"Culture numérique", vous avez dit cultureS ?
À la fin des années soixante, alors que l'informatique entrait dans les entreprises, il était déjà question de former des informaticiens, certes, mais aussi les non informaticiens, c'est-à-dire les dirigeants, les cadres et les agents d'exécution. L'après-midi du 17 juillet 1970, à Cerisy-la-Salle, Michel Grouchko présentait ce que faisait l'INSEP en la matière devant les participants au colloque intitulé L'homme devant l'informatique - dont l'UGE publiait moins de deux ans plus tard les actes, sous le titre Révolutions informatiques (coll. 10/18).
En ce début du XXI° siècle, les choses se sont diablement complexifiées. L'électronique s'est disséminé sournoisement et implacablement à tous les étages de notre existence, à tous les temps de notre vie. On est ainsi subrepticement passé d'un besoin de formation instrumentale à un besoin d'acculturation globale, de la formation informatique technique à l'acculturation numérique sociétale.
Nous en sommes à l'ère du numérique et la nouvelle divinité idéitique se nomme CULTURE NUMÉRIQUE ! Nous sommes tant et si bien sous sa coupe que notre intelligence même risque de s'y transformer !
Du coup, tout le monde se met en quatre pour l'honorer de son mieux. La Commission européenne l'a inscrite au rang des compétences-clés. L'Éducation hexagonale lui dédie quelques diplômes. Etc.
Quand on tente de comprendre quelles sont les ramifications de cette chose divinisée, on découvre cinq grandes branches : culture technique informatique, culture bureautique, culture communicationnelle, culture informationnelle et enfin culture esthétique ou artistique (là où 'culture' fait fonctionner son ambiguïté, comme dans cyberculture). J'ai tenté le schéma [je double avec un export pdf dudit schéma, à cause de difficultés de connexion au serveur d'IHMC que nous rencontrons souvent, trop souvent (rançon du succès de ce magnifique outil ?)].
J'ai également passé en revue les référentiels des différents diplômes que l'Éduc a mis en place dans le cadre de cette acculturation numérique (B2i et C2i) - sans oublier le TimP@ss de la Région Nord-Pas de Calais. Et bien, quand on essaie de joindre ces référentiels aux extrémités des ramifications de la culture numérique, on se rend compte que tout est pris en compte par ces diplômes - sauf ce qui relève de l'art et de l'esthétique ! Étonnant non ?
[mis à jour le 2 mai 2008]