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BRICH59
23 octobre 2006

Tard bourrichon ?

Bourrichon
[substantif masculin,  XIXe siècle, premières occurrences chez Gustave Flaubert dans les années 1860]
Dérivé de bourriche. Populaire : tête. Surtout dans les locutions Monter le bourrichon à quelqu'un (l'exciter, lui donner des illusions) et Se monter le bourrichonau sens de "se faire des idées", "se bercer d'illusions", ce que je traduirais bien quant à moi par "vivre en utopie". Mais aussi seul, au figuré, comme lorsque Flaubert se plaint de n'avoir pas le moral : Mon pauvre bourrichon est à bas (Correspondance, 1872, p. 377).
bourrichon_emball_Le Bourrichon, c'est aussi un fromage franc-comtois, rond, de lait de vache, pasteurisé, à croûte lavée, de onze centimètres de diamètre et de trois centimètres d'épaisseur, d'un poids moyen de 250 grammes et à quarante-cinq pour cent de matière grasse. Pour être tout à fait franc, je n'en ai jamais goûté de ce fromage ! Mais comme j'adore le fromage en général, de la cancoillote au comté en passant par le camenbert au lait cru, et que mes parents, grands-parents, etc. sont francs-comtois comme le bourrichon... Le bourrichon, c'était aussi, paraît-il, un panier grossier employé à la campagne - du moins dans le pays natais, si l'on en croit Paul Eudel (Les Locutions nantaises, 1884). Peut-être pour y transporter le fromage : fromage franc-comtois dans un panier nantais !
Mais le Bourrichon est également présent dans l'histoire de l'art : Le Voyage de la famille Bourrichon que Georges Méliès fit voir en 1913 - sans aucun succès d'ailleurs - reprenait l'argument d'une farce qu'Eugène Labiche et Édouard Martin avaient intitulée Le Voyage de M. Perrichon (1860), une de ces farces où la bourgeoisie se moque d'elle-même... Plus près de nous, Le Bourrichon, est une comédie écrite, mise en scène et interprétée par Joël Jouanneau (Actes Sud-Papiers, 1989),  une comédie "rurale" - ce qui peut-être nous ramène au fromage dans le panier...

Bon ! Bourrichon, d'accord ! Mais pas jeune bourrichon : à cinquante ans passés, je n'ai plus l'âge, je ne suis plus "de la bourre" ! Je serais plutôt "à la bourre", disons alors tard bourrichon !
Tard,

  • parce que mieux vaut tard que jamais,

  • parce que j'ai récemment décidé de prendre le temps de faire ce qui me plaît,

  • parce que vient un âge où l'on s'autorise à penser et à parler par soi-même, après qu'on a écouté et lu les pensées des autres, des "autorités" des années durant,

  • parce que le désir me prend de vouloir exprimer, de vouloir sortir de mon fors intérieur ces pensées, ces images, ces musiques qui trop souvent me prennent le bourrichon,

  • parce que me hante l'impassible rythme de L'Horloge de Baudelaire - que Julie Potvin avait illustrée d'un superbe flash sur www.perte-de-temps... et qu'il me reste à mettre en musique.

Horloge! Dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : "Souviens-toi!
Les vibrantes douleurs dans ton cœur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;

PertedetempsLe Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
À chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote: Souviens-toi! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, maintenant dit: je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!

baudelaire_par_nadarRemember! Souviens-toi! Prodigue! Esto memor!
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! C'est la loi.
Le jour décroît; la nuit augmente; Souviens-toi!
Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh! La dernière auberge!),
Où tout te dira: Meurs, vieux lâche! Il est trop tard!
"

Je me suis mis à la communication toilesque il n'y a pas si longtemps (mai 2004), en ouvrant ce blog (grand merci à Canalblog !).
Je n'abandonne pas le blog pour lui substituer un site en bonne et due forme.

Je voudrais seulement adosser le premier, énergie fluide enserrée dans le couloir du temps, au second, énergie solide ancrée dans le terreau sédimenté de ma propre vie. Comme un journal appuyé contre un livre, pour y puiser de sa force, de son sens profond. Comme un courant d'air dans un paysage stable et mouvant à la fois...

Fatalement les thématiques, d'un support à l'autre, sont les mêmes :

musique
information-documentation
éducation permanente et formation continue
droits de l'humain.

Je sais bien qu'une telle répétition thématique, ce n'est pas très beau et que ça pourrait ressembler à du spamdexing... Je sais bien aussi qu'un site (c'est vrai aussi pour le blog) qui accoste à des rivages thématiques si dissemblables, ayant si peu de concepts en commun, je sais bien qu'un tel site n'est pas facilement indexable et qu'il en va de son référencement toilesque, de sa visibilité pour les araignées, de sa "publicité". Tant pis ! Je n'ai vraiment pas envie de créer quatre sites, pas envie d'imposer quatre Tard-Bourrichons à la collectivité !

La répartition thématique et, partant, le "menu" s'étalent tout au long du cadre gauche du site Tard-Bourrichon - encore partiellement en construction.

Et puis quand j'aurai dit que Tard Bourrichon
est l'anagramme de mes nom-prénom...!


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