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BRICH59
2 mars 2006

Libéralisez, libéralisez ! Organisez la pénurie et la précarité !

L'État se désengage de tout. C'est de notoriété publique.

gdfRegardez l'histoire de Gaz de France : l'occasion était trop belle de privatiser ; le gouvernement n'a pas attendu longtemps avant de décider de revenir sur ses promesses de non-privatisation. Les promesses n'engagent que ceux qui y croient, n'est-ce pas ? Depuis toujours, mais surtout depuis 1995, nous savons cela !

Regardez ce que disait Jacques Chirac au plus fort de la campagne référendaire de 2005 - et que rappelle très opportunément Jean Marc Surcin :
surcinLa directive Bolkestein "n’existe plus" avait asséné le Président Chirac pendant la campagne référendaire. C’était un mensonge, lar- gement relayé par les mé- dias en campagne à l’épo- que. Aujourd’hui alors que Bolkestein fait un retour au Parlement Européen, il ne se trouve (presque) aucun médias pour rappeler ce mensonge.
« À l’évidence [la proposition de directive Services] n’était pas acceptable pour nous, elle n’a pas été acceptée. »  Désormais, « la remise à plat com- plète est officielle » et, même,  la proposition de directive Bolkestein « n’exis- te plus ». « Nous avons pris une position très claire, nous avons dit "non". Moi, j’ai dit au Conseil européen "non", tout simplement "non". Et c’est sans discussion [...]. Voilà, c’est fini. Il y aura une autre organisation, d’autres propositions... »
Ces phrases prononcées par le Président de la République Française, il y a moins d’un an, dans le contexte de la campagne pour le referendum sur la Constitution Européenne avaient, semble-t-il, pour unique but d’écarter du débat ce qui alors symbolisait l’Europe libérale qui nous était promis si le TCE avait été adopté et étaient malheureusement de gros mensonges.

fcuDans la série "Que vive l'Europe ultralibérale !", regardez donc l'histoire de "postes gagés" dans le secteur Formation continue de l'Education Nationale... Il n'y a pas si longtemps, les per- sonnels contractuels (sous contrat de type privé avec les organismes publics, voire directement l'Etat) étaient sollicités par leurs établissements pour devenir fonctionnaires, mais sur des postes "gagés",  c'est-à-dire dont le support financier était à la charge de l'établissement en question et non de l'Etat : le salarié perdait en règle générale du salaire mais ça rendait service à l'établissement qui nous employait dans la mesure où le taux des charges patronales étaient plus faibles que pour les contractuels. Grâce à ce "système", les services publics pouvaient déployer, pour des populations qui n'y auraient pas eu accès autrement, des dispositifs de formation permettant une authentique montée en qualification. Les services publics pouvaient rendre un vrai service aux publics en difficulté, etc. Mais c'était trop beau, trop social pour un gouvernement ultralibéral et une Europe trop libérale !
Fin janvier 2006, le ministère modifie unilatéralement et apparamment sans prévenir le taux des charges salariales des postes gagés.
Pourquoi ? Sais pas ! On vous dira peut-être que c'est l'informatique qui veut ça ! Je demande à voir ! Pour moi, l'affaire est entendue : globalement c'est tout le secteur de la formation continue qui bascule irrémédiablement vers la privatisation, ne serait-ce que par la mise en marché des activités éducatives et par l'alignement des charges sur le privé à but lucratif... Du coup, les seuls publics qui bénéficieront de formation continue seront les publics qui peuvent payer (personnellement ou par leur entreprise). Du coup, on va laisser sur le carreau tous ceux qui n'ont pas le sou ou sur lesquels les entreprises ne parieront pas un copeck. La formation continue de la deuxième chance, c'est fini ! Bien fini !
Bertrand reviens vite, ils sont devenus fous !

Et Frits Bolkestein a beau être furax contre les députés européens qui ont bougé son projet, il a beau s'exclamer que sa proposition de directive ne visait pas  la privatisation ou libéralisation de services publics, mais bien une meilleure circulation "des services déjà ouverts à la concurrence", le gouvernement français est là pour le rassurer : la formation tout au long de la vie, et notamment celle de la seconde chance comme on dit sont bel et bien en passe d'être lâchées aux conflits d'intérêts financiers d'une Europe vraiment trop belle !

Mais après tout, peut-être que c'est tant mieux, car, tous ces gens qui n'ont pas le sou, tous ces gens qui sont de faible niveau de formation et de qualification, ils l'ont sûrement mérités ! Non ?

Décidément tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !


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