Le religieux, le militaire et le poète
Trouvé en nombre, au moment de l'acharnement militaire sur Gaza et dans un lieu de rassemblement religieux français (communauté israélite de Strasbourg), à côté d'informations religieuses, ce tract (info lue sur le site Libertés & Internets) :
Le contenu informationnel de ce tract est depuis novembre sur quelques sites israélites voire sionistes, comme Connec'Sion, le site des "Informaticiens Juifs de France" ou le blog de Gad.
Pourquoi donc faut-il toujours et toujours que
la religion instituée et la violence armée se mêlent ?
Depuis les Croisades, on sait que la religion fait le lit de la violence économique. Ou qu'elle en est la justification avancée.
Depuis l'Inquisition, depuis la révocation de l'Édit de Nantes, on sait que la religion fait le lit de la violence politique. Ou qu'elle en est la justification avancée.
Depuis la création de l'État d'Israël, on sait que la religion fait le lit du nationalisme. Ou qu'elle en est la justification avancée (cf. mes notes du 17 juin 2008 et du 31 août 2008).
Depuis le 11 septembre 2001, on sait que la religion fait le lit du terrorisme. Ou qu'elle en est la justification avancée.
Combien de victimes ? Combien de sacrifices ? Combien de martyres ? Que de haine produite par la haine !
Comme si le religieux menait fatalement à la haine. Ou en était la nécessaire justification avancée. Comme si le mécanisme du racisme (stigmatisation haineuse de l'autre) était de la même trempe que celui du religieux... Consubstantialité des haines. Et ce n'est pas le pape Benoît qui m'expliquera que j'ai tort de penser cela, lui qui vient, semble-t-il, de réhabiliter le négationnisme le plus absurde à l'endroit de la Shoah.
On dirait d'ailleurs que cet amalgame de la haine est propre aux monothéismes. Les grecs d'il y a vingt à trente siècles, dans leur grande sagesse, non seulement croyaient en plusieurs dieux, mais accueillaient à loisir les dieux des autres peuples, les dieux des immigrés nouvellement arrivés, les intégrant sans complexe à leur Panthéon. Et puis, quand ils faisaient la guerre, ils ne se cachaient pas derrière de fallacieux et spirituels prétextes ! Il n'y avait que le poète l'aède pour nous chanter que la guerre était causée par une histoire d'amour...