Peu importe la rata ! L'important c'est de touiller !
L'autre soir (mardi 13) j'étais à Paris, au 5/7 de l'ADBS consacré au "web 2.0".
Véronique Mesguisch et Laurent Bernat nous ont proposé, dans un duo bien assorti où les voix se complétaient fort agréa- blement, un exposé sur ce fameux "Web deux point zéro" - fameuse expres- sion qui tourne ces temps-ci dans un furieux courant d'air, expression qui m'intrigue, moi qui n'ai pas forcément le temps de lire tout ce qui s'exhibe sur le web, moi surtout dont une ancienne étudiante se vend veut "documentaliste 2.0"...
Passionnants les collègues qui planchaient mardi soir. Intéressantes aussi les questions et interventions de l'assistance : notam- ment celle d'une collègue que je ne connais pas et qui a proposé "ratatouille" pour dire en français "mashup" [selon les ter- mes de Wikipédia, un mashup est un site Web qui combine du contenu provenant de plusieurs sites Web. Le principe d'un mashup est donc d'agréger du contenu provenant d'autres sites, afin de créer un site nouveau.]. L'idée est qu'on ne se contente pas d'associer des goûts complémentaires, mais que l'agrégation dégage un nouveau goût. Problématique du tout et de ses parties...
Il y a aussi l'appellation qui me tracasse ! L'expression même "Web 2.0" sous-entend qu'on est là à une version stabilisée de l'application. Or, si j'ai bien compris ce qu'a dit Laurent, l'une des caractéristiques principales de ce mouvement, c'est que précisément on baigne dans le bêta ! Dans un bêta qui, dans la pratique communautaire et conviviale, se modifie sans cesse et ne se stabilise donc jamais : c'est ce qui en fait la force, c'est-à-dire le dynamisme en même temps que l'opérationnalité. Alors, plutôt que "web 2.0" qui sacrifie au mythe de l'innovation, au mythe du progrès (voyez ce qu'en disent François Brune et Jean Duvignaud, de cette mythologie du progrès !), plutôt que "web 2.0" qui voudrait nous laisser penser que c'est la seconde étape d'une fusée déjà préconçue, pourquoi ne pas dire quelque chose comme "web aei [prononcer aheille] bêta", c'est-à-dire (en grec ancien, d'où vient déjà bêta) "web toujours bêta", "web toujours en mouvement" ?
Globalement, je sortis des locaux parisiens de l'ADBS rassuré mardi vers 19h30 : j'étais venu inquiet de n'avoir peut-être pas vu passer une énôrme innôvation que d'autres que moi plus au fait de la réalité professionnelle appelaient "Web 2.0". En fait, j'ai réalisé que je n'étais qu'un Monsieur Jourdain du "Web 2.0"...
Triste constat ou bonne nouvelle ?