Modernité et lisibilité sont les deux mamelles de la logorrhée politique
Avez-vous écoutez Monsieur De et Madame Medef ? ou simplement lu la transcription de leurs propos publics ?
Moi oui !
Le premier en appelle à la modernité ! Il s'agit de rien moins que de « faire entrer le marché du travail français dans la modernité », c'est-à-dire d'intégrer dans le droit du travail, pour lutter contre le chômage des jeunes, le « contrat premier licenciement », comme dit si bien Le Canard enchaîné d'hier...
La seconde en appelle à la lisibilité, c'est-à-dire - curieux raccourci, n'est-il pas ? - à la nécessité de « mettre en cause le concept de durée légale du travail ».
D'ailleurs, pratiquant une synthèse bienvenue ici, n'avait-elle pas affirmé, en d'autres temps, que « la modernité et la liberté de penser s'arrêtent là où commence le droit du travail » (cf. un ancien billet sur ce blog) ?
Faut-il vraiment que je développe ?
Pour dire qu'il est des mots qui ne veulent rien dire.
Pour dire qu'il est des mots qu'on utilise à contre-sens.
Pour dire qu'il est des mots qu'on utilise pour manipuler l'intelligence des citoyens et brouiller leur clairvoyance.
Photo ci-contre : Le rêve de l'escalier,
sculpture de Nathalie Croiset