette manifestation est également marquée d'un temps fort, temps de réflexion sur nos pratiques et notre environnement. Cette année, la délégation a invité deux spécialistes des communautés virtuelles, Éric Delcroix et Jean-Paul Pinte. Le thème de leurs interventions croisées sera, bien sûr, les communautés virtuelles, mais essentiellement du point de vue de leurs applications pédagogiques.

Affiche_Conference_ADBS_090409_v3b

Éric Delcroix est expert, consultant et formateur (PAO, graphisme, multimédia et web 1 et 2.0), directeur d’Ed Formations et d’Ed Productions, membre fondateur de Blog en Nord. Maître de conférence associé, il est responsable du parcours IDEMM (Ingénierie Documentaire et Médiation Multimédia) à l'UFR IDIST de l’Université Lille3 Charles de Gaulle.
Jean-Paul Pinte est enseignant-chercheur au Laboratoire d’Ingénierie Pédagogique en Sciences de l’information et de la communication, en charge des ENT et de la veille pédagogique, spécialiste de la FOAD et du e-learning à l’Université Catholique de Lille. Il enseigne, en tant que spécialiste de la cybercriminalité et de l’ordre public sur Internet au Centre Inter-armées de Défense de Paris.

Entrée libre (sur inscription).

Université catholique de Lille, 60 bd Vauban 59000 Lille
Salle du Conseil (1er étage, Présidence).
Contact et inscription juliette.taisne@icl-lille.fr


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21 mars 2009

concours d'illettrisme dans l'immobilier

century21À croire que les agences immobilières rivalisent en matière d'illettrisme : encore un papier intrusif dans ma chère boîte aux lettres ! L'autre jour, au début de cette semaine, c'était Century21, bien connu des services. Une photocopie couleur A4 mécham­ment coupée en deux. Du bricolage. Avec signature - originale s'il vous plaît - de Sieur Dhollande, qui se prétend mon conseiller en immobilier, alors que je ne le connais même pas !

Moi je trouve que, en plus de ne pas savoir lire, Monsieur Dhollande a du toupet !


19 mars 2009

Alors, il nous a revu aujourd'hui ?

Je ne sais pas exactement combien des citoyens ont défilé dans les rues de Lille cet après-midi, mais j'ai comme la vague impression qu'il y avait bien plus de monde que fin janvier. Peut-être pas deux fois plus, mais beaucoup plus.
Quelques photos de votre blogueur préféré...
(pour voir en plus grand, cliquez sur la photo !)

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On se retrouve au 1er mai, au plus tard... ;-)


18 mars 2009

Il a été élu pour quoi ?

alstom« Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts », a déclaré mardi 17 mars Nicolas Sarkozy devant les salariés de l'usine Alstom d'Ornans, ville natale de Gustave Courbet, si je me souviens bien (?). Soit. C'est bien le canon du libéralisme absolu... sauf que, par sa politique de désengagement tous azimuts, l'État sarkozien alourdit de facto les impôts de ceux qui doivent suppléer à la défaillance financière de l'État, je veux parler bien sûr des collectivités territoriales... Cherchez l'erreur !

D'un autre côté, on admirera sans réserve qu'il fasse ce qu'il a dit pour être élu Président de la République... Enfin, un homme politique qui tient ses promesses électorales !

Durant la même campagne électorale, il s'était également présenté, le torse gonflé par l'air de la victoire attendue, comme le président du pouvoir d'achat... mais ce n'était pas une promesse électorale. C'était une promesse électoraliste...

GCourbet


18 mars 2009

19 mars 2009

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16 mars 2009

politique, commerce et illettrisme

L'encadrement du crédit est revenu à l'ordre du jour en France, au moment où les USA nous envoient des images de ces acheteurs de maisons bradées parce que saisies à des familles acculées aux dettes démesurées par un système où le prêteur (le riche) gagne sa vie sur le dos de l'emprunteur (ici, le pauvre)...
Très bien, que le crédit s'encadre, que les riches usuriers ne puissent faire n'importe quoi pour faire du profit, y compris en mangeant sur la tête des pauvres !

arcadim090316Mais comment faudra-t-il le dire aux agences immobilières, courroie essentielle du système de l'usure, élément opérationnel de l'appauvrissement des pauvres ?

En tous cas, elles poursuivent leur opération de pollution des boîtes aux lettres, de viol caractérisé de l'intimité bourgeoise.

Témoin ce carton dans ma boîte aux lettres aujourd'hui, ma boîte aux lettres qui porte la mention très explicite d'un refus de publicité...

Ils ne savent peut-être toujours pas lire les agents immobiliers...


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