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BRICH59
5 juillet 2005

Laurence Parisot, présidente des patrons

h_4_ill_669469_gamma_789155_331Comme prévu, Laurence Parisot a été élue aujour- d'hui présidente de l'orga- nisation patronale.

Elle est la première femme portée ainsi à la tête des patrons français... "Vous m’avez choisie, a-t-elle aussitôt déclaré, pour présider notre Mouvement qui en choisissant de porter une femme à sa tête indique à la France entière l’esprit de modernité qui anime ses entreprises."
Une victoire pour notre trop bonne et trop belle démocratie française ?
Neteconomie.com clame que c'est historique.  Je propose que nos sœurs de Ni putes ni soumises fêtent ça avec la dignité requise ! La Tribune y voit de une "innovation" importante. La CGT, elle, salue déjà l'événement, tout en se demandant, la perfide, "si cela contribuera à une dynamique d'égalité professionnelle dans les entreprises. Rien n'est moins sûr", conclue-t-elle. Aucun sens du dialogue cette CGT ! Elle fait du procès d'intention, non ? La ministre déléguée à la Parité, Catherine Vautrin, dément formellement, y voyant "un symbole fort pour l'évolution de l'égalité professionnelle" en France. La CFTC, quant à elle, veut y croire... En tout cas une femme admirable, si l'on en croit FR3.Franche Comté : "Née le 31 août 1959 à Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône, Laurence Parisot, fille et petite-fille d'entrepreneurs, dit être "tombée toute petite dans le chaudron de l'entreprise, comme Obélix dans la potion magique". Après des études de droit et de sciences politiques, elle devient directrice générale de Louis Harris à 26 ans, puis à 30 ans PDG de l'Ifop, un des plus anciens instituts de sondage. En 2002, à la mort de son père, elle reprend la présidence de la la société familiale Optimum, leader français de la porte de placard, implanté dans le Lot-et-Garonne. Elle siège en outre dans plusieurs conseils d'administration de grandes entreprises, telles Michelin, Eurodisney et Havas. Célibataire, sans enfant, elle est chevalier de l'Ordre national du Mérite." Bref, une femme comme les autres mais qui a su mériter d'arriver là où elle est arrivée !

Laurence est venue se faire élire avec un Cahier des charges pour une France qui gagne. Côté face du programme. Elle dit qu'il faut "reformater" l'État, cette chose omniprésente et trop crispée à son goût. Côté pile du programme. Ses trois valeurs fortes seraient "le travail, l'esprit d'entreprise et le pragmatisme". Ça a l'air mieux que Travail-Famille-Patrie de triste époque. Mais ATTENTION ça pourrait très bien vouloir dire
  • travail de ces feignants de salariés
    (ne parlons pas des feignantissimes fonctionnaires ni des chômeurs, tous volontaires bien sûr, ou alors ils l'ont sûrement bien cherché !),
  • esprit d'entreprise de ceux qui ont mérités (de par leur naissance) d'être riches, et donc sont les seuls habilités à avoir de l'esprit, à réfléchir,
  • avec le pragmatisme comme religion d'État, c'est-à-dire comme absence de principes moraux et politiques (il me semble que le mot grec pragma, très polysémique, veut dire entre autres affaire(s), quelque chose comme business).
En fait, c'est la liberté qui l'intéresse, au fond, Laurence. Une grande démocrate, quoi ! L'un des ses principaux objectifs est de "libérer [les] entreprises de toutes les contraintes qui pèsent sur elles". Quand la CGT dit que Laurence "veut gagner la liberté des entreprises contre celle des salariés, contre leur droit à travailler dans la dignité", elle fait encore du procès d'intention ? Quoi qu'il en soit, comme dit Le Monde, "sa philosophie est connue : "Il est insupportable de constater que la liberté de penser s'arrête là où commence le droit du travail", déclarait-elle en janvier à l'assemblée générale du Medef. Depuis, elle a toutefois nuancé son propos et se dit prête à "prouver que libéral ne veut pas dire antisocial"".
Il s'agit juste de moderniser la France. Celle qui gagne, celle des patrons, se modernise à vue d'œil - serait-ce en élisant une femme à sa tête. L'autre France - celle qui perd ? - n'a qu'à suivre ! Trève de mauvais esprit ! On attend. Sans rire.

[photo DE MALGLAIVE ETIENNE / GAMMA
repiquée de la page web du Monde
daté du 6 juillet 2005
]


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