Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BRICH59
14 janvier 2006

De l'esprit d'entreprise (2)

suite de...

L'origine immédiatement visible du travail de cette notion de compétence clé est anglo-saxonne. Et quand on observe les mots anglo-américains utilisés pour désigner cette notion, on arrive à l'équation booléenne suivante :

(key OU core OU basic) (competences OU competencies OU qualifications OU skills)

  • competences / competencies / qualifications / skills

Par exemple, pour l'idée d'un ouvrier non qualifié, d'un manoeuvre, l'anglais dira "unskilled worker" ; pour l'ouvrier qualifié, il dira "skilled worker", l'ouvrier spécialisé étant un "semi-skilled worker". Le "multiskilled worker" sera le "travailleur polyvalent".

Ailleurs on parlera de "skill obsolescence" pour dire "qualification obsolète". Et la mise à jour, le recyclage professionnel, se dira "updating of skills". On a aussi "professional qualifications" pour "qualification professionnelle", et "recognition of vocational training qualifications" pour "reconnaissance des qualifications professionnelles"...

Quand nous parlerons de "pratique de communication", de "pratique de négociation" ou de "pratique de rédaction" et de la technicité qui va avec, l'anglais utilisera "skills" ("communication skills", "negotiation skills" ou "writing skills") là où l'espagnol s'appuyera sur l'idée de techniques ("técnicas de comunicación", "técnicas de negociación" ou "técnicas de redacción").

On voit qu'on n'est pas directement sur l'idée, complexe, de compétence...

On notera avec intérêt que l'espagnol "competencia" est équivalent à notre "concurrence" (on a ainsi "libre competencia" pour "libre concurrence" ("free competition"  en anglais) ; ou encore "obligación de no competencia", "restricción de la competencia", et "politica de competencia").

Enfin, il ne faut pas négliger le sens de compétence comme pouvoir ("répartition des compétences", par exemple, se dira "division of powers"  en anglais).

Très concrètement, la Commission (groupe de travail créé en 2001 dans le contexte du programme de travail Éducation et formation 2010) a opté pour le terme français "compétence" - pour ce qu'il renvoie à une combinaison d’aptitudes, de connaissances et d’attitudes (appropriées à une situation donnée).

  • basic skills/key competences/core skills

Pour traduire "key competences", la CE propose "compétences de base", comme en témoigne le document du 18 novembre dernier, Proposition de RECOMMANDATION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL sur les compétences clés pour l'éducation et la formation tout au long de la vie, qui précise (note 1) :

« On entend généralement par 'compétences de base', l'aptitude à la lecture, à l'écriture et au calcul; le Conseil de Lisbonne a appelé à y ajouter les nouvelles compétences nécessaires dans une société de la connaissance, comme la maîtrise des TIC et l'esprit d'entreprise. »

Globalement, il s'agit des "competencies for living and participating in society", si l'on reprend une formulation du EAEA qui expliquait en mars 2004 :

« The EAEA invites applications for the 2nd Grundtvig Award contest with the theme: Basic Skills / Key Competences ( i.e. key competencies for living and participating in society).

These key competencies are the "traditional" skills of literacy and numeracy, and include the new ICT skills; communication in the mother tongue and in a foreign language. Equally important are interpersonal and civic competences, basic competences in science and technology, learning to learn, etc. »

Lue quelque part cette expression : "basic skills in the sense of key competences for life" (NGO platform on Future Objectives of Education and Training Systems in Europe: EUCIS (European Civil Society) - programme de 2001).

Très concrètement, la Commission (groupe de travail créé en 2001 dans le contexte du programme de travail Éducation et formation 2010) a opté pour l'expression française "compétence clé", pour définir les compétences nécessaires à tous - ce qui, précise la Commission, couvre donc le concept de «compétences de base», mais va au-delà de celui-ci.

Tout ceci est à mettre, bien sûr, en relation avec la terminologie française développée depuis les années 70/80, notamment autour de l'expérimentation des Unités Capitalisables avec les "capacités transversales", puis dans les années 80/90, notamment autour de la "qualification sociale", enfin plus récemment avec l'idée de "savoirs de base" et celle de "socle commun".   

Quand je dis mettre en relation, je veux marquer qu'il ne saurait y avoir assimilation pure et simple. En fait la simple mise en relation est déjà très complexe, étant donné les origines et les significations profondes de chacune de ces expressions...

  • compétences transférables ?

On parle aussi beaucoup d'horizontalité ; cf. la "nature horizontale" de l'esprit d'entreprise ; cf. aussi l'idée d'une "catégorie d'emplois transversale/horizontale (NTIC, marketing ou ressources humaines)" ; cf. les "« éléments horizontaux » tels que la réflexion critique, la créativité, la dimension européenne et la citoyenneté active".

à suivre


Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 261 368
Publicité