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BRICH59
10 janvier 2006

Marché du travail ou Marché de la norme et de la précarité ?

observin_galit_sMalgré une amélioration du marché du travail depuis plusieurs mois, le nombre d’allocataires du RMI est en augmentation de 6 % sur un an en métropole. Si on inclut les DOM, ce sont quelques 1.243.000 allocataires (+5,2% en un an) qui bénéficient de ce minimum social. Cette évolution semble s’expliquer principalement par la croissan- ce du nombre de chômeurs non indemnisés, notamment du fait de la réduction du taux de couverture de l’indemnisation chômage. C'est ce que note l'Observatoire des inégalités... dont on ne recommandera jamais assez la fréquentation
(voyez dans la colonne de droite de cette page).

Sauver l'emploi en précarisant l'emploi,
voilà donc ce que notre bon libéralisme
a trouvé comme solution
aux problèmes de notre société.

desbrussesDans une société où le manque de travail est un fléau, comment faire entendre qu’on en a un et qu’on est malheureux comme les pierres, sans être accusé d’indécence ou de douilletterie? C’est pourtant ce que réussit Louise Desbrusses, dans un roman poignant, rempli de vitalité et d’ironie, L’argent, l’urgence : l’histoire d’une jeune travailleuse indépendante habituée à la solitude bienheureuse de son atelier, mais qui, étranglée par les dettes, accepte un emploi, et découvre avec horreur la non-vie qui, pour la majorité de ses semblables, constitue la norme de l’existence. Dans une écriture au style singulier, elle décrit la détresse déchirante qui s’empare d’elle, puis sa bataille pour récupérer la jouissance d’elle-même, en surmontant le chantage, les normes et les injonctions plus ou moins subtiles que lui opposent son entourage et la société entière. C'est ainsi que Mona Chollet présente le livre de Louise Desbrusses dans Périphéries dont je ne recommanderai jamais assez la fréquentation.

Survivre en se moulant,
survivre en s'oubliant,
voilà donc ce à quoi notre bon libéralisme
contraint les personnes qui ne veulent pas mourir.

Pauvres de nous !


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